La cité-pilote des Focolari en Argentine célèbre son 50e anniversaire. Pat Santoianni, Cecilia Gatti, Adriana Otero et Israel Coelho parlent de sa vocation : les jeunes.

La cité-pilote d’O’Higgings en Argentine, l’une des 25 Mariapolis permanentes au monde consacrée à la formation des jeunes, vient de célébrer son cinquantième anniversaire. Et elle n’aurait pas pu naître sous une meilleure étoile car tout a commencé en 1968, l’année de la contestation de la jeunesse.

Aujourd’hui O’Higgins est connue dans le monde entier sous le nom de « Mariapolis Lia », en l’honneur de Lia Brunet, une jeune fille courageuse avec un esprit ouvert sur le monde, pionnière de cette cité-pilote des Focolari sur le sol américain. Elle était l’une des premières à Trente, dès les années 40, à partager avec Chiara Lubich ses idéaux et la vie.

A ce jour, plus de 3500 jeunes du monde entier ont fait “la experiencia”, c’est-à-dire le choix de passer de quelques mois à deux ans maximum dans la cité pour travailler, étudier et expérimenter la coexistence multiculturelle, dans le cadre de la spiritualité de l’unité et ensuite retourner à leur vie mais avec un bagage humain et de pensée qui ouvre les esprits et le cœur aux peuples et cultures.

« Durant ces années, nous avons défini un parcours de formation – raconte Pat Santoianni, anthropologue et coresponsable de la formation à Mariapolis Lia. Un des principes de cette proposition formatrice reconnaît que c’est tout le corps social qu’elle forme ; c’est un parcours existentiel-anthropologique sur le mode de percevoir la vie, la pensée et l’action ».
Adriana Otero, biologiste, une des coordinatrices de l’équipe de formateurs, explique que l’expérience vise à la formation intégrale de la personne :  » Nous essayons d’être constamment à l’écoute des défis et des risques que nos sociétés posent aux jeunes dans différents domaines : relations, choix, liberté, engagement social et civil, dialogue entre les générations et les cultures, technologie. L’expérience de travail est centrale et est, pour beaucoup, la première.

Au centre du parcours pédagogique de Mariapolis Lia se trouve la relation – intervient Cecilia Gatti, chercheuse en pédagogie :  » L’éducation est relation : c’est un des principes de la pédagogie qui s’inspire de la spiritualité des Focolari et qui inspire notre parcours. Par conséquent, c’est la relation à l’autre qui me permet de tisser des liens, de repenser ma vie, de la partager et de construire le tissu social. Avoir pour école une ville permet que toute la vie est une opportunité d’apprentissage : chaque relation, chaque dialogue, chaque rencontre ».

Enfin, à l’ère du Web 4.0, on se demande si le choix de O’Higgins – petit village au milieu de la pampa argentine – fonctionne réellement comme lieu de formation pour ces jeunes du millénaire. Isaele Coelho, pédagogue brésilien, coresponsable de la formation et coordinateur du cheminement des jeunes, a répondu que c’est l’expérience elle-même qui en démontre la validité : « Bien que ce lieu éloigné de tout puisse paraître un contresens, elle continue à se révéler adaptée aux jeunes pour approfondir leur propre histoire, à faire silence en eux et à se questionner sur leur relation avec Dieu et avec autrui. Pour beaucoup d’entre eux, la ‘experiencia’ est un moment important pour faire ou refaire les choix fondamentaux de la vie ».

Stefania Tanesini

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