Mouvement des Focolari

Communication en temps de guerre: aux JMJ, un dialogue croisé pour une éthique commune

Lors des Journées mondiales de la jeunesse 2023 au Portugal, le voyage de DIALOP fait un nouveau pas en avant. De 20 pays, 134 jeunes ont participé à la “Communication en temps de guerre” parrainée par DIALOP pendant les JMJ pour discuter de la façon dont les médias sociaux et la technologie numérique peuvent devenir des pièges de conspiration et d’intérêts biaisés pendant les conflits.

Le voyage

Le christianisme et le socialisme – deux mouvements aux caractéristiques très différentes – ont longtemps été en conflit l’un avec l’autre, mais ont néanmoins tous deux façonné l’histoire du monde au cours des derniers siècles. Fondé sur l’idée que les plus grands défis du monde d’aujourd’hui ne peuvent être résolus seuls, DIALOP encourage le dialogue entre les personnes de différentes cultures. DIALOP encourage le dialogue entre les personnes de bonne volonté, qu’elles soient laïques ou religieuses, en particulier entre les socialistes/marxistes et les chrétiens, afin de créer une éthique transculturelle et novatrice.

La participation de DIALOP aux Journées Mondiales de la Jeunesse fait partie du “Projet DialogUE” qui, en coopération avec la Communauté Européenne et avec la participation de 14 organisations de la société civile, explore et développe le dialogue souvent difficile entre différents groupes pour façonner une Europe qui est de plus en plus l’expression de cette “unité dans la multiplicité”.

La préparation, qui a impliqué des experts chrétiens et marxistes-socialistes, a commencé six mois avant l’événement, un voyage chargé et fatigant vers les JMJ. De nombreux défis ont été relevés, tels que la recherche d’un moyen dynamique de médiatiser des contenus lourds comme les conflits et la communication, des langues, des pays et des contextes différents. « L’émotion d’être devant une génération avide de vérité et d’espoir apaisé, raisonné et clair, et d’être capable de donner un peu de cela », dit Luisa Sello, l’une des coordinatrices du projet.

Des jeunes en dialogue

La guerre et son potentiel destructeur influencent la structure de la communication, transforment la perception des faits et instrumentalisent le langage et les mentalités. Dans ce contexte, les médias sociaux et la technologie numérique peuvent devenir des pièges pour les conspirations et les intérêts particuliers. Peut-on se rapprocher de la vérité ? Pouvons-nous réagir ou sommes-nous condamnés à détruire des relations avec des êtres humains, des pays, des populations à cause du mensonge et de la désinformation ? Comment pouvons-nous continuer à faire des choix, à construire des relations et à nous ranger du côté de la vérité et de la justice ?

L’atelier a abordé tous ces défis et a engagé les jeunes dans l’élaboration de propositions pour l’Union Européenne, qui seront rassemblées et soumises à l’UE dans le cadre du projet de financement de la Commission européenne CERV (Citizens, Equality, Rights and Values Programme) en mars 2024. Après les panels et les discussions dynamiques, la question “que pouvons-nous faire ?” a résonné parmi les jeunes. Le désir de participer à une transformation en tant qu’acteur du changement était au cœur de chaque jeune présent.

Steven, originaire des États-Unis, qui souhaite devenir prêtre et voyager à l’étranger pour aider les gens, a fait part de ses doutes : « Je ne peux même pas dire à mes parents d’arrêter de lire des sources d’information qui posent problème. Lorsque Jésus est revenu de Nazareth, il a été rejeté par sa famille. Beaucoup d’entre nous ont perdu l’espoir. Où pouvons-nous retrouver l’espoir ?C’est pourquoi nous sommes ici aux JMJ. »

Adriana, étudiante en journalisme en Argentine, s’est sentie encouragée par l’atelier : « Notre rôle en tant que jeunes est très important pour lutter contre la désinformation et cela peut aussi se faire de manière amusante. Si nous créons une communauté, nous serons plus forts. »

Vers une éthique transversale

Le cours de l’histoire dépend non seulement de la force des idées, mais surtout de l’évolution des intérêts politiques et économiques, qui plus d’une fois n’intègrent que de pâles reflets de ces idées. L’appel du Pape François en 2014 qui a inspiré DIALOP pour initier un dialogue transversal continue de se déployer.

