Mouvement des Focolari
Gen Rosso: les 120 jeunes de Monza

Gen Rosso: les 120 jeunes de Monza

GenRosso02Durant la tournée du Gen Rosso dans le Nord de l’Italie (Monza et Brianza, du 10 au 15 novembre), “il n’y a pas que des litres d’eau qui sont tombés, en raison des incessantes pluies, mais aussi beaucoup de grâces, que ceux qui ont pris part au projet continuent à nous témoigner”, écrivent les 18 artistes du groupe à leur retour. Les étudiants engagés dans le projet étaient 120 et provenaient de 11 instituts différents: “C’est la première fois qu’autant d’écoles ont participé ensemble”.

Le projet a été voulu et organisé par la communauté des Focolari en collaboration avec la “Fraternité Capitanio“, une communauté de personnes qui vivent le don de la fraternité selon la caractéristique particulière voulue par Bartolomea Capitanio, une institutrice qui a vécu à Lovere (nord de l’Italie) au début du XIXème siècle. La Fraternité Capitanio existe à Monza depuis 1977 comme communauté d’accueil pour jeunes femmes en difficulté, qui veulent faire un parcours de rééducation et de récupération de leur dignité personnelle et devenir constructrices de vie pour elles et pour les autres. “Avec elles, nous nous sommes immédiatement bien entendus et une amitié, qui assurément durera longtemps, est née”, déclarent encore des membres du Gen Rosso. “Au terme du projet, nous avons vu que ces jeunes filles et garçons ont compris et pleinement accueilli les valeurs intrinsèques de la comédie musicale “Streetlight“. Ils parlaient de famille, de force intérieure, de nouvelle confiance en eux-mêmes, et les voir pleurer lors de notre départ nous serrait le cœur… Mais ce n’était qu’un au revoir, avec la certitude que nous allions nous rencontrer de nouveau!”

Certains visages et expériences de ces jeunes sont passés à la télévision, dans un reportage sur Rai 3.

Je ne pensais pas qu’en une semaine on puisse avoir autant d’affection pour des personnes, mais c’est arrivé”, écrit Giada. “Chacun d’eux met son cœur dans ce qu’il fait. Alors un énorme merci, parce que chaque jour, avec leurs devises, ils nous enseignaient toujours quelque chose de nouveau et nous encourageaient à croire en nos rêves”. Giada était dans le groupe hip hop: “Si l’opportunité se présente – continue-t-elle – je conseille à chacun d’essayer parce que, selon moi, c’est une des plus belles expériences qui puissent jamais vous arriver!”

En deux jours, j’ai appris deux chorégraphies et, en six jours, j’ai rencontré environ 130 personnes absolument géniales, ma seconde famille très élargie”, écrit une autre. “Vous, du Gen Rosso, m’avez fait grandir et expérimenter une partie de mon rêve, vous m’avez fait comprendre ce que signifie les mots AMITIÉ et AMOUR. Vos enseignements sont comme l’or: uniques et précieux.”

Nostalgie de l’expérience vécue, mais aussi un grand message de maturité: “les 120 jeunes de Monza” le portent dans leur cœur, rappelant que – comme le disent les paroles d’une chanson de la comédie musicale – désormais “nous aimerons le chemin l’un de l’autre”.

 

Semences de l’Économie de Communion à Taïwan

Semences de l’Économie de Communion à Taïwan

Holy Love James Liao camp 06 crop rid« Les eaux du Sun Moon Lake reflètent les vertes montagnes de la région centre-ouest de Taïwan, la grande et belle île de la Mer de Chine que les explorateurs portugais appelèrent à raison ‘Formose’. Sa renommée porte ici chaque année des millions de touristes, même de Chine continentale. Ses pentes raides accueillent une luxuriante végétation où je reconnais des bosquets de bambous hauts de 15 mètres peut-être.

James Liao, la quarantaine, maigre comme beaucoup de ses compatriotes, nous attend à l’entrée d’un petit débarcadère et nous invite à nous installer à la poupe du Holy Love, un bateau à moteur récemment reconstruit et dont il a raison d’être fier : c’est le seul, sur ce lac, qui soit accessible aux fauteuils-roulants des personnes invalides.

