Mouvement des Focolari
La musique unit les chrƩtiens

La musique unit les chrƩtiens

Le 16 mai dernier s’est dĆ©roulĆ© au Centre Mariapolis Arnold du mouvement des Focolari Ć  SĆ£o Leopoldo (au sud du BrĆ©sil) la 18iĆØme Ć©dition de ā€œNoite Musical ecumenicaā€, Ć  l’occasion de la semaine de priĆØre pour l’unitĆ© des chrĆ©tiens. Sept chœurs y ont participĆ©, de diffĆ©rentes confessions chrĆ©tiennes de Vale dos Sinos et Porto Alegre. Ā« La soirĆ©e musicale –explique Marines Silva, responsable du Centre Mariapolis – reprĆ©sente un moment de communion entre les chœurs de diffĆ©rentes Eglises chrĆ©tiennes, dans le domaine du dialogue œcumĆ©nique pour lequel nous travaillons tous les jours Ā». Dans un climat fraternel et joyeux, l’évĆ©nement a rassemblĆ© environ 400 personnes, appartenant aux Eglises Adventiste du 7iĆØme jour, EvangĆ©lique luthĆ©rienne, Catholique, Baptiste, au JUAD, aux Missionnaires du Christ RessuscitĆ© et Ć  la CommunautĆ© de louange et d’adoration de l’Emmanuel.

ŒcumĆ©nisme: dialogue et coopĆ©ration

Le congrĆØs œcumĆ©nique « Ensemble dans la CharitĆ©, du Dialogue Ć  la CoopĆ©rationĀ Ā» s’est tenu Ć  Palerme, capitale rĆ©gionale de la Sicile, en prĆ©sence des autoritĆ©s civiles et religieuses de la ville et de reprĆ©sentants du monde de la culture et de la presse. Un Ć©vĆ©nement Ć  l’initiative de nombreux pasteurs et responsables de diffĆ©rentes Ɖglises de fondation ancienne et rĆ©cente, ainsi que de Maria Voce et JesĆŗs MorĆ”n (prĆ©sidente et coprĆ©sident des Focolari). Voici quelques extraits de l’intervention de Maria VoceĀ : Lire le discours en entier

