Mouvement des Focolari
Paix et justice, fruits de l’unité : dialogue autour du charisme de Chiara Lubich

Paix et justice, fruits de l’unité : dialogue autour du charisme de Chiara Lubich

Sur l’initiative du Conseil œcuménique des Eglises (COE) et du mouvement des focolari, une rencontre intitulée « Paix et Justice, fruits de l’unité » a été organisée le 25 avril 2013 à Genève. Plus de 180 participants, majoritairement des représentants des Eglises locales, des membres d’organisations internationales et des collaborateurs des organisations œcuméniques, ont assisté à cette manifestation sur le thème du dialogue autour du charisme de Chiara Lubich, dans le prolongement d’une amitié amorcée avec le COE depuis 1967.

En raison d’un important voyage en Egypte, Ethiopie, Soudan et Sud-Soudan, le Rév. Dr Olav Fykse Tveit, secrétaire général du COE, n’a malheureusement pas pu être présent. C’est le secrétaire général adjoint, M. Georges Lemopoulos qui a accueilli chaleureusement les présents. Il a souligné notamment l’importance de cet événement dans la préparation de l’Assemblée générale du COE qui se tiendra du 30 octobre au 8 novembre 2013 à Busan, en Corée du Sud, sur le thème « Dieu de la vie, conduis-nous vers la justice et la paix ».

Après la lecture d’un message de Maria Voce, qui exprimait « sa profonde estime pour ceux qui œuvrent pour la fraternité universelle, quelles que soient leurs références religieuses, avec au centre l’amour fraternel qui transforme notre travail en commun en relations de réciprocité», Michel Vandeleene, docteur en théologie spirituelle, proche collaborateur de Chiara Lubich, résuma l’essor et la particularité de son charisme. Il insista sur « sa passion pour la paix, la justice et l’unité » qui lui a valu le prix de l’Unesco pour l’éducation à la paix, et celui du Conseil d’Europe en 1998 pour les droits de l’homme.

Lors de la table ronde qui suivit, plusieurs intervenants ont évoqué l’inspiration qu’ils puisent dans le charisme de Chiara pour leur engagement pour la paix et dans la politique. Evoquant les pays en crise ou en guerre, le révérend Martin Robra voit dans « Jésus abandonné », point central du charisme de Chiara, la possibilité de vivre l’espérance et la solidarité malgré les drames dans de nombreuses parties du monde, comme en Syrie actuellement.

Poursuivant dans ce sens, Mme Maria Francisca Ize-Charrin, ancienne Directrice au Haut-Commissariat aux droits de l’homme des Nations Unies, a fait le lien entre ce nouveau style de vie proposé par Chiara – l’Unité – et les deux grandes préoccupations de l’Organisation des Nations Unies que sont l’universalité des droits de l’homme et la protection de chaque personne. Elle conclut en disant que « le Mouvement des Focolari devrait s’interroger sur la possibilité que ses membres soient davantage porteurs de la volonté de participer publiquement à la mise en œuvre des droits de l’homme, en mettant en valeur combien la pratique de l’Unité avec les plus abandonnés favorise la promotion et la mise en œuvre des droits de l’homme.»

La dernière intervenante, Mme Ada Marra, Conseillère nationale (membre du parlement suisse), a partagé son désir de maintenir le dialogue avec ses collègues, indépendamment des clivages politiques. Elle a témoigné de son aspiration à établir des rapports interpersonnels en respectant les divergences d’opinion et d’idéologie, pour « éviter d’enfermer l’autre dans ce qu’il dit » et en essayant de « se mettre à sa place pour qu’il y ait unité EN Jésus abandonné.»

Lors du débat qui suivit ces exposés, M. Cornelio Sommaruga, ex-président du Comité International de la Croix Rouge (CICR), rappela combien l’« Appel spirituel de Genève », signé en 1999 à l’occasion de la Journée des Nations Unies par plusieurs personnalités internationales et locales, a été influencé par la valorisation du dialogue interreligieux tel que celui soutenu par Chiara Lubich.

