Juil 20, 2012 | Focolare Worldwide
La grande crise financière et économique qui a éclaté en 2008 a eu de très graves conséquences pour les entreprises, familles, associations, encore aujourd’hui visibles aux yeux de tous. Si la situation ne laisse pas beaucoup d’issues, comme chaque crise, celle-ci également secoue les consciences et, avec le désespoir et l’attente, bouscule aussi les idées en créant de nouvelles possibilités.
Un groupe de professionnels du monde bancaire et financier de Rome s’en est rendu compte : Daria, Domenico, Paola, Rosapina, Sandro, Gabriele et Assunta. Tous ensemble, ils partagent une longue amitié, le professionnalisme, mais surtout ils croient que les valeurs de l’Évangile peuvent être vécues à la banque, à la poste, dans les assurances et dans les établissements de crédit, dans leur environnement de travail en somme. Avec l’éclatement de la crise, tous ont reçu une demande d’aide, pour renégocier une hypothèque, pour comprendre un document bancaire, pour effectuer un investissement plus judicieux.
Au fil du temps, le groupe s’est donné un nom, « Commission des Finances », et s’est lié au Mouvement Humanité Nouvelle des Focolari, présent à Rome. Les réunions sont devenues une occasion de partager les différentes expériences, avec la possibilité d’une discussion sur les problématiques et sur les crises de conscience que chaque membre du groupe était appelé à affronter quotidiennement, en donnant un nouveau sens à l’engagement professionnel de chacun, dans un environnement parfois un peu difficile.
À partir de ce dialogue est né, depuis quelques années déjà, un fruit significatif : la Newsletter « Risparmio & Finanza » (Épargne & Finances). Son but est précisément de mettre à disposition des citoyens le « professionnalisme » dans le domaine économique et financier, comme un patrimoine à faire circuler, surtout pour aider qui est moins compétent pour affronter ces problématiques.
Chaque newsletter offre un regard sur l’actualité financière sans termes techniques, propose un approfondissement sur la Doctrine sociale de l’Église et annonce les nouveautés sur les marchés et sur les produits financiers. « Mais, avant tout, la newsletter est une occasion de dialogue à travers une adresse électronique. Avec ce travail, nous nous sommes rendu compte que le partage des problèmes ou des choix à faire est fondamental, parce que souvent dans notre travail le sens du “bien commun” se perd dans ce qu’il nous est demandé de faire. »
La large diffusion de chaque numéro à travers internet et les réseaux sociaux a permis d’élargir cette expérience en la partageant aussi avec d’autres professionnels du secteur, présents dans différentes régions d’Italie : « Nous sommes en train de créer un réseau d’où émerge, toujours plus forte, l’exigence d’expérimenter une vraie relation, où la communion est une méthode de travail concrète, qui accueille l’autre avec toutes ses problématiques, en nous amenant à trouver ensuite les solutions les plus appropriées ».
Voici un exemple raconté par Giovanna et Carlo, de Rome : « Grâce à ce réseau, nous avons aidé, ces dernières années, différentes personnes qui en avaient besoin, avec beaucoup de petits prêts sans intérêts, qui nous ont toujours été restitués ponctuellement. Le plus beau, c’est que lorsque nous en avons eu besoin, la somme qui nous manquait nous a été offerte : il s’agissait de 20 000 euros, que nous avons restitués en toute tranquillité, en économisant du temps et de la bureaucratie, nécessaires lorsqu’il faut s’adresser à une banque. Avec nos moyens modestes, nous pouvons vous assurer que le “donnez et il vous sera donné” que dit l’Évangile est vrai, et que la providence ne vous fait jamais attendre ».
Juil 17, 2012 | Focolare Worldwide

« En ’78 je suis partie pour la mission au Congo. Cela a été un moment très dur pour moi. L’Afrique, la forêt équatoriale, un monde tout nouveau à découvrir et à aimer. » Ainsi commence le récit de sœur Valeria de l’ordre de Saint Joseph de Cuneo, au Congrès ‘’Charismes pour la nouvelle Evangélisation’’ qui a eu lieu le 17 mars 2012 à Turin. L’histoire de sœur Valeria s’entrecroise avec celle de sœur Nicoletta, du même ordre religieux. Arrivée à Lolo – petit diocèse aux frontières de la forêt équatoriale de la RDC – sœur Nicoletta elle aussi découvre un lieu habité par une population toute simple, principalement des pêcheurs et des agriculteurs.
De l’autre côté du fleuve, sœur Valeria a depuis quelques temps mis en route une série de rencontres avec le groupe des Familles Nouvelles des Focolari. Voir ces personnes ‘’sereines, engagées et unies ‘’ fascine sœur Nicoletta qui décide d’inviter à Lolo sœur Valeria et les familles afin qu’elles racontent leur expérience.
« Je sentis alors une forte impulsion à vivre moi aussi cet Idéal de l’Unité », raconte sœur Nicoletta. Alors les familles de Lolo commencent à se réunir, la Parole de Vie commence à être traduite, sa puissance est plus forte que les traditions ancestrales qui séparent la vie de l’homme de celle de la femme.

