Jan 18, 2018 | Focolare Worldwide
Le grand-père de Mirvet Kelly était diacre : « Je me souviens de ma joie lorsque, toute petite, j’allais avec lui chaque dimanche à la Divine Liturgie Syriaque Orthodoxe. J’étais toute fière de le regarder, tout de blanc vêtu, réciter à l’autel une partie des prières ». A Homs, en Syrie, où Mirvet a grandi, il y a plusieurs Églises : arménienne apostolique, grecque orthodoxe, catholique de divers rites, maronite, melchite et syriaque catholique. Avant la guerre, tout en étant liés à leur propre Église, les fidèles en fréquentaient aussi une autre sans problèmes. Malgré cela, en écoutant des conversations de-ci de-là, elle percevait les difficultés de cette pluralité, par exemple le fait qu’un jeune n’avait pas pu épouser sa fiancée parce qu’elle était catholique, ou inversement. « En grandissant – poursuit-elle – beaucoup de choses ont changé : mon grand-père s’en est allé et la Divine Liturgie me semblait longue et désuète. A l’école j’étais la seule chrétienne au milieu de nombreux musulmans. J’étais la seule à m’absenter pour Noël et pour Pâques, et à mon retour j’étais assaillie de questions auxquelles je ne savais répondre : « Pourquoi y a-t-il de si nombreuses Églises ? Pourquoi votre Jésus est-il crucifié et ressuscite-t-il à des dates différentes selon les diverses Églises ? » Avec d’autres amies nous avons décidé de ne plus vouloir appartenir à une Église ou à l’autre, mais d’être chrétiennes et c’est tout. Et comme beaucoup d’entre elles, moi aussi j’ai arrêté de fréquenter mon Église ».
Quelque temps après, Mirvet tombe sur un groupe qui cherche à vivre l’Évangile à la lumière de la spiritualité des Focolari. “Avec eux j’ai découvert que Dieu est notre Père à tous et qu’Il nous aime tous comme ses fils. Ma vie a commencé à changer. Chaque fois que je cherchais à aimer en allant par exemple visiter les personnes âgées et les pauvres, j’avais le cœur empli de joie et de paix. Un jour, en lisant un écrit de Chiara Lubich, j’ai trouvé cette phrase : « Nous devons aimer l’Église de l’autre comme la nôtre ». Quant à moi, non seulement je n’aimais pas les autres Églises, mais je n’aimais même pas la mienne, que j’avais critiquée et abandonnée. Aujourd’hui je remercie les Focolari de m’avoir aidée à y retrouver ma place. J’ai commencé à rendre service en faisant le catéchisme, en fréquentant la chorale… : un premier pas pour m’ouvrir et, au fil des années, connaître et aimer aussi les autres Églises ». Arrivée à ce point, la vie de Mirvet, déjà si féconde sur le plan personnel et œcuménique, fait un saut qualitatif. Elle sent que Dieu l’appelle à vivre une aventure extraordinaire : se donner totalement à Lui. « Dans les différents focolares où j’ai vécu – explique-t-elle – je me suis trouvée être la seule orthodoxe au milieu de catholiques d’âges, de pays, de cultures, Églises, pensées différentes. Chercher à vivre l’unité avec toutes ces différences est un défi constant, car chacune d’entre nous a ses propres goûts et ses idées, y compris dans les petites choses.
Mais lorsque l’on cherche à faire sienne la réalité vécue par l’autre, nous expérimentons que les diversités deviennent une richesse. Souvent nous prions réciproquement pour nos Églises, ce qui nous fait grandir dans notre foi et dans notre relation avec Dieu. Et presque sans nous en rendre compte, nous portons le fruit de cette communion dans nos Églises respectives, au travail, dans la vie quotidienne. Cela peut sembler une goutte d’eau dans la mer, mais nos avancées, si petites soient-elles, unies à celles de beaucoup d’autres dans le monde, peuvent faire la différence. Dans les Pays du Moyen-Orient où j’ai vécu, j’ai vu par exemple des prêtres aider des personnes sans se demander à quelle Église elles appartenaient, ou bâtir des projets entre Églises différentes pour venir en aide à ceux qui étaient dans le besoin, qu’ils soient chrétiens ou musulmans. L’an dernier, catholiques et orthodoxes ont fêté Pâques le même jour. Deux amis syriens qui vivent maintenant à Vienne me racontaient récemment comment ils avaient été aidés, ainsi que beaucoup d’autres, par un prêtre et par les focolarines catholiques dans leur recherche d’une maison, de médicaments, d’un travail. Ils ont créé un groupe dans lequel ils partagent et s’aident dans une commune expérience chrétienne. Quelques syriennes, maintenant aux USA, me disaient que les immigrés syro-orthodoxes sont plus de cinquante à se rencontrer régulièrement, tantôt chez les orthodoxes, tantôt chez les catholiques, en expérimentant que Dieu est toujours avec eux : « Nous sommes invitées – disaient-elles – à prier, à vivre et à aime, afin que le testament de Jésus : “Que tous soient un”, se réalise au plus vite ».