La porte d’accès spéciale, la rampe, les crochets d’ancrage des fauteuils pendant la navigation ont coûté cher, et c’est pourquoi au début cela n’a pas été compris. Mais il le fallait, s’il est vrai que cette initiative est née pour vaincre les discriminations. Ainsi déjà 200 personnes invalides ont pu rejoindre notre camp“.

Holy Love camp 02 ridUne autre discrimination que James a voulu surmonter est celle qui concerne les aborigènes habitant ces lieux : les cinq emplois créés dans le camp ont été pour eux.

Le camp se trouve dans une petite clairière au fond d’une merveilleuse crique, pratiquement inaccessible par voie terrestre. La forêt qui l’encadre et le chant des oiseaux contrastent fort avec la rive opposée, faite de maisons, routes et commerces, où se dresse un énorme gratte-ciel, tandis que les meilleurs points de vue panoramiques sont l’apanage d’hôtel cinq étoiles tape-à-l’œil. Au centre de la clairière, une simple habitation de bois permet d’héberger une trentaine de jeunes, en deux chambrées, avec à côté une toiture pour la cuisine. Tout autour, côté montagne, ont été dressées des cônes en toile blanche de protection contre le soleil ou la pluie ; dans un coin, des caisses en plastique noir sont disposées en éventail, superposées de sorte que celles du dessus, pleine d’humus, soient à portée de main d’une personne assise : tout est étudié pour permettre aussi aux invalides la “green therapy“. Les petites plantes bien alignées qui poussent sur les caisses confirment que la thérapie a récemment été mise en pratique.

Holy Love green therapy 05 ridSur la rive du lac, près de l’appontement, sont disposés en bon ordre une vingtaine de très légers canots métalliques. “C’est du titane, récupéré il y a trente ans des carcasses des avions de la seconde guerre mondiale par le fondateur du camp, le Père Richard, un américain du Wisconsin, qui a tout quitté pour se consacrer à nous, Taïwanais, en commençant par les plus faibles. Avant moi, c’était lui le responsable des Special Need Centers (centres pour les défavorisés) du diocèse de Taichung, et il avait pensé à ce lieu pour leur rendre possibles des expériences formatives dont, sinon, ils auraient été exclus. Je ne l’ai jamais connu, mais j’ai éprouvé récemment une très grande joie en découvrant des vieux documents où il parlait justement d’un bateau accessible aux personnes invalides“.

La personne du Père Richard a aussi joué un rôle dans le choix de la foi de James, suivi de sa décision de quitter un emploi bien payé en banque pour étudier la didactique au service des défavorisés et travailler pour eux.

Chaque parole de James est enthousiasme pour tout ce qui est respect del’environnement, accueil, attention aux autres. Vraiment fascinant ! Mais ce qu’il fait, c’est une entreprise, et je lui demande donc comment va sa gestion économique. “Un grand motif de fierté pour nous est que nous sommes déjà en crédit, grâce au produit des excursions et des activités sportives que nous offrons aussi au grand public (en ville nous avons deux personnes qui travaillent pour nous, en lien avec les agences de tourisme). Ce n’est donc plus, comme auparavant, le diocèse qui nous soutient, mais nous qui lui versons des parts de bénéfices, précisément 30%. Un autre 30% va au Centers for Social Needs, 30% encore sont réinvestis dans l’entreprise et les 10% qui restent vont aux salariés, selon le schéma de l’Économie de Communion que nous avons adopté, parce que nous voulons suivre ses principes“.

Et pour que la chose soit claire, c’est écrit en gros caractères sur un panneau à l’entrée du bateau, pour introduire les passagers à la logique de l’Holy Love ».

Source : ÉdeC online

Gen Rosso: les 120 jeunes de Monza

Junior pour un monde uni : le plus beau but

20141203-01Un tournoi de foot où ce n’est pas une seule équipe mais bien deux qui gagnent et à des endroits de la planète quelquefois très distants ! Où pratique-t-on et récompense-t-on l’Art Play ? Où les sponsors sont-ils disposés à payer pour chaque but marqué afin de financer des bourses d’étude pour des enfants de pays désavantagés ? Beaucoup d’initiatives et deprojets de solidarité ? Une « troisième mi-temps »… ?

