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Les Juniors pour un monde uni de l’Italie méridionale ont vécu, du 1er au 6 juillet, leur rencontre annuelle intitulée “Big Bang”,  dans les banlieues de Sicile. C’était leur cinquième rendez-vous et, cette année encore, il a été riche en contenus, en émotions et en engagements surprenants.

La préparation a été réalisée par les ados eux-mêmes ; non seulement ils ont choisi le programme, mais ils ont aussi défini le découpage et les dynamiques à mettre en place. On a ainsi retracé l’histoire de ces cinq années passées, tout en regardant aussi la réalité d’aujourd’hui. Les jeunes rédacteurs du journal des Juniors pour un monde uni de Calabre et de Sicile, “GRAFOTEENS”, ont abordé les thèmes brûlants de l’adolescence et, entre autres, le rapport problématique au corps qui fait augmenter les cas d’anorexie et de boulimie. Les jeunes ont voulu renouveler l’approche du problème : ils ont écrit des articles sur le sujet dans leur journal, puis ils ont mis en scène un “psychodrame” dont la conclusion restait ouverte et était laissée aux différents groupes de travail.

Autre thème brûlant : les rapports entre adolescents et parents ; il était proposé par un psychiatre essayiste, Ezio Aceti, dont l’intervention s’appuyait sur la communication et les sentiments forts qui se déclinent aujourd’hui en amitié, en amour et, plus difficilement, en éducation.

La tragédie des 45 migrants, morts dans les soutes d’un bateau, fait brutalement irruption dans le chantier. Le chalutier qui ramène les cadavres entre dans le port de Pozzallo, à quelques kilomètres du chantier ; les Juniors pour un monde uni décident d’annuler leur fête de clôture pour participer à une veillée de prière pour honorer la mémoire des défunts et encourager les survivants. Cette décision a été le point de départ d’une réflexion approfondie qui les a fait entrer au cœur de la tragédie que représente l’immigration, à travers un échange avec les opérateurs locaux de la Caritas sur le parcours des immigrés et sur les causes profondes qui poussent des milliers de gens à fuir leur pays en guerre, pour chercher la paix et un travail.

Le diocèse du lieu avait demandé aux Juniors pour un monde uni d’apporter leur contribution à la veillée. Ils ont décidé d’apporter “leurs racines et leurs ailes”, en racontant leur propre parcours au sein du Mouvement des Focolari, et en lisant un passage d’un texte d’Igino Giordani, écrit en 1926 : “Viens, mon frère exilé, embrassons-nous”, texte qui décrit l’engagement envers les autres et envers les plus petits. Quant aux ailes, elles étaient représentées par la lecture d’une lettre adressée aux 45 migrants décédés, et écrite par une jeune de 14 ans, Enrica, qui a demandé pardon pour l’insensibilité d’un monde qui se montre indifférent.

À la fin de la veillée, les Juniors pour un monde uni ont été reçus et remerciés par le vicaire de l’évêque, mais aussi par les immigrés qui avaient échappé à la mort quelques jours auparavant, accompagnés d’un groupe d’enfants. Un dialogue s’est aussitôt instauré, dans un anglais approximatif et quelques mots d’italien, et les juniors des Focolari ont fixé des rendez-vous avec les immigrés, afin de les aider à s’intégrer sur le territoire. Le vrai “Big Bang” se termine, ou plutôt commence, à partir de ce débarquement et par la remise du “Prix Chiara Luce Badano”, décerné aux communautés siciliennes d’Ispica et de Rosolini en reconnaissance pour l’accueil qu’elles ont prodigué aux migrants, et en particulier aux jeunes en attente d’un avenir.

Source : Città Nuova en ligne

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