Tous les ponts du Genfest

Tous les ponts du Genfest

Ā« Je suis allĆ©e Ć  Budapest sur le conseil de ma tante. Je me suis une fois de plus fiĆ©e Ć  elle, une personne spĆ©ciale, ouverte et disponible, qui a toujours Ć©tĆ© Ć  mes cĆ“tĆ©s dans les annĆ©es difficiles. Tout avait commencĆ© en premiĆØre annĆ©e de lycĆ©e. L’école me prenait, j’étais entrĆ©e dans une nouvelle phase, les premiers problĆØmes d’adolescence, les amis qui prennent d’autres routes, les incomprĆ©hensions en famille, une transformation peut-ĆŖtre un peu trop rapide. J’avais connu un garƧon, c’était mon seul vĆ©ritable ami. Mais je sentais en moi grandir une grande angoisse. J’étais de plus en plus seule, Ć  part les moments où l’un ou l’autre, sans me poser de question, accueillait mes silences et partageait un peu de cette souffrance. J’ai terminĆ© mes Ć©tudes. Les amitiĆ©s diminuaient et les heurts en famille augmentaient. Je maigrissais. Ce problĆØme alimentaire et nerveux, que j’essayais de cacher aux yeux de tous, avec le temps, devenait une vraie pathologie. Il m’enlevait la joie de vivre, les couleurs, l’amour, la lumiĆØre. Je me repliais uniquement sur moi-mĆŖme et sur la solitude que je m’étais imposĆ©e. C’est alors que ma tante, de la communautĆ© des Focolari, me proposa d’aller ensemble Ć  Loppiano, leur citĆ©-pilote en Toscane. J’ai pensĆ© : Ā« trois jours je ne sais où, sans Ć©tudier, sans Ć©cole, loin de ce que je vivais, si Ć  l’étroit. Trois jours où je dois seulement penser comment cacher ma nourriture. Essayons !Ā». Ce fut presque une caresse aprĆØs des mois d’ariditĆ©. Partout les gens m’accueillaient et m’embrassaient avec respect et dĆ©licatesse. L’une d’entre elles, aprĆØs m’avoir Ć©coutĆ©e, me parla de Chiara Lubich. Je me suis aperƧue que j’avais oubliĆ© mes problĆØmes, moi-mĆŖme, mais surtout la nourriture. Libre ! Pendant le voyage de retour, j’ai pensĆ© que j’aurais aimĆ© vivre toujours comme Ƨa, comme dans une grande famille. Mais reprendre le quotidien n’était pas du tout facile, je me suis rendu compte que je voulais retomber. C’est ce qui se passa. La tĆŖte toujours dans les livres, l’esprit prĆŖt Ć  la programmation de calculs et de piĆØges pour faire tomber tout le monde. Mon poids diminuait, ma famille ne me reconnaissait pas. Mais je savais que quelqu’un priait pour moi. J’ai commencĆ© Ć  aller Ć  la messe le dimanche, un peu avec l’excuse de faire de la marche, un peu pour m’éloigner de la maison. J’avais toujours Ć©tĆ© croyante mais c’est seulement Ć  ce moment-lĆ  que j’ai commencĆ© Ć  penser que JĆ©sus pouvait me comprendre et m’accueillir sans jugements. Pendant la deuxiĆØme et troisiĆØme annĆ©e de lycĆ©e, la situation a encore empirĆ©. J’étais de moins en moins tolĆ©rante dans mes rapports avec ma famille et les autres. La thĆ©rapie psychologique que j’avais dĆ©butĆ©e ne donnait pas les fruits escomptĆ©s. J’arrivais habilement Ć  tisser des filets mensongers qui me portaient toujours plus hors de ma route. La seule pĆ©riode qui me distrayait Ć©tait l’étĆ©, loin de la maison, avec les amis. Mais l’étĆ© est bref, je ne pouvais pas me plaire uniquement un mois par an. A la fin de l’étĆ©, ma tante me fit une nouvelle proposition : Budapest, Genfest 2012. J’ai acceptĆ©, et je suis partie avec cinq jeunes de ma ville, parmi lesquels une compagne de classe. J’étais plongĆ©e dans une Ć©motion continuelle : des milliers de jeunes s’exprimaient en une seule Ć¢me. Un vĆ©ritable pont comme il se doit, non seulement entre nations et cultures, mais aussi entre moi et la nouvelle vie qui m’attendait. Je me trouvais face Ć  une marĆ©e de jeunes, douze mille, des ponts Ć  partager avec moi pour le dĆ©marrage d’une nouvelle vie. Le Ā« flashmob Ā» avec nos foulards, sur lesquels nous avions Ć©crit des messages, les Ć©changes avec des jeunes d’autres pays, les queues pour les repas, la marche de la fraternitĆ© : je sentais que je faisais partie d’une unitĆ©. J’aurais pu aller partout, j’aurais Ć©tĆ© partout chez moi. Une fois rentrĆ©es Ć  la maison, nous avons essayĆ© de contacter la communautĆ© des Focolari de notre ville avec ma compagne de classe, Le chemin que je voulais suivre Ć©tait celui de JĆ©sus. Ce n’était pas tout simple, le problĆØme de la nourriture avait des racines profondes, et les prĆ©occupations de ma famille n’avaient pas disparu. Mais je sentais que je portais moi aussi une nouvelle lumiĆØre. En vivant une Ć  la fois les paroles de l’évangile, petit Ć  petit j’ai repris possession de ma vie. En me donnant aux autres de toutes mes forces, j’ai dĆ©couvert que Dieu m’aime immensĆ©ment et a un grand projet sur moi Ā».