Voilà ce qu’a été et bien plus encore le Super Soccer World 2014, nous raconte Federico Rovea, un des organisateurs de l’événement. La manifestation sportive a été organisée par « les Juniors pour un Monde Uni » du mouvement des Focolari et a fait participer 56 équipes de foot de différentes villes du monde ».

Deux équipes gagnent. La caractéristique de ce tournoi est que ce sont deux équipes de villes jumelées qui gagnent. Elles jouent symboliquement ensemble à distance, en donnant au championnat une dimension planétaire.

Parmi les 14 jumelages : les juniors de Bečej, petite ville de Serbie, jumelée avec Tlencem en Algérie ; ceux de Loppiano (Italie) avec les juniors de Florianópolis au Brésil, la ville italienne de Rieti a joué au même moment en temps réel que Buenos Aires (Argentine).

Ce dernier jumelage, comme pour les autres, n’a pas été uniquement « idéal ». De fait durant le tournoi, ils ont pu réaliser une liaison téléphonique avec l’Argentine pour partager avec les participants d’Amérique du Sud le même esprit d’amitié et de fraternité. Les jeunes de Rieti ont communiqué – en plus des expériences de la journée – aussi quelques projets de solidarité nés justement grâce à Super Soccer. C’est-à-dire : l’organisation d’activités sportives pour jeunes portant un handicap et la récolte de fonds pour les nécessiteux, avec la vente de gâteaux. Les parents présents, enthousiastes de l’initiative, se sont fortement impliqués.

Art Play. Sur les terrains de sport, les jeunes ont mis en jeu – en plus de la passion pour le sport – l’esprit de l’Art Play. Il s’agit de quatre règles fondamentales :

  • Le respect envers les autres
  • La coopération
  • La responsabilité
  • La relation

20141203-02Différents éléments du tournoi sont entrés en jeu pour donner des points aux équipes autant que les buts marqués. Les arbitres étaient donc bien attentifs non seulement au respect des règles de foot mais aussi à l’esprit qui animait les participants, en donnant des bons points à qui se faisait remarquer en le vivant. « Les jeunes faisaient attention à ces règles autant qu’aux buts. A mon avis, ce règlement devrait être inséré dans les règles des championnats mondiaux », affirmait un des professeurs de gymnastique faisant partie de l’organisation.

Bourses d’étude. En lien avec le tournoi : aussi le projet « Schoolmates », qui propose de trouver un sponsor qui dans chaque ville soit disposé à donner, pour chaque but marqué, une aide économique afin de financer des bourses d’étude en faveur des enfants des pays désavantagés. Les 367 buts marqués ont fourni 2.370 €, pour un total de 22 bourses d’étude.

La “troisième mi-temps”. Un moment festif auquel tous ont participé sportifs et non. Une aide précieuse pour porter l’esprit de la compétition sportive aussi hors du terrain de jeu.

Super Soccer World, une fête plus qu’un tournoi, au ton de la mondialité et du partage, de la solidarité et du respect de l’autre, que les jeunes ont eu la possibilité d’expérimenter sur le terrain de jeu mais surtout en dehors. Rendez-vous à l’année prochaine !

Gen Rosso: les 120 jeunes de Monza

Turquie: ce que nous a laissé le pape François

20121202-02C’est vrai, l’Esprit Saint suscite une grande diversité de charismes dans l’Eglise; apparemment cela semble créer du désordre, mais en réalité, sous sa gouverne, cela constitue une immense richesse, parce que l’Esprit Saint est l’Esprit d’unité, ce qui ne veut pas dire uniformité. Seul l’Esprit Saint peut susciter la diversité, la multiplicité et, en même temps, créer l’unité »

Ces propos du pape François dans la Cathédrale de l’Esprit-Saint d’Istamboul, prononcés devant le millier de fidèles de cette Eglise catholique très diversifiée, nous ont procuré une grande joie. Non seulement, mais ils ont confirmé en nous la conviction que la présence, même petite, du Mouvement des Focolari a toute sa raison d’être sur cette terre et d’y poursuivre le chemin entrepris depuis 1967 : un focolare s’était alors ouvert à Istamboul, à la demande explicite du Patriarche Athénagoras. Mais comment avons-nous vécu ces journées ?

