Jan 22, 2015 | Focolare Worldwide
La ville de Cannes a emporté la sixième édition du “Prix Chiara Lubich pour la fraternité“. C’est le projet “Vivre ensemble à Cannes” qui a suscité cette
reconnaissance en raison d’une série d’initiatives en faveur d’une convivialité pacifique qui a mobilisé des citoyens laïcs et croyants de plusieurs religions. La signature du maire de Cannes en vue de la candidature de sa ville pour le prix arrive le 7 janvier, jour de l’attentat du siège de Charlie Hebdo à Paris. « Il y a le symbole de la haine et il y a le symbole de la paix : nous voulons mettre en valeur celui de la paix » déclare Vladimir Gaudrat, le Père Abbé cistercien, présent avec la délégation française à la remise du Prix. La cérémonie s’est déroulée à Rome, le 17 janvier dernier, au cours d’un congrès sur le thème “Dialogue et communauté, quel lien avec la fraternité?”, organisé par l’Association « Città per la Fraternità » (Ville pour la Fraternité) qui a promu le prix. Le lieu choisi, le Capitole, rappelle l’histoire qui relie la ville de Rome à la personne dont le nom est associé à ce Prix. Le 22 janvier 2000, jour de son 80ème anniversaire, Chiara Lubich recevait en effet la citoyenneté romaine. En 1949, Chiara, établie depuis peu dans la capitale – où elle a vécu pendant dix ans – dans un article intitulé « Résurrection de Rome », décrivait cette ville défigurée par la guerre et par la misère qui mettait à l’épreuve la dignité de ses habitants. Dans cet écrit elle exprimait la volonté de contribuer à ramener la lumière et l’amour dan les maisons, les rues, les établissements scolaires, les lieux de travail, au Parlement, partout. Un souhait qu’elle formula à nouveau en juin 2000. Pour y parvenir elle indiqua une voie, celle de l’art d’aimer, en parfait accord avec le nom de la capitale « ROMA » qui devient « AMOR » si on le lit à l’envers. Un art qui résulte des valeurs de l’Evangile.
De ces intuitions naîtra la conception que Chiara Lubich a de la ville et dont s’inspire l’Association qui regroupe actuellement 140 communes italiennes : autant de lieux de croissance communautaire, tous susceptibles de dilater leurs confins intérieurs et extérieurs à travers le jeu complexe des relations entre habitants et aussi entre citoyens et institutions. « Les villes – explique lors de son intervention Pasquale Ferrara, secrétaire général de L’Institut Européen de Florence – sont depuis toujours des lieux de pluralisme et de diversités, où les différentes associations collaborent avec les institutions locales en vue de résoudre les problèmes » Le cardinal Joao Braz de Aviz, préfet de la Congrégation pour les Instituts de Vie consacrée, a aussi témoigné de l’importance de la fraternité pour la vie citoyenne, en rappelant ses expériences au Brésil. « Le Mouvement des Focolari – a-t-il rappelé – m’a appris à m’ouvrir à la diversité, une chose que j’ai pu ensuite expérimenter à Brasilia…jusqu’au moment de mon arrivée à Rome où cette fraternité m’invite à établir des contacts ouverts avec tous » “En ces jours où nous voyons de nombreux conflits ouverts, il nous semblait très important de réfléchir sur le dialogue et la fraternité, dans une communauté en pleine transformation et traversée par de nombreuses sensibilités, de dédier un après-midi à cette question pour envisager comment susciter une nouvelle cohésion sociale », déclare devant les micros de Radio Vatican Lina Ciampi, secrétaire de l’association Città per la Fraternità. « Cannes a présenté un projet à caractère multiculturel et interreligieux, qui mobilise des bouddhistes, des juifs, des musulmans… ce qui semblait très bien correspondre à tout ce que l’Association se propose de faire ». Outre la ville française de Cannes, les communes de San Severino et Tolentino (Marches) ont été primées pour leurs projets en faveur des couches les plus fragiles de leur population, tandis qu’une Mention très honorable a été attribuée à la ville de Trieste pour son projet Education à la Paix qui a permis l’installation du dé de la Paix dans un parc public.