Interrogé par un jeune homme sur la manière de créer un cadre éthique commun en présence de tant de divisions, Walter Baier, président du Parti de la gauche européenne, a répondu : « Le pape François a dit que nous devions accepter le conflit comme quelque chose de naturel, ce que nous devons savoir, c’est ce que nous devons faire avec le conflit. Le fait que des chrétiens et des marxistes de traditions très différentes, même avec des langues très différentes, puissent s’asseoir ensemble et travailler sur un cadre commun est un exemple de dialogue. »

Angelina Giannopoulou de transform!europe et José Manuel Pureza de Bloco de Esquerda, ainsi que Michele Zanzucchi et Ana Clara Giovani de l’Université Sophia et Maria Chiara de Lorenzo du mouvement des Focolari ont également pris la parole. À l’avenir, dans le cadre du projet DialogUE, DIALOP organisera d’autres symposiums sur l’écologie et les politiques sociales. Pour plus d’informations, consultez le site https://dialop.eu.

Ana Clara Giovani

Au coeur des JMJ

Au coeur des JMJ

Les jeunes attendent les prochains rendez-vous avec le Pape auxquels ils se sont préparés depuis longtemps. En ces premiers jours à Lisbonne (Portugal), ils ont participé aux rencontres “Rise Up”. Découvrons de quoi il s’agit.  
À l’heure où nous écrivons, les XXXVIIIèmes Journées Mondiales de la Jeunesse viennent d’arriver à mi-parcours et les quatre premières journées intenses font désormais partie de la vie de plus d’un demi-million de jeunes qui, le 3 août 2023, ont accueilli le Pape François au cœur de Lisbonne (Portugal), au Parc Eduardo VII, rebaptisé « Colline de la Rencontre », pour indiquer la dimension fondatrice de ces JMJ : la relation avec Dieu, avec soi-même et avec les autres, pour construire un monde en paix, durable et fraternel.
Au cri de « Dieu aime tout le monde », dans une Église où il y a de la place pour tous, François a officiellement inauguré les JMJ portugaises dont nous pouvons lire la chronique quotidienne dans les médias.
Ce qui, en revanche, risque d’être occulté, c’est le grand travail d’actualisation que l’Église, au sens le plus universel du terme – réalisé par les jeunes avec leurs éducateurs, les prêtres et les évêques, et les différentes réalités ecclésiales – a réalisé, pour que ces Journées Mondiales de la Jeunesse soient un lieu où les jeunes « se retrouvent » dans leurs questions, dans la recherche consciente ou inconsciente de Dieu pour l’avoir comme compagnon de vie ; dans la réalisation d’espaces de partage, d’inspiration et d’écoute réciproque.
  Les rencontres “Rise Up” : des espaces de réflexion, de partage et d’inspiration

Sans doute l’une des plus grandes nouveautés de cette édition sont les rencontres Rise Up, le nouveau modèle de catéchèse des JMJ qui invite les jeunes à réfléchir sur les grands thèmes abordés pendant le pontificat du Pape François : l’écologie intégrale, l’amitié sociale et la fraternité universelle, et la miséricorde.

