Juil 30, 2015 | Focolare Worldwide
« Nous avons appris avec une grande joie la nouvelle de la visite que le pape François fera à notre pays du 19 au 22 septembre. Le Saint-Père veut nous manifester sa proximité en ce moment où, grâce aussi à sa médiation, l’on respire ici un climat d’espérance de par les possibilités nouvelles de dialogue entre Cuba et les États-Unis. Ce qu’il est en train de faire en tant que pasteur de l’Église universelle est très très important pour la recherche de la réconciliation et de la paix entre les peuples ! » Ainsi écrivent, dans un message aux cubains, les évêques catholiques du pays. Alors que l’île des Caraïbes s’apprête à recevoir le premier pape originaire d’Amérique Latine, nous nous entretenons à La Havane avec José Andrés Sardina Pereira, architecte espagnol spécialisé en arts sacrés et liturgie, et passionné de culture cubaine. « Le projet que nous développons – explique Sardina Pereira – veut être une contribution de l’archevêché de Santiago au travail initié par les institutions civiles, dans le but de faire inscrire le centre historique de Santiago (avec l’ensemble d’églises coloniales et de quartiers qui le composent) dans la liste du patrimoine mondial de l’humanité qu’établit l’UNESCO, comme c’est déjà le cas des centres historiques de La Havane, Trinidad, Camagüey et Cienfuegos. » Né de père cubain, Sardina Pereira, est un passionné de l’histoire de Cuba. Cette nation, connue aussi sous le nom de « Grande île », a été « l’une des dernières colonies espagnoles à obtenir l’indépendance (1898), ce qui explique que la processus de “transculturation” ait duré plus qu’ailleurs. Les études des origines de la culture cubaine, lorsqu’elle s’est différenciée de la culture espagnole, en situent la cristallisation au cours du XVIIIe siècle, au moment où se réveillent, avec un certain antagonisme vis-à-vis des modèles et des intérêts espagnols, une série d’inquiétudes sociales, économiques et culturelles qui caractérisent les natifs de l’île (créoles) de ceux qui provenaient de l’autre côté de l’Atlantique ». Sardina Pereira explique que « dans les processus ethniques et culturels qui ont engendré la “cubanité”, les espagnols et les africains arrivés sur l’île ont porté avec eux leurs cultures, qui étaient bien plus complexes que ce que l’on entend habituellement par culture “espagnole” et culture “africaine” ».
« Cuba a vu arriver sur son sol des hommes et des femmes de groupes linguistiques, sociaux et religieux différents, ayant des niveaux de développement économique différents. Ils provenaient de ce qui est aujourd’hui le Sénégal, la Gambie, le Mali, la Guinée, la Côte d’Ivoire, le Bénin, le Nigéria, le Congo et l’Angola. » Ainsi que des personnes en provenance d’autres pays d’Europe, d’Asie et même du continent américain. « La présence française à Cienfuegos ou dans les plantations de café de l’est de l’île en est une illustration. » C’est dans le mélange de cet « éventail riche et bariolé d’individus provenant d’aires géographiques diverses que naît la culture cubaine, une des dernières que l’humanité ait engendrée : audacieuse, intégrative, créative et en même temps ouverte, accueillante et respectueuse de la diversité ». Sardina Pereira souligne le rôle clé du message évangélique dans cette « genèse », dans la mesure où « cette patrie nouvelle a été fondée grâce à la cohabitation d’individus très différents les uns des autres : blancs, noirs, métis, esclaves et hommes libres ; beaucoup d’entre eux étant unis par l’amour que Jésus est venu enseigner sur la terre, un amour qui va jusqu’à donner sa vie. Il suffit d’évoquer l’héroïsme, la cohérence et l’amour de tant de pères de la nation cubaine et de tant d’hommes et de femmes qui, à leur suite, l’ont engendrée en donnant leur vie ». Des personnes unies par leur foi qui « voyagent ensemble dans un navire nouveau, sur la mer agitée de l’histoire ». À ce moment de notre conversation, notre expert ajoute un autre élément, qu’il considère comme essentiel. Les cubains sont « un peuple béni par une rencontre extraordinaire avec la mère de Jésus ». Cette affirmation fait allusion à ce que la tradition a appelé « la découverte ». On raconte qu’en 1612, trois chercheurs de sel (un métis, un noir et un blanc, trois ethnies jusque-là en conflit) trouvèrent une tablette de bois qui flottait sur la mer et où était représentée une image de