Jan 21, 2015 | Focolare Worldwide
Les images des récents voyages du pape au Sri Lanka d’abord, et aux Philippines ensuite, ont fait le tour du monde. Ses discours, gestes, phrases, ont été rapportés par beaucoup de journaux dans de nombreuses langues et par les réseaux sociaux qui sont devenus de puissants multiplicateurs de son message de “miséricorde et compassion”, les thèmes centraux qu’il a choisis pour ce voyage historique.
“Nous avons encore marqué l’histoire – écrivent-ils depuis Manille – en battant le record d’affluence à l’inoubliable Journée mondiale de la Jeunesse en 1995 avec Jean-Paul II. En effet, durant la messe au Luneta Park, les presque 7 millions de personnes présentes ont à nouveau démontré leur foi et leur amour pour le Saint-Père.”
Le deuxième jour, 40 000 personnes ont participé à la rencontre avec les familles au Mall of Asia, près de la baie de Manille. François a encouragé les familles philippines à “être des sanctuaires de respect pour la vie” et à proclamer la sacralité de la vie de la naissance à la mort.
“J’attendais une célébrité – explique Nidj, jeune des Focolari – je me suis au contraire retrouvé devant un ‘serviteur’. J’ai ressenti son amour pur, simple et qui parlait avec authenticité. Il est resté humble et lui-même, malgré toute l’attention rivée sur lui.”
Loli Funk: “Avec sa sagesse, il nous a encouragés à vivre une vie chrétienne authentique. Je crois qu’il n’est pas nécessaire d’être catholique pour apprécier son message. Il a touché notre cœur, là où cela fait mal et se ressent le plus. J’ai compris que si nous sommes une famille, une communauté qui prend soin les uns des autres, nous avons plus de possibilités d’y arriver.”
Romé Vital: “Lorsqu’il a parlé aux jeunes à l’Université St-Thomas, il nous a exhortés à vivre la réciprocité: pas seulement donner, mais aussi apprendre à recevoir l’amour de Dieu et des autres. Mettre en évidence la valeur de la réciprocité dans notre vie chrétienne me semble être quelque chose de nouveau.”
Enfin, Jan Co Chua: “En réfléchissant aux événements de ces jours, je me sens comme les disciples d’Emmaüs qui se demandaient ‘N’y avait-il pas comme un feu qui brûlait au-dedans de nous quand il nous parlait en chemin et nous expliquait les Écritures?’ (Lc 24,32).”
L’étape la plus émouvante a été la visite aux survivants des zones touchées par les typhons, à Tacloban. “Nous sommes encore dans cette euphorie que l’historique venue de notre Saint-Père le pape François nous a laissée”, écrivent les membres de la communauté locale des Focolari.
“François est le premier pape à avoir visité Tacloban. Sa venue nous a fait ressentir l’amour maternel de Dieu à travers l’Église. Nous nous sommes sentis compris, consolés, après avoir beaucoup souffert ces dernières années. Sa spontanéité dans l’amour nous a surpris: sa décision, malgré le typhon, de célébrer la messe en plein air, avec le vent qui soufflait très fort. Nous avons été très touchés par son homélie, par son humilité, lorsqu’il a dit qu’il n’avait pas de mots face à ces souffrances, et lorsqu’il nous a demandé pardon d’être arrivé un peu en retard…”
La communauté des Focolari a été pleinement impliquée dans la préparation. “L’Église locale nous a confié la préparation du lieu où la messe a été célébrée: la grande esplanade qui pouvait accueillir 120 000 personnes. Face à cette tâche ardue, nous nous sommes fait aider par des adhérents, sympathisants, amis, parents, aussi des autres provinces, et nous avons organisé un plan sur lequel nous avons travaillé pendant trois mois.”