Depuis la pampa, un message d’unitĆ©

Depuis la pampa, un message d’unitĆ©

Un rĆŖve naĆ®t, comme pour les autres citĆ©s pilotes des Focolari dispersĆ©es dans le monde. Dans les annĆ©es ā€˜50, en Suisse, aprĆØs avoir contemplĆ© du haut d’une colline, la merveilleuse abbaye bĆ©nĆ©dictine d’Einsiedeln, Chiara Lubich eut l’idĆ©e qu’un jour, la spiritualitĆ© de l’unitĆ© aurait exprimĆ© quelque chose de semblable : Ā« Une petite ville, avec tous les Ć©lĆ©ments d’une ville moderne, des maisons, des Ć©glises, des Ć©coles, des magasins, des entreprises et des services publics.Une convivialitĆ© de personnes, de diffĆ©rentes conditions, liĆ©es par le commandement de JĆ©sus :’’Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimĆ©s’’ Ā». Ces paroles sont devenues rĆ©alitĆ© d’abord Ć  Loppiano, en Italie, et ensuite dans 24 autres petites villes, les ā€˜ā€™citadelles ou citĆ©s pilotes’’ justement. Parmi celles-ci, la ā€˜ā€™Mariapolis Lia’’, au beau milieu de la pampa de l’Argentine. Carlos Becaria, uruguayen, actuellement responsable de la petite ville, faisait partie du groupe des pionniers : Ā« Il n’y avait encore rien du tout. Mais il y avait une inspiration prophĆ©tique. Vittorio Sabbione, qui Ć©tait parmi les premiers focolarini, nous dit alors :’’Vous ĆŖtes ici parce que vous avez choisi Dieu. Les difficultĆ©s ne manqueront pas et alors, vous devrez penser Ć  JĆ©sus en croix. Je ne vous offre rien qui soit dĆ©jĆ  fait : vous devez tout construire vous-mĆŖmes’’. Nous restĆ¢mes car nous y croyions dans cette utopie Ā». La ā€˜ā€™Mariapolis Lia’’ (www.focolare.org/mariapolislia), dans la localitĆ© d’O’Higgins (province de Buenos Aires), porte le nom de Lia Brunet (25 dĆ©cembre 1917 – 5 fĆ©vrier 2005), une des compagnes de la premiĆØre heure de Chiara Lubich, envoyĆ©e par elle ā€˜ā€™Ć  la maniĆØre des pionniers’’pour porter le charisme de l’unitĆ© sur le continent latino amĆ©ricain. Originaire de Trente, comme la fondatrice des Focolari, elle est dĆ©finie comme Ć©tant une ā€˜ā€™rĆ©volutionnaire’’ par la radicalitĆ© avec laquelle elle a vĆ©cu l’Évangile dans un continent marquĆ© par de fortes problĆ©matiques sociales, elle vĆ©cut pour en changer la rĆ©alitĆ©. Elle n’imaginait bien sĆ»r pas , alors qu’elle donnait une forte impulsion Ć  la naissance et au dĆ©veloppement de la citadelle d’O’Higgins, qu’un jour, celle-ci aurait portĆ© son nom. ā€˜ā€™Lia’’, comme Loppiano en Italie, rĆ©cemment visitĆ©e par le Pape, et comme les autres citadelles dans le monde, veut ĆŖtre le signe tangible d’un rĆŖve qui est en train de se rĆ©aliser, celui d’une humanitĆ© plus fraternelle, renouvelĆ©e par l’Évangile. Elle accueille aujourd’hui environ 220 habitants stables mais en accueille chaque annĆ©e des centaines, particuliĆØrement des jeunes, pour des pĆ©riodes plus ou moins longues de formation. Dans ses alentours, se construit le pĆ“le entrepreneurial ā€˜ā€™Solidaridad’’, inspirĆ© par le projet de l’Économie de Communion. Plus de 250 personnes ont participĆ© aux festivitĆ©s Ć  la fin du mois d’avril et celles-ci continueront pendant toute l’annĆ©e, pour le 50ĆØme anniversaire de la fondation de la ā€˜ā€™Mariapolis’’, avec la prĆ©sence des autoritĆ©s ecclĆ©siastiques, des reprĆ©sentants de diffĆ©rents mouvements, Ć©glises chrĆ©tiennes, fidĆØles juifs et personnes de convictions non religieuses. Ā« Nous arrivĆ¢mes pendant la nuit – se souvient Marta Yofre, une des premiĆØres jeunes filles arrivĆ©es lĆ  où est en train de s’édifier la citadelle -. J’eus une sensation d’impuissance, mais aussi une certitude : ce serait Marie qui allait la construire Ā». Nieves Tapia, fondatrice du Centre Latino amĆ©ricain de formation et de service solidaire, a frĆ©quentĆ© dans les annĆ©es ā€˜80, l’école de formation pour les jeunes. Ā« LĆ  j’ai appris Ć  aimer la patrie de l’autre comme la mienne et Ć  Ć©largir le cœur Ć  toute l’AmĆ©rique latine Ā». AdriĆ”n Burset, musicien et producteur artistique a grandi dans la Mariapolis Lia. Ā« Sans en ĆŖtre conscient, j’ai reƧu en cadeau de vivre comme si c’était normal, quelque chose qui au contraire est rĆ©volutionnaire : l’amour du prochain Ā». Pour Arturo ClariĆ”, psychologue, master Unesco en Culture de la Paix, ce qu’il a vĆ©cu dans la citadelle il y a vingt ans, est ā€˜ā€™un cachet qu’on ne plus plus effacer, la dĆ©monstration que l’amour transcende la vie Ā». L’ÉvĆŖque de Mercedes-LujĆ”n, Mgr. AgustĆ­n Radrizzani : Ā« Cela Ć©meut de constater la signification qu’elle a eue pour notre patrie et pour le monde. La paix universelle nous unit et l’amour fraternel, illuminĆ© par la grĆ¢ce de cet idĆ©al Ā». Alors que Eduardo Leibobich, de l’Organisation Juive pour le dialogue interconfessionnel, rappelle les nombreuses ā€˜ā€™JournĆ©es de la paix’’ rĆ©alisĆ©es dans la Mariapolis, le pasteur mĆ©thodiste Fernando SuĆ”rez, du Mouvement œcumĆ©nique des Droits de l’Homme, souligne que la Ā« tradition mĆ©thodiste a toujours travaillĆ© pour l’unitĆ©, en essayant de rĆ©aliser le message de Chiara Ā». Et enfin, Horacio Núñez, de la Commission internationale du Dialogue entre les personnes de convictions diffĆ©rentes : Ā« J’invite Ć  unir les forces, il est trop beau, l’idĆ©al d’une humanitĆ© libre et Ć©gale, uni par le respect et l’amour rĆ©ciproque Ā». Gustavo ClariĆ”