la Vierge accompagnée de l’inscription : « Je suis la Vierge de la charité ». « Cette rencontre avec une mère – poursuit avec conviction l’architecte – constitue l’un des éléments qui permettent au peuple cubain de découvrir la véritable fraternité, qui se convertira en un symbole identificateur de leur nationalité. Mère de tous, de marins de toute provenance, couleur et credo. » Sardina Pereira aime comparer ce mélange d’ethnies à un plat typique du centre de l’île appelé « ajiaco ». « Dans un monde globalisé et toujours plus interdépendant – ajoute notre architecte – très souvent l’intolérance envers les différences ethniques, culturelles et religieuses continue d’être la cause première des conflits les plus graves. Chiara Lubich, cette grande personnalité de l’Église catholique, dans son intervention au palais des Nations-Unies en 1997, a pu affirmer que pour construire aujourd’hui un monde plus uni et en paix, il est nécessaire d’arriver à aimer la patrie d’autrui comme la sienne. » Sardina Pereira conclut par un aveu personnel : « En réalisant ce travail, j’ai pu me rendre compte de ce que la connaissance et la diffusion de la culture cubaine peuvent apporter à la paix dans le monde, dans la mesure où elle parviendra à récupérer et à maintenir une mémoire historique authentique et ses profondes racines chrétiennes. » Par Gustavo Clariá
Juil 29, 2015 | Focolare Worldwide
Au Nigeria, il y a une grande différence de développement entre les villes et les villages ruraux où il n’ y a presque pas d’infrastructures et où manquent l’électricité, les soins médicaux, les routes, etc. Yakoko est un de ces villages – proche du désert, au milieu de la montagne – dans lequel la communauté chrétienne et celle musulmane vivent depuis toujours dans une grande entente réciproque. Le soir, après le travail dans les champs, les hommes se rencontrent sur la place pour discuter autour d’un verre d’alcool qu’ils produisent de leur Guinea corn. Il y a quelques années, une missionnaire, Sœur Patricia Finba, avait apporté la spiritualité des Focolari à Yokoko et ainsi, Félix, Abubacar, Nicodemus, Loreto, Father Giorge Jogo et d’autres, l’ont faite leur. L’année passée, ils ont accueilli dans leur village, plus de 200 personnes venues de différentes régions du Nigeria afin d’approfondir la connaissance l’un de l’autre. Cette année, un groupe de jeunes et d’adultes d’Onitsha a décidé d’y passer quelques jours. Après 24 heures de voyage, – parfois dangereux – dans les bus publics surchargés, pleins de sacs et de paquets, ils ont été chaleureusement accueillis par la communauté, dans leurs maisons. « Nous participons à leur vie – raconte Luce – nous partageons tout », « et – ajoute Cike – nous nous sommes rendus compte que ce qui intéressait les jeunes n’était pas tant les biens matériels, les habits et les médicaments que nous avions apportés, mais bien ceux spirituels : notre amitié et le trésor de notre vie : la découverte de Dieu Amour ». C’est ainsi qu’ils ont décidé de passer ensemble une journée de réflexion en faisant une randonnée en montagne qui, avec son aride beauté, invite à la méditation. « Cela a été une journée importante – raconte Imma -. Dans une atmosphère d’amitié profonde, nous avons partagé les valeurs dans lesquelles nous croyons et sur lesquelles nous avons basé notre vie ». Pour ensuite, les jours suivants, apporter ensemble les aides à ceux qui en avaient besoin, surtout les personnes âgées et les enfants et aux nombreux réfugiés arrivés des régions du Nord. En visitant ainsi cinq villages.
Une communauté musulmane les a accueillis avec une joie toute particulière. Quelques-uns parmi eux vivent déjà pour l’unité du monde et avec eux, un climat de famille s’est tout de suite créé, avec lequel on a pu partager des joies et des souffrances du lieu. Les villages étaient en train en effet, de passer une période très difficile pour la sécheresse et, d’après la tradition, ils avaient demandé à un notable du village de prier pour la pluie. Mais la pluie n’était pas arrivée et donc, ils avaient décidé de tuer cette personne. « En entendant une telle décision, nous nous sommes épouvantés et nous avons prié Dieu pour qu’il pleuve – raconte encore Luce – et effectivement, le troisième jour, Il nous a béni avec une belle pluie ! Mais en plus de la pluie en elle-même, nous étions contents d’avoir sauvé la vie d’une personne ».
