P. Casimiro Bonetti
Le mouvement des Focolari voudrait exprimer sa proximité à l’Ordre des Frères Mineurs Capucins pour le départ du P. Casimiro Bonetti. La Providence de Dieu a voulu lier sa personne aux premières heures du mouvement des Focolari Ce fut lui, de fait, qui le 7 décembre 1943, accueillit la consécration à Dieu de Chiara Lubich. Ce fut lui qui en diverses circonstances se révéla un instrument de Dieu. Il suffit de penser à la réponse donnée à Chiara, après en avoir compris la générosité : « Rappelez-vous, mademoiselle, que Dieu vous aime immensément ». Ou bien à la pensée qu’il exprima le 24 janvier 1944 à propos de l’instant le plus douloureux de la passion de Jésus, qui à son avis, se trouvait lorsqu’Il a crié : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? » (Mt 27,46) De telles affirmations, dont il s’est lui-même étonné en y reconnaissant le fruit de l’agir de l’Esprit Saint, ont eu dans l’âme de Chiara Lubich une résonnance particulière. Grâce au charisme que Dieu lui a donné, ces intuitions et d’autres qu’elle a eues, sont devenues au fil du temps les fondements de la spiritualité de l’unité qui anime la vie du mouvement des Focolari. En conservant un vivant souvenir du P. Casimiro Bonetti, avec tous ceux qui font parti du mouvement des Focolari d’une manière ou d’une autre, je vous assure de notre prière commune pour lui, de notre gratitude et notre reconnaissance. Maria Voce Présidente du Mouvement des Focolari
L’autre face de la spiritualité: les œuvres sociales
Des engagements renouvelés et de fortes motivations ont caractérisé le deuxième Séminaire des œuvres sociales d’Amérique Latine et des Caraïbes qui a réuni les 12 et 13 avril derniers 70 représentants ainsi que d’autres instances des focolari engagées dans le social : Humanité Nouvelle, Jeunes pour un Monde Uni, Familles Nouvelles. La veille 90 personnes engagées dans l’Economie de Communion venaient de conclure leurs travaux.
Ce Séminaire a voulu renforcer la collaboration au niveau de tout le continent et a élaboré une « Charte d’intention » Ce fut aussi l’occasion de définir les modalités pour mettre en réseau les projets, les organismes et mouvements sociaux porteurs de fraternité évangélique en vue de transformer la société. Un objectif en accord avec « le Document d’Aparecida » des évêques latino-américains qui indique « l’option préférentielle pour les pauvres et les exclus » comme la boussole qui oriente la communauté chrétienne d’Amérique Latine et des Caraïbes. Une option qui n’est pas exclusive mais qui propose aux chrétiens cette priorité d’action et de style de vie. Le dialogue engagé avec Maria Voce, la présidente des focolari et le coprésident Giancarlo Faletti a été un moment important de cette rencontre.
Les questions posées ont mis en évidence les avancées et les souffrances, sans cacher un sentiment de solitude. Les réponses, éclairées par la perspective de contribuer à la réalisation du testament de Jésus « Que tous soient un » (Jean 17, 21) ont ouvert un nouvel horizon, non seulement pour les œuvres sociales, mais pour tout le Mouvement des Focolari.
“Vous êtes au cœur du charisme et plus encore, au cœur de ses origines ! Tout ce que vous faites est une mise en pratique de ce que Chiara Lubich et ses compagnes ont commencé à vivre à Trente », a rappelé Maria Voce. « Elles sont allées à la rencontre des pauvres, emportant avec elles un carnet et un crayon pour prendre note de leurs adresses et de leurs besoins. Elles se retrouvaient ensemble pour mettre en commun les nécessités et voir les possibilités d’aides et de ressources. C’était le principe du réseau. C’est ce que vous faites !”
