Nov 1, 2004 | Non classifié(e), Parole di vie
Quelles sont ces « œuvres de ténèbres » ? Il s’agit, selon Paul, de toutes sortes de fautes allant de l’ivresse, l’impureté, les disputes, la jalousie, jusqu’à l’oubli de Dieu, la trahison, l’homicide, l’orgueil, le mépris de l’autre et encore le matérialisme, l’esprit de consommation, l’hédonisme et la vanité.
Suivre n’importe quel programme de télévision, naviguer sur internet sans discernement, lire certains journaux, regarder certains films ou nous laisser aller à porter certaines tenues, tout cela nous fait aussi participer à l’œuvre des ténèbres.
A notre baptême, nous avons accepté, par la bouche de nos parrain et marraine, de mourir au péché avec le Christ, lorsque par trois fois nous avons déclaré rejeter le démon et ses séductions. Aujourd'hui on n’aime pas parler du démon, on préfère l’oublier et dire qu’il n’existe pas ; pourtant il est bien là et il continue à fomenter guerres, massacres et violences de tous genres.
« Rejeter » est une action violente qui coûte, exige cohérence, décision et courage ; mais elle est nécessaire si nous voulons vivre dans le monde de la lumière.
En effet, la parole de vie continue ainsi :
« … et revêtons les armes de la lumière ».
Car il ne suffit pas de renoncer, de se « dépouiller » du mal, il faut « revêtir les armes de la lumière », c'est à dire, comme l’explique Paul plus loin, « revêtir le Seigneur Jésus Christ », en le laissant, lui, vivre en nous. L’apôtre Pierre lui aussi, nous invite à “nous armer” des mêmes sentiments que Jésus4.
Voilà des images fortes, car nous savons qu’il n’est pas facile de laisser vivre le Christ, c’est-à-dire de refléter en nous ses sentiments, sa manière de penser, d’agir ; cela revient à aimer comme lui nous a aimés, et l’amour est exigeant, il demande une lutte continuelle contre l’égoïsme qui est en nous.
Mais il n’y a pas d’autre chemin pour parvenir à la lumière, comme le rappelle clairement la première lettre de Jean : « Qui aime son frère demeure dans la lumière, et il n’y a rien en lui pour le faire trébucher. Mais qui hait son frère se trouve dans les ténèbres ; il marche dans les ténèbres et il ne sait pas où il va, parce que les ténèbres ont aveuglé ses yeux » (2, 10-11).
« Rejetons donc les œuvres des ténèbres et revêtons les armes de la lumière »
Cette Parole de vie nous invite à la conversion, à passer continuellement du monde des ténèbres à celui de la lumière. Redisons alors notre non à Satan et à toutes ses illusions, et redéclarons notre oui à Dieu, tel que nous l’avons prononcé le jour de notre baptême.
Nous n’aurons pas à accomplir de grandes actions. Il suffit juste que chacun de nos actes soit inspiré et animé par un amour véritable.
Nous contribuerons ainsi à diffuser autour de nous une culture de la lumière, du positif, des béatitudes. Nous construirons le Paradis dès cette terre pour le posséder éternellement au Ciel. Car le Paradis est une réalité, Jésus nous l’a promis. C’est comme une maison que l’on construit ici pour l’habiter là-bas. On y trouvera la joie pleine, l’harmonie, le bonheur sans fin, car le Paradis est l’amour.
Un témoignage ? Voici l’expérience vécue par Mary au Pérou . Mère de trois petites filles en bas âge, en découvrant la Parole de vie elle rencontre Dieu, elle trouve la lumière ; elle se sent totalement retournée et sa vie connaît une changement radical.
Peu de temps après on diagnostique chez elle une maladie grave. Quand on l’hospitalise elle découvre qu’il ne lui reste guère plus d’un mois à vivre. La nouvelle confiance en Jésus dont elle vient de faire l’expérience lui donne la force de faire une prière : elle demande à Dieu de lui donner encore cinq années pour consolider sa conversion et pouvoir transformer la vie autour d’elle.
Sa santé s’améliore alors d’une façon que les médecins ne parviennent pas à expliquer et Mary sort de l’hôpital. Elle rentre chez elle, se prépare au mariage avec son compagnon, qu’ils célèbrent à l’église, et demande le baptême pour ses filles.
Cinq ans plus tard, la maladie refait brusquement son apparition et, en l’espace de deux semaines, elle conclut sa vie terrestre.
Avant de mourir, elle réussit à mettre en place tout ce qui concerne ses enfants et à transmettre son espérance à son époux : « Maintenant je vais vers le Père qui m’attend. Tout a été merveilleux, il m’a donné les cinq plus belles années de ma vie, depuis que je l’ai connu à travers sa Parole qui donne la Vie ! »
Chiara LUBICH
Oct 31, 2004 | Focolare Worldwide
Carpi, une petite ville de l’Emilie Romagne. La paroisse du Corpus Domini se trouve dans une zone en plein développement, habitée par des familles d’origines les plus variées. L’intérêt est concentré sur les affaires, l’indifférence religieuse prédomine, la fréquentation à l’Eglise est à peine de sept pour cent. Comment aller à la rencontre de tous ces gens ? Dieu aime chacun – L’action pastorale du curé ne se limite pas au petit groupe de pratiquants mais elle est adressée à tous. Il approche toute personne qu’il rencontre avec une attitude d’amour, sachant que c’est une rencontre avec Jésus, et nombreux sont ceux qui se sentent conquis et impliqués. Il leur communique sa découverte : Dieu est amour et veut que nous nous aimions aussi. Il suffit de vivre ses Paroles qui, si elles sont vécues, changent petit à petit les mentalités, encouragent l’esprit de communion, suscitent un climat de famille. Bien vite beaucoup en font l’expérience. Ils commencent les rencontres sur la Parole de vie, qui ensuite se multiplient, se font dans les immeubles, intègrent toujours plus de monde. Il se forme une véritable communauté, ouverte et accueillante, avec un style de vie évangélique. Un homme demande au curé une attestation d’aptitude pour être parrain à un baptême. Il n’est pas pratiquant et il n’est même pas sûr d’avoir la foi. “Pourquoi voulez-vous être parrain ?”, demande le curé. “Pour faire plaisir à ma sœur qui me l’a demandé avec insistance”, répond-il. “Un acte d’amour –relève don Carlo- est un fragment d’Evangile vécu !”. Cet homme ne pensait pas vivre l’Evangile et en reste surpris. S’engage un dialogue sur Dieu qui est amour, et sur l’amour présent dans chaque acte vécu pour les autres qui est un reflet de Lui. Il est séduit et commence à étudier l’Evangile. L’amour n’a pas de frontières – L’amour est toujours créatif et pousse à des gestes d’amitié même envers ceux qui sont autres que soi. A la paroisse, il y a un groupe de personnes âgées hostiles à l’Eglise par éducation et pour des raisons historiques. On est en train de construire un nouveau lieu. C’est une œuvre sociale d’aide à ces personnes. Considérant l’aspect positif de l’initiative, le curé propose au conseil pastoral de les encourager, en leur offrant une contribution financière. Il y a d’abord un refus. Alors il explique qu’il importe aux croyants d’aimer en premier. Les membres du conseil consentent alors à donner une petite somme. Lui l’accompagne d’une lettre de remerciement chaleureuse pour ce service à toutes les personnes âgées du quartier. Le geste a été plus parlant qu’un sermon : quand dans le groupe on a reçu le don et qu’on a lu la lettre, tous avaient les larmes aux yeux. Et une attitude nouvelle, d’ouverture envers l’Eglise, a commencé. Maison ouverte aussi à ceux qui ne peuvent recevoir les sacrements – La paroisse est la maison de tous : personne ne doit se sentir exclu. On trouve le moyen que tous se sentent accueillis, même ceux qui ne peuvent pas recevoir les sacrements. On leur explique qu’ils peuvent malgré cela vivre la Parole de Dieu, aimer leur prochain, partager joies et peines en sachant que Jésus a dit : “Tout ce que vous avez fait à l’un de ces plus petits qui sont mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait.” T. avait sur les épaules un mariage raté et vivait depuis quelques années avec F. ; elle avait reçu une formation chrétienne et maintenant se sentait loin de Dieu et pas admise dans l’Eglise. Un jour, elle entre à la paroisse. Le curé va à sa rencontre, la salue avec chaleur. La femme se sent écoutée et lui ouvre son cœur, lui dit sa souffrance. De lui, elle entend pour la première fois : “Dieu t’aime immensément”. C’est la lumière : elle se met à fréquenter les rencontres de la Parole de Vie, elle s’efforce de vivre l’Evangile, elle commence à en faire l’expérience. Comme ceux-ci, beaucoup ont été conquis par l’accueil cordial trouvé à la paroisse et par l’atmosphère de charité qu’on respire dans cette communauté. Une communauté qui a même été invitée à donner sa propre expérience dans des congrès et des rencontres au niveau national et international.
Oct 28, 2004 | Focolare Worldwide
La première des 33 cités-pilotes des Focolari a 40 ans. Située sur les collines de Toscane près de Florence, dans la commune d’Incisa Valdarno, elle comporte des écoles, des entreprises, des centres artistiques et compte actuellement un millier d’habitants de 70 pays différents : de toute l’Europe de la Russie au Portugal ; de Jordanie, du Liban, d’Égypte au Burundi, au Congo et à l’Afrique du Sud ; des Etats-Unis et du Mexique à la Terre de Feu ; du Japon, de Chine, de Corée aux Philippines ; d’Australie et de Nouvelle-Zélande. Ils sont étudiants et enseignants, artisans, agriculteurs, artistes… Ce sont des familles, des religieux, des prêtres, des chrétiens de différentes confessions et des fidèles d’autres religions : le prototype d’une société nouvelle fondée sur la loi évangélique de l’amour. Une ville qui reflète un idéal d’unité et de paix Construire une cité-pilote selon ses propres idées a été le rêve de tous ceux qui ont lancé de nouveaux courants philosophiques, idéologiques ou spirituels. De même pour Chiara Lubich, fondatrice du mouvement des Focolari qui, en visitant l’abbaye bénédictine d’Einsiedeln en 1962, a eu l’intuition que naîtraient dans le monde des cités-pilotes modernes, avec des maisons, des écoles, des entreprises… Plus de 40 000 visiteurs passent chaque année par Loppiano. Avec ceux qui y habitent, ils contribuent au plan d’unité qui est le fondement de la ville. Marie Théotokos : l’église de la cité-pilote L’église dédiée à Marie Théotokos, la « Mère de Dieu » a été inaugurée le samedi 30 octobre, lors d’une concélébration solennelle présidée par l’archevêque métropolite de Florence et par l’évêque de Fiesole. Sa construction a été réalisée grâce au concours de la conférence épiscopale italienne. L’œuvre du Centre Ave, composé de femmes architectes et peintres L’église a été réalisée par le bureau d’études du Centre Ave, basé à Loppiano et composé d’un groupe de femmes dont l’une est sculpteur, trois sont architectes et trois peintres. Elle se détache délicatement sur les collines en un vaste plan incliné qui commence au niveau du terrain et s’élève jusqu’au sommet de la construction. Elle est couronnée d’un clocher recouvert de pans triangulaires dorés dont la forme claire évoque la Trinité. Le projet et la chapelle œcuménique A l’intérieur, un grand vitrail en camaïeu bleu sert de fond au tabernacle doré. « Par la forme de l’église – explique Ave Cerquetti, auteur du projet de la construction – je voulais exprimer la grandeur de la Mère de Dieu qui, plus grande qu’on ne peut l’imaginer, comme l’Église l’a déclarée dès les premiers conciles, est comme une pente douce qui conduit de la terre au ciel, à Dieu. Au premier étage du clocher se trouve une chapelle œcuménique
Les chrétiens ne sont pas les seuls à honorer Marie dans cette église Un grand tableau représentant une Vierge à l’enfant est arrivé de l’Inde. Œuvre d’un artiste hindou, il est enrichi à la feuille d’or et incrusté de pierres semi-précieuses. Le Maître Pra Maha Thongrattana, moine bouddhiste thaïlandais est venu assister à la cérémonie d’inauguration. En 1992, son séjour à Loppiano avait été le point de départ d’un fructueux dialogue entre les moines bouddhistes thaïlandais et les Focolari.
Renata Borlone sera inhumée dans la nouvelle église Renata (1930-1990), pionnière de Loppiano, en a été coresponsable pendant de nombreuses années. Sa cause de béatification est en cours.
Pôle d’activités économiques « Lionello Bonfanti » Cette année du 40e anniversaire de Loppiano a vu démarrer les travaux de construction du pôle d’activités économiques. 5 615 actionnaires en soutiennent la construction, au sein de la société de gestion « E. di C. Spa », qui s’est constituée en 2001 (www.edicspa.com). D’autres pôles du même genre existent dans le monde ou sont en projet : au Brésil, en Argentine, aux USA, au Portugal, en France et en Belgique. Ils donnent visibilité au projet de l’Économie de communion qui inspire la gestion de 270 entreprises en Italie et au total 800 dans le monde.
Oct 20, 2004 | Focolare Worldwide
Oct 11, 2004 | Focolare Worldwide
Nous sommes à Budapest, dans un quartier de 4 000 habitants. Une portion de monde sécularisé où plus de la moitié d’entre eux sont catholiques simplement parce qu’ils ont été baptisés. La population, formée surtout de jeunes sans aucune formation religieuse et morale, est complètement abandonnée à elle-même. Le régime communiste, qui s’opposait à toute forme d’association, non seulement a répandu une culture athée, mais n’a même pas construit dans ce quartier les infrastructures qui permettraient de se retrouver pour faire du sport ou d’autres activités de loisirs, pas plus qu’un espace pour l’église.
Partir de l’unité – Après un mois de recherches, les deux prêtres chargés par l’évêque de ranimer la vie chrétienne dans le quartier, trouvent à se loger dans une maison préfabriquée, dont les murs permettent d’entendre toutes sortes de bruits, même les disputes et les jurons fréquents des voisins. Leur entreprise est ardue ! Leur unique certitude est qu’ils doivent vivre d’abord comme de vrais chrétiens, en mettant en pratique le commandement de l’amour réciproque pour mériter la présence de Jésus qui dit : “Là où deux ou plus…”. Ce sera Lui le curé : Jésus au milieu d’eux.
La messe dominicale, célébrée dans l’unique salle de réunions de l’endroit (celle du parti), bien qu’ils aient mis des invitations dans tous les immeubles, rassemble seulement une centaine de personnes, pour moitié des enfants. Tous les deux comprennent qu’ils ne peuvent approcher les foules et misent sur ce petit groupe de personnes. Dans les célébrations liturgiques, dans les petits groupes de catéchèse pour les enfants et les adultes et dans d’autres rencontres, ils soulignent le véritable motif de se trouver ensemble : vivre l’amour fraternel, créer un climat d’accueil de l’autre, de service, en voyant en chacun la présence de Jésus.
Une vérité de l’Evangile qui attire tout de suite et qui est mise en pratique. Les personnes qui viennent pour la première fois non seulement reviennent, mais en amènent d’autres. Même quand on organise des fêtes ou des excursions, le but doit être l’amour fraternel, pour pouvoir jouir de la présence de Jésus au milieu.
