Natalia Dellapiccola, India 2003

Natalia Dallapiccola, la première du petit noyau initial de jeunes filles qui ont suivi Chiara Lubich dans son aventure au focolare, raconte : « Un soir, autour d’une table, unique rescapée de quelques meubles, à la lumière d’une bougie (on n’utilisait pas l’électricité à cause du couvre-feu), Chiara lut ce passage : « Comme je vous ai aimés, aimez-vous les uns les autres. A ceci tous vous reconnaîtront pour mes disciples : à l’amour que vous aurez les uns pour les autres » (Jn 13,34-35). Ces paroles nous enflammèrent – poursuit Natalia – Nous voulions savoir quel était le désir le plus profond de Jésus, une parole qui nous dise une fois pour toutes ce qu’il voulait vraiment de nous. Et voilà que nous l’avions trouvée, la parole-synthèse, l’eurêka de notre recherche ». Elle concluait : « Alors, avant d’aller à l’école ou au bureau, avant de faire un achat, même avant d’aller voir les pauvres, avant de prier, il fallait qu’il y ait entre nous l’amour-même de Jésus, parce que c’est ce qu’il veut : voilà ce que nous nous sommes dit. Quand nous sommes sorties, nous sentions que notre vie avait changé, elle avait une saveur différente, elle avait trouvé sa raison d’être ».

La vie de prière personnelle est une sève vitale pour qui adhère à la spiritualité de l’unité. La relation avec Dieu est à la base de chaque action. Mais cette vie de prière est aussi une expérience profondément communautaire : depuis les chants que l’on entonnait pendant les vacances en commun dans les montagnes du Trentin dans les années 50, aux musiques très actuelles des groupes Gen Verde et Gen Rosso, la participation vivante à la liturgie, la prière du soir dans les communautés dispersées dans le monde, les focolarini mettent en pratique la spiritualité de communion dans chacune de leurs actions. Cette communion ne se limite pas à une prière intimiste, elle a des conséquences dans la vie professionnelle et sociale.

Chiara Lubich écrit : « Nous avons une vie intérieure et une vie extérieure. L’une naît de l’autre, l’une est racine de l’autre, l’une est pour l’autre la ramure de l’arbre de notre vie.

« La vie intérieure est alimentée par la vie extérieure. Dans la mesure où je pénètre dans l’âme de mon frère, je pénètre en Dieu qui est en moi. Dans la mesure où je pénètre en Dieu qui est en moi, je pénètre dans l’âme de mon frère.

« Dieu-moi-mon frère : tout un univers, tout un royaume… »

Et encore : « Plus notre amour pour nos frères grandit, plus notre amour pour Dieu augmente ».