« Toutes les initiatives à caractère social devraient contribuer à renouveler la société, à la faire devenir une communauté où l’on vit en partageant le même but, où l’on met en commun besoins et talents – a précisé Maria Voce en ajoutant : « Vous donnez une visibilité plus complète du charisme [de l’unité], qui n’est pas seulement spirituel, mais aussi social. Vous le faites voir »
Giancarlo Faletti a invité “à être conscients que nous ne sommes pas seuls sur ce chemin, mais que beaucoup d’autres nous accompagnent dans de nombreux autres domaines » « Tous – a conclu Maria Voce – ont le même but : transformer la société, mais avec des moyens différents. Nous devons nous réjouir que dans la maison de Dieu il y ait de nombreux appels et des réponses très variées. Chacun est une des tesselles qui composent cette grande mosaïque dont nous sentons la grandeur et la force »
Le début de la Semaine Monde uni 2014
Le lien mondial ( http://live.focolare.org/y4uw/ ) qui reliera le 1er mai à 13 heures italiennes, des jeunes des cinq continents pour donner le via à la Semaine Monde Uni 2014(SMU) : « Bridging cultures », galaxie d’activités et d’actions des Jeunes pour un Monde Uni (JPMU) sur les cinq continents, centrées sur le partage réciproque. D’autres liens avec le Japon, la RDC, la Côte d’Ivoire, le Burkina Faso, le Nigéria, l’Algérie, le Portugal et le Brésil. Une centaine de jeunes se sont rassemblés ces jours-ci à Nairobi (Kenya) : la moitié représente les peuples africains de la région sub-saharienne et l’autre moitié, les autres continents.
« Sharing with Africa ». C’est la devise pour exprimer la réciprocité que l’édition 2014 de la SMU veut actualiser avec le continent africain, emblème de couleurs, cultures et défis, afin d’approfondir quelques piliers des cultures africaines, dans un partage réciproque et échange de richesses.
Loppiano (Italie), comme chaque année, se transformera en une grande place ( #Spiazzaci) pour rendre visible une Italie différente avec les initiatives en cours sur la légalité, le dialogue interreligieux et l’immigration. Pour en savoir plus, consulter www.facebook.com/y4uw.international?fref=ts
Maria Voce, présidente des Focolari, a exprimé aux jeunes la reconnaissance pour l’« engagement », « le courage tenace » dans la « poursuite de l’objectif du Monde Uni, immergés dans les événements complexes du monde contemporain et dans les réalités diversifiées » qui leur sont proches. C’est un « immense chantier» a-t-elle ajouté, mais « il s’agit du rêve d’un Dieu, comme Chiara Lubich aimait le définir ».Tout en assurant son soutien à tous ceux qui « se reconnaissent dans les idéaux du Mouvement des Focolari », elle a rappelé le souhait adressé aux JPMU par Jean-Paul II : « Ce sont seulement ceux qui regardent vers le futur qui sont ceux qui construisent l’histoire », et elle a conclu en ces termes : « et l’histoire, comme du levain dans la pâte, nous sommes en train de la construire ici et maintenant » avec beaucoup d’autres.
Le 1er mai, en outre, pourrait être adopté l’Atlas de la Fraternité, un premier rapport sur 800 fragments de fraternité, actions courageuses qui se propagent dans les villes, construisent des ponts entre les hommes, les groupes et les cultures, ouvrent les voies au dialogue et indiquent de nouveaux parcours aux communautés. Un voyage idéal entre les méridiens et les parallèles du globe qui démontre combien la fraternité mise en acte enrobe le monde. Il constitue le premier document de l’United World Project (UWP) suite au Genfest 2012 à Budapest, consultable sur www.unitedworldproject.org .
La Thaïlande appelle et Latina répond
« Aves quelques amis des Focolari de Bangkok, raconte Luigi Butori un des protagonistes de l’action, nous essayions depuis longtemps d’apporter notre aide concrète à quelques familles de réfugiés du Myanmar, de l’ethnie Karen qui s’étaient établies dans le nord de la Thaïlande.