On compte 270 rencontres organisées en 30 langues, toutes liées au thème général des JMJ : « Marie se leva et partit en hâte » (Lc 1, 39).
Le mouvement des Focolari s’est également impliqué dans les rencontres Rise Up , trois rendez-vous d’une demi-journée chacun, pour les pèlerins anglophones, rassemblant en moyenne 5000 jeunes par jour. « Je me suis sentie protagoniste dès le début, raconte Eunice, une Gen de l’équipe organisatrice, et le thème de ces JMJ m’inspire beaucoup : je me sens moi aussi poussée à me lever et à partir en hâte, comme Marie ; je ressens une forte motivation à donner plus, à dépasser les limites, la fatigue et les difficultés, comme elle l’a fait lorsqu’elle s’est rendue chez Élisabeth. Elle ne s’est pas arrêtée, elle a aimé ».
Margaret Karram et Jesús Morán, Présidente et Coprésident du mouvement des Focolari, ainsi que le Cardinal Patrick O’Malley de Boston (USA), l’Archevêque Anthony Fisher de Sydney (Australie) et l’Évêque Robert Barron de Winona-Rochester dans le Minnesota (USA) ont pris la parole aux rencontres.
  Les jeunes des JMJ de Lisbonne
Faire l’expérience de l’amour de Dieu et Le porter partout où l’on se trouve et où l’on se sent appelé a été le fil conducteur des rencontres marquées par les animations, la musique, la prière et le partage. « J’ai senti qu’après un an et demi de confinement après le Covid, quelque chose en moi avait changé », raconte Pete, originaire des États-Unis, à l’occasion de ses premières JMJ. « J’ai décidé de venir avec les jeunes de mon diocèse pour me mettre au défi. Je voulais sortir de ma zone de confort, rencontrer des jeunes d’autres pays, voir comment ils gèrent les problèmes. J’ai encore beaucoup de questions, mais j’ai trouvé ici des réponses à certaines d’entre elles.
Même pour les jeunes de Slovaquie, il n’a pas été facile de décider de partir et de s’ouvrir à des personnes d’autres cultures et d’autres façons de faire. Nous sommes à l’écoute de ce que le Pape dira dans les jours à venir. « Nous sommes certains que ses paroles resteront à jamais dans nos cœurs et nous aideront dans les différentes situations de la vie ».
Se retrouver, se reconnaître comme frères et sœurs, c’est peut-être ce qui caractérise le plus cet événement ; c’est pourquoi les témoignages sont au cœur des rencontres Rise Up.
  La vie réelle au Centre
Comme celle de Lucas, qui vit dans l’Amazonie brésilienne. Aux JMJ de Panama, il a été fasciné par la figure de Jésus et, de retour chez lui, il s’est engagé dans un projet d’aide aux communautés indigènes de sa terre. Pendant 15 jours, avec une équipe de médecins, d’infirmières et de psychologues, lui et une vingtaine de jeunes ont apporté aide, soins et soutien à de nombreuses personnes éloignées des centres de santé. « Une expérience incroyable : se donner du matin au soir, sans relâche », raconte Lucas. « Le projet Amazone m’a beaucoup fait grandir en tant que personne. Le premier fruit de tout cela, c’est moi : j’ai changé, je ne suis plus le même ».
Sofia, originaire d’Argentine, raconte son cheminement existentiel marqué par une forte quête de sens. À un moment donné, elle a connu la figure de la bienheureuse Chiara Luce Badano, dont le oui à Dieu, même dans la douleur, lui a donné la force de donner sa vie sur le chemin de la consécration dans le mouvement des Focolari. Et nous pourrions continuer encore et encore car les témoignages racontés sont nombreux, tout comme les questions que les jeunes ont posées aux Évêques et aux responsables qui ont pris la parole.
« Je suis venue avec mon groupe d’amis à ces JMJ », a déclaré Pat, 19 ans, de Sydney, « et c’est important pour moi parce que je crois que pour être en mesure de faire la différence dans le monde mais aussi pour prendre des décisions personnelles, nous avons besoin des autres. La solitude est un problème pour beaucoup de jeunes de mon âge et je veux faire quelque chose pour y remédier, en commençant par aimer mes amis, et ici, j’ai compris que c’était la bonne démarche ».
Ces jeunes ont de nombreuses questions et appréhensions, mais ce n’est pas tout : ces jeunes veulent s’ouvrir, savoir ; ils viennent d’expériences et d’existences différentes, souvent opposées, et pourtant ils sont ici pour rencontrer le Pape François et pour trouver Dieu dans leur vie et rencontrer des amis avec qui ils peuvent Le partager. Les JMJ de Lisbonne en sont maintenant au cœur de son voyage.

Stefania Tanesini

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