PentecƓte

La fĆŖte chrĆ©tienne de l’effusion de l’Esprit Saint sur Marie et sur les disciples de JĆ©sus se cĆ©lĆØbre Ć  la ā€˜ā€™PentecĆ“te’’, c’est-Ć -dire le cinquantiĆØme jour aprĆØs PĆ¢ques. On lit dans les Actes des ApĆ“tres : Ā« Tandis que le jour de PentecĆ“te Ć©tait sur le point de se terminer, ils se trouvaient tous ensemble dans un mĆŖme lieu. Quand du ciel tout Ć  coup vint un bruit tel que celui d’un violent coup de vent, qui remplit toute la maison(…) et tous furent alors remplis de l’Esprit Saint Ā» (Actes 2, 1-4). Chiara Lubich Ć©crit en rĆ©fĆ©rence au charisme de l’unitĆ© : Ā« L’Esprit Saint est le don que JĆ©sus nous a fait pour que nous soyons un comme lui et le PĆØre. Sans aucun doute, l’Esprit Saint Ć©tait en nous aussi avant, car nous Ć©tions chrĆ©tiens ; mais ici, il y a eu une nouvelle illumination , une nouvelle manifestation sienne en nous, qui nous rend participants et acteurs d’une nouvelle PentecĆ“te, ensemble avec tous ces mouvements ecclĆ©siaux qui rendent nouveau le visage de l’Église Ā».