Jan 17, 2018 | Focolare Worldwide
Depuis deux jours le Pape François est sur “leur” terre, où le soir du 15 janvier, après l’atterrissage à l’aéroport de Santiago, a débuté un voyage d’une semaine qui concerne deux Pays d’Amérique du Sud. « Je désire vous rencontrer, vous regarder dans les yeux, voir vos visages », avait dit le Pape François avant de partir. Environ 15000 bénévoles sont au travail, offrant leurs talents, leur temps et leur engagement pour rendre un précieux service aux divers événements qui auront lieu lors de cette première étape en terre chilienne. “Cette expérience déborde le cadre de la mission qui nous a été confié : en fait c’est l’expression sincère d’un engagement qui marquera notre vie pour toujours », ont dit quelques-uns d’entre eux. « Contrairement à l’apathie exprimée par quelques médias, les jeunes du Chili apportent une note d’enthousiasme et d’émotion à cette visite du Pape », ce que traduit bien la chanson composée à cette occasion par Claudio Gonzalès Carrasco, de la communauté des Focolari de Temuco (au sud du Chili). Accueilli par la présidente sortante, Michelle Bachelet, le Pape s’est ensuite dirigé vers la Nonciature apostolique où il séjournera au cours de cette étape. Parmi les moments importants du voyage au Chili il y aura la rencontre avec les populations mapuches chiliennes, qui luttent pour la sauvegarde de leur identité, et la Célébration Eucharistique du 17 janvier pour les peuples indigènes de la région.
Jan 16, 2018 | Focolare Worldwide
Le 20 janvier 2018, il y aura 20 ans que la ville de Palerme, choisie cette année comme capitale italienne de la culture, conférait la citoyenneté honoraire à Chiara Lubich. Une occasion de prendre en considération les processus que cet événement a contribué à amorcer en vue de diffuser la fraternité, l’accueil et la paix. « Palerme veut être un lieu où il est possible de dialoguer, où le charisme de l’unité puisse être le fondement de la vie. C’est pourquoi Chiara Lubich est notre concitoyenne », avait alors affirmé le Maire de la ville, Léoluca Orlando. Ce sera ce même maire, vingt ans plus tard, qui rappellera l’événement et sa signification encore très actuelle, dans la célèbre salle des Aigles, en présence des autorités civiles et religieuses. Il y aura ensuite une soirée aux Chantiers Culturels de la Zisa, avec une représentation théâtrale inspirée du roman « Le vent sirocco… à Palerme » de Roberto Mazzarella, journaliste et écrivain palermitain, décédé à l’âge de soixante ans seulement, sur l’amour envers sa ville et son engagement politique sous le signe de la fraternité.
Jan 12, 2018 | Focolare Worldwide
« Je viens chez vous en tant que pèlerin de la joie de l’Évangile, pour partager avec tous ‘’la paix du Seigneur’’ et ‘’vous confirmer dans la même espérance’’ ». C’est ainsi que commence le message vidéo que François adresse à tous ceux qui l’accueilleront ces prochains jours en Amérique du Sud, du 15 au 22 janvier. « Je désire vous rencontrer, vous regarder dans les yeux, voir vos visages et pouvoir tous ensemble, expérimenter la proximité de Dieu, sa tendresse et sa miséricorde qui nous enveloppent et nous consolent ». Le Pape connaît l’histoire de ces deux pays, « tissée d’engagement et de dévouement », et désire « rendre grâce à Dieu pour votre foi et votre amour envers Dieu et vos frères qui sont dans le besoin, spécialement pour l’amour que vous avez pour ceux qui sont rejetés de la société ». Le Pape François exprime son désir de « partager avec vous vos joies, tristesses, difficultés et espérances », la paix que « seul Lui peut donner ». Une paix qui « se base sur la justice et qui nous permet d’accueillir les exigences de communion et d’harmonie ». Le Pape conclut le message vidéo en remettant « dans les mains de la Vierge Sainte, Mère de l’Amérique, ce Voyage Apostolique ainsi que toutes les intentions que nous portons dans le cœur afin qu’Elle, comme une bonne Mère, puisse les accueillir et nous montrer le chemin qui conduit vers Son Fils ».
