Déc 31, 2022 | Non classifié(e)
Les mots de Margaret Karram, Présidente du Mouvement des Focolari, à l’occasion du départ de Sa Sainteté le Pape Benoît XVI. Estime, reconnaissance et grande émotion remplissent en cet instant mon cœur tandis que j’exprime la plus profonde gratitude pour l’œuvre et la vie du Pape Benoît XVI, en mon nom personnel et au nom du Mouvement qu’il a suivi et accompagné avec proximité et amour. Avec toute l’Église, nous nous rassemblons autour du Pape François pour le redonner à Dieu, certains qu’il a déjà été accueilli dans la gloire du Ciel et je le ferai personnellement, le 5 janvier prochain, en assistant à la messe des funérailles sur la place Saint-Pierre. J’ai eu le privilège d’accueillir le Pape Benoît à Jérusalem, en mai 2009, participant à différentes étapes de son pèlerinage en Terre Sainte. Deux moments m’ont particulièrement marquée ; ses paroles au Saint-Sépulcre : « Ici, la paix est possible. » « Le tombeau vide, a-t-il poursuivi, nous parle d’espérance, cette espérance qui ne déçoit pas, car elle est le don de l’Esprit de la vie. » La participation à une messe privée dans la Délégation apostolique de Jérusalem, célébrée par le Pape Benoît XVI, a également été très forte pour moi. J’ai perçu sa tendresse paternelle et la grandeur de sa charité qui s’exprimait par un geste de reconnaissance pour tout ce que le Mouvement des Focolari avait fait pour préparer sa visite.
En 1989, alors qu’il était encore Préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, le card. Joseph Ratzinger fut invité par Chiara Lubich à dialoguer avec les focolarines réunies à l’occasion de leurs exercices spirituels annuels, auxquels je participais également. Il a répondu à des questions très variées et, à un moment donné, il a prononcé des paroles que je n’ai pas oubliées. À propos de l’avenir de l’Église et de l’humanité, il a dit : « Le dernier mot de l’histoire du monde sera la communion, ce sera le fait de devenir communion, non seulement entre nous mais, étant incorporés dans l’amour trinitaire, de devenir communion universelle, où Dieu est tout en tous. »[1]. Aujourd’hui, alors que notre bien-aimé Pape Benoît XVI est retourné à la maison du Père, cette expression résonne en moi presque comme un testament spirituel. Ce sont des paroles d’une extraordinaire actualité, qui projettent aujourd’hui lumière et espérance sur une humanité affligée par des conflits dont nous ne voyons pas la fin. Nous nous sommes nourris de sa pensée éclairée, celle d’un grand théologien qui, encore très jeune, a participé au Concile Vatican II, transmettant et présentant au fil des ans la nouveauté d’une Église-communion, faite de connaissance de la Parole et de charité traduite en actes. Au lendemain de son élection comme Pape, Chiara Lubich s’exprimait ainsi : « D’après la connaissance directe que j’ai de lui, possédant des dons particuliers pour saisir la lumière de l’Esprit, il ne manquera pas de surprendre et de dépasser toute prévision. »[2] Nous n’oublierons pas non plus le rôle clé qu’il a joué en 1998, lorsque le Pape Jean-Paul II, à l’occasion de la fête de Pentecôte, convoqua sur la Place Saint-Pierre les Mouvements ecclésiaux et les Nouvelles Communautés. À cette occasion, le card. Ratzinger fit un cours magistral intitulé : « Les Mouvements ecclésiaux et leur cadre théologique », dans lequel il traça le profil des Mouvements et des Nouvelles Communautés et leur relation indissociable de l’Église. Certains passages de son intervention continuent à être pour moi et pour le Mouvement source de lumière pour nous permettre d’être des instruments de communion dans l’Église et les bras du Christ pour l’humanité : « […] Il est très clair que l’Esprit Saint est encore à l’œuvre dans l’Église aujourd’hui et lui confère de nouveaux dons – disait-il alors – grâce auxquels elle revit la joie de sa jeunesse (cf. Ps 42, 4). Gratitude pour les nombreuses personnes, jeunes et âgées, qui adhèrent à l’appel de l’Esprit et, sans regarder autour d’elles ni derrière elles, se lancent avec joie au service de l’Évangile. Gratitude pour les évêques qui s’ouvrent aux nouvelles perspectives, leur font une place dans leurs Églises respectives, débattent patiemment avec leurs responsables pour les aider à surmonter toute unilatéralité et les conduire à la juste conformité. »[3] Avec toute l’Église, je remercie Dieu pour le don que le Pape Benoît XVI a été pour notre temps, et je prie pour que nous sachions saisir et traduire en vie la profondeur de sa pensée théologique, sa fidélité à l’Évangile et le courage d’un témoignage de vie capable de conduire l’Église sur les chemins de la vérité, de la fraternité et de la paix.