A l’école de la Parole – La communauté se forme et grandit à la lumière de la Parole de Dieu. On mise sur elle, d’abord vécue par soi en premier et puis donnée pour être mise en pratique par plusieurs et revenir incarnée dans les expériences qu’on se raconte. C’est une dynamique qui porte du fruit, un langage que tous comprennent et ils sont nombreux à s’y intégrer. Les adultes découvrent et expérimentent que la Parole illumine de manière concrète les faits de la journée, change radicalement les rapports humains, suscite la communion, donne vie à une communauté chrétienne où tous, prêtres et laïcs, se mettent à son école. Même les enfants du catéchisme sont impliqués dans la vie de la Parole et font les premières petites expériences qui les poussent à avoir un rapport personnel avec Jésus. Le catéchisme devient une aventure intéressante de vie en commun avec Lui. Cela devient une habitude de faire les exercices spirituels pendant les moments forts de l’année liturgique, ainsi les deux prêtres se retirent pendant cinq jours hors de la ville avec les adultes et les jeunes les plus engagés, puis trois jours avec les autres. Les exercices sont une expérience concrète d’Evangile vécu, un entraînement pour continuer à la maison et au travail la même vie de générosité fraternelle. On va en profondeur dans la spiritualité communautaire.
Vivre et faire vivre la communion – En voyant les nécessités concrètes de la paroisse, plusieurs se sentent spontanément responsables pour des tâches variées. Ils animent des groupes qui travaillent d’une manière nouvelle, agissant en harmonie : il y a des groupes qui travaillent dans le domaine de l’assistance ou dans le domaine liturgique, d’autres prennent soin de l’entretien des locaux paroissiaux, d’autres encore se consacrent aux jeunes, veillent au sport, sont engagés dans la catéchèse et gardent des contacts avec les autres habitants du quartier. Les personnes redécouvrent la foi, non plus comme une doctrine étrangère à la vie, mais comme une lumière d’en haut qui éclaire et conduit l’existence, qui donne sens et transforme les réalités environnantes, la famille, la société, et remplit de joie.
Parmi les fruits : changements de vie. Il y a des parents, d’abord indifférents, qui ont redécouvert la foi grâce à leurs enfants, et des jeunes qui veulent connaître la communauté à cause de la conversion de leurs parents. La même chose se produit entre collègues de travail et camarades de classe.
Une communauté en croissance – Les membres de la communauté sont passés d’une centaine à environ 800 et ceux qui fréquentent régulièrement la catéchèse de 80 à 350. On a dû construire une église, dédiée à la Sainte Trinité, avec le désir de vivre l’amour trinitaire que Jésus a apporté sur la terre.
Ouverture aux autres Eglises et aux autres religions – Même des personnes d’autres Eglises chrétiennes, et même des juifs et un musulman se sont sentis attirés par le témoignage de vie de parents ou de connaissances. Un musulman qui accompagne sa femme à la messe a dit : “Je n’ai pas de mosquée dans ce quartier, mais au milieu de vous je sens la présence de Dieu, je peux prier et je me sens plus proche de ma foi musulmane.”
Les difficultés : un tremplin de lancement – Il y a aussi des jours difficiles. Un des prêtres a été remplacé et au sein de la communauté quelques tensions sont nées entre des personnes et des groupes, mais à partir de cette souffrance la communauté dans son ensemble s’est consolidée et la communion entre tous s’est enracinée davantage. A ceux qui leur demandent quel est le secret de tant de vitalité ils répondent : Jésus présent au milieu de nous. Mais ils ajoutent aussi que cela se vérifie quand, en acceptant les manques d’unité, les faiblesses et les erreurs de chacun, on cherche à aller au delà, en transformant la souffrance en amour. Parce que Jésus est ressuscité en passant par la mort.
Oct 7, 2004 | Non classifié(e)
Pour une culture du sport tournée vers la fraternité universelle Quel est le point commun entre un professeur de ski et un journaliste sportif, un médecin du sport et un travailleur social, un éducateur sportif et un expert en pédagogie ? C’est le projet Sportmeet qui les rassemble, un récent développement international du mouvement des Focolari dans le monde du sport dont l’objectif de tous les membres est de contribuer, chacun dans son milieu spécifique, à élaborer une culture du sport orientée vers la construction de la fraternité universelle. Vienne?: « S’éduquer et éduquer à travers le sport »Rendez-vous était donné à Vienne (Autriche) du 10 au 12 septembre pour un congrès international (130 participants de 17 pays, dont 5 non européens) sur le thème « S’éduquer et éduquer à travers le sport ». L’Union européenne a déclaré l’année 2004 Année européenne de l’éducation à travers le sport, qu’elle reconnaît comme « une composante essentielle de notre société », capable de transmettre « toutes les règles fondamentales de la vie sociale », porteuse de valeurs éducatives fondamentales telles que « la tolérance, l’esprit d’équipe et la loyauté ». Quand le sport se charge de valeur morale Mais quel crédit accorder à ces affirmations, devant les contradictions du sport ? « Autant que d’autres activités humaines, le sport est complexe et ambivalent – a admis dans son discours d’ouverture Paolo Crepaz, médecin du sport et coordinateur de Sportmeet – il est à la fois libération d’énergies psychiques et physiques latentes et asservissement aux idoles du prestige et du gain?; don de soi et occasion d’égoïsme et de domination?; lieu de rencontre et de combat ». L’éducation du corps implique de faire en sorte que la corporéité, expression emblématique du sport, soit capable de montrer et de susciter l’esprit. Quand le sport est-il capable de susciter l’esprit ? « Quand il est en mesure – a expliqué Paolo Crepaz – de conférer à celui qui le pratique la maîtrise de soi, de ses actes, objectif toujours en devenir, et quand il peut donner à l’action de l’athlète une couleur morale ». Chiara Lubich?: le sport capable de révéler des dimensions essentielles de l’homme Chiara Lubich l’a confirmé dans le salut qu’elle a adressé aux participants?: « Le sport peut révéler la dimension essentielle de l’homme à la fois comme un être fini, face aux difficultés et aux échecs et comme un être appelé à l’infini, capables de dépasser ses propres limites ». Qui sait éduquer de cette manière ? « De même que le printemps est nécessaire pour qu’un jardin fleurisse – a conclu Chiara Lubich – de même la chaleur qui naît de l’amour est nécessaire pour faire germer les vérités inhérentes à l’homme. Dans une atmosphère d’amour réciproque, qui aille jusqu’à expérimenter les paroles de Jésus?: “Là où deux ou trois se trouvent réunis en mon nom, je suis au milieu d’eux” (Mt?18,20), je vous souhaite de pouvoir faire l’expérience d’avoir Jésus pour maître, dans le sport aussi ». Déjà la tendance s’inverse dans le sport. La leçon des plus jeunes Les participants ont apporté la confirmation que celui qui croit en la valeur de l’homme, même sans référence religieuse, peut partager et expérimenter la valeur éducative d’une sincère attitude de confiance réciproque entre celui qui éduque et celui qui est éduqué à travers le sport. De nombreuses réflexions et des témoignages concrets ont montré une inversion de la tendance déjà notable dans le sport surtout chez les plus jeunes.
Plus que des paroles, de nouveaux projets sportifs en actes Le congrès a permis en particulier de connaître les nombreux projets sportifs à caractère social qui existent déjà sur les continents, grâce à Sportmeet. Une équipe de foot de jeunes d’une banlieue à problèmes de Bogota parrainée par un club professionnel du sud de l’Italie?; le projet de promotion sportive Sport Fontem, initié par le collège de la cité-pilote du Cameroun où le Mouvement des Focolari est présent depuis des années. Deporchicos, mini olympiade à coloration sociale à Buenos Aires?; la planification de la promotion du sport comme moyen de rachat social dans la région de Sao Paulo au Brésil et en particulier à Jardim Margarida?; le projet scolaire Café au lait dans une zone défavorisée de Saint-Domingue qui va se développer avec la construction d’un terrain de sport. Durant le congrès, Sportmeet a fait place aussi à d’autres projets à caractère social de valeur, comme Inter Campus, mis en place par l’Inter de Milan, ou Vivas (Vivere i valori dello sport), créé grâce à la ténacité d’un professeur d’éducation physique à Piacenza, ou le Grand Défi, à Vérone, événement sportif qui met en évidence la richesse des personnes handicapées.
Sports 4 Peace rassemble 20?000 jeunes en Autriche Un des projets les plus intéressant a été Sports 4 Peace, réalisé en Autriche durant l’année scolaire 2003-2004. Les 20?000 jeunes lycéens touchés par l’initiative ont fait l’expérience d’un sport qui ne consiste pas seulement à toucher un ballon, mais est aussi une voie vers une société solidaire et tournée vers la paix. Six règles simples les ont guidés?: joue sérieusement, joue honnêtement, ne te décourage jamais, garde les yeux ouverts sur les autres, joue pour jouer, fais la différence. Elles étaient écrites sur les six faces d’un dé, expressions d’une unique règle, la « règle d’or », présente dans toute religion?: « Fais aux autres ce que tu voudrais qu’on te fasse ». Les jeunes ont ainsi fait du sport, organisé des tournois, des manifestations sportives et musicales et ont recueilli des signatures pour la paix olympique. Chaque événement ou geste sportif vécu après avoir lancé le dé permettait aux lycéens de collectionner des anneaux olympiques. Chaque pas vers la paix, à travers des actions de communion ou de pardon leur donnait droit à des anneaux d’or. L’objectif à atteindre était d’obtenir les 51?000 anneaux olympiques et anneaux d’or et de recouvrir symboliquement la surface de la terre d’un filet de paix. L’initiative a été soutenue par les plus grands organismes sportifs et scolaires autrichiens et par des champions comme Ralf Schumacher, Hermann Mayer, Michael Walchhofer, qui ont trouvé l’idée du dé originale et efficace. Le projet Sports 4 Peace fait tache d’huile et sera repris par d’autres pays. Culture – Sport – Paix?: des professeurs d’université intéressés en Europe et au Brésil Les projets présentés par Sportmeet ont suscité l’intérêt des huit professeurs d’université (Vienne, Innsbruck, Teramo et université catholique de Milan, Buenos Aires) de plusieurs disciplines différentes dans le domaine du sport, qui ont participé au congrès pour approfondir les liens possibles entre le sport et la paix.
Oct 3, 2004 | Non classifié(e)
Sep 29, 2004 | Non classifié(e)
Sep 23, 2004 | Non classifié(e)
Sep 22, 2004 | Non classifié(e)
Sep 22, 2004 | Non classifié(e)
Sep 22, 2004 | Non classifié(e)
Sep 22, 2004 | Non classifié(e)
Sep 19, 2004 | Non classifié(e)
Sep 18, 2004 | Non classifié(e)
Sep 12, 2004 | Focolare Worldwide
Après le concile Vatican II, les rapports œcuméniques entre communautés de différentes Eglises se sont multipliés aussi dans les paroisses. Nous reproduisons l’expérience de la paroisse Sainte Elisabeth de Hongrie à Platanos, une localité de 10 000 habitants au sud de la ville de Buenos Aires (Argentine)
Une communauté vivante – Pendant les années 70, la population de Platonos a augmenté rapidement en raison d’un grand flux migratoire entre les provinces à l’intérieur de l’Argentine. La paroisse Sainte Elisabeth est une mosaïque de personnes de diverses origines : Italiens, Espagnols, Hollandais, Yougoslaves et Hongrois, et une communauté vivante s’y est constituée, ouverte au dialogue, au partage, à la communion avec tous.
Autour du curé, un prêtre italien relié au Mouvement des Focolari, naît bien vite un groupe de personnes animées par la spiritualité de l’unité, qui s’engagent à vivre l’Evangile. Elles se rencontrent périodiquement pour se communiquer la “Parole de vie” et se racontent leurs expériences vécues pour s’aider mutuellement dans leur cheminement spirituel.
Il se crée ainsi une famille, avec un style de vie nouveau qui, petit à petit, se répand dans toute la paroisse et le quartier. Il implique les réalités ecclésiales présentes telles que le Chemin Néocatéchuménal, le Collège des Sœurs Hongroises, et ouvre le dialogue avec des chrétiens de différentes Eglises.
Des rapports œcuméniques toujours plus profonds – A l’origine de la naissance de rapports fraternels entre membres de différentes Eglises, il y a eu aussi le contact avec des personnes de l’Eglise réformée. Le curé ressent la nécessité de contacter le pasteur réformé et commence entre les deux communautés un rapport qui devient toujours plus profond.
En même temps sont nées diverses activités œcuméniques menées en accord avec les responsables des Eglises respectives : des cours bibliques auxquels participent des chrétiens de diverses dénominations, un chœur œcuménique de cinquante personnes pour des occasions particulières, des moments vécus ensemble pendant les répétitions et les fêtes les plus importantes.
Chaque année, par exemple, quelques jours avant Noël, pour faire percevoir à tous ceux qui ne fréquentent pas l’église l’atmosphère de la naissance de Jésus, on a pensé organiser ensemble, catholiques et membres de l’Eglise réformée, une procession le long des rues du quartier, avec des chants et de la musique exécutés principalement par des jeunes et des enfants, en partant de la paroisse catholique pour se retrouver à la fin dans le temple de l’Eglise réformée.
Le Chemin de Croix du Vendredi Saint se déroule le long des rues de la petite ville et quelques familles préparent les stations dans leur maison. Une année, on a proposé de s’arrêter pour une station chez une famille de l’Eglise Pentecôtiste, qui a accueilli ce privilège avec une joyeuse surprise. Le jour de Pâques, une jeune femme s’est approchée du curé pour le remercier du fond du cœur. Sa mère avait rompu tout rapport avec elle et son mari depuis qu’elle s’était convertie à l’Eglise Pentecôtiste. Après le Chemin de Croix du Vendredi Saint, elle les a invités à déjeuner et s’est excusée en disant qu’elle s’était rendu compte que les catholiques n’étaient pas ce qu’elle croyait.
Informé des rapports cordiaux qui étaient nés dans cette paroisse, l’évêque catholique du diocèse est allé rendre visite à la communauté réformée. Cela a été un jour vraiment important : “C’est la première fois –a relevé une femme tout heureuse- qu’un évêque catholique entre dans un temple réformé.”
Et quelle n’a pas été la surprise des médecins de l’endroit de se trouver en face d’un pasteur protestant qui avait besoin de soins, accompagné d’un prêtre catholique, et de constater ensuite que ce pasteur était l’objet de nombreuses attentions de la part des catholiques.
En réponse aux urgences sociales de la zone, la communauté paroissiale se sent interpellée, de même que par la situation sociale difficile de tout le territoire. Pour faire face aux nécessités les plus urgentes elle a fondé, il y a quelques années, la “Casa del Niño Lourdes”. Tous les jours, environ quatre-vingts enfants de trois à quinze ans, provenant pour moitié de familles de diverses Eglises, reçoivent des repas et exercent des activités éducatives, sportives, récréatives. Les enfants et les éducateurs de la Casa vivent ensemble une parole de l’Evangile et prient ensemble. L’unité qui se crée va au delà des différences ecclésiales, culturelles et historiques.