Jan 11, 2018 | Focolare Worldwide
Napolitains, lui travaille aux chemins de fer, elle comme comptable, Rosy et Léo Prisco sont tous deux retraités, sans en avoir d’ailleurs ni l’air, ni l’esprit. Leur histoire commence il y a 40 ans, à une époque où les couples qui en Italie choisissent de se marier civilement sont encore très rares. Mais ils sont agnostiques et pour se marier, ils vont à la mairie. Ce sont deux types tellement différents que personne, mis à part eux-mêmes, n’est disposé à parier un seul sou que leur couple tiendra. A la naissance du premier enfant, un doute apparaît : on le baptise ou non ? Ils en parlent avec le curé. « Pour nous agnostiques et marxistes convaincus – se souvient Rosy – il était impensable qu’un prêtre nous accueille d’une manière ouverte et amicale. Don Salvatore, non seulement n’a exprimé aucun jugement sur notre situation conjugale, mais il est devenu un ami, au point qu’on lui a raconté qu’on se disputait tout le temps. Oui, parce que c’était facile de faire les révolutionnaires en dehors, mais à la maison, qui devait cuisiner et tout faire ? C’était moi. Je me souviens que pour me faire entendre de Léo, (j’étais un peu folle, mais parfois ça marchait!) je faisais comme quand on allait manifester dans les rues : je pendais aux murs de la cuisine, des affiches telles que : ‘’Tu es un tyran’’, ‘’Tu es en train de piétiner la parité homme-femme’’, etc. Don Salvatore nous a fait connaître d’autres couples. Eux aussi avaient des difficultés mais ils avaient appris à dialoguer, aussi parce qu’ils connaissaient un secret : se demander pardon et recommencer. Un exercice que nous avons nous aussi essayé de faire, à l’avantage de notre relation qui s’améliorait de jour en jour. Entre-temps, don Salvatore a accepté de célébrer le baptême de Francesco et six ans après, celui de Nunzio ». « Grâce à don Salvatore et aux autres familles – explique Léo – nous avons rencontré Dieu et son amour, et petit-à-petit, s’est éveillé en nous le désir d’être une famille selon son cœur. Nous nous sommes rendu compte que même si nous lui avions tourné le dos, Lui, étant amour, n’avait jamais cessé de nous parler. Comme il avait fait en ‘93, dans une chambre mortuaire d’hôpital. C’est là que, par hasard, nous avions croisé la douleur de deux parents : leur petit ange de trois ans était mort. Pour nous cela avait été un message fort : et si cela nous était arrivé à nous ? C’était ce même couple que, des années après, nous avons revus lors d’une rencontre des Focolari, invités par don Salvatore. De cette souffrance étaient nées trois maisons-famille pour enfants en difficultés ».
Pour Rosy et Léo, qui en ‘95 ont dit leur ‘oui’ dans le sacrement de mariage, avoir retrouvé Gino et Élisa dans le cadre des Focolari, n’a pas été un simple hasard. « Un lien s’est tout de suite établi – raconte Rosy – qui nous a amenés à offrir ma collaboration à temps plein comme maman de substitution dans une des maisons -famille de la Fondation Ferraro. Leo nous rejoignait après le travail. Ce furent six années merveilleuses, au cours desquelles nous avons eu la possibilité d’aimer avec le cœur beaucoup d’enfants qui passaient dans la Maison ‘Sorriso’ (‘Sourire’) des périodes plus ou moins longues, selon la situation dans laquelle se trouvait leur famille». « Cette expérience – confie Léo – nous a permis de prendre conscience que nous sommes des instruments dans les mains de Dieu et que le fait de pouvoir aider ne dépendait pas de qui sait quelles aptitudes. Nous deux, aujourd’hui comme hier, nous ne sommes pas une famille parfaite : nous voulons simplement nous mettre au service de qui nous représente Jésus. Comme cela fut pour les deux fillettes russes que nous avons accueillies dans notre maison, un rapport qui continue encore aujourd’hui alors qu’elles sont adultes ». Au début de l’année 2017, désormais en retraite, ils décident de fêter le 50ème anniversaire de Familles Nouvelles en se mettant encore plus au service de la réalisation des différents événements qui seront célébrés. Ils collaborent aussi dans une cantine pour la formation des jeunes. Mais si 2017 est terminé, le désir de donation ne l’est pas ! Depuis octobre dernier, ils se sont transférés à Loppiano pour y rester jusqu’en juillet et pouvoir suivre ainsi de près la logistique, les démarches administratives, les transports… au service de ces familles qui, de différents coins du monde, ont rejoint la Scuola Loreto (l’École Loreto) pour apprendre à être une famille selon le cœur de Dieu.