Nous avions partagé cette expérience avec quelques amis italiens qui nous soutenaient à distance et auxquels nous envoyions régulièrement des photos pour les mettre au courant. Il s’est créé un rapport spécial en particulier après la visite de l’un de nous en Italie en octobre 2013, avec les enfants de l’école de l’enfance du ICG Giuliano de Latina, qui ont montré tout de suite un grand désir de faire quelque chose pour ces enfants du même âge si éloignés mais que l’on sentait proches maintenant. Leurs aides se sont orientées spécialement vers un orphelinat de Mae au nord de la Thaïlande. Ce fut pour nous une expérience vraiment touchante : arriver dans ces lieux en étant conscients d’être des messagers d’enfants qui, à 10 000 kilomètres de là, se coupaient en quatre pour pouvoir leur envoyer leurs aides aussi petites soient-elles.
Les visages des enfants s’illuminaient au fur et à mesure que nous ouvrions les cartons, auxquels nous avions aussi ajouté du chocolat, du lait et d’autres bonnes choses, fruit du partage avec des amis bouddhistes, chrétiens et musulmans. C’était une fête pour ces enfants que de voir ces jouets : motocyclettes, camions de pompiers et autres petits jeux que nous-mêmes n’aurions pas su comment faire fonctionner : les enfants »Karen » au contraire, étaient déjà experts après quelques secondes. Nous avons également pu distribuer des aides à d’autres enfants au camp de réfugiés et dans d’autres villages (en réalité des cabanes regroupées à côté de fabriques ou bien de rizières).
Le don de tout cela est bien sûr important mais nous expérimentons chaque fois que plus important encore est de regarder la personne dans les yeux, de lui tendre la main, « toucher l’autre », lui faire sentir que tu es là pour lui. Au début, ils ont l’air suspicieux, mais peu à peu ils s’illuminent de joie, d’espérance et même si nous ne comprenons pas leur langue, il semble qu’ils nous disent : « Merci, aujourd’hui tu m’as rendu heureux…Tout cela est-il un cadeau gratuit ? Quand reviendras-tu ? ». « Tiens compte que je suis là et que je vis pour toi…n’aie crainte ».
L’expérience s’est renouvelée encore cette année et une fois de plus, rien ne nous a été demandé comme paiement de la part de leur douane thaïlandaise qui a été émerveillée par les dessins originaux et amusants que les petits de Latina avaient collés sur les 30 grands colis. Nous avons consigné le chargement entre les rizières et les canaux de Mae Sot, où ceux qui n’ont pas de documents essaient de survivre comme ils le peuvent.
Mais nous avons aussi été touchés à quel point cette expérience est en train de changer la vie des familles des enfants de Latina. Un papa nous disait : « La vie de nos enfants ainsi que la nôtre a changé depuis qu’on a commencé à faire quelque chose pour la population karen dont nous ne soupçonnions même pas l’existence avant. » Et une maman : « Merci de nous donner une occasion de faire quelque chose pour les autres ; beaucoup parmi nous voulaient faire quelque chose mais nous ne savions quoi faire ni comment le faire. La télévision nous donne tellement de mauvaises nouvelles, au contraire, celle-ci est une bouffée de joie et d’espérance ». Puis une institutrice : « les enfants sont électrisés à l’idée que leurs jouets soient arrivés à l’autre bout du monde avec un grand navire et ce pour des enfants qui n’ont rien. Une petite fille n’en pouvait plus de joie de voir sa poupée dans les bras d’une fille de son âge de l’orphelinat de Mae Sot ».
Les yeux ne trahissent pas et ceux des parents sont sincères. Nous continuerons à travailler afin que ce rêve, ce miracle d’amour qui unit Latina et un endroit perdu entre les montagnes du nord ouest de la Thaïlande, se poursuive encore ».
A contre-courant : la fidélité des personnes séparées
« Giorgio et moi, nous nous sommes mariés après trois années de fiançailles au cours desquelles notre union a grandi jour après jour. C’est ainsi que, ensemble, nous avons pensé former une famille.