Margaret Karram Présidente Mouvement des Focolari
[1] Visite du Card. Joseph Ratzinger à la rencontre des focolarines, réponses aux questions. Castel Gandolfo, le 8 décembre 1989. Archives Chiara Lubich dans les Archives Générales du Mouvement des Focolari. [2] Déclaration de Chiara Lubich in : Communiqué de presse Mouvement des Focolari, 20 avril 2005 [3] Les Mouvements dans l’Église. Actes du Congrès mondial des Mouvements ecclésiaux, Rome, 27-29 mai 1998, Coll. Laici oggi 2, Libreria Editrice Vaticana, Città del Vaticano 1999
Déc 22, 2022 | Non classifié(e)
Message de Margaret Karram, présidente du mouvement des Focolari, à l’occasion du Saint Noël 2022 Activer les sous-titres français https://www.youtube.com/watch?v=YGt4KlwM9N8 Je voudrais adresser à chacun de vous mes meilleurs vœux de Noël et je le fais à travers ce poème que j’ai écrit ces jours-ci. Viens Seigneur Jésus, hâte-toi de venir, le monde entier ne résiste plus ! Une nuit profonde s’est abattue ici-bas. La comète a disparu du ciel azur. Qui nous guidera désormais jusqu’à Bethléem pour y rencontrer le Prince de la Paix ? Qui nous aidera à rallumer dans les cœurs un amour enflammé qui rayonne jusqu’à devenir art ? C’est Noël ! Reviens, reviens Seigneur Jésus. Nous voulons t’accueillir comme jamais auparavant. Plus qu’hier nous voulons te reconnaître en ceux qui souffrent. Dans le pauvre, le solitaire, le désespéré, le malade, l’abandonné. Donne-nous d’entendre le cri de ceux qui n’espèrent plus, de ceux qui ne croient plus ! Donne-nous d’être des personnes de paix. Donne-nous le courage, l’audace de faire écho aux anges et comme eux d’annoncer : joie, espérance, sérénité, fraternité !
Margaret Karram
Déc 19, 2022 | Non classifié(e)
Dans quelques jours c’est Noël. Une fête qui nous donne l’occasion de nous retrouver en famille et de raviver les relations, au-delà des lumières et des cadeaux. Dieu se fait enfant et naît dans la pauvreté d’une crèche. À Noël 1986, Chiara Lubich a invité les communautés des Focolari à aller vers ceux qui souffrent le plus. Aujourd’hui encore, de nombreux frères et sœurs vivent des situations de souffrance et attendent notre soutien, notre partage. […] Aujourd’hui l’atmosphère chaleureuse de Noël nous amène à sentir davantage que nous formons une famille, que nous sommes ‘’un’’ entre nous plus que d’habitude, plus frères et sœurs et donc à tout partager, joies et peines. Peines surtout, avec ceux qui, pour les raisons les plus variées passent ce Noël en tête à tête avec la souffrance […]. La souffrance ! Celle qui, par moments, envahit complètement les personnes ou bien, celle qui nous effleure et qui, au sein de nos journées, mêle l’amertume à la douceur. La souffrance ! Une maladie, un malheur, une épreuve, une circonstance douloureuse… La souffrance ! […] Si l’on considère la souffrance d’un point de vue seulement humain, on est tenté d’en chercher la cause en nous ou en dehors de nous, dans la méchanceté humaine, par exemple, ou dans la nature, ou ailleurs. […] Tout cela est peut-être vrai, mais si nous nous limitons à le voir ainsi, nous passons à côté de l’essentiel. Nous oublions que Dieu, avec tout son amour, est derrière la toile de fond de notre vie. Et il veut ou permet tout cela pour quelque chose de plus grand : notre bien. […] Jésus, après nous avoir invités à prendre notre croix pour le suivre, n’affirme-t-il pas : « Celui qui aura perdu sa vie (et c’est le point culminant de la souffrance) la sauvera. » (Mt 10, 39) ? La souffrance est donc espérance de Salut. […] Que dire alors aujourd’hui à ceux qui sont aux prises avec la souffrance […] Approchons-les tout d’abord avec un immense respect : même si eux-mêmes ne le savent pas en ce moment, ils sont visités par Dieu. Ensuite, dans la mesure du possible, partageons leurs croix, en gardant réellement avec eux la présence de Jésus au milieu. Assurons-les aussi que nous pensons toujours à eux et que nous prions pour eux afin qu’ils parviennent à accueillir directement de la main de Dieu ce qui les angoisse et les fait souffrir, et qu’ils puissent unir tout cela à la Passion de Jésus, pour le faire fructifier au maximum. […] Et rappelons-leur ce merveilleux message chrétien de notre spiritualité, selon lequel une souffrance aimée, après y avoir reconnu le visage de Jésus crucifié et abandonné, peut se transformer en joie. […] Que notre Noël soit donc […] : partager chacune de leurs souffrances avec nos frères et sœurs les plus éprouvés et offrir les nôtres à l’Enfant-Jésus.
