Ces paroles de l’Écriture sont proposées à la réflexion des chrétiens au cours de la Semaine de prière pour l’unité que l’on célèbre durant ce mois de janvier. Elles sont peut-être la définition la plus haute et la plus complète que Jésus donne de lui-même dans les Évangiles. Elles représentent une synthèse de sa mission et de son identité. Il le dit pour nous, afin que nous puissions trouver en lui l’unique chemin et la voie la plus sûre qui mène au Père. Il termine en effet le verset par ces paroles : « Personne ne va au Père si ce n’est par moi ». Jésus nous révèle par là ce qu’il est et ce qu’il représente pour chacun.

« Je suis le chemin et la vérité et la vie. »

De quelle manière Jésus nous révèle-t-il qu’il est la vérité ? En rendant témoignage à la vérité par sa vie et son enseignement : « Je suis né et je suis venu dans le monde pour rendre témoignage à la vérité. »   La vérité, à laquelle Jésus s’identifie, désigne la personne de Jésus, sa parole, son œuvre. Nous vivons selon la vérité, nous sommes vérité dans la mesure où nous sommes la Parole de Jésus. Mais si Jésus est le chemin parce qu’il est la vérité, il l’est aussi parce qu’il est pour nous la vie. « Je suis venu pour que les hommes aient la vie et qu’ils l’aient en abondance. » 
Quand nous nous nourrissons de lui, qui s’est fait pain dans l’Eucharistie, et que nous vivons de sa Parole, le Christ grandit en nous. À notre tour – et comme condition pour qu’elle ne s’éteigne pas – nous devons communiquer cette vie qui est en nous en la donnant à nos frères, selon l’enseignement de Jésus.

«Je suis le chemin et la vérité et la vie. »

«Préparez le chemin du Seigneur » , criait le Baptiste dans le désert de Judée, se faisant l’écho du prophète Isaïe. Et voilà celui qui se présente comme le Seigneur-Chemin, comme Dieu fait homme afin que nous accédions au Père à travers son humanité. Mais quel chemin Jésus a-t-il emprunté ?
Fils de Dieu, qui est Amour, il est venu sur cette terre par amour, il a vécu par amour, en rayonnant d’amour, en donnant de l’amour, en portant la loi de l’amour, et il est mort par amour. Puis il est ressuscité et monté au ciel, accomplissant son dessein d’amour. On peut dire que la voie parcourue par Jésus n’a qu’un nom : amour. Pour le suivre, nous devons marcher sur ce chemin : la voie de l’amour.
Mais l’amour que Jésus a vécu et apporté est un amour spécial, unique. Ce n’est ni de la philanthropie, ni une simple forme de solidarité ou de bienveillance ; il ne s’agit pas non plus de pure amitié ou d’affection ; pas plus que de non-violence. C’est quelque chose d’exceptionnel, de divin : c’est l’amour même qui brûle en Dieu. Jésus nous a donné une flamme de cet incendie, un rayon de cet immense soleil : amour divin, allumé dans notre cœur par le baptême et par la foi, alimenté par les autres sacrements, dons de Dieu, qui demandent que nous remplissions notre rôle, que nous adhérions totalement.
Comment faire fructifier cet amour ? En aimant. Nous ne sommes chrétiens à part entière que si nous apportons cette contribution décisive. En aimant, nous suivrons Jésus, le chemin, et nous servirons comme lui de chemins vers le Père pour beaucoup de nos frères et de nos sœurs.
Si nous vivons ensemble ce commandement de l’amour que nous a donné Jésus nous serons des chrétiens plus convaincants.
Et bien que l’unité entre nous, disciples du Christ, ne soit pas encore parfaite, nous pouvons, par notre vie, donner la preuve que nous nous aimons réciproquement. Nous serons alors témoins de la promesse de Jésus : « Là où deux ou trois se trouvent réunis en mon nom – ce que certains Pères de l’Église interprètent comme “en mon amour” – je suis au milieu d’eux. »
Nous pouvons déjà, nous chrétiens, profiter de ce don de la présence de Jésus, par exemple entre un catholique et un anglican, entre une orthodoxe et une méthodiste, entre un vaudois et un arménien. Jésus au milieu des siens ! Lui-même alors pourra dire au monde qui ne le connaît pas encore : « Je suis le chemin et la vérité et la vie. »
Au cours de ce mois, pénétrons-nous encore davantage de ceci : l’unité des chrétiens est avant tout une grâce, un grand cadeau qu’il nous faut demander. Comptons sur la prière faite en commun, car Jésus a dit : « Je vous le déclare encore, si deux d’entre vous, sur la terre, se mettent d’accord pour demander quoique ce soit, cela leur sera accordé par mon Père qui est aux cieux. » 

CHIARA LUBICH

 

Comments are disabled.