Malgré les difficultés, les deux sœurs réussissent à trouver des moments de partage : elles se racontent les fruits de la vie de l’Evangile. L’évêque et la supérieure générale les encouragent à aller de l’avant. En 1988 a lieu la première Mariapolis avec une centaine de personnes.
Aujourd’hui, malgré la fin de la mission, l’Evêque a fait savoir qu’un grand nombre de ces familles sont maintenant toutes très engagées dans les diocèses.
Depuis peu les deux sœurs sont dans la même communauté italienne : « Nous nous aidons à vivre l’Idéal de l’Unité qui donne une lumière nouvelle au charisme de notre fondateur Jean-Pierre Médaille, lequel déjà en 1650 invitait à vivre la communion avec Dieu, entre nous et avec chaque prochain ; une communion fondée sur la Parole de Jésus : ‘’ Que tous soient un ’’(Jean 17,21). »
« C’est cela la nouvelle Evangélisation : aimer, et avec notre vie dire : ‘’Dieu t’aime’’ – ajoute sœur Valeria ; et elle raconte ce qu’elles vivent avec des jeunes de l’école secondaire avec lesquels nous nous retrouvons une fois par mois », pour porter de l’avant un chemin de vie chrétienne basée sur la Parole de Dieu ». Nous le faisons ensemble, moi, sœur de Saint Joseph, avec une fille de Marie Auxiliatrice et une sœur de Cottolengo. « Il y a beaucoup de communion entre nous – conclut-elle – et cela met en évidence la beauté de chaque charisme ».
Juil 14, 2012 | Focolare Worldwide

Il y a quelque temps, j’ai accepté de devenir « caregiver » de ma tante, atteinte de la maladie d’Alzheimer. « Caregiver » est un terme anglais qui désigne ceux qui donnent des soins et prêtent assistance à une personne malade ou en difficulté. J’ai commencé à m’occuper quotidiennement d’elle en l’aidant et en lui tenant compagnie. Pour avoir personnellement rencontré la souffrance, j’ai perçu la solitude et la peur, en expérimentant le « vide » des institutions. J’ai eu la force de penser à Jésus Crucifié et Abandonné qui, malgré la douleur, n’a pas cessé d’aimer.
Un jour, j’ai demandé au spécialiste en Alzheimer qui soignait ma tante d’affronter ensemble, de façon différente, la maladie. Pour créer des synergies entre les malades, les familles, la société et les Institutions, nous avons créé ensemble et avec l’aide de quelques amis, l’Association « Humanité Nouvelle- La maison des rêves ». En effet il est important de rêver : si l’on rêve seul, il est facile que le rêve en reste à ce stade. S’il est fait par beaucoup de gens, alors, il peut devenir réalité. La première réalisation a été un cours d’information pour des volontaires et des membres de la famille. Il a été réalisé avec la contribution gratuite de médecins, de psychologues, et de volontaires hospitaliers, et une trentaine de personnes y ont participé, en majorité des parents de malades.

A la fin du cours, est née l’idée de créer un « Alzheimer –café », pour vivre avec les malades des moments familiaux dans un bar, lieu symbolique de la vie sociale, où nous les avons accompagnés pour boire ensemble un chocolat chaud ou un jus de fruits. C’est une expérience qui continue : actuellement nous accompagnons 35 malades. L’un d’entre eux n’était pas sorti de chez lui depuis 3 ans ; un autre qui ne voulait pas sortir de chez lui car il n’avait pas de souliers, a accepté de venir quand il a compris qu’il pouvait venir en pantoufles ! Le Conseiller aux Services Sociaux s’est intéressé à cette activité et a envoyé pendant plusieurs mois une voiture avec chauffeur pour le transport des personnes à « L’Alzheimer » café.
Nous avons organisé avec les malades et leur famille une visite aux écuries et voitures d’époque de l’Institut pour le développement hippique de Foggia. L’initiative a été un succès et nous l’avons poursuivie en adoptant quelques ânons destinés à être abattus, pour stimuler les capacités relationnelles des malades.