Chiara Lubich
(Chiara Lubich, Conversazioni, Città Nuova, Roma 2019, pag.265-268)
https://www.youtube.com/watch?v=INdVGzkooxM&list=PL9YsVtizqrYuPplndUBmmTmwGFdORetoC
Déc 14, 2022 | Non classifié(e)
Le Centre Evangelii Gaudium (CEG), ouvre les inscriptions pour le cours de formation sur la synodalité, une contribution concrète pour répondre à l’appel de l’Église à cheminer ensemble.
Le Centre Evangelii Gaudium (CEG), un centre de formation au sein de l’Institut universitaire Sophia, se prépare, en 2023, à lancer un cours de formation sur la synodalité, un parcours de formation développé en synergie avec le Secrétariat général du Synode et en collaboration avec d’autres centres de formation et instituts universitaires en Italie et au-delà. Mais pourquoi parler de synodalité ? Le professeur Vincenzo di Pilato, maître de conférences en théologie fondamentale à la Faculté de théologie des Pouilles en Italie et coordinateur du CEG, nous l’explique.

Prof. Vincenzo di Pilato
« Le 16 octobre dernier, le pape François a communiqué sa décision de tenir la prochaine XVIe Assemblée Générale Ordinaire du Synode des évêques en deux sessions. ‘Cette décision, lit-on dans le communiqué de presse, découle du désir que le thème de l’Église synodale, en raison de son ampleur et de son importance, puisse faire l’objet d’un discernement prolongé non seulement par les membres de l’Assemblée synodale, mais aussi par l’Église tout entière’. C’est le défi que le Cours veut relever : combiner au mieux le fait de cheminer ‘ensemble’ et de ‘tous’ cheminer. Nous en faisons l’expérience au niveau des diocèses, des paroisses, des mouvements, des congrégations, partout : la synodalité sans vie dans l’Esprit se réduit à un assembléisme qui sonne faux et est peu concluant. Nous avons besoin de « maisons et d’écoles de communion », mais aussi de « gymnases de synodalité » pour apprendre à écouter et à suivre l’Esprit Saint. Facile à dire ! Le Cours voudrait se mettre au service de cet autre défi : rapprocher l’expérience spirituelle des sciences théologiques et humaines. C’est ce que souhaitent les Dicastères pontificaux, en particulier ceux engagés dans le domaine de la formation, qui ont suggéré à plusieurs reprises des cours de ce type ouverts à toutes les vocations. Le Secrétariat Général du Synode lui-même a été particulièrement impliqué dans cette initiative. Nous aurons en effet l’honneur d’ouvrir le Cours avec le cardinal secrétaire Mario Grech le 17 janvier 2023. Professeur, comment se déroulera ce cours et à qui s’adresse-t-il ?