Puis le professeur loan Sauca, Directeur de l’Institut Œcuménique de Bossey, a ajouté que « l’amitié avec Chiara Lubich a porté des fruits significatifs. Parmi eux, le fait d’avoir procédé à plusieurs changements à l’Institut, dont une meilleure unité entre ses membres, le partenariat avec des enseignants d’autres religions et l’accueil de participants de nouveaux courants religieux, dont des Pentecôtistes. »

Après cette rencontre intense et forte, ponctuée par un intermède musical invitant à la réflexion, les participants ont été conviés à prolonger le débat autour d’un verre de l’amitié. Un invité a exprimé avoir été touché par la rencontre et a rappelé que la mise en œuvre du charisme de Chiara « doit commencer par des relations interpersonnelles pour s’inscrire dans un changement sociétal profond contribuant à développer la paix. »

Paix et justice, fruits de l’unité : dialogue autour du charisme de Chiara Lubich

De la Colombie, un éloge à la fraternité

Cette distinction s’appelle “Condecoración” de la “Orden del congreso de Colombia”, et elle a été instituée en 1987 par le parlement colombien: il s’agit de la distinction honorifique que, au nom du peuple, les deux chambres peuvent conférer à des citoyens ou à des institutions qui ont servi le pays. Et c’est précisément pour de tels motifs que – à l’initiative du Sénateur de la République José Darío Salazar Cruz – la “Condecoración” a été attribuée au Mouvement des Focolari et a été remise à un magistrat italien, le docteur Giovanni Caso, vice-président émérite de la Cour de Cassation italienne. “Nous accueillons cette reconnaissance de l’œuvre de Chiara comme un nouvel encouragement à continuer, avec toujours plus de détermination et d’élan, le chemin qu’elle a tracé partout et en particulier en Colombie”, ainsi que l’écrit la présidente des Focolari Maria Voce dans le message de remerciement adressé aux parlementaires et à toutes les personnes présentes lors de la session extraordinaire du congrès de la République de Colombie, qui s’est tenue le 25 avril. C’est à cette occasion que les Focolari se sont vu conférer le titre de “Commandeur” (“Commendatore”) destiné à “mettre en lumière la haute contribution du Mouvement, au cours de ses 40 années de présence en Colombie, en faveur de la convivialité et de la fraternité”. Etaient présents le secrétaire de la conférence épiscopale, Mgr. Daniel Falla Robles, l’évêque anglican Francisco Duque, et le Personero de Bogotà [responsable du bureau des droits humains du  district], le docteur Ricardo Cañón. Cette reconnaissance rappelle en particulier que, au cours de leur 40 années de présence en Colombie, les Focolari ont généré des “modèles de convivialité dans les différents milieux de la société, dans le monde de la pédagogie, du droit, de l’économie…”. Et, dans son discours, le Sénateur cite, parmi ses réalisations, entre autres, celle de Los Chircales, de l’école Sol Naciente, la collaboration avec la Pastorale sociale de Soacha. Maria Voce met encore l’accent sur la fraternité, “condition essentielle de toute convivialité”, considérant que, en l’appliquant “sur une plus large échelle, dans l’action politique, juridique, sociale, elle offre des possibilités surprenantes. Elle favorise le dialogue à différents niveaux et permet de relier et de valoriser les cultures, pensées diverses et expériences humaines divergentes qui, sans cela, pourraient déboucher sur des conflits irrésolubles. Grâce à la fraternité, la liberté et l’égalité, fondements de la démocratie, acquièrent elles aussi de nouvelles significations. La fraternité peut soutenir et donner une lumière nouvelle aux organismes qui se sont engagés à dépasser les barrières entre les individus et entre les peuples pour accélérer les étapes vers l’unité de la famille humaine et pour garantir la paix”. L’engagement des Focolari en Colombie continue donc; ces derniers jours, il s’est encore concrétisé dans une série de rencontres à l’initiative du docteur Caso, membre de la commission centrale internationale Communion et Droit, réseau international d’étudiants et de professionnels du droit, qui cherchent à concilier le paradigme de la fraternité avec le droit. Son calendrier avait aussi été marqué, précédemment, par l’Amérique centrale, avec une rencontre importante des professionnels du droit au Guatemala.

Paix et justice, fruits de l’unité : dialogue autour du charisme de Chiara Lubich

Avec le maire de Bethléem

Le Peace Center se trouve au cœur politique et multireligieux de Bethléem. C’est sur la même place, un quadrilatère de pierre blanche bordé de palmiers, que se trouvent la basilique de la nativité et la mosquée: un voisinage qui ne relève en rien de l’affrontement ou de l’intolérance. Sur le côté, il y a la mairie et tout autour, les couleurs du marché. A  Bethléem, pourtant, le mur que le gouvernement israélien a décidé de construire est une présence quasi obsédante.