Avec Marie

Ā«Marie, lorsque JĆ©sus n’est plus sur terre, vit avec l’Église, où JĆ©sus continue Ć  ĆŖtre prĆ©sent. De l’extĆ©rieur elle n’apparaĆ®t pas comme mĆØre de JĆ©sus qui n’est plus lĆ ; elle devient la mĆØre de Jean, en qui tous les disciples se retrouvent. Ainsi Marie se situe dans le sein de l’Église, dans le cĆ©nacle où elle s’est rendue, depuis le mont des oliviers, où a eu lieu l’Ascension, en compagnie du groupe des apĆ“tres, des disciples et des femmes pieuses. LĆ  aussi, les apĆ“tres « persĆ©vĆ©raient tous ensemble dans la priĆØre, avec les femmes, ainsi que Marie, mĆØre de JĆ©susĀ Ā» (Act 1,14). La premiĆØre Ɖglise – dit saint Luc – n’était qu’ « un seul cœur et une seule Ć¢meĀ Ā» et parmi eux nul c’était dans le besoin » ; il n’existait qu’une seule table. Pourquoi une telle communion qui faisait de tous une seule rĆ©alité ? Parce que Marie Ć©tait lĆ  et donc l’Esprit Saint aussiĀ : c’est alors que se rĆ©alisait l’idĆ©al du Fils et qu’y rĆ©gnait son PĆØre. Son rĆØgne Ć©tait venuĀ : Notre PĆØre du ciel et sur terre notre pain quotidien. Le Magnificat se rĆ©pĆ©tait et la diakonia, le service, se rĆ©alisait. La fonction de Marie – fonction d’amour, et donc de l’Esprit Saint – Ć©tait, et est d’unifier, en mettant en commun biens cĆ©lestes et biens terrestresĀ ; elle favorisait ainsi l’émergence du corps mystique du ChristĀ : elle continuait Ć  engendrer JĆ©sus dans le mondeĀ : et en Lui elle unifiait et rapprochait les Ć¢mesĀ : elle les installait dans la sagesse. C’est le modĆØle de ce que doit ĆŖtre la mĆØre dans une famille chrĆ©tienneĀ : un cœur qui unifie, un esprit qui vivifie en rallumant, chaque jour, l’atmosphĆØre du focolare, où tous se sentent unĀ : cellules d’un seul corps. Consciente de cette mission, qui est participation Ć  l’œuvre du Christ, la femme – associĆ©e plus que tout autre crĆ©ature Ć  l’œuvre de la crĆ©ation – se tourne plus facilement vers le CrĆ©ateur, et se confie plus tendrement Ć  MarieĀ : comme Elle, elle confĆØre Ć  l’intimitĆ© du foyer une puretĆ© virginale par sa chaleur maternelle, qui la rend semblable Ć  la Vierge MĆØre. Marie reprĆ©sentait JĆ©sus au sein du cĆ©nacle et donc la dignitĆ© la plus haute, qui soutenait spirituellement la primautĆ© juridique de Pierre. Mais par son attitude elle se montrait l’âme qui se fond avec l’Église, la fait sienne, la vit comme fruit bĆ©ni en son seinĀ : perdue en elle, cachĆ©e, vĆ©ritable ancella Domini (servante du Seigneur). C’est le sentiment dans lequel doivent vivre l’Église, dans l’Église, avec l’Église, tous les fidĆØles, mĆŖme les laĆÆcsĀ ; alors l’Église ne leur semblera plus Ć©trangĆØre, mais partie intĆ©grante de leur vie, centre de leur saintetĆ©. Inutile de parler ou de s’habiller de maniĆØre spĆ©cialeĀ ; il faut vivre de sa saintetĆ©. Le premier fruit sera son unitĆ©. Marie inspire ā€œles formes trĆØs diffĆ©rentes de l’apostolat des laĆÆcs…Elle obtient la grĆ¢ce de l’apostolat pour les Ć¢mes soucieuses de vivre plus ouvertement et de maniĆØre plus pleine la doctrine de JĆ©sus, pour celles qui brĆ»lent du dĆ©sir de la faire connaĆ®tre aux autres et en particulier Ć  leurs compagnons de travail. Mais aussi pour ceux qui souhaitent Ā rĆ©tablir dans les organismes sociaux l’ordre de la justice et de la charitĆ© et faire entrer dans l’ordre temporel de la sociĆ©tĆ© un rĆ©servoir d’harmonie parfaite qui unit les enfants de Dieu. Elle met sur leurs lĆØvres les mots qui persuadent sans choquer… » (Pie XII). Marie, la rĆ©formatrice socialeĀ : modĆØle d’un apostolat convaincant; symbole de charitĆ©, source de justice, vers laquelle nombre de mouvements laĆÆcs se tournent pour concourir Ć  la construction de l’unitĆ©, testament idĆ©al de JĆ©sus, dans un ordre « marialĀ Ā» des choses, prĆ©lude Ć  la citĆ© de Dieu sur terreĀ : elle que les saints ont dĆ©jĆ  considĆ©rĆ©e comme la CitĆ© de Dieu.Ā» Igino Giordani, Marie modĆØle parfait, CittĆ  Nuova, Rome, 1967 2012, p.150-152.