Juil 28, 2015 | Focolare Worldwide
Depuis quelques années, le camp devait être évacué pour des raisons sanitaires et environnementales, mais ce n’était pas un travail simple, vu qu’une communauté de trente familles habitait là. Mario Bruno, maire d’Alghero, a décidé de le faire, en impliquant ces mêmes familles roms dans le choix de leur nouveau lieu d’habitation. Alghero compte beaucoup de chômeurs et il y a aussi beaucoup de personnes sur la liste d’attente pour avoir un logement. Donc, comme le maire l’explique, il peut être difficile de faire comprendre aux citoyens “qu’il existe des financements ad hoc, que nous devons tous nous préoccuper de l’inclusion sociale et parfois prendre aussi des décisions qui sont impopulaires, qui ne sont pas toujours comprises”. “Les 30 mineurs roms sont pour moi aussi importants que chaque Algherese, et je dois essayer de le montrer avec des faits concrets”, continue le maire, “et aussi aider les Algheresi à faire ce pas en sachant très bien que je me préoccupe de tous les problèmes et pas seulement de ceux d’une partie de la population”. Concrètement, trouver des solutions pour les Algheresi est une manière de démontrer cette même valeur pour les personnes. Et il l’a fait en annonçant un financement de 3 600 000 euros pour réaliser 28 logements pour des citoyens d’Alghero. M.Bruno, comme homme politique, se retrouve aussi parfois dans des situations difficiles qu’il essaye d’aborder, explique-t-il, “avec bon sens, en entrant dans les mesures administratives avec attention, parce que vraiment nous devons défendre les biens qui sont à tous et ne sont pas à nous. Nous sommes seulement des administrateurs”. Dans la fonction de maire, il y a “l’exigence de faire une synthèse face à la complexité du moment dans lequel nous vivons (…) où tu peux faire partie d’une réponse, et je crois que nous pouvons donner cette réponse individuellement, mais aussi collectivement. Donner une réponse collective signifie vivre pour un bien qui nous dépasse”. Des réponses inspirées, précise-t-il, par Chiara Lubich et par sa pensée politique. Viséo en italien https://vimeo.com/133758828
Juil 25, 2015 | Focolare Worldwide
« Jean-Paul fréquente la dernière année de la faculté d’ingénieur civil, et cela fait déjà quelques années qu’il a connu la spiritualité de l’unité. Le Burundi, comme beaucoup de monde le sait, traverse actuellement une situation politique difficile due aux prochaines élections. L’impasse politique a provoqué beaucoup de controverses qui donnent lieu à des manifestations et des heurts. Certaines personnes ont même perdu la vie. Et c’est dans ce contexte de grande instabilité et de souffrance que Jean-Paul, avec un ami, rentrant à la maison à pied, n’ayant pas trouvé de moyen de transport public, se trouvent tous deux face à un nouveau visage inattendu de Jésus Abandonné ». C’est Marcellus qui nous écrit cela avec toute la communauté du Burundi et du Rwanda. « C’était le soir du 2 mai lorsque les deux jeunes ont été assaillis par un groupe de malfaiteurs. Ils les ont frappés brutalement au point qu’ils en perdent connaissance. Aidés par quelques policiers qui les ont trouvés dans une bouche d’égout, ils sont conduits à l’hôpital. L’ami a de légères lésions, mais la situation de Jean-Paul est grave : fracture de la colonne vertébrale avec paralysie des membres inférieurs. Malgré la gravité de son état, Jean-Paul sourit toujours et espère guérir. Il se fie de Dieu et de Chiara [Lubich]. « Si je suis encore vivant, c’est déjà un miracle que je lui attribue » affirme-t-il. La nouvelle de ce qui est arrivé à Jean-Paul parvient en peu de temps à toute la communauté qui, en plus de prier pour lui, se met en action pour trouver l’argent nécessaire et aussi une ambulance pour l’emmener au Rwanda, où il pourrait recevoir les soins appropriés. Accompagné d’un infirmier et de Séverin, un jeune de son groupe Gen, il part le 12 mai pour Kigali au Rwanda. La chaîne d’amour et de prières pour Jean-Paul s’élargit, impliquant la famille du Mouvement des Focolari du Rwanda et dans le monde, surtout les Gen. A Kigali/Rwanda, Jean-Paul et Séverin donnent d’une manière impressionnante, un témoignage de l’amour réciproque. A l’hôpital, les gens sont très étonnés