Sep 9, 2004 | Focolare Worldwide
Sep 9, 2004 | Non classifié(e)
Sep 8, 2004 | Non classifié(e)
Berne, le 4 septembre 2004 La fraternité en politique : utopie ou nécessité ? Madame la Chancelière de la Confédération, Mesdames et Messieurs qui êtes engagés au niveau national, cantonal et municipal, Chers jeunes qui faites partie du « Parlement des jeunes », Mesdames, Messieurs, Chers amis, En 1998, à l’occasion du 150? anniversaire de la Constitution suisse, j’avais été invitée par le Comité « Vision pour la Suisse » à prendre la parole ici à Berne au cours d’une journée fédérale de réflexion. J’estimais un grand honneur pour moi, italienne, et donc étrangère dans ce Pays, de pouvoir m’adresser à une assemblée aussi qualifiée et représentative de la Suisse tout entière. Je l’avais fait avec une joie particulière parce que j’aime ce pays depuis plusieurs décennies et je le considère comme ma seconde patrie. De même, j’éprouve une joie spéciale à pouvoir m’adresser aujourd’hui à vous qui êtes engagés à différents niveaux en politique. Je remercie particulièrement le groupe d’hommes et de femmes politiques du Comité d’organisation de cette journée. Après avoir organisé en mars 2003 à Martigny une journée très réussie, suivie d’autres rencontres au niveau local, ils ont voulu profiter de l’imminente session d’automne des Chambres Fédérales pour organiser la réunion d’aujourd’hui. Le titre que l’on m’a proposé est : « La fraternité en politique : utopie ou nécessité ? » J’espère pouvoir démontrer dans cet exposé la nécessité de la fraternité et la possibilité de la réaliser. Le trinôme « liberté, égalité, fraternité », que l’on peut considérer une synthèse du programme politique de la modernité, exprime une profonde intuition et nous invite aujourd’hui à une réflexion profonde. Où en sommes-nous de cette grande aspiration ? La révolution française, qui avait déjà annoncé ces principes, ne les avait pourtant pas inventés. Ils avaient entamé leur parcours difficile depuis de nombreux siècles, notamment à partir de l’annonce du message du christianisme. Celui-ci mettait en lumière ce qu’il y avait de meilleur dans les antiques traditions des différents peuples et dans le patrimoine de la révélation juive, et accomplissait une authentique révolution ; c’était un nouvel humanisme, apporté par le Christ, qui rendait l’homme capable de vivre pleinement selon ces principes. À partir de cette annonce et tout au long des siècles, ils révèlent leurs richesses à travers les œuvres des hommes. La liberté et l’égalité ont profondément marqué l’histoire politique des peuples, aboutissant à des fruits de civilisation et créant les conditions pour que la dignité de la personne humaine puisse être progressivement reconnue. La liberté et l’égalité sont devenues des principes juridiques quotidiennement appliqués comme d’authentiques catégories politiques. Mais l’affirmation exclusive de la liberté peut, nous le savons, se transformer dans le privilège du plus fort, tandis que l’égalité, comme le confirme l’histoire, peut se traduire en un collectivisme qui massifie. De plus, de nombreux peuples ne bénéficient pas encore des bienfaits de la liberté et de l’égalité. Que faire pour que cet acquis puisse porter des fruits mûrs ? Comment orienter l’histoire de nos pays et celle de l’humanité pour qu’ils réalisent le destin qui leur est propre ? Nous croyons que le secret réside dans la fraternité universelle, qu’il faut placer parmi les catégories politiques fondamentales. Ces trois principes, dans la mesure où ils coexistent tous les trois, pourront faire naître une politique adéquate aux problèmes d’aujourd’hui. Notre époque qui, comme peu d’autres dans l’histoire, traverse une crise de confiance, est menacée par la peur, par la terreur : rappelons le 11 septembre 2001 et, plus récemment, le 11 mars 2004, ainsi que les centaines d’attentats qui, ces dernières années, ont occupé une large place de la chronique. Le terrorisme est une calamité au moins aussi grave que les dizaines de guerres qui ensanglantent notre planète ! Les causes sont multiples. Mais l’une des causes les plus profondes est certainement le déséquilibre économique et social qui existe entre pays riches et pays pauvres du monde. Ce facteur génère le ressentiment, l’hostilité, le désir de vengeance, et constitue un humus favorable au fondamentalisme. Afin que le terrorisme recule, rien ne sert de faire la guerre, il faut rechercher les chemins du dialogue, les voies politiques et diplomatiques. Mais il y a plus : il faut susciter dans le monde une plus grande solidarité entre tous et une communion des biens plus équitable. N’oublions pas non plus que les thèmes brûlants qui interpellent la politique, que ce soit au niveau national ou international, sont encore plus nombreux. Dans le monde occidental, le modèle même de développement économique est en crise, une crise qui ne peut pas se résoudre par quelques ajustements ponctuels, mais en repensant globalement l’économie. L’avancée irrépressible de la recherche scientifique ne peut se poursuivre qu’avec des mesures qui garantissent l’intégrité et la santé de l’espèce humaine et de l’écosystème tout entier. La reconnaissance de la fonction essentielle des moyens de communication dans le monde moderne, doit s’accompagner de normes aptes à sauvegarder la promotion des valeurs et la tutelle des personnes, des groupes, des nations. Un autre problème fondamental découle de la nécessité de défendre et de valoriser les richesses qui proviennent des différentes ethnies, religions, cultures, malgré le contexte de l’irréversible processus de mondialisation en acte. De tous ces grands défis lancés par notre époque, découle avec évidence l’idée et la pratique de la fraternité et, étant donné l’ampleur du problème, de la fraternité universelle. L’idée de la fraternité universelle est dans la pensée de quelques grandes personnalités. Gandhi disait : « La règle d’or est d’être amis du monde et de considérer la famille humaine “une”. » Le Dalai Lama écrivait après les attentats du 11 septembre 2001 : « Pour nous, la cause de ces événements est claire. [] Nous avons oublié les vérités les plus fondamentales. [] Nous sommes tous un. C’est un message complètement négligé par la race humaine. L’oubli de cette vérité est l’unique cause de la haine et des guerres. » Sans oublier le saint suisse, Nicolas de Flue, prophète et acteur de la paix, qui affirmait que pour réaliser la paix de façon efficace il faut résoudre les conflits dans un absolu respect réciproque. Et donc dans la fraternité qui va jusqu’à l’obéissance réciproque. Mais celui qui a indiqué à l’humanité la fraternité et lui en a fait don, un don essentiel, c’est Jésus. Avant de mourir, il a prié ainsi : « Père que tous soient un » (cf. Jn 17,21). En révélant que Dieu est Père, il nous a rendus frères et il a détruit les murs érigés entre ceux qui sont « égaux » et ceux qui sont « différents », entre amis et ennemis. La fraternité : c’est donc un Idéal à affirmer, l’Idéal d’aujourd’hui. Existe-t-il des signes de fraternité dans les vicissitudes des peuples d’aujourd’hui ? Ayant expérimenté d’innombrables fois dans ma propre vie et dans celle des autres l’action providentielle de Dieu, et ayant pu connaître directement de nombreux peuples, j’ai appris peu à peu à discerner les signes qui marquent le progrès de l’humanité, si bien que je puis affirmer que son histoire est cheminement lent, certes, mais irréversible, vers la fraternité universelle. Les faits sont là sous nos yeux, nous devons savoir les interpréter. La tension du monde vers l’unité n’a jamais été aussi vive et visible à l’œil nu qu’aujourd’hui. Les signes en sont les unions d’États et les processus d’intégration économique et politique qui se réalisent dans les continents ou selon des données géopolitiques. Le rôle des organismes internationaux, notamment des Nations Unies qui apparaît de nouveau incontournable pour connaître, affronter et gérer les principaux problèmes qui touchent la vie des peuples et des nations ; il faut encore citer l’avancée d’un dialogue tous azimuts, qui se diffuse et est fécond entre personnes très différentes ; la croissance des Mouvements sociaux, culturels et religieux qui se présentent comme les nouveaux protagonistes des relations internationales et œuvrent pour des objectifs à dimension mondiale. Pour susciter des relations de fraternité dans le monde, pour lui permettre d’engendrer une unité spirituelle qui soit garante d’unité en politique, en économie, dans le social et le culturel, les outils ne manquent pas. Il suffit de savoir les reconnaître. L’un de ces outils, dont on n’a pas fini d’explorer toutes les potentialités, est l’apparition, au cours du XX siècle, et notamment en Europe, de dizaines de Mouvements comme le nôtre. Ces Mouvements forment des réseaux de peuples et de cultures dans le respect de leurs diversités. C’est comme un prodrome de ce que le monde pourrait devenir : la maison des nations, ce qu’il est déjà, à échelle réduite, évidemment, par l’action de ces Mouvements. Ces Mouvements n’ont pas été le fruit d’une programmation humaine, mais de charismes de l’Esprit de Dieu qui connaît mieux que quiconque les problèmes de notre temps et désire y apporter des éléments de solution. Du fait qu’ils sont apparus grâce à l’initiative de laïcs et sont composés principalement de laïcs, ces Mouvements diffusent un intérêt profond pour les conditions de vie des hommes, ils ont des retombées dans le domaine civil et proposent des réalisations concrètes politiques et économiques, etc. De magnifiques Mouvements de toute sorte sont nés dans l’Église catholique, réformée, anglicane, protestante, orthodoxe, etc. Une de leurs caractéristiques est la présence de nombreux jeunes, espérance pour l’avenir, moins conditionnés que leurs aînés par le poids du passé et plus enclins à croire avec enthousiasme dans les grands idéaux authentiques. Ces Mouvements se sont fait connaître le 8 mai dernier à Stuttgart (Allemagne) au cours d’une manifestation qui a remporté un grand succès. Organisée par les Mouvements, cette manifestation intitulée « Ensemble pour l’Europe » a été retransmise par satellite en Europe et même ailleurs. Les Mouvements y affirmaient leur disponibilité pour réaliser, à côté de l’Europe politique ou économique ou de l’euro, une Europe de l’esprit. Une Europe qui aurait une âme, ce qui lui assurerait, entre autres, à la fois la pluralité et la cohésion. À titre d’exemple de l’œuvre de ces Mouvements, je désire vous exposer dans les grandes lignes le Mouvement que je connais le mieux puisque j’y suis liée, le Mouvement des Focolari, dont l’objectif est précisément l’unité et la fraternité universelle. Il est né pendant la seconde guerre mondiale, sous les bombardements, à Trente, ma ville natale et celle de mes compagnes, en Italie du nord, alors que s’écroulaient, en même temps que nos maisons, nos projets de vie, nos espérances, nos certitudes. Tout n’était que ruines. Mais dans nos cœurs, dans les cœurs des premières focolarines, émergeait avec force, une force inconnue, une unique vérité : Dieu est le seul Idéal que rien ne peut détruire ; et ce Dieu se révélait à nous pour ce qu’il est : Amour. Alors que la haine, les conflits atteignaient leur paroxysme, Dieu amour nous a suggéré que le chemin pour l’aimer était de nous efforcer de nous aimer entre nous et de porter cet amour à tout le monde. Cet amour s’est aussitôt étendu à la ville entière. Et peu à peu, au fil des ans, à toute la planète, en 182 pays. En vertu de notre vocation à l’unité nous avons privilégié les terres où régnait davantage la division. C’est ainsi que nous nous sommes tournés vers des lieux spécifiques de dialogue et de partage : d’abord au sein des Églises chrétiennes où le Mouvement œuvre afin que les chrétiens de différentes dénominations puissent vivre en communion ; avec les fidèles des grandes religions, nous avons vécu de nombreuses expériences de « dialogue de la vie » respectueux et fécond, promesse de paix. Dialogue enfin avec des personnes sans référence religieuse précise, qui s’actualise notamment dans une collaboration efficace. Bien que l’objectif principal du Mouvement des Focolari soit d’ordre religieux, il s’est intéressé, dès ses débuts et au cours de son développement, au monde politique jusqu’à donner naissance en 1996, à Naples, à ce que l’on a appelé « le Mouvement politique pour l’unité » au service de la politique. Ce Mouvement est en train de s’organiser et de se répandre dans le monde entier. J’ai eu moi-même l’occasion à plusieurs reprises de parler de sa genèse et de son développement à des parlementaires de plusieurs pays d’Europe et d’autres continents : à Strasbourg, au Centre européen de Madrid et à l’ONU. En tant qu’expression politique du Mouvement des Focolari, le but du « Mouvement politique pour l’unité » est d’aider des personnes et des groupes engagés en politique à redécouvrir les valeurs profondes, pérennes de l’homme, à baser leur vie sur la fraternité. Dans un deuxième temps seulement, à agir dans le domaine politique. Il en découle que l’action politique peut, de charité à dimension interpersonnelle, passer à une dimension plus grande, celle de l’amour envers la polis – la cité. Cet amour, vécu dans une dimension politique, ne perd pas ses caractéristiques : il implique la personne tout entière, son intelligence et sa volonté de parvenir à tous ; l’intuition et l’imagination pour faire le premier pas ; le réalisme qui se met dans la peau de l’autre ; le don de soi sans rechercher son intérêt personnel ; la capacité de trouver de nouvelles solutions alors même que les limites humaines et les échecs sembleraient les exclure. Il ne s’agit donc pas d’un nouveau parti. Il ne s’agit pas non plus de confondre religion et politique, comme l’ont fait et le font les intégrismes chrétiens et même non chrétiens. Les sujets du Mouvement politique pour l’unité sont : des hommes et des femmes politiques à tous les niveaux – administrateurs, parlementaires, militants de parti – de quelque formation politique que ce soit, qui savent de devoir agir avec ceux qui détiennent réellement le pouvoir : les citoyens. Sujets de ce Mouvement sont aussi les citoyens qui s’emploient à être politiquement actifs ; ce sont notamment les jeunes qui un peu partout, comme ici en Suisse, savent s’engager de façon admirable et passionnée dans leurs études de politologie, par exemple, et veulent donner un apport de compétence et de recherche ; des fonctionnaires de l’Administration publique, conscients de leur rôle spécifique. Ce que l’on désire proposer et témoigner est un style de vie qui permette à la politique d’atteindre de la meilleure façon possible son but, à savoir le bien commun dans l’unité du corps social. Nous voudrions proposer à ceux qui agissent en politique de s’engager à vivre en faisant un pacte de fraternité pour leur pays, où le bien de leur pays serait au-dessus de tout intérêt particulier, qu’il soit personnel, de groupe, de classe ou de parti. La fraternité, en effet, offre de surprenantes possibilités. Elle permet de concilier et de mettre en valeur des expériences qui, autrement, risqueraient de se développer en conflits irrémédiables. Elle permet d’harmoniser les exigences d’autonomie locale, avec le sentiment d’une histoire commune. Elle permet de saisir le rôle important des organismes internationaux et des moyens qui visent à dépasser les barrières et constituent des étapes essentielles vers l’unité de la famille humaine. C’est la fraternité, en effet, qui peut susciter des projets et des actions dans l’enchevêtrement complexe de la politique, de l’économie et du social de notre monde. C’est la fraternité qui fait sortir les peuples de l’isolement et ouvre les portes du développement aux peuples qui en sont exclus. C’est la fraternité qui indique comment résoudre de façon pacifique les dissensions et qui relègue la guerre dans les livres d’histoire. C’est par la fraternité vécue que l’on peut rêver et même espérer une certaine communion des biens entre les pays riches et pauvres. Le besoin profond de paix exprimé par l’humanité d’aujourd’hui prouve que la fraternité n’est pas seulement une valeur, une méthode, mais un paradigme global du développement politique. Voilà pourquoi un monde qui est toujours davantage interdépendant a besoin d’hommes politiques, d’entrepreneurs, d’intellectuels et d’artistes qui mettent la fraternité – instrument d’unité – au centre de leur action et de leurs pensées. C’était le rêve de Martin Luther King que la fraternité devienne à l’ordre du jour d’un homme d’affaires et le mot d’ordre d’un gouvernant. Les hommes politiques du Mouvement politique pour l’unité veulent faire en sorte que ce rêve devienne une réalité. Tout cela est possible à condition de ne pas oublier, dans l’action politique, la dimension spirituelle ou, du moins, la foi dans les valeurs profondes, qui doivent réglementer la vie sociale. Nicolas de Flue, qui joua un rôle important dans la politique de ce pays, en était bien convaincu. Il était toujours informé de tout. De sa cellule, une fenêtre s’ouvrait vers l’extérieur, vers les hommes, et une autre vers l’intérieur, l’autel de sa chapelle. Igino Giordani, parlementaire italien et cofondateur de notre Mouvement – et qui est depuis peu l’objet d’un procès de béatification – écrivait dans son style bien particulier : « Quand on sort de chez soi pour se plonger dans le monde, la foi ne s’accroche pas au portemanteau comme un vieux béret à un clou derrière la porte ». Un jour il m’a semblé comprendre ce que signifiait la politique comme amour. Si chaque secteur d’activité humaine avait une couleur – une couleur pour l’économie, la santé publique, la communication, l’art, la culture, le droit et la justice – la politique, quant à elle, n’en aurait pas. Elle constituerait la toile de fond, le noir, qui met en relief toutes les couleurs. C’est pourquoi la politique doit sans cesse être en relation avec tous les domaines de la vie : ce faisant, elle permet à la société, dans la multiplicité de ses expressions, de réaliser et d’accomplir sa propre destinée. Il va sans dire que la politique, bien que toute tendue au dialogue, a le devoir de se réserver certains espaces spécifiques : donner la priorité à un programme équitable, faire des derniers les sujets privilégiés, rechercher toujours et quoi qu’il en soit la participation ce qui signifie dialogue, médiation, responsabilité et sens du concret. Pour les hommes politiques dont je parle, le choix de s’engager en politique est une réponse d’amour à une authentique vocation, à un appel personnel. Un croyant y reconnaît la voix de Dieu qui l’appelle à travers les circonstances. Un non-croyant répond à une question de l’homme, à un besoin social, à un problème de sa ville, aux souffrances de son peuple qui ont trouvé un écho dans sa conscience. Les uns et les autres sont chez eux dans le Mouvement politique pour l’unité et c’est l’amour qui est le moteur de leur action. Cet amour qui est source de lumière, qui permet de pressentir de grands résultats, qui substitue à la crainte opprimante − trop souvent présente dans le monde politique − le courage, un nouveau courage. Les hommes politiques de l’unité prennent conscience que la politique est, en sa racine, amour : dès lors ils comprennent que les autres, fussent-ils leurs adversaires politiques, peuvent avoir fait leurs choix politiques par amour. Ils prennent conscience que toute formation politique, toute option politique, peut être la réponse à un besoin social, et est donc un ingrédient indispensable au bien commun. Ils s’intéressent donc au destin de l’autre, à ses instances, autant qu’aux leurs, et la critique devient constructive. On s’efforce de mettre en pratique l’apparent paradoxe d’aimer le parti d’autrui comme le sien parce que le pays a besoin de l’œuvre de tous. Tel est, à grands traits, l’Idéal du « Mouvement politique pour l’unité ». C’est bien là, me semble-t-il, la politique qui vaut la peine d’être pratiquée, une politique capable de reconnaître et de servir le dessein de sa propre communauté, de sa propre ville et nation, jusqu’à élargir son horizon à l’humanité entière parce que la fraternité est le dessein de Dieu sur toute la famille humaine. Telle est la politique crédible que chaque pays attend car, si le pouvoir rend puissant, c’est l’amour qui confère autorité et crédibilité. Telle est la politique capable d’édifier des œuvres qui durent. Les générations futures ne seront pas reconnaissantes aux politiciens d’avoir détenu le pouvoir, mais de la manière dont ils l’auront géré. Telle est la politique que le Mouvement politique pour l’unité ambitionne, avec l’aide de Dieu, de faire naître et de soutenir. Quels sont mes vœux pour vous, hommes et femmes politiques de la Suisse ? Que ce peuple et ses représentants, héritiers d’un riche patrimoine de démocratie, trouvent dans la fraternité la force nécessaire pour continuer avec un nouvel élan dans cette voie et pour donner une contribution de protagonistes dans l’histoire de l’unité de la famille humaine. De notre côté, nous nous engageons à ne pas vous laisser seuls en mettant à votre disposition le charisme de l’unité que le Ciel a accordé à l’humanité entière. Merci de votre attention.
