Cinq ans après la publication de l’Encyclique du Pape François, le paradigme de l’écologie intégrale guide la lecture de cette période de pandémie. Nous en parlons avec Luca Fiorani, responsable d’EcoOne.

Cinq ans se sont écoulés depuis la publication de Laudato Si, l’encyclique du Pape François sur la préservation de la planète. Nous en parlons avec Luca Fiorani, professeur aux universités de Lumsa, Marconi et Sophia, chercheur à l’ENEA et responsable d’EcoOne, le réseau écologique du mouvement des Focolari.

En ce temps de pandémie, quelles leçons pouvons-nous tirer de Laudato Si et de son paradigme d’écologie intégrale ?
Je pense au « tout est connecté ». Le Pape, avant la pandémie, nous a fait savourer le côté positif, la merveilleuse relation qui existe entre les éléments naturels, y compris la personne. La pandémie, en revanche, a souligné le côté sombre de ce « tout est connecté », car l’activité humaine, qui a conduit à la destruction des habitats naturels, et le saut d’espèces du virus de l’animal à l’homme sont liés.

Quel est le fondement évangélique de l’engagement à prendre soin de la création ?
C’est « Aime ton prochain comme toi-même ». L’un des concepts clés de Laudato Si est « écouter à la fois le cri de la terre et le cri des pauvres ». Il est vrai que pour l’Évangile, la nature a une valeur en soi, mais il est également vrai que prendre soin de la nature signifie assurer une planète saine pour les plus défavorisés et pour nos enfants. Il s’agit de nous rappeler le « milliard inférieur », ce milliard de personnes qui sont victimes de « pandémie chronique » due aux 17 maladies tropicales négligées.

Le concept d’écologie intégrale peut-il guider les voies d’avenir ?
C’est le concept fondamental de tout l’enseignement du Pape François qui nous invite à dépasser le système socio-économique actuel. Nous vivons aujourd’hui dans le paradigme de la révolution industrielle, qui considère que les ressources naturelles sont illimitées. Ces ressources sont au contraire limitées et nous devons donc trouver un modèle de développement différent qui tienne également compte des besoins des peuples oubliés par les sociétés dites « évoluées ».

Laudato Si appelle à une « conversion écologique ». Que signifie vivre les principes de l’écologie intégrale ?
L’écologie intégrale concerne non seulement l’environnement mais aussi tous les aspects de la vie humaine, de la société, de l’économie et de la politique. Par conséquent, chacun d’entre nous doit essayer de changer sa vie en commençant, par exemple, par les choix de consommation. Nous pourrons alors choisir les gouvernants sensibles à la protection de la nature et faire campagne pour influencer en faveur d’un désinvestissement des combustibles fossiles au profit des énergies renouvelables.

En cette année spéciale de célébrations de Laudato Si, avec quelles initiatives le mouvement des Focolari sera-t-il présent ?
Le Mouvement participe aux initiatives de l’Église Catholique et aux événements promus par le Mouvement catholique mondial pour le climat, auquel il adhère. En outre, il organise la conférence « New ways towards integral ecology » qui se tiendra à Castel Gandolfo (RM) du 23 au 25 octobre, dont les détails sont disponibles sur www.ecoone.org.

Ton dernier livre est intitulé « Il sogno (folle) di Francesco » (le rêve [fou]de François). Un petit manuel (scientifique) d’écologie intégrale ». Pourquoi parler d’un rêve fou ?
Parce qu’il semble vraiment impossible de changer le cours de cette planète, vers un monde où nous nous sentons tous frères et sœurs et où nous construisons plus de ponts que de murs, mais – comme le disait la fondatrice du mouvement des Focolari, Chiara Lubich – « seuls ceux qui ont de grands idéaux font l’histoire » !

Claudia Di Lorenzi

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