L’Association organise des cours annuels pour la formation de donneurs de soins, et de soutien aux familles des malades. Dans notre cité, beaucoup de gens nous connaissent et se mettent à notre disposition, si nous en avons besoin. Pour fêter notre premier anniversaire l’Evêque de la cité, Monseigneur Lucio Angelo Renna est intervenu.
Depuis Janvier 2012 l’expérience est tentée aussi dans la ville voisine de Torremagiore (Foggia). Même scénario : rendez-vous le Jeudi au bar Plaza pour un chocolat chaud ou une glace avec une dizaine d’amis du lieu. Il y a entre eux un bon climat de solidarité.
Pour en savoir davantage : Association « la maison des rêves »- San Severo (Foggia) – Italie – www.lacasadeisogni.biz Antonella De Litteris
Juil 12, 2012 | Focolare Worldwide

Sur les collines qui dominent Kitchevo, à mi-chemin entre la capitale Skopje et la ville historique d’Ohrid au sud, du 28 juin au 1er juillet s’est tenue la Mariapolis de Macédoine, hébergée dans un hôtel original, centre de rencontre des artistes, décoré d’oeuvres de toutes sortes, à l’intérieur comme dans le très beau parc.
80 personnes, venant principalement de Macédoine, mais aussi du Kosovo et de Serbie. Ce sont en majorité des groupes de familles chrétiennes et orthodoxes, et un certain nombre de musulmans.
Quatre jours pour approfondir la Parole de Dieu et le dialogue inter-religieux. Le dialogue, en fait, est le mot-clef de cette Mariapolis, souligné dans l’intervention de Monseigneur Anton Cirimotić, de Skopje, et par Christina Lee et Roberto Catalano, du Centre pour le dialogue inter-religieux du Mouvement des Focolari. Le dialogue, promu par les Focolari, s’appuie sur la spiritualité, et en particulier sur son point central : l’amour. Celui-ci trouve un écho immédiat dans les autres religions et cultures, grâce à la Règle d’Or : “Faire aux autres ce que tu voudrais qu’il te soit fait”. Ceci demande souvent de faire le premier pas vers l’autre, sans rien attendre en retour, et jusqu’à être prêt à donner sa vie.

Un jour consacré plus particulièrement à la famille, avec un pot-pourri d’expériences sur les défis de la mondialisation et ceux typiquement liés à la famille. La famille, ici, possède encore des valeurs significatives. Le professeur Aziz Shehu, avec sa femme, raconte ce que l’esprit de communion a signifié pour lui en tant qu’universitaire. Aziz est le fondateur du refuge “Les Perles” et il raconte comment cette expérience pilote a été sa contribution à la société de Macédoine, à un moment où il est nécessaire de travailler ensemble vers une véritable intégration.
Autre jour, avec un forte empreinte de la jeunesse : une présentation des jeunes, suivie d’ impressions spontanées, de partages profonds, personnels, souvent intimes ; un choeur qui a animé toute la rencontre ; une danse sur l’authenticité des relations au-delà des diversités, qui exprime ce qui a été vécu pendant la Mariapolis.
Un jeune catholique commence. Il avoue avoir expérimenté un profond changement ces jours-ci. Son christianisme était tel qu’il excluait aussi bien les musulmans que les athées, et, même les orthodoxes. Il a découvert à la Mariapolis que des personnes de croyance et de culture différentes peuvent vivre ensemble et que chacun, avec sa propre foi, porte une lumière. “J’ai compris que Dieu envoie le soleil à tous. Pas seulement à nous, chrétiens, et donc, je dois me comporter en conséquence.”
C’est justement sur ce point que s’articulent de nombreuses autres impressions : une jeune fille du Kosovo, venue ici avec sa mère et son frère, parle uniquement albanais. Elle dit à tous qu’elle ne pensait pas faire une expérience de ce genre, et être acceptée comme elle l’a été. Un fonctionnaire ministériel, musulman, dit avoir été profondément ému par la façon dont le dialogue a été vécu, et part convaincu que c’est la seule solution aux problèmes de la Macédoine.
Une femme orthodoxe, artiste, dit s’être trouvée parfaitement à son aise dans cette atmosphère. Ainsi qu’une jeune fille qui raconte avoir découvert combien l’ouverture aux autres aide à être non seulement meilleur chrétien ou musulman, mais également des hommes et des femmes authentiques.
Une certitude demeure, après le départ des quatre vingts participants à la rencontre d’été à Kitchevo : cette expérience a donné le sentiment que l’unité dans la diversité est possible. Dans ce pays, la conscience d’être les protagonistes ainsi que les constructeurs du dialogue a grandi.
Juil 11, 2012 | Focolare Worldwide