Avec beaucoup de joie et d’émotion! Naturellement l’Eglise catholique nous a associés à la préparation de cette visite et, à la demande du Patriarcat, nous avons aussi travaillé dans la salle de Presse. Grâce à la relation très proche qui nous lie au Patriarche Bartholomée, nous avons pu l’assurer en personne de nos prières tout au long de ces journées. Nous avons aussi été des proches témoins de sa joie de plus en plus grande, de sa profonde affection pour le pape François et de sa passion pour l’unité !

Deux focolarines se sont occupées de l’hébergement du Saint Père à la Nonciature et étaient présentes à la messe qu’il a célébrée en privé le dimanche matin. Nous lui avons fait parvenir les salutations des membres du Mouvement en Turquie et aussi des lettres et cadeaux de la part de quelques unes de nos amies musulmanes. Nous avons donc participé à la messe à la Cathédrale – où un focolarino prêtre a concélébré -, et le dimanche matin à la liturgie du Phanar.

Le message de fraternité et de recherche d’unité à tous les niveaux que le pape François laisse à la Turquie touche la question de fond de ce pays qui est comme un « pont » et de sa population très diversifiée.

Sans aucun doute son message est d’abord oecuménique; comme le souligne aussi la prière œcuménique dans l’Eglise patriarcale de St Georges où, à la fin, il a demandé au Patriarche et à toute l’Eglise de Constantinople de le « bénir ainsi que toute l’Eglise de Rome »

Et c’est précisément dans le cadre du dialogue, au cours de ces dernières années, entre l’Eglise catholique et l’Eglise orthodoxe, dialogue parfois marqué par une certaine lassitude et un apparent immobilisme, qu’il situer la présence du Mouvement des Focolari sur ces terres.

20121202-01Nous pouvons dire que nous bénéficions d’une relation privilégiée avec le Patriarche et de nombreux métropolites, fruit de tout ce que Chiara Lubich a semé lors de ses voyages à Istamboul. Ces liens de communion simple et sincère ne se limitent toutefois pas à la seule hiérarchie, mais ils s’étendent à de nombreux frères et sœurs de l’Eglise Orthodoxe.

A la lumière de tout ce qui est arrivé ces jours-ci, il nous semble saisir le message sans équivoque donné par ces deux leaders religieux : poursuivre le chemin vers l’unité sans céder à la fatigue que cela comporte et savoir relever les défis pour donner ensemble des réponses et des solutions aux urgences de notre époque. Tout en tenant compte de la réalité, le Pape et le Patriarche font preuve d’un regard qui la dépasse. Et cela est démontré par tout ce qu’ils se sont dit en paroles et en gestes, à commencer par leur Déclaration Commune.

Au cours du vol de retour, le Pape François a insisté fortement en disant, à propos du chemin vers l’unité, que c’est seulement celui « de l’Esprit-Saint qui est juste, Lui qui est surprise…qui est créatif ». Cette pensée, source de liberté et de joie, nous donne une orientation claire : être ouverts, attentifs aux signes que l’Esprit nous offre; mobiliser notre imagination, nos capacités personnelles et collectives ; tirer parti de toutes les occasions qui s’offriront à nous dans le contexte difficile et complexe où nous vivons, pour Lui permettre d’agir.

Source : Focolare (Turquie)

Gen Rosso: les 120 jeunes de Monza

« La fraternité universelle : une nécessité pour l’Europe »

