« We, the people of the world… »
« Nous, le peuple du monde, nous déclarons notre interdépendance comme individus et membres de communautés et de nations différentes. Nous nous engageons à être citoyens d’une unique ville-monde… »

En 1776, les pères fondateurs des Etats-Unis avaient signé à Philadelphie la déclaration d’indépendance. Se séparant et se distinguant du Vieux Monde, l’Amérique trouvait ainsi sa liberté et son autonomie.
Plus de deux siècles après, au lendemain de la tragédie du 11 septembre, les Américains se sont redécouverts fragiles. En Afghanistan comme en Irak, la force des armes a répondu à la terreur, semant une autre terreur.
Deux ans plus tard, après deux guerres déclarées au nom de la lutte contre le terrorisme, L’Amérique et le monde se sentent aujourd’hui encore moins en sécurité.

L’événement qui a eu lieu le 12 septembre 2003 à Philadelphie revêt une signification hautement symbolique : en face du palais où a été signée il y a 227 ans la déclaration d’indépendance des Etats-Unis, un nouveau document a été signé, la Déclaration d’interdépendance. Une résolution partagée par de nombreux Américains qui proclament leur foi dans le multilatéralisme, dans le dialogue entre les cultures, dans la nécessité d’une citoyenneté universelle.
L’initiative en revient à Benjamin Barber, politologue et professeur à l’université de Maryland, ancien conseiller politique de Bill Clinton. Des leaders politiques internationaux, des intellectuels, des artistes et de simples citoyens ont déclaré être « citoyens du monde » et endosser la responsabilité de construire un avenir valable pour la famille humaine.

Face à l’interdépendance négative qui s’est manifestée par le terrorisme international et des épidémies comme le sida et le SRAS, ils mettent en avant une interdépendance positive de citoyens universels qui soient les promoteurs du bien commun. « Nous devons opposer à la guerre préventive une démocratie préventive », explique Benjamin Barber.
Il y a deux siècles, l’Amérique a trouvé sa liberté en se déparant du Vieux Monde : « Aujourd’hui, au contraire, nous ne pouvons trouver la liberté qu’en travaillant pour la liberté de tous ».

C’est donc une exigence de passer de l’indépendance à l’interdépendance, en encourageant un mouvement de la base qui transforme les individus en citoyens du monde en relation les uns avec les autres.

Le secrétaire général de l’ONU Kofi Annan, l’ancien président de la République tchèque Vaclav Havel, la fondatrice du Mouvement des Focolari Chiara Lubich, le maire de Rome Walter Veltroni…, ont envoyé leur message d’adhésion à la déclaration.
« C’est la fraternité – a souligné la fondatrice des Focolari dans son message, lu au cours de la cérémonie à Philadelphie – qui peut donner aujourd’hui de nouveaux contenus à l’interdépendance ».
Cette journée de haute valeur symbolique qui s’est vécue à Philadelphie a montré la volonté et l’engagement de nombreuses personnes pour le bien commun et la fraternité de la famille humaine.

Au même moment, l’Interdependence Day, le jour de l’interdépendance, était célébré en d’autres points des Etats-Unis, comme l’université du Maryland, le College Park, l’université Roosevelt de Chicago et le Suny-Stonybrook à New York, ainsi qu’à Budapest, où Ivan Vitanyi, membre du Parlement, secondé par Arpad Goencz, premier président démocratique de Hongrie, a animé une table ronde consacrée à l’interdépendance.
En 2004, il est prévu de célébrer le jour de l’interdépendance à Rome, à Calcutta, à Johannesburg, à Pékin et dans d’autres grandes métropoles.

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