Jan 10, 2018 | Focolare Worldwide
La chaleur estivale de l’hémisphère austral a récemment servi de cadre à une rencontre avec la sociologie latino-américaine, que ses participants ont qualifiée de « fulgurante ». « Chaque fois que nous aimons, chaque fois que nous donnons, c’est Noël », résume au nom du secrétariat de Social-One Silvia Cataldi, chercheuse à l’Université « la Sapienza » de Rome, et co-auteur (avec Vera Araujo et Gennaro Iorio) du livre intitulé «L’amour à l’époque de la globalisation. Vers un nouveau concept sociologique » (Città Nuova, 2015), qui développe la dimension « publique » et sociale de l’amour comme force transformatrice au sein de la vie des communautés et des comportements collectifs. C’est au sujet de cette dimension de l’amour caractérisé par l’agapè que le groupe de sociologues s’est interrogé, avec des moments de réflexion et de travaux pratiques.

Vera Araujo
“En Uruguay – explique Silvia Cataldi – nous avons participé à un congrès international de 5000 sociologues, organisé par l’Association Latino-Américaine de Sociologie (Alas) avec la présentation d’un recensement et d’une méta-analyse des actions mues par l’amour agapè dans le monde. Ensuite a eu lieu une table ronde sur le manifeste de la Convivialité, signé en 2013 par des philosophes, des sociologues, des économistes et anthropologues du monde entier, comme contribution des sciences humaines à l’art du « vivre ensemble ». Une occasion de connaître la sociologie latino-américaine et de remettre en lumière ce que l’Amérique Latine peut donner au monde : une vision très vitale de la culture où l’étude, la coopération et la transformation sociale forment un tout, au service de l’humanité ». Ensuite, l’équipe de Social One – 60 étudiants et professeurs en provenance du Brésil, de Colombie, d’Argentine, du Chili et d’Italie – s’est rendue à Recife, au Brésil, où elle a participé à un séminaire auprès de l’Université Fédérale du Pernambouc, puis dans la Cité pilote Santa Maria où s’est déroulée la Summer School intitulée « l’ Agir – agapè et la réalité sociale : recherche sociologique en vue de promouvoir le développement, pour construire l’avenir » : « Une école d’apprentissage réciproque sur le thème de l’agapè en action dans le domaine social, suivie d’un workshop dans les communautés des favelas voisines ». Les impressions recueillies à la fin traduisaient un profond renouvellement personnel, communautaire et spirituel. Nous avons parlé constamment et exclusivement de sociologie, mais l’amour qui régnait en nous et les idées de Chiara Lubich ont touché non seulement les esprits, mais aussi les cœurs ».
Une étudiante brésilienne, assistante sociale, a commenté: “La Summer School a été pour moi la confirmation du rôle important de l’interdisciplinarité. Je travaille comme assistante sociale, en contact avec la souffrance de personnes qui ont perdu leur dignité. Une compréhension nouvelle de la personne engendre de nouvelles pratiques qui mettent en mouvement des forces latentes de la nature humaine ». Un professeur de Recife : « L’agapè n’est pas seulement un concept sociologique, mais il recouvre aussi les domaines de la philosophie et de la métaphysique. J’ai vu que l’amour agit aussi dans votre groupe. Dans cette perspective s’ouvre un dialogue animé par l’amour et la générosité ». Giuseppe Pellegrini, de l’Université de Padoue : « La rencontre avec les cultures latino-américaines est toujours enrichissante. C’est pour moi une façon de mieux connaître mon Pays. La nécessité de mettre à l’épreuve nos catégories mentales et nos idées, la capacité d’interpréter la réalité sociale et ses mutations sont quelques uns des éléments les plus stimulants que j’ai trouvés. Trente ans après ma première expérience au Brésil, j’ai senti vibrer les mêmes sentiments, la même énergie qui anime ce peuple si divers dans les manifestations de sa vie communautaire. L’effort accompli par les nombreuses personnes qui s’inspirent de l’idéal de Chiara Lubich a porté des fruits authentiques et respectueux de la vie latino-américaine. Agir selon cet amour-agapè est un effet de l’amour réciproque, un élément générateur et contagieux, à la fois théorique et pratique, en mesure d’influencer les mutations sociales, culturelles et politiques ». Prochaine étape de Social One : le congrès des 7 et 8 juin à l’Université italienne de Salerne (Italie), pour poursuivre le dialogue avec la sociologie contemporaine, mais aussi pour accueillir une Expo qui mettra en valeur les bonnes pratiques d’associations et d’institutions qui œuvrent dans le social.