Il s’agit d’une formation de trois ans. Il se déroule sur quatre périodes de l’année (trois modules académiques et une rencontre résidentielle), traitant de sujets en phase avec le processus synodal en cours. On peut s’inscrire pour l’année entière ou pour un seul module. La langue officielle sera l’italien, mais avec des traductions simultanées en espagnol, portugais et anglais. Il s’agit d’un cours destiné à tous les membres du peuple de Dieu, des évêques aux agents pastoraux, des prêtres aux religieuses, des séminaristes aux laïcs. Pour cette année, par prudence, nous gardons le cours en ligne. Nous recommandons – dans la mesure du possible – la participation de groupes de la même communauté, paroisse, diocèse afin de faire du Cours un véritable « gymnase de la synodalité ». Deux ou plusieurs participants, qui peuvent dialoguer entre eux dans un style synodal, deviendront également des ‘multiplicateurs’ du cours, ou de ses thèmes principaux, dans la communauté où ils sont insérés. Lors d’une rencontre avec les différentes réalités ecclésiales liées au mouvement des Focolari, le coprésident, Jesús Morán, a parlé de la spiritualité de la communion (en citant le Novo Millenium Ineunte de saint Jean-Paul II) et de la synodalité comme deux moments liés mais distincts. Pouvez-vous développer ce concept ? Nous nous préparons pour le prochain Jubilé en 2025 avec un parcours synodal prolongé sans précédent dans l’histoire de l’Église. Au lendemain du dernier Jubilé, en 2000, saint Jean-Paul II a reconnu que « beaucoup a été fait depuis le Concile Vatican II, y compris en ce qui concerne la réforme de la Curie romaine, l’organisation des Synodes, le fonctionnement des Conférences épiscopales. Mais il reste certainement beaucoup à faire »(NMI, 44). Que voulait-il dire par « beaucoup reste à faire » ? Je crois qu’il ne s’agissait pas pour lui d’une expression rhétorique, mais d’une expression prophétique. En 2015, à l’occasion du cinquantième anniversaire de l’institution du Synode des évêques, le pape François s’est exprimé ainsi : « Le chemin de la synodalité est le chemin que Dieu attend de l’Église du troisième millénaire ». Voilà la convergence mutuelle inspirée entre ces deux Jubilés : d’une part, la ‘’spiritualité’’ de la communion pour pénétrer dans la plus haute contemplation du mystère de Dieu Trinité gardé à l’intérieur de chaque créature et parmi toutes les créatures ; d’autre part, la synodalité comme “chemin” pour rester, à l’exemple de Jésus et de Marie, mélangés entre tous, participant « à cette marée quelque peu chaotique qui peut se transformer en une véritable expérience de fraternité, en une caravane de solidarité, en un saint pèlerinage » (Evangelii gaudium 87). Il est donc clair qu’il n’y a pas de spiritualité de communion sans synodalité et vice versa. La communion jusqu’à l’unité est le mystère de Dieu qui nous est révélé par Jésus Crucifié-Ressuscité et qui est présent pour toujours dans le destin de l’humanité ; la synodalité est le chemin qui nous permet de le rendre visible « afin que le monde croie » (Jn 17,21). Qu’est-ce que cela signifie concrètement pour chacun d’entre nous et quelles sont les étapes pour vivre cet appel ? Tout d’abord, le sentiment de faire partie d’un seul peuple, et non d’un groupe d’individus placés les uns à côté des autres comme des quilles sur un jeu de quilles ou des passagers dans une cabine d’ascenseur. S’adressant aux jeunes, le Pape François l’a expliqué ainsi : « Quand nous parlons de ‘peuple’, nous ne devons pas entendre les structures de la société ou de l’Église, mais plutôt l’ensemble de personnes qui ne cheminent pas en tant qu’individus, mais bien comme étant le tissu d’une communauté de tous et pour tous, qui ne peut pas permettre que les plus pauvres et les plus faibles soient laissés pour compte : « Le peuple veut que tous participent aux biens communs et pour cela accepte de s’adapter au rythme des derniers pour arriver tous ensemble » (Christus Vivit, 23). Et voici : cheminer ensemble sans laisser personne derrière, en reconnaissant la présence du Christ dans tous ceux qui nous croisent. C’est cela la racine de l’égale dignité et liberté de chacun d’entre nous. Se sentir un seul peuple est la prémisse, mais aussi le but de la synodalité, tout comme Jésus est, en même temps, le Chemin et notre compagnon de voyage. En chaque membre du peuple de Dieu habite l’Esprit Saint, comme dans un temple, et la seule loi entre tous doit être le commandement nouveau d’aimer comme Jésus lui-même nous a aimés (cf. Jn 13,34). Nous espérons que le Cours sera un bout de chemin parcouru ensemble avec le regard tourné aux confins du Royaume de Dieu que nous rencontrons chaque fois qu’il y a un voisin à aimer.