Les Jeunes pour un Monde uni, du Mouvement des  Focolari, au nombre de 130, de 25 nations différentes, ont voulu, au Peace Center, renforcer les ponts de fraternité que, depuis le Genfest, la manifestation qui a commencé à Budapest en septembre 2012, ils ont continué à jeter dans tant de parties du monde. Si, en Hongrie, le slogan était Let’s bridge – expression nouvelle qui invitait à construire des liens et à dépasser les barrières entre peuples, fois et culture – aujourd’hui, c’est Be the bridge – être le pont, le projet qui sera précisément lancé au départ de la Terre sainte et qui comportera une banque de données qui s’efforcera d’enregistrer les bonnes pratiques inspirées de la fraternité mises en oeuvre par des particuliers, des groupes, des organisation et des Etats.

Vera Baboun, première femme maire de Bethléem et des territoires palestiniens, a accueilli cette proposition de lancement, «heureuse et fière, car je crois dans la force et le pouvoir du dialogue, justement sur une terre blessée par l’absence de fraternité». Chrétienne, professeur d’université, veuve ayant cinq enfants, elle a raconté en quarante minutes son expérience de femme maire et elle a répondu aux questions pressantes posées par les jeunes présents. Soutenant avec enthousiasme le changement et les nouvelles générations, elle s’est exprimée en ce sens à maintes reprises: “C’est à nous qu’il appartient de faire les premiers pas pour créer du neuf. Pour construire des ponts, servons-nous de trois choses: le courage, la bonne volonté et la vérité. Nous devons avoir confiance en nous-mêmes et croire à la possibilité du changement”.

Le projet de constituer un conseil consultatif composé de jeunes à côté du conseil municipal élu de la ville confirme la nouveauté qui distingue son administration. Dans son salut de conclusion, elle ne pouvait pas ne pas faire allusion aux murs qui enserrent la cité: “Le mur a été construit par des mains humaines. Qui l’abattra? Des mains humaines. Faisons d’un inconvénient un avantage et travaillons à un rêve commun: faire du monde une maison commune où les humains seront une seule humanité. Et les Palestiniens sont cette humanité”.

Dans le même temps, à Jérusalem, jusqu’au 1er mai, se déroule l’ultime étape du Genfest, marquée par le chantier de fraternité des jeunes des Focolari en Terre Sainte, qui a commencé le 24 avril. Différentes rencontres sont prévues avec des juifs, des arabes, des musulmans et des chrétiens, pour continuer à jeter des ponts conformément à l’engagement pris à  Budapest. Tandis que, à Bethléem, deux cents étudiants musulmans et chrétiens, sont réunis à l’université de Bethléem pour un laboratoire sur la réconciliation et la paix, les groupes internationaux Gen Rosso et Gen Verde et des artistes locaux poursuivent dans la voie de l’art et de la musique.

Le 1er mai, une téléréunion émanant de Jérusalem, reliée à l’Italie, la Hongrie et l’Inde, scellera la conclusion d’un pacte mondial de fraternité et relancera le Projet de Monde Uni (United World Project), projet visant à développer l’unité entre peuples, personnes, institutions, notamment par la création d’une banque de données reprenant toutes les initiatives qui, au cours des ans, ont œuvré dans cette direction.

Source: Città Nuova online

“Be the Bridge” website

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Une cellule vivante d’humanité

«Comme chacun sait, notre Mouvement est né parce qu’un petit nombre de personnes, une cellule de l’humanité, a découvert une source et s’est désaltéré à une eau vive, à la Bonne Nouvelle comprise de façon neuve et plus profonde : Dieu est Amour ! Dieu nous aime. Dieu aime tous les hommes. Dans notre vie de tous les jours, avec ses problèmes et ses projets, avec ses souffrances et ses joies, nous ne sommes pas seuls. Si nous le voulons, si nous l’accueillons, cette présence qui nous dépasse et qui est hors de l’ordinaire peut opérer. Elle peut nous venir en aide de façon inattendue, elle peut enrichir et élever sur un autre plan tous les aspects de notre existence quotidienne.

Un Père, une providence divine est au-dessus de nous et nous accompagne. La foi que Dieu nous aime est certainement bien vivante, aujourd’hui encore, dans le cœur de nombreux hommes. Cependant on n’en tire pas toujours toutes les conséquences et l’on mène sa vie personnelle, on construit la cité terrestre, on s’efforce de renouveler le monde comme si, dans cette tâche, tout ne dépendait que de nous. (…) L’une des plus grandes convictions que notre Mouvement a acquise pendant ses quarante ans de vie et a vérifiée par son expérience quotidienne est celle-ci : vivre selon la Bonne Nouvelle, déclencher dans le monde la révolution de l’Évangile, revient à déclencher la plus puissante des révolutions sociales.

