Mouvement des Focolari

Un nouveau cardinal pour la Thaïlande

Jan 13, 2015

Conférence de presse du néo cardinal thaïlandais Francis Xavier Kriengsak Kovithavanij : qu’est-ce qu’un cardinal et que fait-il ? Le récit de C. B. Tay, coresponsable du mouvement des Focolari dans ce pays asiatique.

20150113-02Qu’est-ce qu’un cardinal ? que fait-il ? Ce sont les questions des gens ordinaires, pour la grande majorité bouddhistes, lorsque s’est diffusée la nouvelle de la nomination comme cardinal de l’archevêque de Bangkok, Mgr Francis Xavier Kriengsak Kovithavanij. C’est le second cardinal thaïlandais après Michael Michai Kitbunchu, il y a 30 ans, en 1983. Et deux autres nouveaux cardinaux sortiront de l’Asie, à partir du prochain consistoire le 14 février : Mgr. Charles Bo du Myanmar et Mgr Pierre Nguyen Van Nhon du Vietnam.

Pour aller au-devant de l’intérêt suscité par cette nomination, l’Eglise locale a organisé une conférence de presse qui a rassemblé une trentaine de journalistes et opérateurs dans le domaine des médias thaïlandais, y compris d’autres que l’on trouve dans toute l’Asie.

« Votre nomination reflète le désir de l’Eglise catholique de répandre davantage le christianisme en Thaïlande ? » est une des questions posées au nouveau cardinal, qui trouve ses racines dans le passé lointain : Il y a plusieurs années, la voix, répandue par un groupe de fondamentalistes bouddhistes, circulait que le Vatican ‘complotait’ pour viser le bouddhisme thaïlandais. Dorénavant plus personne ne pense comme ça. Le peuple thaïlandais est connu aussi bien pour sa tolérance que pour son accueil. Le christianisme ne trouve aucun obstacle, même si les chrétiens dans l’ensemble constituent 1% de la population.

Mgr Kriengsak de Bangkok pense que par cette nomination le pape François veut souligner l’universalité de l’Eglise. Et, répondant aux nombreuses questions des journalistes bouddhistes, il raconte avec simplicité que Dieu est Amour, qu’il s’est fait homme en Jésus pour porter la vie de la trinité sur la terre – l’amour réciproque qui nous rend frères et sœurs les uns des autres. Il rappelle qu’il existe des valeurs communes entre les religions, dont celle qu’on nomme la « règle d’or » (« ne pas faire aux autres ce que tu ne voudrais pas qu’on te fasse à toi-même »). Il continue en disant que l’Eglise catholique soutient les dialogues dans tous les domaines et, en Thaïlande, le dialogue interreligieux de manière toute particulière. Qui connaît de près le néo cardinal sait qu’il entretient des rapports profonds d’amitié avec un bon nombre de moines bouddhistes ainsi que de laïcs, toujours ouvert aux disciples de n’importe quelle foi. Nous avons été surpris de recevoir un exemplaire d’un journal thaïlandais proposant la photo et la nouvelle de la nomination de Mgr Kriengsak en première page envoyé justement par un abbé connu d’un temple bouddhiste de la périphérie de Bangkok ! « Nous travaillons ensemble –dit Mgr Kriengsak – pour le bien de la société, pour la paix du monde et l’unité de l’humanité ». Il invite tout le monde, quelle que soit sa religion, à prier chaque jour pour la paix dans le monde en faisant un moment de silence intérieur à 18h.

20150113CardKriengsak2A la question sur l’éducation promue par l’Eglise thaïlandaise et qui jouit d’une bonne réputation, il soutient qu’elle doit être à la portée de tous, de chaque couche sociale. Il fait écho à l’appel du pape François qui invite à « sortir vers les périphéries », en citant les nombreuses œuvres charitables que l’Eglise entreprend, en mettant en relief les différentes initiatives pour affronter le phénomène assez récent : l’afflux de nombreux réfugiés qui trouvent asile en Thaïlande. A propos des défis de l’Eglise : « Le sécularisme, c’est un défi pour toutes les religions. Même dans ce domaine, les religions doivent collaborer pour donner une âme (des valeurs positives) à la société ». « L’Eglise dans notre continent, même si elle est petite, peut faire sa part pour promouvoir l’Asie unie, en vue d’un monde plus uni ».

A la dernière question, la nôtre, sur la façon dont il a accueilli la nouvelle, il raconte qu’il n’y croyait pas et qu’il a accepté cette nomination pour dire oui à la volonté de Dieu, et qu’il se fiait à Sa grâce, comme Marie. Il demande de prier pour lui, confiant dans la spiritualité de l’unité qu’il a fait sienne depuis qu’il était séminariste. Il garde sa devise : « Verbum crucis Dei virtus est » (le langage de la croix est puissance de Dieu).

C. B. Tay

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