Sep 8, 2004 | Focolare Worldwide
ANSA, 4 septembre – La fraternité en politique « est la solution qui remettra l’histoire de nos pays et de l’humanité sur le chemin de la paix ». C’est ce qu’affirme à Berne Chiara Lubich, fondatrice des Focolari, devant 450 personnalités politiques et jeunes réunis au palais des congrès pour réfléchir à la question : « Fraternité en politique, utopie ou nécessité ? », lors d’une rencontre organisée par un groupe de personnalités politiques suisses du Mouvement politique pour l’unité.
La fraternité en politique nécessaire et urgente Sur fond de terrorisme, la fraternité proposée comme « catégorie politique fondamentale » s’impose comme nécessaire et, de plus, urgente. « La fraternité en politique est on ne peut plus actuelle face à la terreur, aux morts et aux violences », avait affirmé à l’ouverture du congrès le chancelier de la Confédération helvétique, Anne-Marie Huber Holz.
Août 28, 2004 | Non classifié(e)
Août 28, 2004 | Non classifié(e)
Le système économique actuel apparaît de plus en plus fragile et indéfendable : krach financier de grandes entreprises ou crise de l’énergie, tout révèle que l’économie telle que nous l’avons conçue ces deux derniers siècles est gravement malade. Dans le même temps et plus que jamais, la société voit fleurir de nouvelles formes d’économie sociale : commerce équitable, banque éthique, consommation réfléchie. Un phénomène qui laisse entrevoir la possibilité d’une économie et d’un développement défendables. C’est dans ce contexte que se situe l’Économie de communion. Le congrès international qui se tiendra du 10 au 12 septembre à Castel Gandolfo (Italie) présentera un bilan des résultats atteints après plus de dix années d’expérimentation au niveau international et proposera de nouvelles perspectives. Le congrès présentera les expériences les plus importantes sur le partage des bénéfices des entreprises avec les pauvres ; les thèses de doctorat sur ce thème – 130 thèses – présentées dans des universités de plusieurs pays ; les pôles d’entreprises qui existent en Amérique latine et celui qui se construit en Italie. Ce sont quelques-unes des réalisations du projet de l’Économie de communion lancé par Chiara Lubich au Brésil en 1991 pour répondre à la fracture entre riches et pauvres. L’un des thèmes les plus importants sera : « Pauvreté et développement dans la perspective de la communion ». La fondatrice des Focolari traitera le thème central : « Nouvelles perspectives de l’Économie de communion ». Un nouveauté à ce congrès : un dialogue entre diverses formes d’économie sociale réalisées dans d’autres univers culturels. Par exemple des expériences de micro-crédit inspirées de l’économie gandhienne, des expériences novatrices nées au sein de la culture hindoue et jaïniste et des modes de vie marqués par la sobriété comme l’expérience hollandaise de « l’Economy of enough ». Les intervenants dans ce dialogue seront des spécialistes en économie sociale au niveau international, comme Michael Noughton et Stefano Zamagni, et des chefs d’entreprises de divers continents. « Économie, mais aussi humanisme de communion », c’est le titre de la dernière partie du congrès, qui intègrera les réalisations de ce projet dans le cadre plus large d’un humanisme de communion. Dans ce cadre interviendront des spécialistes d’autres disciplines, comme l’écologie, la politique et l’urbanisme.
Août 26, 2004 | Non classifié(e)
Août 26, 2004 | Non classifié(e)
Août 25, 2004 | Non classifié(e)
Juil 18, 2004 | Non classifié(e)
Juil 7, 2004 | Non classifié(e)
Je me rends ce jour-là à Rome pour un contrôle médical et, en descendant gare Termini, je suis bousculée par un jeune étranger poursuivi par trois hommes qui crient : « Au voleur, arrêtez-le ! ». La foule l’arrête et le fait tomber à terre. Ses poursuivants l’insultent, le frappent et le bourrent de coups de pied dans l’estomac. En voyant ce spectacle brutal, je pense un instant à ma santé, car je fais une grave hypertension, mais je comprends aussitôt qu’en cet instant la vie de ce garçon est plus importante que la mienne. Je ne peux pas laisser les choses se passer selon la mentalité courante et faire semblant de rien. La cohérence avec l’évangile me demande davantage. Je me précipite donc, écartant tout le monde et distribuant des coups à droite et à gauche avec mon sac. Je me jette sur le garçon pour lui servir de bouclier. Il hurle en demandant qu’on le sauve de ses agresseurs. Ceux-ci, voyant mon attitude, s’arrêtent enfin. « Vous n’avez pas honte de le maltraiter de cette façon ? Qu’a-t-il fait de si grave pour mériter cela ? ». « Il m’a volé mon porte-feuilles », répond l’un d’eux. Le garçon – qui avait 16 ans – me dit qu’il a volé pour acheter un peu de pain pour survivre, car il n’a pas mangé depuis deux jours et il dort sous les ponts. Les gendarmes arrivent et le garçon s’explique : il a fui son pays il y a environ deux ans. Toute sa famille a été tuée, il est le seul survivant parce qu’il s’est caché sous une botte de paille. Ensuite, il est passé en Italie parce que des amis lui avaient raconté qu’on y était heureux. Avec les gendarmes, nous le conduisons à l’hôpital. Pendant le transport, il me serre fort la main et me dit : « Maman, tu m’as sauvé la vie. Tu es ma maman italienne ». Aux urgences, on diagnostique un traumatisme crânien et trois côtes fêlées. Une religieuse nous dit qu’il faut l’hospitaliser, mais qu’il n’a pas de vêtements pour son séjour. Je vais acheter le nécessaire et nous pouvons alors l’emmener dans la salle commune. Pendant que je m’occupe de lui, les gendarmes et les religieuses rédigent le rapport médical et me demandent si je suis de la famille. Je dis que non. Je lis dans leurs yeux la perplexité et l’émotion. « Pourquoi avez-vous fait tout ça ? » me demandent-ils. Je réponds que j’essaie chaque jour d’aimer mes frères en essayant de voir en eux le visage de Jésus et de ne jamais regarder en arrière dans les situations difficiles. La religieuse a les yeux rouges et me dit que je lui ai donné une belle leçon d’amour, parce que seul celui qui vit l’évangile peut faire cela, et elle m’encourage à continuer de la sorte. Avant de partir je veux laisser l’argent que j’ai sur moi, pour la visite du spécialiste et pour les besoins du garçon. Mais la religieuse me dit de ne pas me faire de souci pour lui : « Vous lui avez déjà sauvé la vie, maintenant c’est moi qui prendrai soin de lui ». Les gendarmes aussi me remercient pour mon geste et me disent que j’ai pris des risques. La justice a suivi son cours. Je sais qu’aujourd’hui ce garçon vit dans une communauté catholique où il est gardien, c’est la religieuse de l’hôpital qui l’a recommandé. (M. T. – Italie, extrait de Quando Dio interviene, esperienze da tutto il mondo, Città Nuova, Rome 2004)
Juil 2, 2004 | Non classifié(e)
Vincenzo était un enfant très vif, le 4e de huit enfants, que sa première communion a transformé. Lui qui faisait des bêtises à l’école, bavardait au lieu d’écouter et se faisait punir, s’est montré d’un seul coup très différent, comme s’il avait été pris par Dieu. Un jour, à table, il demanda à ses frères à quel âge ils aimeraient mourir. L’un répondit : « tout jeune », l’autre : « à 100 ans », et lui : « Je voudrais mourir à 33 ans, comme Jésus ».
Quelques années plus tard, durant l’été 1951, Vincenzo et deux de ses sœurs partirent en vacances à la montagne, dans les Dolomites. Chiara Lubich s’y trouvait aussi avec des personnes du Mouvement, à Tonadico. Les jeunes Folonari, qui avaient connu le Mouvement à Brescia, leur ville natale, obtinrent la permission de leurs parents de passer les vacances à côté, à San Martino di Castrozza. Ils se rendirent bien vite à Tonadico. En revenant le soir dans le car, Vincenzo était bouleversé et heureux, c’était comme s’il avait trouvé quelque chose qui le comblait, un idéal auquel consacrer sa vie.
Quelques mois plus tard, Vincenzo vint à Rome pour ses études universitaires. Il prit aussitôt contact avec le focolare, mais vivait tout seul. Il était très humble. La veille de la Pentecôte, il se rendit à pied au sanctuaire de la Madone du Divin Amour demander un signe qui lui fasse comprendre sa vocation. Le lendemain, quand Chiara le rencontra, elle lui dit : « Ce n’est pas toi qui as choisi Dieu, c’est Dieu qui t’a choisi ». A partir de ce jour-là, on l’appela Eletto (choisi).
Dans une lettre à Chiara, il écrit : « J’ai choisi Dieu, rien que lui et absolument rien d’autre ». Et il lui fait part de son intention de donner tout son héritage au Mouvement des Focolari (dont les 80 hectares de la cité-pilote de Loppiano) en ajoutant : « je n’ai aucun mérite puisque j’ai reçu tout cela gratuitement ».
Une des caractéristiques d’Eletto était sa relation avec les enfants et les jeunes du Mouvement que Chiara lui avait confiés. Ils étaient toujours autour de lui aux mariapolis de Fiera di Primiero. Ils se promenaient ensemble, préparaient des sketches… Il dit un jour à sa sœur Virgo à qui étaient confiées les jeunes filles : « Imagine un peu, si cet Idéal de l’unité gagnait tous les jeunes… Qu’est-ce que ça pourrait donner ? ».
Le dimanche 12 juillet 1964, Gabriele arriva au Focolare. C’était un des jeunes que suivait Eletto et celui-ci l’invita à faire une promenade en bateau sur le lac de Bracciano. A 200 mètres de la rive, Eletto, sportif et bon nageur, se laissa glisser dans l’eau en se retenant des deux mains au bord de la barque. « Elle est très froide », dit-il à Gabriele et il devint tout pâle. Le lac était agité et une vague détacha ses deux mains l’une après l’autre. Le bateau, allégé, s’éloigna de plusieurs mètres. Gabriele ne savait ni ramer, ni nager : « Je l’ai vu encore quelques secondes, son visage était illuminé d’un sourire radieux ». Puis il disparut, englouti par le lac. Son corps n’a jamais été retrouvé. Le lac de Bracciano est sa tombe bleue. Il avait 33 ans.
Le 19 juillet suivant, Chiara écrivait : « Eletto était si bon, si unique et si humble qu’il appartenait davantage à Dieu qu’à nous et c’est peut-être pour cela que Dieu l’a pris. Il est maintenant avec Jésus qu’il a aimé, avec Marie et avec ceux du Mouvement qui sont au paradis. Lui qui se sentait le dernier, il est devenu le premier.
Mon Dieu, quel abîme que la vie et la mort que chacun de nous doit affronter ! Donne-nous de vivre dans l’amour pour pouvoir mourir dans l’amour.
La dernière action d’Eletto a été un acte d’amour. Il y était habitué, sinon, dans ces moments-là, on ne peut penser qu’à soi.
Du ciel, Eletto, prie maintenant pour nous qui prions pour toi. Nous sommes sûrs que Dieu, parce qu’il t’aime, t’a pris au moment le meilleur. Tu l’as aimé dans ta vie, tu n’avais que lui et Marie.
Tu es arrivé là où nous devons arriver nous aussi. Prépare-nous la route et une place (…). Maintenant que tu vois ce qui a de la valeur, comme tu t’y étais habitué ici-bas, aide-nous à ne pas sortir du chemin et à nous garder dans la charité comme tu l’as fait. ».