Certes, il existe aujourd’hui dans le monde des inégalités sociales. Certes, les riches et les pauvres s’affrontent. Cependant, nous croyons, avec Marie – et Dieu nous a donné la grâce d’en être témoins en bien des points du monde – que l’Évangile mis en pratique peut véritablement « combler de biens les affamés et renvoyer les riches les mains vides. » (Lc 1,53) Nous pouvons témoigner que la béatitude de la pauvreté (cf. Lc 6,20) ainsi que la parole de Jésus qui menace les riches « malheur à vous » (cf. Lc 6,24) sont des phrases qui, sérieusement vécues, peuvent donner un élan formidable au rétablissement des équilibres sociaux.

Certes, aujourd’hui se posent de graves problèmes comme celui du chômage, des personnes âgées, des marginaux, des handicapés, de la faim et ceux du Tiers-Monde. Mais la page d’Évangile qui se rapporte à l’examen final du chrétien : « J’ai eu faim et tu m’as donné à manger… » (Mt 25, 35) n’offre-t-elle pas des solutions extraordinaires comme l’a prouvé, tout au long des siècles, l’histoire du christianisme ? N’avons-nous pas expérimenté nous-mêmes que ces paroles traduites en vie, dans un effort quotidien, selon les exigences et avec les méthodes propres à notre époque, peuvent résoudre la plupart de ces problèmes ?

Une conduite à adopter concrètement est le don, exigé par l’Évangile « Donnez et l’on vous donnera ». Elle nous assure en retour, selon la promesse de Jésus, une « bonne mesure, tassée, secouée, débordante » (Lc 6,37), mesure que dans notre Mouvement nous avons bien souvent touchée du doigt. Or, notre don n’est-il pas une façon concrète de soulager ceux qui sont dans la misère, qui souffrent de la faim ou de la solitude, qui ont besoin de tout ?

C’est aussi notre expérience quotidienne qu’en « demandant » comme l’Évangile nous l’enseigne, nous recevons (cf. Lc 11,10) et que tout le reste nous arrive par surcroît (cf. Mt 6,33). « Tout le reste », c’est pour les uns la santé, pour les autres un emploi, pour d’autres encore un toit, un enfant, bref un besoin.

Très souvent – je le dis à la gloire de Dieu – nous avons constaté de nos propres yeux le « centuple » que le Christ a promis à ceux qui se détachent de tout pour Lui (cf. Mt 19,29). (…) Or, si le centuple arrive chez nous pour peu que nous nous efforcions de réaliser quelque chose avec la grâce de Dieu, pour peu que nous aimions, pourquoi n’arriverait-il pas partout ? ».

Message de Chiara Lubich, adressé aux participants à la Journée du mouvement Humanité Nouvelle

Rome, 20 mars 1983 – Source : Centre Chiara Lubich

 

Paix et justice, fruits de l’unité : dialogue autour du charisme de Chiara Lubich

Une lumière de Taïwan

«Le paradigme de l’unité: un dialogue interdisciplinaire sur la pensée de Chiara Lubich», est le titre du séminaire qui s’est tenu les 12 et 13 avril derniers à l’Université Catholique Fu Jen (Taïpei).

Organisé en collaboration avec l’Institut Universitaire Sophia avec deux autres universités catholiques de Taïwan, l’évènement a scellé un rapport qu’a cultivé, depuis les années 50, la fondatrice des Focolari avec l’Eglise et le monde académique de l’île, et qui a atteint son summum – a rappelé Maria Voce dans la salutation envoyée pour l’occasion – avec l’initiative de l’Université Catholique de Taipei de lui conférer le doctorat honoris causa en théologie en 1997.

Aujourd’hui, dans le même lieu, émerge de toute évidence le charisme de Chiara, son héritage, au travers duquel le Pape François, dans le message qu’il a voulu donner aux participants, les a encouragés à «renouveler la joie de la rencontre avec le Christ et de témoigner Sa présence dans le monde».

Le thème d’ouverture, fait par le cardinal Joao Braz de Aviz, préfet de la Congrégation pour la Vie Consacrée, a mis en lumière un défi que l’Eglise est appelée à affronter: conjuguer l’unité «sa touche essentielle» et la catholicité [voir l’article sur l’Osservatore Romano]. «En d’autres termes – a-t-il précisé – comment être un dans la grande variété des cultures, traditions, expériences spirituelles et théologiques». Sur ce chemin vers la plénitude «de l’unité dans la multiplicité» s’insère le charisme de Chiara comme «un don plus grand».