Signes d’unitĆ© et de paix

Signes d’unitĆ© et de paix

« Au cours de cette pĆ©riode, avant la visite du Saint PĆØre Ć  Loppiano, j’ai Ć©tĆ© en contact Ć©troit avec cinq moines bouddhistes thaĆÆlandais. Je parle leur langue et pour cette occasion, j’ai pu ĆŖtre leur interprĆØteĀ Ā». C’est Luigi Butori qui s’exprime, originaire du centre de l’Italie, mais depuis presque 30 ans, dans le sud est asiatique. « Une expĆ©rience forte, profonde et exigeante. Lors de la visite au Centre international des religieux du Mouvement des Focolari, prĆØs de Rome, ils ont Ć©tĆ© impressionnĆ©s par le service concret des deux religieuxā€˜ā€™plus vraiment jeunes’’ qui se sont occupĆ©s d’euxĀ . Et lĆ , les moines ont commencĆ© Ć  percevoir une ā€˜ā€™lumiĆØre’’, une harmonie, ou comme ils l’ont dit, une ā€˜ā€™unique voix’’ en eux et autour d’euxĀ Ā». Le sĆ©jour des moines s’est prolongĆ© par une visite de la capitale, avec une focolarine comme guide, qui Ć  leurs yeux ā€˜ā€™avait le mĆŖme sourire que les religieux rencontrĆ©s avant’’. Et puis, une journĆ©e passĆ©e dans la ville de Lucca, avec la communautĆ© des Focolari, environ 80 personnes de 2 Ć  94 ans. « Et encore la mĆŖme lumiĆØre sur leurs visagesĀ Ā». Puis une pointe de quelques heures poussĆ©e vers Pise, la ville Ć  la ā€˜ā€™tour penchĆ©e’’, lĆ  aussi, une personne prĆ©sente de la communautĆ© locale. Le mĆŖme sourire. « ArrivĆ© lĆ , un des moines parmi les plus jeunes s’est exclamé :’’Cette fille de Chiara Lubich a aussi le mĆŖme type de sourire que nous avons trouvĆ© Ć  Rome, aux Castelli et Ć  LuccaĀ : comment est-ce possibleĀ ?Ā Ā».