Sa mort si soudaine plongea adultes et jeunes dans la stupeur. Chiara écrivit : « Eux aussi [les enfants et les jeunes] ont eu leur épreuve. Terrible et irrémédiable. Souhaitons que sur cette douleur naisse quelque chose pour eux, pour la gloire de Dieu au sein du Mouvement et pour la beauté de l’Église. Eletto n’aurait rien désiré d’autre ». Paroles prophétiques ! Quelques années plus tard, le mouvement Gen est né, qui compte aujourd’hui des milliers de jeunes, d’ados et d’enfants dans le monde entier.
Le 12 juillet, 40 ans après le départ d’Eletto pour le ciel, une journée aura lieu à Trevignano sur le lac de Bracciano (Rome). Elle commencera à 11 heures avec la messe dans l’église de Sainte-Marie de l’Assomption qui domine la ville et se terminera vers 17 heures.
Renseignements : tel. 0033/06/94315300 ; 0033/06/9412419
Juin 24, 2004 | Focolare Worldwide
« Quel avenir pour une société pluriethnique, multiculturelle et multi-religieuse ? » C’est cette question de plus en plus répandue, en particulier dans la société anglaise, la plus cosmopolite d’Europe, que Chiara Lubich a traitée samedi 19 juin après-midi au Westminster Central Hall, devant plus de 2 000 personnes, dont le cardinal Murphy O’Connor, archevêque de Londres, et des personnalités musulmanes, bouddhistes et sikhs. La manifestation, organisée par le Mouvement des Focolari de Grande-Bretagne, s’intitulait : « Imagine un monde… enrichi par la diversité ». Une stratégie de fraternité pour un changement dans les relations internationales Tandis que beaucoup parlent d’une menace d’affrontement entre civilisations, provoquée par le terrorisme, la fondatrice des Focolari a indiqué un moyen d’y remédier de façon préventive : le dialogue interreligieux. Plus encore, ce dialogue interreligieux – a-t-elle dit – peut être le point de départ d’une « stratégie de la fraternité, capable de marquer un changement dans les relations internationales ».
De la société pluriethnique et multi-religieuse peut naître un monde nouveau En faisant un parallèle entre notre époque marquée par de profondes transformations et celle de Saint Augustin, qui avait vu le bouleversement de la société sous la pression des migrations de populations, Chiara Lubich a affirmé avec lui que ce qui arrive est « la naissance d’un monde nouveau ». Le monde nouveau du troisième millénaire, pour Chiara Lubich, sera l’unité de la famille humaine, enrichie par les différences, selon le dessein de Dieu. On a pu en entrevoir une ébauche avec les témoignages, chants et danses aux couleurs et aux rythmes orientaux et africains, et les interventions de représentants de plusieurs religions, comme celle de l’imam iranien Mohammed Somali et de Mme Didi Athavale, leader du grand mouvement hindou Swadhyaya Family. Comment réaliser le dialogue entre les religions ? Le dialogue doit être animé par un amour qui réussit à « se mettre dans la peau de l’autre » – a affirmé Chiara Lubich – parce qu’il sait se faire « un rien d’amour » devant l’autre, il sait se faire cet espace d’accueil et d’écoute qui prépare « une respectueuse annonce de l’évangile ». Elle a rappelé les paroles prononcées par Jean-Paul II en Inde : « Quand nous nous ouvrons l’un à l’autre, nous nous ouvrons aussi à Dieu et nous faisons en sorte que Dieu soit présent au milieu de nous ». En lui est la force secrète qui donne vigueur et succès à nos efforts, pour porter partout l’unité et la fraternité universelle ».
Une vision partagée par des responsables de plusieurs religions et des politiques C’est ce qu’ont exprimé le chef des imams du Royaume-Uni, Zaki Badawi, le chef spirituel des sikhs de Grande-Bretagne et d’Europe, Bai Sahib Mohinder Singh de Birmingham, qui ont parlé juste après Chiara Lubich, et la baroness Kathleen Richardson de la Chambre des Lords, qui a rappelé comment « juste après la guerre, l’assemblée de l’ONU avait tenu sa première assemblée plénière dans cette même salle. La vision qui est exprimée aujourd’hui – a-t-elle ajouté – est encore plus riche, parce qu’elle n’est pas construite seulement sur les aspirations des hommes, mais avec la participation de l’amour de Dieu ».
Les nouvelles technologies au service de la fraternité entre les peuples Unité et fraternité universelle : une expérience vécue au Westminster Central Hall qui a porté, comme en témoignent fax et e-mails, une bouffée d’espoir en de nombreux pays d’Amérique du Nord et du Sud, en Australie, en Europe, au Moyen Orient et en Afrique du Nord, reliés par satellite grâce à Telepace et par Internet. Quelques flashes : De Bulgarie : « Nous avons été conquis par cette fraternité entre les religions et les cultures, que nous voulons réaliser aussi dans notre pays, où vivent près d’un million de musulmans qui sont pour nous le souvenir d’une plaie du passé ». D’Irlande : « Nous avons fait l’expérience d’un pan de fraternité universelle réalisée, en admirant la beauté et la richesse de toutes ces religions et cultures. Aujourd’hui, c’est pour nous le début d’une nouvelle route pleine d’espérance, maintenant que l’Irlande devient de plus en plus multiculturelle ». De Stockholm : « Nous avons entrevu la solution à la violence qui existe dans le monde, une nouvelle espérance que l’unité et la paix sont possibles ».
Juin 24, 2004 | Focolare Worldwide
On parle beaucoup de liberté et d’égalité, mais où est passée la fraternité ? Cette question est au centre de l’intervention faite par Chiara Lubich le 21 juin au palais de Westminster, siège du Parlement britannique. On notait aussi la présence du ministre des affaires constitutionnelles, David Lammy, d’origine africaine et d’un membre protestant du parti unioniste d’Irlande du Nord. Il s’agit de la dernière étape du voyage de Chiara Lubich en Grande-Bretagne, après ses rencontres avec les hautes autorités anglicanes et catholiques et des chefs religieux musulmans, hindous et sikhs, qui ont ouverts des perspectives nouvelles. « Un voile de scepticisme entoure aujourd’hui la politique et on ne sait pas comment s’en défaire. Plus personne ne prête attention aux campagnes électorales… Le pouvoir corrompt sournoisement… Comment avancer en gardant à la fois le pouvoir et l’objectif du bien commun ? » : quelques extraits du dialogue entre les responsables politiques et Chiara.
Chiara Lubich propose une vision de la politique tout à fait innovante. Elle se réfère au slogan de la révolution française et remarque qu’avec le temps, liberté et égalité « sont devenus des principes juridiques et sont appliqués comme de véritables catégories politiques ». Elle demande la même reconnaissance pour la fraternité. C’est ensemble que ces trois notions pourront donner naissance à une politique qui réponde au urgences les plus graves de notre époque, y compris le terrorisme. Elle en cite une des causes fondamentales :le fossé entre riches et pauvres. Seule la fraternité peut déplacer les richesses et mettre la solidarité en mouvement. Utopie ? Chiara Lubich cite des faits : 3 000 responsables politiques ont choisi la fraternité comme catégorie politique dans plusieurs pays d’Europe et d’Amérique latine. Ils forment le mouvement politique pour l’unité, qu’elle a lancé il y a une dizaine d’années. Giuseppe Gambale, député italien, apporte son témoignage et parle de plusieurs initiatives. Par exemple celle-ci : des députés de partis différents ont mis sur pied « un groupe de travail transversal sur la réforme de la coopération internationale établie en Commission des affaires étrangères et plusieurs points de convergence ont été découverts entre les propositions de lois déjà présentées. Un façon concrète d’affronter les grands déséquilibres économiques et sociaux entre Nord et Sud ». Sur fond de politique de plus en plus conflictuelle, la fraternité amène à changer complètement d’attitude vis-à-vis des adversaires politiques, a dit encore Chiara Lubich. « On prend conscience que tout formation politique peut être la réponse à un besoin social et par conséquent est nécessaire au bien commun. La critique peut devenir constructive au point de pratiquer le paradoxe apparent d’aimer le parti de l’autre comme le sien, parce que le bien de la nation nécessite le travail de tous ». « Voilà la vraie politique dont chaque pays a besoin – ajoute-t-elle – car si le pouvoir confère la force, c’est l’amour qui donne l’autorité ». Cette rencontre aura des suites. Les rencontres périodiques qui se font déjà dans d’autres pays sont aussi en projet à Londres.
Juin 24, 2004 | Focolare Worldwide
Le premier rendez-vous de Chiara Lubich à Londres a eu lieu au Lambeth Palace, elle a été reçue en audience par l’archevêque de Canterbury, Rowan Williams, Primat de la Communion anglicane. Chiara Lubich a évoqué l’entrevue lors d’une conférence de presse à Londres. « L’archevêque était très intéressé par notre expérience du dialogue interreligieux. Il m’a demandé notre secret. Je me suis référée à la Lettre du Pape « A l’aube du troisième millénaire », où il approfondit le mystère de Jésus sur la croix, qui crie : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? ». Après avoir perdu sa mère, ses disciples et même sa vie, Jésus a perdu aussi le sentiment de l’unité avec son Père, qui était tout pour lui. Jésus s’est réduit à néant. C’est un point de notre spiritualité de communion qui nous enseigne, devant des personnes de religion différente, à n’être « rien », un « rien d’amour », pour « entrer » en eux, parce qu’il fait savoir « se mettre dans la peau de l’autre, jusqu’à comprendre ce que signifie pour eux être bouddhistes, musulmans, hindous. Mais on ne peut entrer dans l’autre que si l’on est rien. Alors, le visage de Jésus abandonné est le modèle. » Nous avons ensuite abordé d’autres sujets : le mouvement œcuménique ;notre engagement, avec d’autres mouvements catholiques, anglicans, protestants et orthodoxes, à faire se réaliser le rêve du pape, l’Europe de l’Esprit ; la théologie qui émane de la spiritualité de l’unité. Cela aussi l’a beaucoup intéressé car il est théologien. » « J’ai été très frappé par la qualité du rapport qui s’est établi entre Chiara et l’archevêque – a confié Callan Slipper, ministre de l’Église anglicane et focolarino, présent à l’audience – L’archevêque s’est montré très ouvert, avec l’intelligence de quelqu’un qui sait écouter et apprécier. On l’a vu tout de suite, lorsqu’il a répondu en plaisantant à Chiara qui venait de nommer les primats de l’Église d’Angleterre qu’elle a connus : « Vous connaissez l’Église d’Angleterre mieux que moi ! ». Mis au courant du programme de Chiara pendant son séjour, il a déclaré que ce qui allait se passer arrivait à point nommé, parce que « l’Église et la nation en ont tellement besoin ». Le chapitre œcuménique, pour ce qui est des relations avec l’Église anglicane, commence en 1965, quand quelques ministres anglicans participent à une rencontre à Grotta Ferrata, près de Rome, entre catholiques et protestants. Ils sont frappés par l’atmosphère émanant de l’amour réciproque qui les fait se reconnaître frères et sœurs en Christ. En 1966, à Londres, au Lambeth Palace, Chiara rencontre pour la première fois le Primat de l’Église d’Angleterre d’alors, l’archevêque Michael Ramsay. Celui-ci lui dit : « Je vois la main de Dieu dans cette Œuvre » et il l’encourage à diffuser la spiritualité du Mouvement dans l’Église d’Angleterre. Chiara rencontre ensuite ses successeurs Coggan, Runcie et Carey. En Grande-Bretagne, le Mouvement des Focolari s’est développé parmi les catholiques, les anglicans, les presbytériens, méthodistes et baptistes. A Welwyn Garden City, une cité-pilote œcuménique est en train de naître. L’unité, point central de la spiritualité des Focolari, intéresse particulièrement les anglicans.
Juin 21, 2004 | Non classifié(e)
Juin 17, 2004 | Focolare Worldwide
La manifestation intitulée : « Imagine un monde… enrichi par la diversité » suscite un grand intérêt à Londres, la capitale la plus cosmopolite d’Europe, et dans toute la Grande Bretagne. Lors de ce rassemblement, le 19 juin, interventions, réflexions, témoignages et moments artistiques manifesteront l’engagement commun de chrétiens d’Eglises et de communautés ecclésiales différentes et de membres d’autres religions, à construire un monde de paix et d’unité dans la fraternité. Le choix du lieu est significatif : le Westminster Central Hall, où s’est tenue en 1946 la première assemblée générale des Nations Unies et où Gandhi a pris la parole en 1931. Chiara Lubich y prendra la parole pour traiter la question : « Quel avenir pour une société pluriethnique, multiculturelle et multi-religieuse ? ». Prix Unesco pour l’éducation à la paix 1996, fondatrice et présidente du Mouvement des Focolari, à Londres déjà, en 1977, à l’occasion du prix Templeton pour le progrès de la religion, Chiara Lubich a donné une impulsion décisive au dialogue interreligieux, dans lequel, depuis cette date, le Mouvement des Focolari s’est engagé sur les cinq continents. Au Westminster Central Hall, parmi les 2 000 personnes attendues figurent quelques personnalités de différentes religions : le leader sikh Bhai Sahib Ji Mohinder Singh, de Birmigham ; Zaki Badawi, président du conseil des Imams et des mosquées de Grande Bretagne ; Mme Didi Athavale, responsable du vaste mouvement hindou Swadhyaya Family. Seront aussi présents l’évêque anglican Tom Butler, qui dirige l’organisation « Réseau interreligieux pour la Grande Bretagne », l’archevêque de Glasgow, Mgr Mario Conti, particulièrement engagé dans l’œcuménisme, et la baronne Shirley Williams, leader des démocrates libéraux à la Chambre des Lords.
Mardi 15 juin, Chiara Lubich a été reçue en audience au Lambeth Palace par l’archevêque de Cantorbury, Rowan Williams, primat de l’Église d’Angleterre (anglicane), et premier « inter-pares » des primats de la communion anglicane mondiale. Il a débuté son ministère le 27 février 2003. Le dialogue œcuménique avec l’Église anglicane a commencé en 1965 quand quelques pasteurs anglicans sont venus à Grotta Ferrata près de Rome pour une rencontre entre catholiques et protestants. Ils ont été frappés par l’atmosphère suscitée par l’amour réciproque, qui les fait reconnaître frères et sœurs en Christ. En 1966, à Londres, l’archevêque Michael Ramsey, alors primat de l’Église d’Angleterre, a rencontré Chiara au Lambeth Palace et lui a déclaré : « Je vois la main de Dieu dans cette Œuvre ». Il l’a encouragée à diffuser la spiritualité du Mouvement dans l’Église d’Angleterre. Ses successeurs ont fait de même : Coggan, Runcie et Carey.
Mercredi 16, à l’invitation du recteur du St Mary’ College de l’université de l’état du Surrey (Londres), Chiara Lubich a tenu une conférence sur : « Les nouveaux mouvements et le profil marial ». Elle concluait ainsi un cycle sur « Mission et évangélisation », consacré l’an dernier aux cardinaux Connell, Pulic, Grinze, Napier, Williams, Daly, O’Connor, Stafford, et cette année aux mouvements et communautés ecclésiales.
Juin 13, 2004 | Non classifié(e)
Igino Giordani, écrivain, journaliste, homme politique, œcuméniste et spécialiste en patristique, est une des figures les plus représentatives du XXe siècle, une personnalité complexe qui a laissé une empreinte profonde et ouvert des perspectives prophétiques au niveau culturel, politique, ecclésial et social. Né en 1894 à Tivoli, premier des six enfants d’Orsolina et Mariano, maçon, il fait des études grâce à un bienfaiteur qui en assume la dépense. En 1915, il est mobilisé. Lieutenant dans les tranchées, il avouera plus tard n’avoir jamais voulu tirer contre l’ennemi et mérite cependant la médaille d’argent pour son ardeur et sa générosité, et pour des blessures qui le feront souffrir toute sa vie. Licencié en lettres, il enseigne à Rome et épouse Mya Salvati, tissant une histoire d’amour délicate et forte dont naîtront quatre enfants : Mario, Sergio, Brando et Bonizza.