Les contributions de Piero Coda, pour le domaine théologique, et de Luigino Bruni, pour l’aspect économique, se sont alternées avec des interventions de professeurs locaux, avec une synergie fructueuse et riche de perspectives en vue d’une future collaboration, qui a conduit à la souscription d’un protocole d’entente avec Sophia.

Yu-Xing-yang, parlementaire taïwanais, a offert un témoignage passionné sur comment le charisme de Chiara est source d’inspiration, également dans sa propre activité politique.

La consistante présence des membres de divers courants bouddhistes ainsi que du représentant de l’Eglise Orthodoxe à Taïwan, a donné une particulière saveur interreligieuse et œcuménique au déroulé des travaux.

En conclusion, laissons la parole au P. Ramon de la Providence University qui a résumé la luminosité des jours passés ensemble: «Chiara est venue à Taïwan en 1997. Aujourd’hui, elle est revenue une deuxième fois. Par conséquent, nous ne devons plus la laisser repartir».

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Une hisoire d’amitié: musulmans et chrétiens en Sicile

«C’est avant tout une histoire d’amitié». C’est ainsi qu’ont commencé les travaux du congrès qui s’est déroulé le 14 avril à Catane, à l’initiative de la Communauté islamique de la Sicile et du Mouvement des Focolari. «Nous nous sommes connus, entre personnes du Mouvement des Focolari et l’iman de Catane et cette amitié a crû et s’est étendue à d’autres musulmans et à d’autres personnes du mouvement, surtout des familles, avec des moments où nous avons pu partager ensemble les valeurs de la fraternité universelle, en en faisant l’expérience concrète». Ont pris la parole Giusy Brogna, des Focolari, experte du dialogue interreligieux avec l’Islam après qu’elle eut passé des années au Moyen-Orient qui, avec le journaliste Roberto Mazzarella, et Kheit Abdelhafid, iman et président dela Communauté islamique de Sicile et le vice-président Ismail Bouchnafa, ont participé à l’organisation de cet événement.

Quelque 500 personnes ont répondu à l’invitation: des familles entières provenant de différentes villes de Sicile dans lesquelles, depuis longtemps, une amitié est née entre des communautés du Mouvement des Focolari et des familles musulmanes.

C’est la vision chrétienne de la famille et la valeur ajoutée de la famille musulmane pour la société italienne qui ont constitué les thèmes des interventions les plus marquantes, présentées respectivement par les époux Gaetano et Grazia Maria Amore et par l’iman Kheit Abdelhafid, qui s’est dit satisfait tant de la journée que du long travail préparatoire: “La famille est centrale pour l’une et l’autre des religions, surtout en pensant au futur de nos enfants qui, nous l’espérons, vivront dans un monde sans barrières, dans lequel la diversité est vécue comme une richesse”. Les expériences ont donné plus de consistance à ce qui avait été dit. C’est ainsi que se sont présentées une famille de Scicli, Giosi et Zanja, condisciples sur les bancs de l’école à Ispica, Fatima et Hamed, de Rosolini, avec leur fille Rabia, et quelques amis catholiques. Parmi ceux-ci, il y a les personnes qui, depuis des années – dans les locaux paroissiaux – soutiennent une école pour les femmes immigrées.

L’après-midi a continué avec des jeunes qui, ensemble – chrétiens et musulmans – au cours des semaines précédentes, ont tourné un court métrage pour décrire avec ironie les principaux lieux communs que l’on rencontre quand on ne connaît pas les différentes traditions culturelles et religieuses.

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L’archevêque de Catane, Mgr Salvatore Gristina, présent lors de la rencontre, encourage les participants à continuer sur cette voie en disant: “Nous avons confiance en l’aide de Dieu nous nous tenons par la main et allons de l’avant.” Parmi les personnalités civiles qui sont aussi intervenues, figure le maire de Catane, Raffaele Stancanelli, qui a tenu à exprimer ses remerciements pour le choix de sa ville pour cet événement si important “qui est en mesure de rendre contagieux en termes positifs notre communauté nationale”.

Le rendez-vous du 14 avril à Catane s’inscrit dans les expériences de fraternité qui, depuis longtemps, sont portées par certaines communautés islamiques et les Focolari, dans le cadre du Projet Italie (Progetto Italia), et qui a connu un moment important de visibilité en novembre à Brescia.