Ā© R. Orefice – CSC Audiovisivi

Et enfin Loppiano. « Dans la citĆ© pilote de 850 personnes où tous connaissent et attendent ā€˜ā€™Luce Ardente’’, comme est ici connu leur maĆ®tre, se crĆ©e parmi tous, pour le dire Ć  leur maniĆØre, ā€˜ā€™une harmonie particuliĆØre’’ : une ā€˜ā€™ville du sourire’’ tout entiĆØre! Les cœurs des moines s’ouvrent comme des fleurs au printemps, sensibles comme ils le sont au climat spirituel. Mais ā€˜ā€™le moment des moments’’ advient lorsque dans le ciel, apparaĆ®t l’hĆ©licoptĆØre du Pape. Un d’entre eux, nouveau dans cette expĆ©rience, s’émeut – comme il me l’a dit ensuite – ā€˜intĆ©rieurement’, et puis des larmes, chose trĆØs rare pour des moines. Joie, mains qui se lĆØvent pour saluer le Pape FranƧois, Ć  l’encontre de toute retenue bouddhiste. Une joie spontanĆ©e transparaĆ®t de leurs visages et de leurs gestes. Ils Ć©coutent les chansons des groupes Gen Verde et Gen Rosso et acquiescent d’un signe de la tĆŖte, heureux des significations qu’ils expriment. J’essaie de traduire les paroles du Saint PĆØre mais je me rends compte qu’ils les comprennent de l’intĆ©rieur, au-delĆ  de ce que je leur traduis. ā€˜ā€™Nous voulons ĆŖtre un signe d’unitĆ© et de paix pour le monde entier’’ me disent-ils. Au moment de saluer personnellement le Pape, il y a en eux une sĆ©rĆ©nitĆ© incroyable. Ils lui disentĀ : « Saint PĆØre, nous sommes des moines bouddhistes et nous sommes du focolareĀ : nous avons Ć©tudiĆ© la spiritualitĆ© de l’unitĆ© de ā€˜ā€™maman Chiara’’ et nous voulons la vivreĀ : aimer tous, aimer en premier, aimer tout de suite et avec joie. Nous voulons vivre l’unitĆ© comme Chiara nous l’a enseignĆ©, comme l’arc-en-ciel du cielĀ : des couleurs diffĆ©rentes, mais tous unis. Nous vous offrons cette Ć©toffe thaĆÆ afin que vous puissiez vous souvenir de nous’’. Le Pape Ć©coute et consent en souriant. Et en-dehors du programme, un autre ajouteĀ :’’Merci pour ce que vous nous avez dit, mais surtout pour votre maniĆØre de vous mouvoir. C’est un signe d’amour et de paix que je porterai toujours avec moi, où que j’aille’’. Un d’entre eux me dira par la suiteĀ :’’Un homme si important qui se meut d’une faƧon si simple et s’assied sur une simple chaise. C’est un choc pour moi. Ce n’est pas par hasard que nous nous sommes rencontrĆ©sĀ : cela signifie que nous devons travailler ensemble pour le bien de l’humanité’’ ». Chiara Favotti

Palerme: ā€œCulture de la RĆ©surrectionā€

Palerme: “Culture de la RĆ©surrection”

