Mouvement des Focolari
Evêques en  Asie

Evêques en Asie

20150619-04 “A mon arrivée, la première personne que j’ai vue a été le cardinal qui a pris mon sac. L’art d’aimer dont Chiara Lubich parle si simplement est vie ». Ce sont les propos de Mgr Ignatius Mascarenhas, évêque de Chandigarh (Inde), un des 22 évêques catholiques amis du Mouvement des Focolari, dont douze indiens et un pakistanais venus pour la première fois, qui se sont réunis à Bengalore du 3 au 6 juin pour un rendez-vous panasiatique. Leur rencontre a été préparée par un petit groupe d’entre eux qui se sont rendus ensemble au chevet des malades de l’hôpital voisin, avec le désir d’être instruments de la miséricorde de Dieu, une façon de témoigner que la contemplation ne va pas sans l’action. L’évêque du Pakistan vit à la frontière de son Pays avec l’Inde. Il a partagé son expérience pastorale : « Il y a deux semaines j’étais dans un grand désert près de la frontière. Je suis resté trois jours avec un prêtre en visitant plusieurs villages qui depuis deux ans souffrent de la sécheresse. Les enfants meurent. J’ai célébré la messe en me servant d’une boîte comme autel. Beaucoup de personnes sont venues, parmi lesquelles quelques hindous. Au cours de la messe nous avons prié pour que vienne la pluie ». Des évêques de l’Inde et celui venu du Pakistan célèbrent ensemble : « C’est un signe d’espérance », affirme Mgr Bobet Callari (Philippines). Pourquoi avoir choisi l’Inde comme lieu de rencontre? L’Inde, qui compte un milliard deux cent cinquante millions d’habitants, dont 3% de chrétiens, se caractérise par la présence de plusieurs religions sur son territoire. Les évêques, pasteurs de petites communautés, vivent en contact avec des personnes d’autres confessions, religions et cultures. Le « dialogue de la vie » doit donc précéder tout type de discours théologique et la communion, la proximité entre évêques – comme celle qui a été confortée au cours de cette rencontre et scellée par un « pacte d’amour réciproque » – est un grand remède contre le découragement qui souvent risque de prendre le dessus. « Dans mon diocèse – raconte Stephen Lepcha, évêque de Darjeeling (Bengale-Occidental) – j’ai des difficultés avec quelques sectes qui mènent une campagne de haine et nous mettent à l’épreuve. Je sais que cela se produira encore, mais ces jours-ci j’ai compris quoi faire : aimer de l’amour qui vient de Dieu, qu’ils soient hindous, musulmans, chrétiens… ils sont tous enfants de Dieu ». « Nous avons besoins de la spiritualité de communion – affirme Mgr Elias Gonsalves, du diocèse d’Amravati (Inde) – Parfois nous nous retrouvons seuls. La communion entre évêques est très importante, elle aide les plus jeunes mais aussi les plus âgés. Nous devons grandir dans l’amour réciproque ».

Avec la professeure hindoue Shubada Joshi

Au cours de la rencontre est intervenue la professeure hindoue Shubada Joshi, qui a raconté sa rencontre avec Chiara Lubich et le charisme de l’unité. En 2002, en effet, Chiara – à l’occasion d’un symposium entre hindous et chrétiens – avait partagé à un groupe d’hindous son expérience mystique de l’été 1949, expérimentant qu’avec eux le dialogue peut s’établir à un niveau de profondeur spirituelle qui n’est pas toujours possible avec d’autres. Les propos de Shubada Joshi, auxquels s’ajoutent les recherches sur l’Ecole pour les Religions Orientales (SOR) – qui s’est tenue ces derniers mois à Tagaytay (Philippines) – ont offert un éventail de propositions de dialogue interreligieux émanant de la spiritualité des Focolari. La rencontre avec la communauté de Bengalore, étoffée de divers témoignages de familles et de jeunes, a ensuite montré comment le quotidien peut-être vécu à la lumière de la fraternité.