Que nous rappelle le psaume d’où est tirée cette Parole de vie ? Que nous sommes le peuple de Dieu qui, tel un berger, veut nous guider vers la terre promise. Il nous a conçus depuis toujours et sait comment nous devons marcher pour atteindre la plénitude de notre être véritable. Dans son amour il nous montre le chemin, nous indiquant ce qu’il faut faire et éviter.
Voulant nous introduire dans une communion avec lui, Dieu nous parle comme à des amis : si quelqu’un écoute ma voix, conclut le psaume, il entrera dans le repos de Dieu, la terre promise, la joie du Paradis .
Jésus lui aussi se compare à un berger, nous conduisant vers la plénitude de la vie. Ses disciples qui le connaissent écoutent sa voix et le suivent. Il leur promet la vie éternelle.
À chacun, Dieu fait entendre sa voix. Le Concile Vatican II nous le rappelle :
« Au fond de sa conscience, l’homme découvre la présence d’une loi qu’il ne s’est pas donnée lui-même, mais à laquelle il est tenu d’obéir. Cette voix, qui ne cesse de le presser d’aimer et d’accomplir le bien et d’éviter le mal, au moment opportun résonne dans l’intimité de son cœur : “Fais ceci, évite cela”. Car c’est une loi inscrite par Dieu au cœur de l’homme… » .
Lorsque Dieu parle à notre cœur, que devons-nous faire ? Simplement prêter l’oreille à sa parole, sachant que dans le langage biblique, écouter signifie adhérer complètement, se conformer à ce qui nous est dit. Cela revient à se laisser prendre par la main par Dieu et guider par lui . Nous pouvons lui donner toute notre confiance, comme un enfant qui s’abandonne dans les bras de sa mère et se laisse porter par elle. Le chrétien est une personne guidée par l’Esprit-Saint.

« Aujourd’hui, écouterez-vous sa parole ? »

Après ces mots, le psaume poursuit : « Ne durcissez pas votre cœur ». La dureté du cœur, Jésus en a parlé bien souvent. À Dieu on peut résister c’est-à-dire se fermer, refuser de l’écouter. Le cœur dur ne se laisse pas façonner.
Par mauvaise volonté ? Pas toujours ; mais notre cœur est si souvent encombré de trop de bruits : penchants désordonnés conduisant au péché, mentalité du monde qui s’oppose au projet de Dieu, modes, slogans publicitaires… Il est si facile de confondre nos opinions, nos désirs avec la voix de l’Esprit en nous, tombant ainsi dans l’arbitraire et le subjectif.
En moi se trouve la réalité par excellence : je ne dois jamais l’oublier. Alors, je ferai tout taire en moi pour y découvrir la voix de Dieu. Puis j’extrairai cette voix comme on extrait un diamant de sa gangue de boue : on enlève ce qui a pu la polluer, on l’expose, et on se laisse guider par elle. Alors je pourrai aussi guider les autres parce que la voix ténue de Dieu qui stimule et éclaire, cette sève qui monte du fond de mon âme, est sagesse, elle est amour, et le propre de l’amour est de se donner.

« Aujourd’hui, écouterez-vous sa parole ? »

Notre sensibilité d’âme et notre instinct évangélique peuvent-ils s’affiner pour mieux écouter ce que la voix nous suggère ?
C’est possible d’abord en nous réévangélisant constamment par la lecture et surtout par la pratique de la parole de Dieu. Nous apprendrons à reconnaître sa voix en nous si nous nous habituons à l’écouter de la bouche de Jésus, parole de Dieu faite homme. Demandons-le lui dans la prière.
Et puis laissons vivre le Ressuscité en nous, en renonçant à nous-mêmes, en combattant notre égoïsme, notre « vieil homme », toujours à l’affût. Ayons le réflexe de dire non tout de suite à ce qui s’oppose à la volonté de Dieu et oui à tout ce qu’il veut. Non aux tentations et oui à nos devoirs, à l’amour envers tous les autres, oui aux épreuves et aux difficultés.
Enfin, nous reconnaîtrons plus facilement la voix de Dieu si le Ressuscité vit au milieu de nous, c’est-à-dire si nous nous aimons jusqu’à ce que l’amour devienne réciproque, en créant partout des oasis de communion, de fraternité. Jésus au milieu de nous est comme le haut-parleur qui amplifie la voix de Dieu en chacun de nous. L’apôtre Paul nous apprend que l’amour chrétien, vécu dans la communauté, s’enrichit toujours plus en connaissance et en clairvoyance, et nous aide à discerner ce qui convient le mieux.
Notre vie grandira entre deux flammes : Dieu en nous et Dieu au milieu de nous. Dans ce foyer divin nous pouvons nous former et nous entraîner à écouter et à suivre Jésus.
Que c’est beau une vie guidée autant que possible par l’Esprit-Saint ! Elle de la saveur, de la vigueur, elle est authentique et lumineuse.

Chiara LUBICH

 

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