Maria Voce, PrĆ©sidente du Mouvement des Focolari, a conclu ces journĆ©es, riches en Ć©vĆ©nements dĆ©diĆ©s Ć  la culture de l’unitĆ© et de la fraternitĆ©, par une rencontre de famille avec la communautĆ© des Focolari de la capitale rĆ©gionale de la Sicile, en lanƧant un dĆ©fiĀ : « Que Palerme devienne Ā capitale de la culture de la RĆ©surrection, capitale au sens de « leaderĀ Ā», celle d’où part cette culture de la RĆ©surrection pour envahir le monde entierĀ Ā». Il y a vingt ans Chiara Lubich recevait la citoyennetĆ© d’honneur de la ville de Palerme. Depuis la communautĆ© a continuĆ© sur cette voie en cherchant Ć  actualiser les paroles prononcĆ©es par Chiara Ć  cette occasionĀ : « Nous promettons que Palerme restera toujours prĆ©sente dans nos cœurs, afin que, grĆ¢ce Ć  l’audace et au courage de ses habitants, elle parvienne Ć  ĆŖtre pour de nombreuses autres villes d’Italie, mais pas seulement, le modĆØle d’une authentique ā€œville sur la montagneā€Ā». Les initiatives, au sein du programme de « Palerme Capitale de la Culture 2018Ā Ā», Ć©vĆ©nement promu par la Mairie, ont investi plusieurs domaines: le droit et lĆ©galitĆ©, le dialogue œcumĆ©nique, le monde de la musique et du spectacle avec le Gen Verde, les Workshops, le flash mob et les tables rondes Ć  l’initiative des jeunes. Au Palais des Normands, siĆØge du Parlement RĆ©gional, le samedi 11 mai, plus de 120 personnes ont participĆ© au CongrĆØs Ā«Le relationnel et le droit. Le bien relationnel et les biens communsĀ Ā». AprĆØs les interventions de quelques personnalitĆ©s du monde de la justice (magistrats, avocats, Ć©tudiants, enseignants), Maria Voce a conclu les travaux en affirmant que le monde du Droit et de la Justice a « un trĆØs grand besoin de personnes qui aient Ć  cœur le grand idĆ©al de l’unitĆ© de la famille humaine et qui pour cela s’engagent personnellement Ć  travailler concrĆØtement Ć  l’assainissement des relations, sans peur et sans compromis”.Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā  Ā Ā  Au cours de l’aprĆØs-midi, plus de 300 jeunes ont participĆ© au programme « IdentitĆ© digitaleĀ Ā», une initiative de l’Institut Universitaire Sophia et Ć  « Nous sommes nos choix. Le courage de partir, le courage de resterĀ Ā», en prĆ©sence de JesĆŗs MorĆ”n, coprĆ©sident des Focolari, et du maire de la ville, Leoluca Orlando. Les jeunes ont tĆ©moignĆ© Ć  propos du choix qui les met souvent en criseĀ : rester en Sicile ou aller tenter sa chance dans d’autres villes ou d’autres Pays?Ā  JesĆŗs MorĆ”n a encouragĆ© les jeunes, trĆØs attentifs, Ć  trouver leur voie en sachant « se donnerĀ Ā». Le choix dĆ©pend du lieu où Ā« je peux me donner le plus et où je peux dĆ©velopper le plus mes talents. […] Si je pars ce n’est pas pour fuir, et si je reste je ne peux rester par peurā€. Le Maire, M. Orlando,Ā  a soulignĆ© la difficultĆ© de changer une villeĀ  marquĆ©e par des annĆ©es de soumission Ć  des rĆØgles de comportements mafieux, mais qui cherche Ć  se racheter Ć  travers un changement culturel. Le dimanche matin 13 mai, moment de famille avec la cĆ©lĆ©bration de la messe, suivie d’une rencontre avec les familles du quartier du centre historique Alberghiera/ Ballarò, agrĆ©mentĆ©e d’intermĆØdes artistiques rĆ©alisĆ©s par les enfants. L’aprĆØs-midi, 500 personnes, Ā reprĆ©sentant Ā environ 20 Ɖglises chrĆ©tiennes, ont participĆ©, au Théâtre Golden, au rassemblement « Ensemble dans la charitĆ©, du dialogue Ć  la coopĆ©rationĀ Ā». Interventions de l’ArchevĆŖque de Palerme, de M. Corrado Lorefice, de Maria Voce, et du Directeur du Bureau rĆ©gional pour l’œcumĆ©nisme, Erina Ferlito. Les tĆ©moignages ont mis en valeurĀ  l’engagement fermement tenu dans diverses villes de SicileĀ : qu’il s’agisse de visiter les prisonniers ou bien d’aider les pauvres, les sans-abris, les immigrĆ©s. Ensuite, ā€œOn the other sideā€, le concert du Gen Verde avec plus de 800 spectateurs. La veille les jeunes qui avaient participĆ© aux workshops animĆ©s par le groupe musical Ć©taient sur scĆØne, puis avaient rĆ©alisĆ© un flash mob dans l’une des principales rues de la villeĀ : une expĆ©rience bouleversante, qui a enthousiasmĆ© jeunes et adultes, dans l’esprit du message de fraternitĆ© que le groupe musical international diffuse dans le monde entier.    

Ramadan

Le 15 mai, le mois du Ramadan a commencĆ© et se terminera le 14 juin. PĆ©riode de 29 ou 30 jours pendant laquelle les fidĆØles musulmans rappellent Ā« le mois où fut rĆ©vĆ©lĆ© le Coran comme guide pour les hommes et preuve lumineuse de direction droite et de salut Ā» (Coran, Sourate II, vs 185). Durant cette pĆ©riode, au cours de laquelle on intensifie la priĆØre et les œuvres de misĆ©ricorde, le jeĆ»ne depuis l’aube jusqu’au coucher du soleil, pour tous les fidĆØles qui peuvent le supporter, est le quatriĆØme des cinq piliers de l’Islam. La signification spirituelle du jeĆ»ne, uni Ć  la priĆØre et Ć  la mĆ©ditation, de l’abstinence sexuelle et du renoncement en gĆ©nĆ©ral, selon de nombreux thĆ©ologiens, se rĆ©fĆØre Ć  la capacitĆ© de l’homme Ć  s’autocontrĆ“ler, Ć  exercer la patience et l’humilitĆ© et Ć  se souvenir d’aider les plus nĆ©cessiteux et les moins nantis. Le Ramadan est donc une faƧon de s’exercer Ć  la puretĆ© contre toutes les passions mondaines, dont les bĆ©nĆ©fices retombent sur le fidĆØle toute l’annĆ©e.