Nous reproposons une pensée de Chiara Lubich sur l’Europe, tirée de son discours au premier rendez-vous d’ « Ensemble pour l’Europe » de mai 2004. 10.000 personnes étaient réunies dans la ville allemande de Stuttgart et plus de 100.000 étaient reliées par des évènements simultanés dans différentes capitales européennes. Le rassemblement avait été promu par plus de 150 mouvements et communautés ecclésiales de différentes églises, de tout le continent européen.  « La fraternité universelle a été également promue par des personnes qui ne puisaient pas à des principes religieux, mais mues par le désir de faire du bien à l’humanité. La découverte du concept de fraternité est fondamentale comme le souligne le grand événement historique qui constitue la charnière entre deux époques : la Révolution Française. Par sa devise – « Liberté, Égalité, Fraternité » – elle synthétise le grand projet politique de la modernité. Un projet qui a échoué en partie. En effet, si de nombreux pays ont réussi à réaliser en partie au moins la liberté et l’égalité en se dotant d’institutions démocratiques, la fraternité en est restée davantage au niveau des mots que des faits. Celui qui, plus que tout autre, a proclamé la fraternité universelle et nous a donné le moyen de la réaliser, est Jésus. En nous révélant la paternité de Dieu, il a détruit les murs érigés entre ceux qui sont « égaux » et ceux qui sont « différents », entre amis et ennemis. Il a libéré l’homme des liens qui le rendaient prisonnier, des multiples formes de dépendance, d’esclavage, d’injustice. Il a accompli ainsi une véritable révolution existentielle, culturelle et politique. (…) Or l’instrument que nous a offert Jésus pour réaliser cette fraternité universelle est l’amour, un amour fort, un amour nouveau, un amour différent de celui que nous connaissons généralement. Il a répandu sur la terre la façon d’aimer du Ciel. Cet amour exige que nous aimions tous les êtres humains, non pas seulement nos parents et nos amis. Il exige que nous aimions ceux que nous trouvons sympathiques et ceux qui nous sont antipathiques, nos compatriotes et les étrangers, les Européens et les immigrés, ceux de notre Église et ceux d’une autre Église, ceux qui ont la même religion et ceux qui en ont une différente. Il demande aux pays d’Europe occidentale d’aimer les pays d’Europe centrale ou de l’Est et réciproquement. Il demande à tous de s’ouvrir aux autres continents, dans la visée des fondateurs de l’Europe unie. Cet amour demande que nous aimions nos ennemis et que nous pardonnions quand on nous fait du mal. Après les guerres qui ont ensanglanté notre continent, de nombreux Européens ont été des modèles d’amour envers leurs ennemis et des modèles de réconciliation. (…) L’amour dont je parle ne fait pas de discrimination et s’adresse à tous ceux que nous rencontrons, directement ou indirectement : ceux qui nous sont proches physiquement, ceux dont nous parlons ou dont il est question ; ceux pour qui nous accomplissons notre travail quotidien, ceux dont parlent les journaux ou la télévision… C’est ainsi en effet que Dieu Père nous aime, lui qui fait briller le soleil et tomber la pluie sur tous ses enfants, bons et méchants, justes et injustes (cf. Mt 5,45). (…) L’amour apporté par Jésus n’est pas non plus un amour platonique, sentimental, fait de mots. C’est un amour concret. Il demande que nous passions aux faits, que nous nous « retroussions les manches ». Cela n’est possible que si nous nous faisons tout à tous, malades avec ceux qui sont alités ; joyeux avec ceux qui sont dans la joie ; soucieux, dépourvus de sécurité, affamés, pauvres avec ceux qui le sont. Une fois que nous ressentirons en nous ce qu’ils éprouvent, il nous faudra agir en conséquence. Que de nouvelles pauvretés de nos jours en Europe ! Pensons, pour ne donner que quelques exemples, à la marginalisation des handicapés et des malades du Sida, à la traite des femmes contraintes à se prostituer, aux SDF, aux mères célibataires. Pensons à ceux qui courent après les fausses idoles de la recherche du plaisir, de la société de consommation, de la soif de pouvoir, du matérialisme. Jésus en chacun d’eux attend notre amour concret et agissant. Il a affirmé que ce que nous faisons de bien ou de mal aux autres, c’est à lui-même que nous le faisons. Au jugement final, a-t-il dit, il précisera aux bons et aux méchants : « C’est à moi que vous l’avez fait » (cf. Mt 25,40). (…) En outre, lorsque cet amour est vécu à plusieurs il devient réciproque. C’est ce que Jésus souligne davantage : « Je vous donne un commandement nouveau : aimez-vous les uns les autres. Comme je vous ai aimés, aimez-vous les uns les autres. » (Jn 13,34). Ce commandement, il le dit « sien » et « nouveau ». Un tel amour réciproque n’est pas demandé seulement aux individus, mais aussi aux groupes, aux Mouvements, aux villes, aux régions, aux États… Notre temps exige en effet que les disciples de Jésus acquièrent une conscience « sociale » du christianisme. Plus que jamais il est urgent et nécessaire que nous aimions le pays d’autrui comme le nôtre : la Pologne comme la Hongrie, le Royaume-Uni comme l’Espagne, la République Tchèque comme la Slovaquie. L’amour apporté par Jésus est indispensable pour l’Europe, pour qu’elle devienne la « maison commune européenne », une famille de nations ». Chiara Lubich, Stuttgart, 8 Mai 2004  