par les nombreuses visites faites à ce garçon par rapport à celles faites aux autres malades. Ils s’émerveillent encore davantage par le fait que Jean-Paul et Séverin ne sont pas frères, ne viennent pas du même village et ne sont pas non plus issus de la même ethnie. Eux expliquent à tous que le moteur de leur agissement est un autre : la spiritualité de l’unité basée sur l’amour réciproque, demandé par Jésus. Après divers examens médicaux, Jean-Paul est opéré de la colonne vertébrale et du thorax, le 10 juin, à l’hôpital ”Roi Fayçal”. Le coût dans cet hôpital est très élevé, mais l’intervention de Dieu avec sa providence n’a pas manqué. Jean-Paul, qui ne s’est jamais découragé, voit dans cette expérience un véritable miracle. L’intervention chirurgicale s’est bien passée et cela représente un réel encouragement pour tous. Maintenant, Jean-Paul a été transféré dans une autre structure où il a commencé la physiothérapie, suivi de près par le médecin et par l’équipe qui l’ ont opéré. Sa santé donne des signes de rétablissement incroyables. Il recommence à ressentir la faim, les besoins physiologiques, la douleur, la sensibilité aux pieds. Il peut maintenant quitter son lit et se balader dans l’hôpital en chaise roulante. Il affirme que si ce n’était pas grâce à l’amour de cette famille élargie, il ne serait plus en vie. Jean-Paul est très reconnaissant vis-à-vis de la communauté des Focolari au Rwanda, de tous les Gen éparpillés dans le monde, des Centres Gen internationaux, de tous ceux qui ont fait parvenir leur soutien en argent et en prières. Maintenant, jaillit de notre cœur un immense merci à Dieu, pour nous avoir donné la possibilité de vivre cette forte expérience qui a suscité une attention, une communion, un amour vrai entre ses enfants, un fort témoignage de l’amour qui vainc tout ».
Juil 23, 2015 | Focolare Worldwide
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épondre à la situation de violence vécue dans les Pays Basques résultant de la lutte armée de l’ETA. Objectif: chercher à panser les blessures encore ouvertes et tenter d’assurer un avenir de paix. C’est l’axe de parcours du Mouvement politique pour l’Unité en Espagne. Il y a une dizaine d’années, des représentants du Mouvement Politique pour l’Unité (MppU), venus d’Italie, parlent de la fraternité comme catégorie politique à quelques membres du Conseil Provincial du Guipuscoa. Ceux-ci y trouvent une forte raison d’espérer : « C’est une utopie, mais c’est peut-être l’unique solution pour notre peuple ».Une perspective presque choquante en raison du climat que les activistes de l’ETA font régner dans les Pays Basques. Voulant obtenir à tout prix l’indépendance du peuple basque, les groupes armés de l’ETA entretiennent continuellement une atmosphère de violence et de terreur. La tension est en effet très forte. A cette époque – nous sommes au début de l’année 2005 – un groupe d’engagés politiques appartenant non seulement à des partis, mais aussi à des courants de pensée différents, se réunit pour commencer à chercher ensemble la voie qui puisse redonner à la politique sa vraie dimension. Une voie fondée sur l’accueil réciproque entre les peuples, sans exclusion. S’ouvre alors un espace de débat, d’acceptation mutuellement consentie qui regroupe des engagés politiques de sensibilités diverses, des fonctionnaires, des syndicalistes, de simples citoyens… tous désireux de revenir à des relations normales et assoiffés d’une paix authentique. Parmi les participants il y a ceux qui ont subi des menaces en raison de leur appartenance politique et qui arrivent escortés, ceux qui craignent de ne pas être compris au sein de leur propre parti, ou, même d’en être