Son engagement politique commence dans les années 20.
Il fait la connaissance de Don Sturzo, qui le nomme rédacteur en chef du nouveau Parti Populaire. Il publie Rivolta Cattolica, ouvrage défini par Piero Gobetti comme « la synthèse d’une pensée catholique nouvelle ». Il fonde la revue Parte Guelfa. En 1924 et 1925, il élabore et diffuse ses idées sur « l’Union des Églises » et sur « les Etats-Unis d’Europe ». Pour des raisons politiques, il quitte l’enseignement et travaille à la Bibliothèque Vaticane, où il fait entrer aussi Alcide de Gasperi à sa sortie des prisons fascistes. Il devient directeur de Fides, la revue de « l’Œuvre pontificale pour la préservation de la foi ». Il collabore aussi à la revue Frontespicio de Piero Bargellini et est en relation avec le mouvement littéraire florentin. En 1944, il dirige Il Quotidiano, le nouveau journal de l’Action Catholique du second après-guerre. Puis il succède à Gonella à la direction de Il Popolo. Le 2 juin 1946, il est élu député et fait partie des « pères constituants » qui ont posé les fondements idéaux de la République italienne. Il sera réélu en 1948 et, en 1950, deviendra membre du Conseil des peuples d’Europe à Strasbourg.
En résumé, Giordani a été un homme politique militant, non par ambition, mais par amour et au service de la communauté dans des moments difficiles. Dans les années 20, il lutte avec courage pour la liberté face à la dictature. La forte connotation éthique de son engagement politique lui vaut d’être mis à l’écart sous le régime : période de « résistance culturelle » intelligente et continuelle, où il exalte dans ses livres les valeurs de la liberté et d’un ordre différent.
La période allant de 1946 à 1953 est la plus créative et la plus dynamique, avec des initiatives audacieuses et prophétiques en faveur de la paix entre les classes et entre les peuples. Avec aussi un timbre original : sa fameuse « ingénuité », selon sa propre expression, qui lui fait choisir des positions inconfortables comme l’objection de conscience, le refus des dépenses militaires, de la diabolisation des communistes, etc., une « ingénuité » qui le fait sortir assez vite de l’échiquier politique (il ne sera pas réélu en 1953), mais qui le fait redécouvrir aujourd’hui comme (selon l’historien de Rosa) : « un politicien de l’anti-politique, pas fait pour toutes les époques, non disponible aux raisons du pouvoir pour le pouvoir ». En tant qu’écrivain, il a publié plus de 100 ouvrages (deux par an en moyenne), traduites en plusieurs langues, sans compter les essais, opuscules et articles (plus de 4 000), lettres et discours. Une expérience chrétienne exemplaire Au milieu des souffrances endurées à l’hôpital militaire, à 22 ans, il ressent un premier appel à la sainteté, renforcé par les écrits de Catherine de Sienne. Il devient tertiaire dominicain à son exemple, car elle est « la première – dira-t-il plus tard – qui m’enflamma de l’amour de Dieu ». En tant que chrétien, il a vécu toutes ses activités terrestres avec un esprit évangélique, les considérant toujours comme une vocation. Ses écrits les plus marquants, toujours actuels, sont enracinés dans une profonde connaissance de l’histoire du christianisme et des Pères de l’Église. La solide formation théologique et spirituelle qui le caractérise est mise à profit dans une féconde activité d’animation chrétienne de la culture et de formation spirituelle des laïcs, des prêtres et des religieux. Précurseur du dialogue œcuménique, il anticipe dans les années 30 les lignes du futur concile Vatican II. Il étudie, traduit et explique les Pères des débuts du christianisme à une époque où ils étaient pratiquement oubliés. C’est de là qu’il tire son « Messaggio sociale del cristianesimo » (Message social du christianisme), une de ses œuvres les plus connues. Il s’identifie à eux au point qu’Italo Alighiero Chiusano parle de lui comme d’un « antique Père de l’Église à qui Dieu a donné le privilège de ressusciter et de vivre aujourd’hui parmi nous ». Sur les routes de la sainteté L’événement qui conduira davantage encore sa vie sur les sentiers lumineux et exigeants de la sainteté est sa rencontre avec Chiara Lubich, en septembre 1948.
Commence alors pour lui une expérience nouvelle qui l’implique tout entier, une solidarité spirituelle particulière par humilité, transparence, unité. Il dira plus tard : « Toutes mes études, mes idéaux et même les événements de ma vie m’apparaissaient comme tendus vers ce but… Je pourrais dire qu’avant, je cherchais, maintenant, j’ai trouvé ».
Fasciné par la radicalité évangélique de la « spiritualité de communion » annoncée et vécue par Chiara Lubich, il y voit la réalisation possible du rêve des Pères de l’Église : ouvrir tout grand les portes des monastères pour que la sainteté ne soit pas le privilège d’un petit nombre, mais un phénomène de masse dans le peuple chrétien. Il adhère totalement d’esprit et de cœur au Mouvement des Focolari, où il est appelé « Foco », en raison de l’amour qu’il témoigne et diffuse. De plus, par son « oui », il devient un instrument providentiel par lequel la fondatrice des Focolari reçoit des compréhensions ultérieures de son propre charisme.
Giordani semble sortir progressivement de la scène culturelle et politique qu’il foulait jusqu’alors, pour la revivre sur un plan surnaturel. En « se faisant tout petit » devant l’amour totalitaire des appelés à la virginité, il voit s’ouvrir devant lui qui est marié, « dans l’amour sans mesure », un chemin de communion avec eux. Le cœur pur et l’âme dilatée sur l’humanité, il ouvre la voie à une foule de mariés dans le monde, appelés à cette nouvelle consécration. A leur suite sont nés des mouvements de masse pour les familles et pour raviver la vie de l’évangile dans toutes les activités humaines. Il devient ainsi l’un des plus proches collaborateurs de Chiara Lubich, qui le considère comme « co-fondateur » du Mouvement des Focolari.
Sur la voie de la mystique
Dans le creuset du Focolare, Igino Giordani accomplit un voyage de l’âme plus ardu sur les voies de la mystique, dans lequel les épreuves spirituelles, les incompréhensions et les humiliations de sa mise à l’écart progressive, les douleurs physiques aussi, s’estompent devant l’expérience quotidienne de la présence du Christ « au milieu de deux ou plus » unis en son nom, et celle du mystère d’amour d’un Dieu crucifié et abandonné. Il obtient du Ciel d’extraordinaires expériences d’union à Dieu et à Marie, et aussi ces épreuves « obscures » de l’âme que le Seigneur réserve à ceux qu’il aime le plus. Son voyage devient ainsi un « envol » en Dieu, qui se termine le soir du 18 avril 1980. Son corps repose au cimetière de Rocca di Papa (Rome). Définir Giordani en un mot ? Beaucoup, notamment des intellectuels, l’ont appelé « prophète ». Pour Chiara Lubich, il est « l’homme des béatitudes », et elle en dévoile l’amplitude insolite quand elle le définit « âme-humanité ». Pour Tommaso Sorgi, son spécialiste diligent, il est un « amoureux de Dieu et de l’homme ». Nedo Pozzi
Le voyage de l’âme de l’âme d’Igino Giordani, à travers ses écrits et surtout les plus autobiographiques, est retracé dans une récente biographie de Tommaso Sorgi, responsable du Centre d’études « Igino Giordani », qui s’intitule « Un’anima di fuoco » (une âme de feu), éditée par Città Nuova.
En France, sa biographie, écrite par Jean-Marie Wallet et Tommaso Sorgi, est parue en 2003 sous le titre : « Igino Giordani, chrétien, politique, écrivain » aux éditions Nouvelle Cité.
Juin 13, 2004 | Non classifié(e)
Igino Giordani : on pourrait réécrire les béatitudes de l’évangile avec sa vie. Ainsi s’est exprimée Chiara Lubich, fondatrice du Mouvement des Focolari, le jour de l’ouverture officielle du procès de béatification de cet homme à la personnalité si riche : écrivain, journaliste, politique, œcuméniste, spécialiste des Pères de l’Église et de la doctrine sociale du christianisme. La cérémonie s’est déroulée à la cathédrale Saint-Pierre de Frascati, diocèse où Giordani a passé la fin de sa vie terrestre. La concélébration liturgique solennelle qui a précédé l’installation du tribunal ecclésiastique était présidée par Mgr Giuseppe Matarrese, évêque de Frascati. La foule emplissait la cathédrale et ses enfants Sergio, Brando et Bonizza étaient présents.
« Giordani a marqué le XXe siècle – a dit dans son homélie le théologien Piero Coda, vicaire épiscopal – il a participé à la reconstruction de l’Italie républicaine en tant que membre de l’assemblée constituante puis comme député », il a contribué à préparer, puis à promouvoir « par sa vie et par sa plume » le printemps du concile. « En lui brûlait le désir de faire revenir Dieu dans le monde, dans la société et dans la culture ».
Après sa rencontre avec le charisme de Chiara Lubich, qu’il a vue pour la première fois au parlement italien en 1948, Giordani dira : « J’ai eu l’impression que je passais du Christ que je cherchais au Christ vivant ». Prenant la parole à la fin de la messe, la fondatrice des Focolari a dit à son propos : « C’est la pureté du cœur qui a affiné ses sentiments les plus sacrés et les a concentrés vers sa femme et vers ses enfants ». Il a été « pauvre en esprit, par le détachement complet de ce qu’il possédait et surtout de ce qu’il était ». « Ouvrier de paix, comme le prouve son histoire d’homme politique ».
En Giordani, Chiara reconnaît un cofondateur du Mouvement des Focolari : il a donné un élan exceptionnel aux mouvements à large rayonnement, nés pour mettre un souffle chrétien dans le monde des jeunes, de la famille, de la politique, de l’école, de la médecine, des arts…
C’est lui qui a ouvert une nouvelle voie de consécration pour les époux qui l’a amené à faire l’expérience des « joies de la contemplation et de la vie mystique ». Enfin, il a annulé « l’abîme » – comme il l’appelait – entre les religieux qui suivaient « l’idéal de perfection » et les laïcs qui suivaient « l’idéal de l’imperfection », comme il le disait avec une pointe d’ironie. « Il a été la personnification – a encore dit Chiara Lubich – de l’un des buts les plus importants des Focolari : concourir à l’unification des Églises ».
Giordani, membre de l’assemblée constituante, a fait aussi partie du conseil des peuples de l’Europe à Strasbourg. Il est l’auteur d’une centaine d’ouvrages et de plus de 4 000 articles. Une de ses œuvres les plus connues, traduite en de nombreuses langues dont le chinois, est le « Messagio sociale del cristianesismo » (message social du christianisme). Dès 1924-1925, il élabore et fait connaître ses idées sur l’Union des Églises » et sur les « Etats-Unis d’Europe ».
La période allant de 1946 à 1953 est la plus créative, avec des initiatives audacieuses et des positions inconfortables pour son temps comme l’objection de conscience, le refus des dépenses militaires et de la diabolisation des communistes
Une « ingénuité », selon sa propre expression, qui le fait sortir assez vite de l’échiquier politique (il ne sera pas réélu en 1953), mais qui le fait redécouvrir aujourd’hui comme (selon l’historien de Rosa) : « un politicien de l’anti-politique, pas fait pour toutes les époques, non disponible aux raisons du pouvoir pour le pouvoir ».
Durant les dernières années de sa vie, les douleurs physiques lui donnaient la joie de pouvoir être « co-crucifié » avec le Christ.
Il avait une telle lumière dans les yeux et une telle bonté dans ses relations qu’il inspirait à tous la sérénité et poussait même les plus petits à se sentir sur un pied d’égalité avec lui. Le ciel lui accordait des expériences extraordinaires d’union à Dieu et à Marie, et ces épreuves « obscures » de l’âme que le Seigneur réserve à ceux qu’il choisit. Son « voyage » terrestre était devenu un « envol » en Dieu et s’est terminé le soir du 18 avril 1980.
La décision de proposer « un geste important » : « introduire sa cause de béatification, pour que toute l’Église trouve en lui un modèle, un témoin de l’évangile et un modèle de communion » a été prise lors de l’année du grand Jubilé par Mgr Pietro Garlato, alors évêque de Tivoli, ville natale d’Igino Giordani (1894).
Juin 13, 2004 | Non classifié(e)
Juin 13, 2004 | Non classifié(e)
Juin 2, 2004 | Non classifié(e)
« Nous nous sommes sentis transformés, renforcés. Cette rencontre est un signe de grande espérance. En cette période, où nous arrivent surtout de l’Europe la société de consommation, la mode, les valeurs matérielles, j’ai compris que nous pouvons apporter des valeurs spirituelles. » C’est ce qu’exprimait une télécopie arrivée de Vilnius, la capitale de Lituanie qui, le 1er mai, fêtait avec 9 autres pays, son entrée dans l’Union Européenne, non sans susciter certaines craintes. Vilnius était l’une des 163 villes d’Europe qui, le 8 mai dernier, étaient reliées par satellite avec le Palais des Sports de Stuttgart. 10000 personnes du continent européen étaient réunies là pour la grande manifestation intitulée : Ensemble pour Europe. Une rencontre que beaucoup ont qualifiée d’historique, aussi parce que c’était la première rencontre à l’échelle européenne de bien 175 mouvements catholiques, évangéliques, orthodoxes et anglicans. Une âme pour l’Europe « Nous sommes ici pour donner une âme à l’Europe qui engendre une unité spirituelle forte » – avait dit Chiara Lubich, fondatrice des Focolari à l’ouverture de la journée – « comme un filet de relations fraternelles qui réunit les peuples, au point de préparer de manière expérimentale, la pleine unité européenne, dans la richesse des différences. » Des paroles qui, à Stuttgart, expriment une réalité vivante : « Ce sont des impressions qui restent, déclarait à Città Nuova Romano Prodi, Président de la Commission européenne. « On a vu aujourd’hui une Europe capable de conclure un chapitre douloureux de l’histoire et de dépasser ses divisions. » L’expérience a été vécue avec la même intensité dans les rencontres qui se tenaient en simultané dans les différentes villes européennes. « Nous ne savions plus de quel côté de l’écran nous étions », expriment les participants de Trente (Italie du Nord).