Gen Rosso: les 120 jeunes de Monza

Argentine: la Fête des Jeunes 2014 “double la folie”

fiesta-de-los-jovenes-4Chaque année en septembre, dans la cité-pilote Lia, en Argentine, a lieu la Fête des Jeunes. Cette année, son slogan était: “Vivons cette folie”. Le programme comprenait un spectacle dans lequel, au milieu d’une fête de carnaval, on montre comment beaucoup de personnes, portant des masques, perdent ainsi leur identité, faisant partie d’une multitude désordonnée et sans visage. Le spectacle a montré, avec ateliers, théâtre, expériences, musique et chorégraphies, l’importance du choix d’un style de vie à contre-courant, basé sur l’amour évangélique. La journée a été si belle et prenante qu’elle a contaminé les 120 participants de Mendoza, ville aux pieds des Andes argentines, qui ont quitté la cité-pilote Lia avec dans le cœur le désir de répéter la Fête des Jeunes dans leur ville. Pour transformer ce rêve en réalité, beaucoup de travail a cependant été nécessaire: il suffit seulement de penser qu’il fallait organiser le transport des presque 100 jeunes acteurs qui avaient donné vie au spectacle à la cité-pilote Lia jusqu’à Mendoza, avec un voyage de plus de 900 km, et les héberger pendant trois jours. fiesta-de-los-jovenes-22Le 10 novembre s’est déroulé le premier spectacle devant 500 personnes, parmi lesquelles différentes classes d’écoles, mais aussi des jeunes des banlieues de la ville. “Nous voyons de nombreux problèmes dans notre monde – lancent les jeunes acteurs depuis l’estrade – et certains attendent que ce soit les autres qui cherchent des solutions. Ici, nous sommes 90 jeunes de 20 pays qui avons décidé de ne plus attendre. Nous voulons être les acteurs de ce changement, et nous avons découvert la recette: travailler pour construire l’unité de la famille humaine.” Le jour suivant, le second spectacle a eu lieu dans un Centre de congrès à 40 km de Mendoza. Il était également complet, avec les 500 sièges occupés et des gens debout, et avec quelques jeunes qui étaient arrivés spécialement d’une école distante de 250 km. Les jeunes qui ont assisté au spectacle ont été surpris en bien en voyant la centaine de jeunes du même âge provenant de 20 pays différents qui, avec une grande qualité artistique, leur ont présenté un mode de vie complètement différent de celui imposé par la société actuelle. Dans les deux spectacles, la proposition d’un style de vie basé sur l’amour qui devient service concret envers les autres a été acceptée et tous sont repartis le cœur plein de joie. fiesta-de-los-jovenes-9Mais aussi pour les “acteurs”, c’est-à-dire les jeunes qui passent une période de leur vie dans la cité-pilote Lia, ce déplacement a été important parce qu’il a démontré que vivre la “folie de l’amour” est possible si chacun se propose de faire sa part, sans regarder le passé ni le futur, mais seulement en visant le présent, en le vivant bien. Un parmi les nombreux messages reçus à chaud par WhatsApp: “TOUT ÉTAIT MAGNIFIQUE! C’était vraiment vivre le slogan de la journée: “Vivons cette folie”, parce que ces trois jours ont été inoubliables. Aussi mes amies qui sont venues étaient enthousiastes et très émues! Pour moi, c’était spécial aussi de pouvoir mieux connaître les jeunes venus de la cité-pilote Lia. Continuons à vivre ensemble cette folie!” Lire aussi: Argentine, mille jeunes pour une folie