exclus ; mais tous s’encouragent et, dépassant toute méfiance, veulent témoigner que la fraternité est possible, à commencer par eux. Au fil du temps, l’occasion se présente d’échanger des expériences avec des élus d’autres territoires, d’autres communautés. C’est ainsi que quelques membres du groupe se rendent à Madrid. Ils participent à plusieurs rencontres où ils connaissent d’autres expériences et invitent tout le monde à se réunir à Euskadi avec le groupe de Guipuscoa. C’est un moment historique : quatre heures de dialogue, après avoir déjeuné ensemble, pour se connaître, s’écouter, se demander pardon. Le besoin se fait alors sentir d’élaborer un document proposant une alternative à la crise : chacun le remettra à son propre parti pour l’étudier. Beaucoup éprouvent encore le besoin de partager son contenu et d’organiser des séminaires et des tables rondes dans d’autres communautés autonomes, en présentant aussi l’expérience d’une paix sociale basée précisément sur la fraternité. Avec l’arrêt de la lutte armée de l’ETA (2011), commence un nouveau processus, porteur d’une grande espérance, même si tout n’est pas simple : de nombreuses personnes, des familles, des groupes, tout en partageant la même identité, demeurent divisés, vivent des conflits permanents et ont de sérieuses difficultés à dialoguer. Le laboratoire politique – familièrement appelé « laboratoire pour apprendre la paix » – qui avait vu le jour aux moments les plus durs, poursuit son travail de réconciliation et de recherche de la paix en confrontant les divers points de vue concernant les faits historiques et en pansant les blessures encore ouvertes. Il rédige un texte intitulé « Pour un chemin vers la réconciliation de la société basque » (janvier 2013), qui fixe les bases sur lesquelles poursuivre l’avancée ; ce document est connu sous le nom de « La terre que nous foulons ». Chaque fois que le dialogue semble compromis, on cherche à le rétablir : on s’aide à croire que chaque homme est un frère et que l’on peut construire quelque chose avec tous. Cela ne signifie pas ignorer les délits ni le grand nombre de personnes qui ont payé de leur vie. Au contraire, en acceptant le passé et en reconnaissant le caractère injuste et inacceptable de la violence subie, on s’efforce de regarder l’histoire comme un lent et pénible chemin vers la réconciliation, vers la paix, où chacun peut et doit donner sa propre contribution.
Le 13 mars dernier, précisément la veille du jour anniversaire de la mort de Chiara Lubich, où, dans le monde entier on approfondissait sa vision de la politique, ce groupe s’est réuni à “Las Juntas Generales de Gipuzkoa” (le Parlement provincial) à San Sébastian, en invitant divers experts, intellectuels et personnalités politiques. Le débat portait sur « Rapport entre le bien commun et les biens communs à l’ère de la globalisation ». Le document de travail pour cet échange, envoyé à l’avance et très apprécié de tous, avait été élaboré par le « laboratoire pour apprendre la paix ». Dans un climat d’accueil réciproque, des apports conséquents ont émergé et ont été intégrés au document final qui a été ensuite diffusé en vue de promouvoir à tous les niveaux la valeur de la fraternité.
Juil 20, 2015 | Focolare Worldwide
“Ore aguije Papa Francisco pe, ha peeme avei pe ñembo’ehaguere ore rehe (Guaraní)“: « Notre merci au Pape François et à vous tous pour vos prières durant ces journées». “Comme nous l’avions imaginé, et plus encore, les grâces ont surabondé pour tout le peuple paraguayen lors de la présence du Saint Père parmi nous », écrivent Nelson Benítes et Margarita Avalos, responsables des Focolari au Paraguay, après la visite du Pape dans leur Pays. « Les enfants, les malades, les plus pauvres et les jeunes ont été les principaux protagonistes de cette visite. Plus de 80 000 « servidores » (presque tous des jeunes) venus de tout le pays ont travaillé jour et nuit pendant trois jours. Mais les préparatifs ont duré au moins trois mois. Un fait concret qui permet vraiment d’espérer ! » « J’ai été un servidor du Pape – raconte Nahuel Espinola – ce fut génial ! J’ai 15 ans et je ne sais pas quand je pourrai revivre une chose pareille ! J’espère que ses messages parviendront à tous les jeunes ». “Un feeling immédiat avec les gens”, et quelques images que nous ne sommes pas près d’oublier : les enfants du chœur de Luque qui accourent vers François pour une embrassade collective, les milliers de personnes descendues dans les rues, le temps d’arrêt en face de la prison des femmes. « Quand ils ont su que le Pape venait dans leur hôpital, les enfants atteints du cancer ne voulaient plus rentrer chez eux ! » Sans parler de la visite au “Bañado Norte”, un des quartiers les plus pauvres de la capitale, où le Pape s’est entretenu dans la maison d’une