Une pierre d’angle « Nous avons besoin d’une Europe des cœurs, qui ne soient pas seulement pleins d’euros mais pleins de valeurs, pleins de Dieu », déclare le cardinal Kasper depuis le podium de Stuttgart. « Nous avons besoin de cette Europe spirituelle, poursuit-il, de Mouvements spirituels qui rendent tangible une telle Europe. Nous avons besoin de communautés qui dépassent les frontières des peuples et des pays : la pierre posée aujourd’hui sur ce chemin est une pierre d’angle. » A Genève, parmi les personnalités présentes au siège mondial du conseil œcuménique des Eglises, le Haut Commissaire des droits de l’homme de l’ONU, M. Marie-François Charrin déclarait : « Cette Europe unie, qui a une âme, un cœur, deux poumons, guérira les plaies énormes des pays en conflit. » L’Europe unie naît des ruines de la seconde guerre mondiale Le processus de réconciliation et le rêve d’une Europe unie naît vraiment des ruines d’un conflit, la seconde guerre mondiale. Plusieurs intervenants le soulignent : le pasteur évangélique Friedrich Aschoff, du Renouveau charismatique allemand et l’historien Andrea Riccardi, fondateur de la Communauté Sant’Egidio. Romano Prodi, Président de la Commission européenne, rappelle la vision de Schumann, De Gasperi, Adenauer et les premiers pas effectués avec le Traité du charbon et de l’acier, en 1951, puis avec l’euro et la Constitution en cours. Il rappelle que ces Pères de l’Europe ont puisé dans leur foi pour construire l’Europe. Encore aujourd’hui, dit-il, les chrétiens sont appelés à « mettre en œuvre leur créativité », « pour que l’Europe grandisse, non comme une forteresse mais comme un acteur politique qui possède une âme et fait de la paix et de la justice son identité et sa vocation. » « Vous êtes, ajoute-t-il, une composante essentielle de cette âme. » L’Europe vue à la lumière des charismes C’est une vision de l’Europe éclairée par la lumière des charismes – suscités par l’Esprit Saint au long des siècles -, qui parcourt la manifestation. Ce n’est pas par hasard, rappelle Friedrish Aschoff, c’est réellement « dans les dures journées de la guerre » que son nés, dans les différentes Eglises, beaucoup de nouveaux mouvements et communautés. « Derrière ces visages, se trouve un cœur renouvelé par l’Evangile », déclare Andrea Riccardi. En réponse au manque « d’élan de l’Europe », ils introduisent « le goût de l’avenir ».
C’est une Europe qui « a besoin d’un nouveau lien entre les hommes », affirme Ulrich Parzany, pasteur luthérien, secrétaire général de l’YMCA en Allemagne, et promoteur d’une vaste initiative d’Evangélisation, « Pro Christ ». « La démocratie elle-même, remarque-t-il, se fonde sur des présupposés qu’elle-même n’est pas en mesure de créer. » Le mot clef lancé à Stuttgart est « fraternité universelle ». Chiara Lubich en parle comme de l’aspiration la plus répandue chez des hommes de religions et de convictions différentes ; fraternité rendue possible par Celui qui « a abattu les murs qui séparent les semblables de ceux qui sont différents, les amis des ennemis, accomplissant une révolution existentielle, culturelle et politique. »
Le témoignage des mouvements et communautés Le rapide panorama brossé par 13 mouvements et communautés en témoigne ; de même que les jeunes qui, par des témoignages et des bandières en différentes langues, disent l’Europe qu’ils souhaitent et pour laquelle ils s’engagent, une Europe capable de pardonner, de dépasser ses frontières et de tendre vers un monde uni.
Un pacte de fraternité Tel est l’engagement exprimé dans le message final : « Intensifier toujours plus cette fraternité qui n’est rien d’autre que l’amour évangélique vécu », dans « un partage équitable des biens et des ressources », « ouverture aux autres cultures et traditions religieuses », « solidarité envers les plus faibles et les plus pauvres de nos villes », « redécouverte du sens profond de la famille et des valeurs de la vie ». C’est le moment culminant de la soirée. Sur scène, des dizaines de représentants des mouvements et communautés qui ont préparé depuis plus d’un an cet événement historique. L’assentiment est unanime, et pas seulement à Stuttgart. Des messages arrivés de partout en témoignent. De Varsovie : « Emotion profonde, debout, comme à Stuttgart pour la lecture du manifeste final. L’âme de l’Europe, aujourd’hui nous l’avons vue et touchée du doigt. » Depuis Namur, en Belgique : « Nous avons vu et expérimenté la force de l’unité. »Des représentants des 50 évêques des Eglises représentées montent aussi sur scène. Avec solennité, ils lisent les passage clefs du Testament de Jésus : « Que tous soient un. » La reine Fabiola, présente également sur scène, conclut par un Notre Père. Une Europe unie pour un monde uni Grâce aux liaisons par satellite, le message de Stuttgart est parvenu jusqu’aux continents extra européens, dans 35 villes du monde. Là aussi, de nombreux messages sont arrivés : De Buenos Aires, où étaient réunis des milliers de participants : « Debout nous aussi, nous avons uni nos mains pour sceller ce pacte. » De Man, en Côte d’Ivoire, ils se sont réjoui de cette Europe ouverte sur tous les peuples du monde, en particulier l’Afrique. Telle est la forte impulsion donnée par Stuttgart, et soulignée également par le message du Pape : « On ne peut construire une maison commune en Europe, sans être attentif au bien de l’humanité entière, et surtout de l’Afrique qui est marquée par des problèmes si nombreux et si graves. De Singapour : « Les distances étaient annulées. Après l’Europe on tend à présent à l’unité du monde entier. » Tel est l’horizon ouvert par Andrea Riccardi et Chiara Lubich : « Une Europe unie pour un monde uni. »
Un premier pas
Un souffle d’espérance est parti de Stuttgart, « comme un premier cercle dans l’eau, dont nous ne savons pas jusqu’où il ira », écrivent-ils encore de Vilnius. Et les organisateurs de la manifestation de Stuttgart confirment que ce n’est qu’un premier pas…
Mai 31, 2004 | Non classifié(e), Parole di vie
Jésus vient de décider de partir pour Jérusalem où doit s’achever sa mission. Certains veulent le suivre, mais il les avertit. L’accompagner est un choix qu’il faut bien pondérer : le chemin n’est pas facile et leur demandera la même détermination et le même courage que le sien pour accomplir jusqu’au bout la volonté de Dieu.
Le découragement peut succéder à l’enthousiasme initial. Jésus l’avait dit dans la parabole du semeur : les grains tombés sur le sol pierreux ce sont « ceux qui accueillent la parole avec joie lorsqu’ils l’entendent ; mais ils n’ont pas de racines : pendant un moment ils croient, mais au moment de la tentation ils abandonnent » .
Jésus veut qu’on le suive de tout son être, pas à moitié en disant à la fois oui et non. Quand on a commencé à vivre pour Dieu et pour son règne, on ne peut reprendre ce qu’on a laissé, vivre comme avant, guidé par ses intérêts égoïstes d’autrefois :
« Quiconque met la main à la charrue, puis regarde en arrière, n’est pas fait pour le Royaume de Dieu. »
En nous appelant tous – de manière différente – à le suivre, Jésus nous ouvre l’accès d’un monde nouveau pour lequel il vaut la peine de rompre avec le passé. Pourtant une certaine nostalgie du passé peut nous envahir ou tout simplement la mentalité courante – qui n’a souvent rien à voir avec l’Évangile – peut s’insinuer en nous et nous séduire.
C’est alors que surgissent les difficultés. D’un côté nous voudrions aimer Jésus, d’un autre côté nous voudrions nous laisser aller à nos attachements, à nos faiblesses, à notre médiocrité. Nous voudrions le suivre, mais nous sommes bien souvent tentés de regarder en arrière, de revenir sur nos pas, ou de faire deux pas en arrière après en avoir fait un en avant…
Cette Parole de vie nous appelle à la cohérence, à la persévérance, à la fidélité. Si nous avons éprouvé la beauté de vivre l’Évangile, nous savons qu’il ne peut s’accommoder de notre indécision, de notre paresse spirituelle, de notre manque de générosité. Prenons alors la décision de suivre Jésus, d’entrer dans le monde magnifique qu’il nous a ouvert. Il a promis que « celui qui tiendra jusqu’à la fin, celui-là sera sauvé » .
« Quiconque met la main à la charrue, puis regarde en arrière, n’est pas fait pour le Royaume de Dieu. »
Comment résister à la tentation de revenir en arrière ?
Avant tout faire taire notre égoïsme qui appartient à notre passé. Sommes-nous tentés de bâcler notre travail, de ne pas étudier sérieusement, de ne pas faire l’effort de prier, de ne pas accepter avec amour une situation qui nous coûte ? De dire du mal d’un autre, de manquer de patience envers lui ou de nous venger ? Il nous faut dire non à ces tentations, dix, vingt fois par jour.
Mais cela ne suffit pas. Avec des non on ne va pas très loin. Il faut surtout des oui pour avancer : oui à ce que Dieu veut et à ce que les autres attendent de nous.
Et de grandes surprises nous attendent.
Je vous raconte ce que j’ai vécu le 13 mai 1944.
Un bombardement avait rendu ma maison inhabitable. Le soir nous nous sommes réfugiés avec ma famille dans un bois à la périphérie de la ville. Je pleurais car je comprenais que je devais laisser ma famille quitter Trente sans moi. Je les aimais tant ! Mais mes compagnes représentaient à mes yeux le Mouvement naissant et je ne pouvais les abandonner. L’amour de Dieu pouvait-il triompher aussi de cette situation ? Fallait-il laisser partir ma famille sans moi qui étais pourtant son seul soutien économique ? Avec la bénédiction de mon père, je le fis.
Par la suite j’appris que les miens s’étaient mis en route dans la paix et qu’ils trouvèrent vite un endroit où s’installer.
Je cherchai mes compagnes au milieu des ruines et des décombres. Grâce à Dieu, elles étaient toutes saines et sauves. On nous offrit un petit appartement. Ce logement était le premier focolare mais nous ne le savions pas encore.
« Quiconque met la main à la charrue, puis regarde en arrière, n’est pas fait pour le Royaume de Dieu. »
Avançons donc toujours vers notre but, le regard fixé sur Jésus . Plus notre amour pour lui est grand, plus nous expérimentons la beauté du monde nouveau qu’il a fait naître, et plus ce que nous avons laissé derrière nous perdra de son attrait.
Chaque matin, quand une nouvelle journée commence, répétons-nous : aujourd’hui, je veux vivre mieux qu’hier ! Et si cela peut nous aider, essayons de compter d’une certaine manière nos actes d’amour envers Dieu ou envers nos frères. Le soir, nous nous apercevrons que notre cœur est rempli de bonheur.
Chiara LUBICH
Mai 27, 2004 | Non classifié(e)
« Après l’année sainte 2000 et avec la seconde Intifada, les pèlerinages se sont arrêtés. Les chrétiens d’Israël se sont sentis abandonnés. La plupart d’entre eux vivent des services aux pèlerins et beaucoup de familles n’ont maintenant pratiquement plus de ressources. La reprise des pèlerinages est donc à la fois un soutien spirituel et une aide matérielle », nous a dit le nonce, Mgr Pietro Sambi, à Jérusalem.
L’unité qui s’est construite entre nous tous, les pèlerins, et les amis rencontrés ici a tout de suite été naturelle et concrète. Notre cœur nous dit qu’il faut venir les voir ici, dans leur pays, pour comprendre à quel point ils ont besoin de nous sentir proches d’eux. Le contact avec ce peuple nous a beaucoup apporté à nous aussi : nous avons mieux compris ce qu’ils vivent et offrent pour tous, et nous les en remercions. Nous marchons dans la vieille ville et nous nous regardons, envahis par une foule d’impressions que nous avons du mal à exprimer. Visages, maisons, couleurs et parfums, paroles et silences, paysages et pierres. Sur ces pierres a marché un homme-Dieu dont la présence ici est plus vivante et parlante aujourd’hui que jamais. Il est émouvant de voir des personnes qui continuent à construire la paix en commençant d’abord par elles-mêmes. C’est la plus grande leçon de ce voyage.
Nous avons été témoins d’expériences vécues par des personnes qui ont perdu leur mari, des frères ou des enfants ; par des personnes qui vivent tous les jours dans la peur des postes de contrôle, la peur de voir emmener leurs proches ou s’écrouler leur maison. Des personnes qui n’ont plus d’autre certitude que celle-ci : « c’est en aimant celui qui passe auprès de nous qu’on peut recommencer à sourire » ; « en aimant ce soldat, en souriant à cette “absence”, en offrant toujours quelque chose de positif – malgré mille injustices – à celui qu’on pourrait appeler l’ennemi ». Les initiatives de solidarité ne manquent pas, comme ce bureau de copie ouvert dans un village des Territoires palestiniens, pour créer des emplois. Pendant les jours que nous avons passés en Terre Sainte, nous avons bénéficié nous aussi de cet amour radical. Ils nous ont tellement donné, par leur vie et leurs actes concrets : gâteaux, repas, visites, fêtes… tout a été acte d’amour continuel à notre égard. P. B.
Mai 26, 2004 | Non classifié(e)
Mai 20, 2004 | Non classifié(e)
Mai 20, 2004 | Non classifié(e)
* Le fil rouge
* Rome, dans les années 40 : sous les bombardements
* La découverte
* Personne ne l’effleure en vain
* Le tournant final
Le fil rouge
« Nous lirons bien notre histoire seulement au Paradis, où nous saisirons en entier le fil rouge qui, nous l’espérons, nous portera là où nous devons arriver. » C’est par ces paroles que Renata elle-même commençait le récit de sa vie, qu’elle avait découverte toute tissée de l’amour de Dieu.
Elle naît le 30 mai 1930 à Aurelia, une petite ville du Latium. Par la suite, sa famille se déplace à Rome.
Ses parents ne fréquentaient pas l’Eglise mais c’étaient des personnes droites, sincères, riches de valeurs humaines. « Je n’en finirai jamais, a toujours dit Renata, d’être reconnaissante à Dieu de m’avoir fait expérimenter la vie d’une vraie famille, surtout par l’amour qui régnait entre mes parents. »
Renata a 10 ans lorsque éclate la seconde guerre mondiale. Dans sa grande sensibilité, cela ne la laisse pas indifférente et certains moments forts restent gravés dans sa mémoire.
Rome, dans les années 40 : sous les bombardements
Le 13 juillet 43, alors que les bombes tombent, elle décide de donner une orientation différente à sa vie. Elle écrit : « Je me rendis compte que la mort pouvait arriver d’un moment à l’autre et je réalisai en un éclair la vanité des jeux, de l’argent, du lendemain. Ce fut un moment de grâce… Lorsque je rentrai chez moi, je me sentais différente. J’avais décidé de devenir meilleure. »
Une de ses amies de classe disparaît du jour au lendemain. Elle est juive. « Pourquoi les juifs sont-ils tués, s’interroge-t-elle ? Ne sont-ils pas comme nous ? Elle demande avec insistance des explications à son père.
Le 8 septembre 1943, jour décisif pour l’histoire d’Italie, elle voit de son balcon un soldat allemand qui se traîne difficilement, rasant les murs de peur d’être vu. Un sentiment de compassion pour lui et son peuple la parcourt toute entière…
Des images qui remontent loin dans le temps mais parlent déjà d’un amour sans mesure pour l’homme, pour tous les hommes ; amour qui prédominera en elle durant toute sa vie. En même temps qu’elle avance en âge, grandit en elle l’exigence d’une foi consciente et la question de Dieu se pose à elle. Elle commence à fréquenter l’Eglise, s’insère dans un groupe marial, et parmi ses enseignants, privilégie ceux qui manifestent le plus de droiture.
A 14 ans, se manifeste une sorte de « premier appel » : un élan intérieur à donner sa vie pour que sa famille découvre la foi.
Assoiffée de vérité, entre 15 et 19 ans, elle se lance à corps perdu dans les études pour sonder les réalités profondes, à la recherche de Dieu. Elle s’inscrit à la faculté de Chimie, car elle espère le découvrir en perçant les secrets de l’univers. : « J’étais passionnée de mathématiques, à cause de leur logique. Je vivais des moments d’exultation lorsque mon esprit découvrait quelque chose de nouveau. J’espérais acquérir une connaissance qui puisse, d’une certaine manière, me faire embrasser l’universel. Je cherchais Dieu dans les êtres intelligents qui pouvaient refléter son image. Je ne savais pas encore que, seulement dans le Créateur Amour, je pourrais découvrir le créé et les créatures, et les aimer. »
La découverte
Le 8 mai 1949, jour qu’elle qualifiera d’ « extraordinaire », après un peu d’hésitation car elle ne voulait pas sacrifier le temps consacré à l’étude, elle participe à une rencontre animée par une des premières amies de Chiara Lubich, Graziella de Luca. Celle-ci parle de la redécouverte de Dieu Amour, de la nouvelle vie évangélique, commencée à Trente peu de temps auparavant, tandis que la guerre faisait rage.