Von confesse qu’elle n’allait plus à la messe depuis des années: “Lorsque j’ai été invitée à travailler pour l’événement, j’ai mis tout mon être pour aider. J’ai retrouvé la foi et la famille du Focolare.” Quelques bénévoles préposées à la préparation des lieux écrivent: “Nous pouvions choisir une meilleure place pour voir le pape. Mais nous avons pris les places les plus éloignées pour laisser les premières à d’autres. Mais, à la fin, nous avons quand même pu saluer le pape de très près!”
Aussi les jeunes Gen ont travaillé dans le service d’ordre: “Nous avons cherché à ce que l’amour prévale sur tout: en donnant la préférence aux personnes âgées, à ceux qui venaient de loin (en parcourant beaucoup de kilomètres à pied)… Nous étions très touchés par les paroles du Saint-Père. Nous l’avons salué de près et il nous a souri. Tant de joie pour cette rencontre!”
“La visite du pape François – concluent-ils – a été une expérience unique: être là avec toute la population, en travaillant ensemble 24 heures sous la pluie, le vent violent et beaucoup d’autres désagréments. Ses paroles et l’expérience vécue ne s’effaceront jamais de nos cœurs!”
Jan 19, 2015 | Focolare Worldwide
Jan 19, 2015 | Focolare Worldwide
Jan 18, 2015 | Focolare Worldwide

Chiara Lubich – Imam W.D. Mohammed
Face à une aussi grande tragédie d’une telle absurdité, tragédie qui nous dépasse tous, nous sommes en recherche de sens. Devant tant de peur et d’angoisse, quelle réponse apporter ?
« Quand j’ai vu ces tours s’écrouler – c’était incroyable -, face à cette immense tragédie, au choc d’une superpuissance qui, d’un coup, se découvre vulnérable et expérimente l’écroulement de ses certitudes face à la peur d’une guerre qui peut éclater et à ses conséquences imprévisibles, j’ai eu l’impression de revivre à Trente sous les bombardements de la seconde guerre mondiale. Tout s’écroulait mais une question s’imposait fortement : existe-t-il quelque chose qu’aucune bombe ne puisse détruire ? Et la réponse : oui ! c’est Dieu. Dieu que nous découvrions Amour. Une découverte fulgurante qui nous avait donné la certitude qu’Il ne peut nous abandonner, nous les hommes, qu’Il n’est jamais absent de l’histoire et qui sait même faire tout converger au bien. Je l’ai expérimenté de façon surprenante.
Et je me suis demandé : serait-ce que Dieu, aujourd’hui, au début du XXI° siècle, veuille nous refaire cette grande leçon et nous donner la possibilité de le remettre, Lui, à la première place dans notre vie, nous contraignant à déplacer tout le reste au second plan ? Cela me parle d’espérance et d’avenir ».
On ne peut cependant nier qu’il existe un sentiment anti-islamisme grandissant. Que pouvons-nous faire pour éviter ces sentiments qui considèrent criminel le monde musulman tout entier ?
« Depuis longtemps, dans notre Mouvement – et pas seulement là – nous avons construit une unité profonde en Dieu avec des musulmans et, justement aux États-Unis, avec un vaste mouvement musulman afro-américain. J’ai appris qu’en ce moment, le fait de s’être unis à nous, chrétiens, pour porter la fraternité universelle dans le monde, les aide beaucoup.
Nous devons nous reconnaître frères, chrétiens et musulmans. Nous sommes tous fils de Dieu. Comportons-nous donc de cette manière, nous chrétiens ».
Comment est possible, à votre avis, une telle haine de la part de quelques fondamentalistes musulmans ? Que peut-on faire ?