femme malade. « Pour l’occasion elle avait préparé la chipa et la soupe paraguayenne, des plats typiques qui plaisent au Pape. Et sans oublier son passage non programmé à la paroisse du Christ Roi, pour voir le cœur, resté intact, du premier martyr et saint paraguayen : saint Roque González de Santa Cruz». A Caacupé François a consacré à Marie tout le Paraguay. Puis ce fut la rencontre avec la société civile. Un des moments les plus forts où il donne un enseignement sur le dialogue, en invitant à dialoguer en perdant tout pour comprendre l’autre, pour entrer dans sa peau. « Des expressions m’ont frappée comme développement à visage humain, mettre la personne à la première place, ne pas instrumentaliser les pauvres », déclare Julia Dominguez, du groupe Economie de Communion du Paraguay, « désormais nous ne devons pas en rester au niveau des sentiments mais mettre chaque jour en pratique ces résolutions ». Et César Romero, engagé dans le monde de la famille, ajoute : « A travers la fraîcheur et le dynamisme de ce programme j’ai vu une Eglise qui fait un effort énorme pour renouveler ses méthodes et ses messages ». « Dans ces trois pays à la périphérie de sa chère Amérique Latine François s’est résolument rangé du côté des plus délaissés, des victimes de l’injustice et des inégalités. Mais pour cela il n’a attaqué personne si ce n’est la misère humaine, unique source des graves et dramatiques problèmes de ces pays (corruption, égoïsme, démocratie insuffisante) », écrit Silvano Malini, journaliste au Paraguay. « Les exhortations du Pape sont tombées sur le terrain bien préparé de l’Eglise du Paraguay, comme on a pu l’apprécier lors du meeting avec les représentants des 1500 organisations de la société civile ». « François – poursuit Malini – leur a dispensé un véritable cours sur comment pratiquer le dialogue, celui qui coûte mais qui permet d’avancer lentement mais sûrement vers un projet commun ».
“Au camp de Ñu Guasú au moins un million de fidèles l’ont attendu. Le soleil brille sur la foule où certains ont patienté jusqu’à 15 heures dans la boue, à cause des pluies des jours précédents. Mais rien n’arrête la fête”. “ Ni la boue, ni la fatigue ne nous ont fait perdre la joie immense que nous éprouvions”, raconte Esteban Echagüe, “ j’ai été impressionné en entendant le Pape dire que les paroisses doivent être de véritables lieux de rencontre avec le frère, des lieux d’accueil, de fraternité. Parce que s’il n’en est pas ainsi, nous ne sommes pas de vrais chrétiens”. “Après un moment bref mais intense avec les évêques du Paraguay, le Pape se reprend comme par miracle au cours de ce voyage pastoral très intense! On pouvait percevoir la fatigue normale d’un homme de 78 ans !…mais tout le monde était convaincu qu’au contact des jeunes François serait transformé ». Plus de 20000 en effet l’attendent le long du fleuve Paraguay ! Son invitation à avoir toujours un cœur libre, suivie de sa boutade « Continuez à faire du bruit…mais un bruit organisé ». Le Pape a réveillé chez les jeunes et chez tout le monde le désir d’être meilleur…parce qu’il a vu notre devoir être – confie Leonardo Navarro – et à travers son regard le monde nous a découverts. Désormais nous désirons tous refléter ce que ses yeux ont vu ! ». Sur le chemin du retour, en direction de l’aéroport, il s’émeut en bénissant un lieu qui évoque pour toute la nation le souvenir d’un grand deuil : les ruines d’un supermarché où, il y a dix ans, 400 personnes ont péri dans un incendie. “A travers Mgr Adalberto Martínez, Secrétaire Général de la Conférence Episcopale Paraguayenne, nous avons fait savoir au Pape que le Mouvement des Focolari prie pour lui. Nous lui avons envoyé comme cadeau un livre sur la culture guaraní et sur le développement de l’Economie de Communion dans le Pays”, précisent Nelson et Margarita. « Cette visite – concluent-ils – tout comme celle de Jean-Paul II il y a 27 ans, portera de nombreux fruits et bienfaits spirituels, y compris dans la société civile du Pays. François nous a parlé clairement mais avec la tendresse d’un Père ! C’est maintenant à nous de faire fructifier ces moments de grâce, de faire qu’il y ait un « avant et un après » cette visite du premier Pape latino-américain au Paraguay ».