« Je suis médecin et je travaille dans un hôpital public. Un jour la police amène un homme ayant reçu deux projectiles dans la jambe. C’est le type de patient qu’aucune clinique ne veut : un voleur, pris en flagrant délit. Il est gravement blessé, suite à son altercation avec la police.
Il est quasi immobile sur son lit, sans personne pour l’aider, pas même ses parents qui ne se sont pas fait connaître (comme c’est l’usage) ayant su qu’il a volé.
Dans la majorité des cliniques d’Afrique, les parents doivent apporter le repas au patient, ainsi qu’une aide matérielle, et laver leurs vêtements. En l’absence des familles, le patient est donc complètement abandonné. Le personnel de l’hôpital est chargé seulement d’administrer les soins médicaux.
De plus, les autres malades et le personnel sanitaire sont mécontents d’avoir ce malfaiteur parmi eux. Il a ainsi beaucoup de difficultés pour trouver à manger, et devant rester immobile au lit, l’odeur devient insupportable.
Je me plains au commissaire de police qui nous a amené cette personne sans assistance. « C’est le travail du personnel médical » répond-il durement.
Il me vient à l’esprit que dans les autres pays le soin aux patients revient au personnel sanitaire. Je cherche à expliquer à mes collègues que nous devons nous intéresser à lui, mais je ne réussis pas à les convaincre.
Je cherche alors à convaincre les autres malades de l’accepter. Mais avec peu de succès…
A un certain moment, je me dis : « J’exhorte les autres, et moi ? Qu’est-ce que je fais pour lui ? Oui, je lui prescris les médicaments. Je lui donne une place dans le service ? Mais, ce n’est que mon devoir. Maintenant, il faut que je fasse moi, ce que je demande aux autres de faire : aller au-delà du minimum. »

Je fais sortir le patient du lit et le lave. « Oh ! Il y a au moins deux mois que je ne me suis pas lavé ! » S’exclame-t-il avec joie. « Comme c’est agréable de sentir encore les rayons du soleil sur ma peau ! » Je demande ensuite à une personne de service de laver ses vêtements et je lui offre une récompense pour cela. Puis, avec un autre collègue nous remplaçons le matelas sali. Enfin, je laisse une petite somme au patient, au cas où il aurait besoin de quelque chose.
Ce geste porte du fruit. Les aides-soignants commencent à jeter régulièrement les déchets du malade. Il suscite la compassion chez les autres patients, qui, maintenant, partagent leur repas avec lui.
Quelque temps plus tard il peut sortir de l’hôpital. Heureux. Il me dit qu’il ne volera plus. Ensuite il suit mon conseil de ne pas partir sans s’être présenté à la police afin de se soumettre aux actions judiciaires le concernant. Il comprend qu’il doit assumer la responsabilité de ses actes. »
Docteur H.L. (Burundi)
Juil 9, 2012 | Focolare Worldwide

« Je suis institutrice et je suis souvent envoyée dans les villages de montagne pour enseigner. Là, cachés dans des territoires reculés et inaccessibles, vivent aussi des groupes terroristes qui se proclament libérateurs du peuple. Il m’était déjà arrivé de tomber sur ces groupes, mais j’avais fui, trouvant une cachette entre les rochers.
Malheureusement, une fois, je n’ai pas réussi à me cacher à temps. Ils m’ont enlevée et emmenée dans leur campement. Durant ces interminables jours où j’étais détenue, j’ai plusieurs fois été soumise à de longs interrogatoires.
Malgré la peur, j’ai essayé de répondre avec beaucoup de respect, en disant toujours la vérité. L’un d’eux, en particulier, a essayé pendant des heures de m’endoctriner sur leur idéologie. Il voulait me convaincre d’épouser leur cause. Lorsqu’il m’a demandé ce que j’en pensais, je n’ai pas voulu commenter. Le jour suivant, lorsqu’il a répété son discours, j’ai objecté qu’il faut d’abord changer soi-même si nous voulons transformer les structures du pouvoir qui nous semblent injustes.

« Ce qui nous change, c’est l’amour que chacun a pour l’autre », ai-je essayé de lui expliquer. Peut-être que mes paroles l’ont touché, peut-être qu’elles lui ont rappelé des principes en lesquels il avait cru. Le fait est qu’après cet interrogatoire, il m’a laissée partir.
À partir de ce jour, j’ai toujours continué à prier pour cet homme et ses compagnons. Récemment, à ma grande surprise, je l’ai reconnu à la télévision, alors qu’ils annonçaient la nouvelle d’un terroriste qui, ayant quitté son groupe, avait rendu ses armes aux militaires. »
Nelda, Philippines.
Tiré de « Una buona notizia », aux éditions Città Nuova, Rome, pp. 56-57
Le livre se présente comme une contribution utile à la Nouvelle Évangélisation, en vue du Synode du mois d’octobre. Il contient 94 brèves histoires provenant du monde entier.