Maria Grazia Berretta
télécharger la brochure
Déc 6, 2022 | Non classifié(e)
Le volume des Œuvres de Chiara Lubich « Lettere » est dans les librairies italiennes depuis déjà quelques mois. Nous avons rencontré Florence Gillet du Centre Chiara Lubich, théologienne et érudite de la fondatrice du mouvement des Focolari, qui a édité cette publication.

Florance Gillet
Je sonne à la porte du Centre Chiara Lubich, près du Centre international des Focolari à Rocca di Papa (Italie) ; la Doctoresse Gillet m’accueille avec joie et m’invite dans la salle de réunion. Tout autour de moi, s’érigent des armoires contenant des objets commémorant les diplômes honorifiques et les cadeaux reçus par Chiara Lubich lors de ses voyages dans différents pays du monde, ainsi que de nombreux livres sur la fondatrice du mouvement des Focolari traduits en plusieurs langues, dont certains ont été écrits ou édités par Florence Gillet. Lorsque nous commençons à parler, son accent révèle son origine française. Elle me raconte qu’elle a découvert le charisme de l’unité à la fin de 1965 et que trois mois plus tard, elle était à la Mariapolis internationale de Loppiano, en Italie, pour approfondir cet « idéal » qu’elle avait tant cherché et finalement trouvé. L’étude de la théologie à l’Université pontificale grégorienne l’a conduite à Rome où elle était l’une des premières femmes à fréquenter cette université. Puis Paris pendant quelques années et à nouveau Rome. Elle s’enflamme lorsqu’elle raconte ses expériences dans certains pays africains où elle a organisé des « focolares temporaires », appelés ainsi pour la durée de courtes périodes. En 2008, elle est invitée à rejoindre le Centre Chiara Lubich, fondé cette année-là, pour étudier et travailler sur les publications des écrits de la fondatrice du mouvement des Focolari, en se concentrant dès le début sur les fondements de la spiritualité de l’unité. Le volume « Lettere 1939 – 1960 », dont elle est l’éditrice, a récemment vu le jour dans la collection des Œuvres de Chiara Lubich.
Ces lettres sont très variées, explique Florence Gillet : « Certaines sont vraiment de la direction spirituelle pure, d’autres, des lettres de mise au courant ; d’autres encore, des lettres de consolation, des lettres qui expriment l’âme de Chiara Lubich, surtout celles à sa sœur, dans lesquelles elle dit des choses très fortes. Mais nous trouvons un dénominateur commun entre elles. Tout d’abord, le genre littéraire : ce sont des lettres. Deuxièmement, dans chacune d’elles, il est possible de trouver « l’âme » de Chiara, qui sait « se faire une », comme le dit St Paul lorsqu’il dit « Je me suis fait tout à tous ». Même en communiquant son secret, puisque la référence claire à Jésus abandonné est évidente partout ». À quoi ce volume se compare-t-il ? C’est la question que se pose Françoise Gillet dans l’introduction et qu’elle nous livre avec une image très éloquente : « Si c’était un jardin, ce serait un jardin anglais sans formes géométriques, sans symétries, mais où la nature est poésie et liberté avec, cependant avec rigueur et ordre. Si c’était une route, ce serait un chemin, parfois aventureux mais bien balisé, avec une destination sûre et un guide expérimenté. Si c’était une maison, elle serait hospitalière, avec de nombreuses pièces toutes reliées et harmonieuses les unes avec les autres, chaleureuse et ouverte ». Le livre contient 338 lettres (une sélection des nombreuses lettres écrites par Chiara Lubich) qui mettront le lecteur en contact direct avec les premières années du mouvement naissant des Focolari et le développement de son charisme. « Je conseille à chacun de faire l’effort, – poursuit Florence – de commencer à lire à partir de l’introduction, de saisir la clé de lecture, puis de continuer avec les lettres, une par une, dans l’ordre, en les laissant « parler au cœur ». Le lecteur trouvera des lettres adressées à des personnes, à des communautés naissantes, à des membres de sa famille ; d’autres encore, plus doctrinales, dans lesquelles Chiara explique son Idéal. Faire ce livre a été un travail passionnant, conclut-elle, et je pense qu’il le sera aussi pour les lecteurs.
Carlos Mana