« Selon moi, il s’agit là du Mal, avec le “M” majuscule. Pour cette raison, je ressens profondément quelque chose qui est peut-être un peu original : en ce moment, toutes les forces se mobilisent au niveau politique et parmi les chefs d’États, etc. mais il faut que le monde religieux lui aussi, se mobilise en vue du bien, s’unisse en vue du bien. Il le fait déjà. Par exemple, le Saint Père a parlé dimanche avec une telle force – et j’ai vu que tous les journaux l’ont mentionné – disant que l’Amérique ne doit pas se laisser tenter par la haine. Il continue à réitérer ses appels pour la paix.
Notre Mouvement, dans son expression plus politique, “Mouvement politique pour l’Unité“, soutient cette idée de la fraternité qui est porteuse de paix. Il le fait par l’intermédiaire des Communes et des Parlements en de nombreuses parties du monde ».
Jan 18, 2015 | Focolare Worldwide
« Comme tous les français, nous sommes sous le choc à cause des événements de la semaine dernière, tragédie qui a poussé environ 4 millions de personnes à manifester dimanche 11 janvier 2015, écrit Dominique Bonnet, directeur du groupe de l’édition française Nouvelle Cité ». “ En tant que maison d’édition – continue-t-il – nous avons éprouvé le devoir de réagir à propos de l’attentat et du meurtre des caricaturistes de Charlie Hebdo, mais en essayant de proposer un message positif. C’est-à-dire que nous voulions souligner le fait de « vivre ensemble », une réalité que nous voulons construire avec tout le monde et toutes les religions. Voilà pourquoi nous avons choisi de nous exprimer par une illustration qui ne reprenne pas le slogan « je suis Charlie » mais « Je suis avec Charlie ». De fait nous ne partageons pas le point de vue éditorial de ce journal. Notre illustration montre en haut les 4 dessinateurs assassinés. En respectant leur revendication en tant qu’athées, il nous a semblé que la phrase « Ils ne vont quand même pas nous canoniser », pouvait être leur étiquette. Les slogans au fond du dessin expriment notre vision de la « vie ensemble ». L’illustration a été publiée le 10 janvier sur le site de Nouvelle Cité, puis reprise sur Facebook et Twitter. La marche de Paris pour la paix a suscité une adhésion impressionnante, avec des répercussions dans le monde entier. « Des chaînes de télévision ont retransmis beaucoup d’interviews des personnes présentes et quelques témoignages sont prenants. (Comme celui de la femme musulmane voilée qui a perdu son fils, militaire, tué par les terroristes dans le sud de la France, qui essaie de consoler le rabbin venu de Tunisie pour constater la mort de son fils. Le rabbin raconte la peur du fils lorsqu’il doit porter la kippah, alors que la femme parle des regards et des commentaires suscités par son voile. « Courage, dit la musulmane au rabbin. Vous avez besoin de beaucoup de courage, mais il faut résister. Moi, je suis française et j’en suis fière, mais il faut résister ». Il me semble que le futur soit dans ce dialogue douloureux ».) « Les lumières sur la ‘fête d’être ensemble’ se sont éteintes. Demain nous devrons vivre ensemble. Mais dans les différentes interviews cette expression prendra des formes d’interprétation diverses. Ce sont des questions qui se posent sérieusement en France. La laïcité est-elle la Religion qui remplace les religions ? La religiosité appartient-elle dorénavant à un domaine strictement privé ? Jusqu’où arrive la liberté d’expression ? A Paris, sous un soleil hivernal, pendant trois heures, des milliers de cœurs se sont réchauffés en se parlant”. Les membres des Focolari en France, mais pas seulement, s’engagent à rester fidèles au Time out pour la paix, qui se fait dans le monde entier chaque jour à midi, heure locale. Et aussi à redoubler d’effort dans le dialogue interreligieux, grâce à des actions très diverses, comme celle de « Vivre ensemble à Cannes », qui en est à sa quatrième édition. La ville de Cannes a gagné le prix Chiara Lubich 2015 pour la fraternité ». Remise du prix au Capitole, à Rome, le 17 janvier : une délégation composée de 15 personnes avec des représentants du dialogue interreligieux le recevra.