Après quelques années, une splendide petite fille nous est née, avec cependant une petite malformation cardiaque. J’étais heureuse, je sentais que cette naissance nous avait unis encore davantage. Mais après une année seulement, alors que nous étions à l’hôpital pour un simple contrôle, notre petite fille est décédée d’une façon totalement imprévue. Cela fut un moment de souffrance terrible. A ce moment-là, je ne broyais que du noir, j’étais très en rage avec Dieu qui m’avait pris ce que j’avais de plus cher au monde. Ce fut mon mari qui m’aida à m’en sortir, sans son amour, je ne m’en serais jamais sortie.
Un an après, Sofia est née et nous étions à nouveau heureux. Par la suite, nous avons aussi adopté un petit garçon. Alors que les années passaient, je me rendais compte cependant que Giorgio n’était pas serein, qu’il s’occupait peu des enfants. Même s’il les aimait beaucoup, il me laissait seule à décider de ce qui était le mieux pour eux. A un moment donné, il a décidé de quitter son travail et de commencer de nouvelles activités. De cette manière, nous avons commencé à fréquenter d’autres personnes, le plus souvent des personnes seules qui aimaient voyager de par le monde et vivre plus la nuit que le jour.
Au début, j’ai essayé de suivre mon mari par amour dans cette vie-là, mais par la suite, j’ai compris que je n’avais rien de commun avec eux et ainsi, peu à peu, notre vie a pris des directions différentes. Je savais que mon mari m’aimait et qu’il aimait nos enfants mais il était inquiet, à la recherche de quelque chose. J’ai pensé alors que nous avions peut-être besoin d’aide en tant que couple mais lui n’en voulait rien savoir, il disait qu’il n’y avait pas de problèmes. Entretemps ses affaires allaient mal, aussi parce qu’il était entouré de gens qui n’avaient aucun scrupule.
C’est ainsi qu’il décida un jour de s’en aller car disait-il, « il ne sentait plus ni la capacité, ni l’envie de jouer le rôle de père », que même s’il nous aimait, il avait besoin de se retrouver face à lui-même. Je ne pouvais croire qu’après autant d’années vécues ensemble, tout finisse de cette manière-là.
Je ne réussissais plus à penser, je me sentais désespérée. La douleur la plus grande était pour moi le sens de l’échec que je ressentais et je me sentais coupable. Ce fut une période dure: la journée, j’essayais d’être forte pour mes enfants qui avaient respectivement 11 et 14 ans, mais le soir, toute la souffrance ressortait avec mille questions. Et maintenant, qu’est-ce que je fais ? Je saurai aider mes enfants à grandir en un moment aussi délicat de leur vie ? J’essayais de leur faire sentir que j’étais là et que leur papa les aimait même s’il faisait rarement entendre parler de lui.
Je ne sortais plus avec les amis, tous ayant une famille et moi, j’étais seule. L’unique chose qui m’a aidée à aller de l’avant, ce fut l’amour pour mes enfants, notre rapport a grandi, est devenu plus profond. Ma famille m’a également été proche, même si, après un certain temps, elle a commencé à me dire que je devais refaire ma vie, que j’étais encore jeune. Mais pour moi, le mariage représentait encore un sacrement, même si mon mari n’était plus là.
Ensuite, j’ai été invitée à participer à une rencontre organisée par le Mouvement des Focolari, rencontre destinée aux personnes séparées. Là, parmi plusieurs personnes qui vivaient la même souffrance, je me suis sentie aimée, acceptée pour ce que j’étais et notre amitié, unie par le cheminement de foi vécu ensemble, m’a aidée à surmonter mon sentiment d’échec. J’ai expérimenté que l’amour est plus grand que la douleur, j’ai compris que je suis encore le signe du sacrement et lorsque je reçois l’Eucharistie, je sens que Jésus me dit : je ne t’abandonnerai jamais ! Cela me donne la force, chaque jour, de rester fidèle au « oui » prononcé pour toujours le jour de notre mariage, même si civilement je suis séparée. Je sais que je ne suis pas seule, parce que Dieu est avec moi et m’aide à voir ma vie comme Lui la voit : avec tout son amour et sa miséricorde.