“ J’étais en train de faire une leçon dans ma nouvelle classe, une première élémentaire de 26 enfants très vivants. A peine avais-je enfin réussi à capter leur attention, j’entends frapper à la porte : c’est la gardienne qui m’informe d’un coup de fil. C’est la maman de Paolo dont la séparation tumultueuse avec son mari donne lieu à de constants désaccords.

Les parents se disputent ces jours-ci au sujet de leur fils, avec beaucoup d’agitation, et nous bombardent de coup de fil, nous aussi les enseignants. J’aurais toutes les bonnes raisons pour répondre que je ne peux pas aller au téléphone, que je suis en train de faire la classe et que j’imagine déjà très bien de quoi il s’agit.  Mais, en même temps, au milieu des ces raisons légitimes d’une enseignante interrompue dans son travail, la phrase de la Parole de vie s’impose da façon lumineuse : « Fais que je parle comme si c’était la dernière parole que je prononce ». C’est une occasion de veiller !

Je souris à la gardienne, je lui confie la classe et je me rends au téléphone avec un cœur renouvelé. J’écoute ce que j’imaginais déjà… mais jusqu’au bout, sans juger, sans faire sentir le dérangement occasionné.  A la fin, je parviens à dire à la maman de Paolo que je la comprends, que je comprends son état d’âme mais que je crois que, pour le bien de Paolo, il serait bon de mettre de côté l’orgueil blessé et la rancœur, et agir uniquement pour le bien de l’enfant. Une demi-heure plus tard, quand je passe dans le couloir, la gardienne s’approche et me dit ! « Tu sais, la maman a retéléphoné, … elle m’a seulement demandé de te dire Merci”.

Il y a quelques jours, alors que je quitte l’école en courant, avec les courses à faire et mille autre choses qui m’attendent, je rencontre Flora, une surveillante d’origine brésilienne qui travaille depuis peu dans notre Institut. Elle doit faire une demande écrite à la Directrice mais elle ne sait pas comment s’y prendre, à cause de ses difficultés avec la langue. Je me demande alors pourquoi, parmi toutes les enseignantes, elle me demande précisément à moi qui suis déjà débordée. La Parole de Vie m’invite encore à « veiller » : c’est Jésus qui me le demande ! Puis-je lui répondre que je suis pressée et qu’il devrait demander à quelqu’un d’autre ? Je m’assois avec Flora et je l’aide à écrire sa lettre. Ensuite je lui propose qu’elle la tape à l’ordinateur pour que ce soit mieux présenté, mais Flora ne sait pas s’en servir. Nous allons ensemble dans la salle d’informatique et je la tape pour elle, sans regarder ma montre. Deux jours plus tard, alors que j’entre dans la salle des profs, Flora m’arrête et me donne une belle écharpe bleue. « Tu n’aurais pas dû, ce n’était pas nécessaire, lui dis-je. Et elle me répond : « Mais moi aussi je veux pouvoir aimer comme tu l’as fait avec moi ».

(B. P. – Italia)

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