« Je ne me souviens pas de ce qu’elle a dit. Je me souviens juste que, lorsque je suis sortie de là, je savais que j’avais trouvé. J’eus l’intuition que Dieu est Amour. Cette expérience a pénétré toutes les fibres de mon être. J’ai perdu l’image que j’avais d’un Dieu juge, qui châtie les mauvais et récompense les bons. J’ai fait l’expérience d’un Dieu proche.
Convaincue d’avoir reçu un appel de Dieu, elle fait prendre à sa vie un tournant décisif. Elle fait, quelque temps après, la connaissance de Chiara. Immédiatement elle perçoit un lien très étroit avec elle, vital, comme entre une mère et sa fille, avec la confirmation, très claire, de se donner complètemùent à dieu dans le mouvement des Focolari. Elle dit son oui à Dieu pour toujours.
Sa longue expérience de donation dans le focolare commence le 15 août 1950. Elle vient d’avoir 20 ans. Son amour, sa disponibilité sans limites, sa sérénité, si l’on pense à son jeune âge, ne passent pas inaperçus. C’est ainsi qu’elle va vivre les 40 années au service du mouvement des Focolari, d’abord dans différents focolares d’Italie, puis en France, à Grenoble.
En 1967, à 37 ans, Renata arrive à l’Ecole de formation de Loppiano, où elle va passer les 23 dernières années de sa vie comme co-responsable de la petite ville. Sa donation se révèle ici dans toute sa puissance. Plus de mille jeunes ont absorbé d’elle cette sagesse, cette force intérieure pour grandir spirituellement.
Personne ne l’effleure en vain
Sa vie est une imbrication étonnante d’amour et de souffrance, dans l’engagement à se perdre elle-même pour laisser vivre Jésus en elle. C’est Jésus que les autres trouvent lorsqu’ils sont en sa présence.
Grâce à son amour sans limite, personne ne passe auprès d’elle en vain, comme en témoigne un grand nombre de personnes de toutes catégories sociales, de toutes conditions, de tous âges, toutes cultures. A son contact, chacun expérimente cet amour qui fait de chaque homme un préféré pour Dieu, aimé et compris comme fils unique.
Cet amour radical, cette passion pour l’homme trouve ses racines dans un amour inconditionnel pour Jésus qui, sur la croix, crie l’abandon du Père ; et en Marie, modèle qui, devant son Fils mourant, croit encore, espère encore, aime encore. De là, son ascension continue, accomplie, selon la Parole de l’Evangile qu’elle considérait comme son programme et qui reflétait bien sa physionomie spirituelle : « Quant à Marie, elle retenait tous ces événements et les méditait dans son cœur » (Lc 2,19).
Tension constante à la sainteté, développement des vertus, correspondance fidèle au charisme de la fondatrice : « Que tous soient un » (Jn 17,21), fleurissaient d’un déplacement de soi-même constant et intelligent.
Le tournant final
A 59 ans, on lui diagnostique une maladie qui, très rapidement, se manifeste dans toute sa gravité : elle n’a plus devant elle que quelques mois à vivre. A partir de ce moment, sa vie va être toute orientée vers Dieu, tandis qu’elle continue à être heureuse, comme elle l’avait promis à Jésus, il y a des années.
Sa chambre se transforme en une chaire de vie. Dans le Christ, la mort n’existe pas, il n’y a que la vie. Elle répète jusqu’au dernière instant : « Je veux témoigner que la mort est vie. »
Elle ne se plaint pas et refuse même les calmants. Elle souhaite rester lucide, toujours prête à dire son oui plein à ce Dieu qui l’avait fascinée étant jeune et qui, à présent, lui demande le don de sa vie. Les derniers jours, il semble qu’elle est sous l’effet dune anesthésie divine : elle parvient, malgré les souffrances, à transmettre autour d’elle une atmosphère de sacré et de joie pleine : « Je suis, dit-elle, comme dans un tourbillon d’amour. Je suis trop heureuse. » Immergée dans cette réalité de Paradis, elle part à la rencontre de l’Epoux le 27 février 1990.
Mai 20, 2004 | Non classifié(e)
« La vie des saints est toujours un aliment précieux pour la communauté chrétienne. Pourquoi la vie de Renata ? Parce qu’elle a découvert que Dieu est Amour et, à partir de ce moment, toute sa vie sera enflammée d’amour, jusqu’à sa mort. » C’est ainsi que Mgr Luciano Giovanetti, évêque de Fiesole, a présenté les motifs qui ont poussé à demander la mise en route de la cause de béatification de Renata Borlone.
Le 18 décembre 2003, dans la Salle San Benedetto comble, de la cité pilote Loppiano, sur les collines toscanes d’Incisa (dans le Val D’Arno), l’évêque a ouvert officiellement le procès de canonisation de Renata Borlone (1930-1990), focolarine co-responsable de la cité pilote de Loppiano entre 1967 et 1990. Une vie éclairée par la spiritualité de l’unité, entièrement donnée à Dieu et aux frères, qui continue à laisser derrière elle un sillage lumineux.
Qui était Renata ?
Renata voit le jour le 30 mai 1930 à Aurelia, près de Rome. Elevée dans une famille non pratiquante, à 14 ans, elle commence à se poser la question de l’existence de Dieu et à fréquenter l’Eglise. Assoiffée de vérité, elle se jette à corps perdu dans les études, à la recherche de Dieu. A 19 ans, elle entre en contact avec quelques-unes des premières focolarines, qui venaient d’arriver à Rome, et elle expérimente une joie et une plénitude jamais expérimentées. Une certitude s’impose à elle : Dieu existe, Dieu est amour ! Une découverte fulgurante qui transforme toute sa vie. C’est ainsi que s’ouvre une extraordinaire aventure qui, pendant 40 ans, la verra en première ligne pour construire cette nouvelle Œuvre dans l’Eglise. Très vite, elle remplit des fonctions de responsabilité, en Italie et à l’étranger. Et, à partir de 1967, elle est à Loppiano comme co-responsable de la cité pilote, chargée de la formation spirituelle des focolarines.
Elle meurt le 27 février 1990, laissant à tous l’exemple de sa vie qui interpelle encore aujourd’hui.
Mai 15, 2004 | Non classifié(e)
Mai 5, 2004 | Non classifié(e)
Avr 30, 2004 | Non classifié(e), Parole di vie
Nous sommes à la dernière Cène. Jésus va quitter ses amis et retourner auprès du Père. Il désire qu’ils soient unis à lui et entre eux par le lien le plus solide, le plus durable qui soit, le lien de l’amour. Lui qui aime « jusqu’à l’extrême », du « plus grand »amour qui va jusqu’à « se dessaisir de sa vie » , leur demande en retour le même amour.
L’amour que Jésus nous demande n’est pas un simple sentiment, mais c’est de faire sa volonté, celle qu’expriment ses commandements. C’est-à-dire avant tout l’amour envers les autres et l’amour réciproque. Cette vérité si importante, Jésus la répète avec force trois fois dans son dernier discours à ses disciples: « Celui qui a mes commandements et qui les observe, celui-là m’aime »; « Si quelqu’un m’aime, il observera ma parole »; « Celui qui ne m’aime pas n’observe pas mes paroles ».
« Si vous m’aimez, vous vous appliquerez à observer mes commandements. »
Pourquoi devons-nous observer ses commandements ?
Créés « à son image et à sa ressemblance » , nous sommes appelés à nous placer face à Dieu, nous sommes capables d’entretenir avec lui une relation de personne à personne : relation de connaissance, d’amour, d’amitié et de communion.
Je vis, j’existe, dans la mesure où j’adhère au projet d’amour de Dieu sur moi.
Plus notre relation avec lui, essentielle à notre nature humaine, s’approfondit et s’enrichit, plus nous nous réalisons et trouvons notre véritable personnalité.
Regardons Abraham. Il ne cesse de répondre « oui » aux demandes de Dieu, aussi incompréhensibles qu’elles puissent paraître : abandonner sa terre pour s’acheminer vers un destin inconnu, ou sacrifier son fils unique. Il adhère immédiatement, faisant totalement confiance, et un tout autre avenir s’ouvre devant lui.
Regardons aussi Moïse. Sur le mont Sinaï, le Seigneur lui révèle sa propre volonté en lui donnant le décalogue et de cette adhésion naît le peuple de Dieu.
Regardons enfin Jésus. Il répond au Père par un oui sans limite : « Que ce ne soit pas ma volonté, mais la tienne qui se réalise » .
Pour nous, que signifie suivre Jésus ? Ceci : accomplir le mieux possible la volonté du Père qu’il nous a révélée et que lui, le premier, a accomplie.
Les « commandements » de Jésus ne sont ni des contraintes arbitraires, ni une construction artificielle, encore moins une aliénation. Ils représentent simplement une aide pour vivre notre nature de fils et filles d’un Dieu qui est Amour. Ne les considérons donc pas comme des « ordres » donnés à des serviteurs, mais comme expression de l’amour de Dieu et de l’attention qu’il porte à chacun de nous.
« Si vous m’aimez, vous vous appliquerez à observer mes commandements. »
Comment vivre cette Parole de vie ?
Écoutons attentivement les commandements de Jésus. Laissons l’Esprit Saint nous les rappeler tout au long de la journée. Il nous apprend par exemple qu’il ne suffit pas de ne pas tuer, mais qu’il faut éviter de se mettre en colère contre son frère. « Si quelqu’un te gifle sur la joue droite, tends-lui aussi l’autre » ; « Aimez vos ennemis et priez pour ceux qui vous persécutent ».
Mais vivons surtout ce que Jésus a appelé « son » commandement, celui qui résume tous les autres : l’amour réciproque. La charité est en effet le plein accomplissement de la loi , c’est la « voie supérieure » que nous sommes appelés à parcourir.
Le Père Dario Porta, un prêtre de Parme (Italie), mort le jeudi saint de 1996, l’avait bien compris. Dans les premières années de son sacerdoce, il avait vécu de façon remarquable sa relation à Dieu ; mais par la suite il découvrit mieux encore : il pouvait voir Jésus dans chaque prochain et il fit de l’amour évangélique le tout de sa vie. Pour rester fidèle à son engagement, il devint de plus en plus attentif aux autres, renonçant même pour eux à ses projets personnels. Et un jour il écrivit dans son journal : « J’ai compris que l’unique chose qu’on voudrait avoir accomplie dans la vie, c’est d’avoir aimé ses frères ».
Chaque soir, comme lui, interrogeons-nous donc : « Aujourd’hui, ai-je toujours aimé mes frères ? »
Chiara LUBICH
Avr 28, 2004 | Non classifié(e)
Avr 27, 2004 | Non classifié(e)
Avr 27, 2004 | Focolare Worldwide
En mars 2004, Chiara s’est rendue pour la quatrième fois en Pologne. Il y a treize ans avait eu lieu la rencontre historique de Chiara avec le mouvement qui venait de sortir de la clandestinité au Palais des sports de Katowice. La rencontre de Gniezno, en mars 2004, montrait le peuple polonais désormais libre qui regarde au-delà de ses frontières, vers l’Europe. Dans cette ville est enterré Saint Adalbert qui a été martyrisé pour avoir cherché à évangéliser les Prussiens. C’est aussi le premier diocèse polonais, créé en l’an 1000, date qui marque également la naissance de l’État polonais et, sans doute aussi, celle d’une certaine idée d’Europe. C’est pour cette raison que la cathédrale de Gniezno est, après Czestochowa, le deuxième lieu de dévotion pour les catholiques polonais. « Europa Ducha », « Europe de l’Esprit », est le titre du congrès organisé à Gniezno, l’ancienne capitale, par un groupe de laïcs en collaboration avec l’Église polonaise et les autorités politiques. Zofia Dietl, une organisatrice, explique : « Nous avons invité les mouvements parce que le congrès, intitulé “L’Europe de l’Esprit”, désire mettre en lumière la spiritualité européenne et ceux qui la construisent. Or, les éléments les plus importants de la spiritualité européenne ce sont justement les mouvements, les Nouvelles Communautés. C’est pourquoi nous avons demandé à Chiara Lubich et à Andrea Riccardi d’ouvrir le congrès ».
600 délégués, 15 pays représentés, 25 associations d’intérêt public, des centaines de journalistes : le 12 mars, la salle circulaire est bondée. Après les discours de présentation, la parole est donnée à Chiara qui traite le sujet : « Charisme de l’unité, charisme de l’Europe ». Piotr Cywinski, modérateur de la matinée, commente : « Le congrès a commencé d’une manière forte et convaincante, grâce à ce discours qui est un véritable traité de théologie de l’unité ». Après Chiara, le professeur Andrea Riccardi brosse un tableau historique de l’Europe. « Partout où je vais – dit-il en commençant son discours – je me rends compte qu’il y a un grand besoin d’Europe ». Durant le dialogue qui s’ensuit, Andrea et Chiara indiquent les grandes lignes d’une Europe de l’esprit, se complétant l’un l’autre, et transmettent un souffle d’espérance d’une Europe qui existe et qui « marche »… L’après-midi, une table ronde sur « Les chrétiens et l’argent » réunit Michel Camdessus, Madame le professeur Gronkiewicz-Waltz et le focolarino marié hollandais Leo Andringa. La proposition de l’économie de communion touche le public. Loin d’apparaître une utopie, elle est perçue comme une réalité prophétique. Hanna Gronkiewicz-Waltz, ancienne présidente de la Banque de Pologne, actuellement présidente de la Banque européenne pour la reconstruction et le développement, affirme : « L’Économie de communion est possible […]. Elle pourrait être la solution au niveau national, régional ou personnel ». Et Michel Camdessus, ancien directeur général du Fonds monétaire international, commente : « Économie et communion peuvent être conjuguées ensemble, oui. Un principe qu’évidemment nous avons tous oublié est le principe de la fraternité ; le monde doit être construit en premier lieu sur ces bases. Nous, chrétiens, nous franchissons un pas de plus en passant de la fraternité à la communion. Nous devons le faire et le suggérer aux autres, parce que nous sommes tous frères ». Le congrès de Gniezno se termine par les interventions de personnalités politiques européennes. En particulier, le président de la Pologne, Aleksander Kwaśniewski, qui commence son discours en reconnaissant l’importance des mouvements chrétiens dans la vie européenne. Ensuite, un intéressant débat a lieu sur le rôle des hommes politiques en ce moment historique, avec M. Rocco Buttiglione et l’ancien premier ministre polonais Tadeusz Mazowiecki. Le cardinal Lehmann, président de la Conférence Épiscopale Allemande, archevêque de Mayence, affirme que le Congrès de Gniezno constitue une étape importante du chemin vers Stuttgart : « En mai, nous nous verrons à Stuttgart et ce sera une bonne continuation de ce congrès. Je crois que de nombreux efforts sont nécessaires, qu’il faut de nombreuses associations… Mais les mouvements ont un esprit fort, sont constants et cela me paraît très important. L’enthousiasme du moment ne suffit pas ni une explosion de joie spontanée ; il faut travailler avec continuité, ce que font les mouvements ».