Mouvement des Focolari
Moscou, au coeur de l’orthodoxie

Moscou, au coeur de l’orthodoxie

Franchir le seuil de l’église “Marie, joie des malades”, c’est aller droit au coeur de la foi orthodoxe. La louange, exprimée par les hymnes et les prières depuis l’entrée de l’édifice pendant deux heures de façon ininterrompue, crée entre tous les fidèles un recueillement immédiat. La solennité de la liturgie attire, comme la richesse et la splendeur des ornements, tous rouges du fait du temps pascal. Maria Voce, avec un voile sur la tête, comme toutes les femmes russes, assiste à la divine liturgie avec les autres membres orthodoxes du Mouvement des focolari, pour vivre un moment de communion fraternelle, dans le respect des différentes églises. A la fin, trois baisers scellent un pacte d’amour réciproque entre tous, témoin d’un solide rapport d’unité qui ne peut pas ne pas rappeler – non sans émotion – ce passage de St Paul : «il n’y a plus ni juif, ni grec» et qui devient devant l’iconostase : «il n’y a plus ni orthodoxe, ni catholique, mais nous sommes un en Christ». A la fin de la célébration, une salutation au métropolite Hilarion Alfeyev, président du ministère des relations extérieures du Patriarcat de Moscou, qui s’est montré particulièrement satisfait de rencontrer la présidente du Mouvement et toute la délégation catholique et orthodoxe qui accompagnait. Le Père Dimitri Sizonenko, responsable par intérim du Secrétariat pour les relations oecuméniques, s’est particulièrement réjouit du témoignage d’unité que donne le Mouvement et a souhaité une plus grande diffusion de son esprit. Dans l’après-midi de ce même 15 mai, deux rendez-vous attendus: les familles et les jeunes. «Comment transmettre l’esprit du Mouvement à nos enfants», «comment aider les autres familles à comprendre l’importance de la foi», «comment faire quand on se sent faibles»: ce sont quelques-unes des questions exprimées dans une grande simplicité par les trente personnes présentes dont beaucoup de jeunes couples. Quelques-uns se sont mariés à l’église après avoir rencontré le charisme de Chiara Lubich, et d’autres ont compris l’importance de la fidélité conjugale après des expériences d’un tout autre genre. Les années d’athéisme ont marqué l’institution familiale: souvent les unions ne sont pas stables et le choix du mariage est plus lié à la tradition qu’aux convictions; les divorces, les cohabitations, les problèmes d’alcoolisme sont nombreux. «Le message passe par le témoignage que vous donnez en tant que famille – a répondu Maria Voce – par la capacité de s’excuser, de pouvoir de nouveau regarder l’autre avec amour après un moment difficile. Tout cela vaut bien plus que mille paroles». «Personne n’aime souffrir – poursuit Giancarlo Faletti – mais Dieu nous rencontre dans la douleur et il se laisse rencontrer pour nous dire et nous donner quelque chose pour continuer à aimer». Avec les jeunes au contraire, on commence par un signe informel: pas de cravates, guitare et photos, et dialogue sincère sur les défis de la société russe, de la corruption à l’excès de liberté, à la difficulté de faire des choix, au prochain Genfest (Budapest, sept. 2012). Une jeune voudrait quitter son travail, après avoir cautionné involontairement une escroquerie. «Il faut faire un pas décisif pour donner un témoignage. Dans ces milieux, quelque chose peut changer uniquement s’il y a des personnes comme toi», c’est l’encouragement de Maria Voce. «Tu es dans une réalité à christianiser – insiste Giancarlo Faletti – et Jésus se sert de toi pour faire passer un message. Au-dedans de l’économiste sans scrupules, il y a un homme avec une âme. Nous ne pouvons pas renoncer, nous devons témoigner». «Choisir, c’est l’opportunité que Dieu nous donne pour exercer notre liberté», répond la présidente à Liza qui n’arrive pas à comprendre quel chemin prendre pour sa vie. « La confrontation avec les autres est une aide pour amplifier ce que Dieu te demande et pour répondre avec détermination ». Il y a beaucoup de sérieux, d’engagement et de fraîcheur dans ces deux heures de dialogue qui se concluent avec la marque de confiance de Maria Voce: «Moi je vous laisse, mais j’ai confiance en Jésus en vous et entre vous. Le Genfest sera une surprise et sera le plus beau parce que c’est vous qui le ferez». De notre envoyée Maddalena Maltese [nggallery id=40]