Mouvement des Focolari
50 ans d’amitié sous le signe de l’unité

50 ans d’amitié sous le signe de l’unité

“Sur la photo on voit l’un des entretiens que Chiara Lubich a eu durant sa première visite au Conseil Œcuménique des Églises à Genève, le 9 novembre 1967. On y voit Philip Potter souriant, alors directeur du Département du Conseil Œcuménique des Eglises pour la Mission,  devenu plus tard Secrétaire général. Lukas Visher, alors directeur de Foi et Constitution du COE, qui s’exprime avec force gestes. Et Chiara Lubich, joyeuse, qui écoute attentivement. Cette visite a fait suite à un profond dialogue de Chiara Lubich avec le théologien Lukas Visher pendant les différentes sessions du Concile Vatican II (1962-1965) à Rome. De là sont nées une confiance et une amitié réciproques. Lukas Vischer voyait en Jésus abandonné, point central de la spiritualité de Chiara Lubich, un pont pour le dialogue œcuménique. Leur amitié, privilégiée par chacun d’eux, dura toute leur vie. Est-ce-ce par hasard que leur mort (2008) soit survenue à peu de jours l’une de l’autre ? Leur rencontre en 1967 a donné l’occasion de rendez-vous ultérieurs et une profonde collaboration entre le mouvement des Focolari et le Conseil Œcuménique des Églises. La présence de Luzia Wehrle, focolarine, auprès du COE, en est une preuve concrète. Connue plutôt sous le nom de Tersa dans le mouvement, elle a presque joué le rôle d’ambassadrice. Lut van Kersavond et Lurdes Guimaraes Teixeira ont pris la suite ChiaraLubich_WCC_2002D’autres visites de Chiara au COE ont suivi en 1982 et en 2002. Peu après son élection en tant que présidente, Maria Voce s’est rendue aussi à Genève. La collaboration est devenue plus intense. La confiance s’est accrue. Des événements communs  ont été organisés à Genève : l’an dernier, sur les valeurs dont l’Europe est imprégnée et qui lui sont caractéristiques. Depuis longtemps les étudiants/tes du Centre du mouvement des Focolari à Montet (Suisse) rendent chaque année au COE, une visite qui fait partie intégrante de leur cours sur l’œcuménisme. L’année dernière, en plus de ce rendez-vous habituel, ils ont ajouté une journée pour aller à l’Institut œcuménique de Bossey : une expérience enrichissante entre étudiants. Pendant que j’écris ces lignes, j’attends déjà avec joie les prochains étudiants qui viendront nous rendre visite le 7 novembre prochain. Le cours du prof. Lawrence Iwuamadi marquera un événement central, en tant que responsable du Conseil Pontifical pour l’unité des chrétiens, il enseigne la théologie biblique à Bossey. La journée débutera et se terminera par la prière dans la chapelle, pendant laquelle ils demanderont avec foi le don de l’unité que seul le Christ peut nous donner ». Rev. Prof. Dr. Martin Robra Conseil Œcuménique des Églises (Genève)

Finances et confiance

Finances et confiance

FrancisGanzonC’est actuellement une des plus grandes banques rurales des Philippines. Mais lorsque Francis Ganzon (67 ans), en avait pris la direction, en 1989, il avait alors une seule filiale. Depuis lors, l’Institut se consacre au soutien et au développement des petites et moyennes entreprises (PME), par le biais de l’offre de services financiers de qualité, ‘’avec une force de travail uni à Dieu’’, comme on peut le lire sur le site de la Banque, sous le titre ‘’mission’’. Après le diplôme en Droit, Ganzon, se consacre au sauvetage d’un Institut, la Ibaan Rural Bank, Inc. (IRB),  impliqué dans des cas de fraudes. « J’ai organisé un style de travail différent, misant sur le respect des lois, sur le professionnalisme, et sur la centralité de la personne humaine, et en organisant de nouvelles pratiques en ligne avec des valeurs chrétiennes ». Ganzon fait sien l’esprit de l’Économie de Communion, le réseau international d’entrepreneurs engagés à mettre en pratique la Doctrine sociale de l’Église. « Par la suite, nous avons créé la fondation Ibaan Rural Bank, avec l’objectif d’étendre les programmes de microcrédit aussi aux étudiants méritants mais en difficultés économiques, à travers des bourses d’étude. La crise financière asiatique de 1997 a aussi touché notre banque, mais nous n’avons pas dû fermer grâce à la confiance de nos clients. La même année, la banque a célébré ses 40 ans d’existence et noous l’avons renommée Bangko Kabayan, avec un effort ultérieur pour fournir à des personnes demandeuses d’aide, la possibilité d’accéder à des microcrédits afin d’élever le propre niveau de vie ». FrancisGanzon_BangkoKabayan« Beaucoup de clients – continue Ganzon – ne disposaient pas de garanties collatérales, mais pour nous, il s’agissait de toute façon de personnes dignes. Cela a créé un rapport de confiance réciproque : la banque faisait confiance aux gens, en permettant de faire des emprunts, et les clients mettaient leur confiance dans la banque. De cette manière, la banque a eu un impact social fort, améliorant ainsi la vie de nombreuses personnes et de nombreuses petites entreprises. Par la suite, elle est devenue le fournisseur de crédit préféré des PME de notre région, en ouvrant 23 filiales dans les provinces de Batangas, Quezon et Laguna » Dans un futur proche, la Bangko Kabayan sera engagée à construire un portefeuille équilibré de prêts et de trésorerie et à investir ultérieurement dans les nouvelles technologies, en particulier dans l’Internet banking. Bangko Kabayan a reçu jusqu’ici différentes reconnaissances. En 2007, elle a reçu le meilleur Capital Build-up dans les PremiLandbank et a été incluse parmi les meilleures cent institutions, au niveau mondial, pour le microcrédit. De 2008 à 2011 et encore en 2013 et en 2015, elle a été nommée, dans la région où elle a son siège, partenaire de la Banque Terre des Philippines. Elle a aussi reçu l’accès Microenterprise au prix MF EAGLE des services bancaires de 2003 à 2007 et encore, en 2010 et 2011. « La détermination et l’intégrité seront toujours récompensées » conclut Ganzon. « J’attends le moment où les transactions bancaires pourront se faire avec une poignée de mains plutôt que sur le papier ».

Tensions au Cameroun anglophone

Les heurts se répètent et les tensions se renouvellent. Le 22 septembre et le premier octobre, l’armée a repoussé des manifestations pacifiques, provoquant ainsi des morts et des blessés parmi les manifestants qui demandaient l’indépendance des régions anglophones. Le même jour, dans les régions du Nord Ouest et du Sud Ouest (habitées par la minorité anglaise, les 20% de la population du Cameroun), la connexion internet a de nouveau été perturbée. Le ‘’problème anglophone’’ a d’anciennes racines. En octobre 2016, la population de langue anglaise avait donné le via à des protestations organisées contre la progressive marginalisation. Après des mois de tensions et d’accusations de discriminations, de sévères répressions et des actes de réelle guérilla avaient eu lieu. Le Père Antonio Mascia écrit de Fontem : « Nous sommes en train de vivre un moment délicat et incertain du point de vue socio-politique et nous ne savons pas comment ça va se terminer. Dans plusieurs villes, des soldats ont tiré sur la foule qui manifestait pacifiquement et de nombreuses personnes ont été arrêtées. Nous comptons beaucoup sur vos prières ».

Réinitialise ton monde, c’est toi qui le contrôle

Réinitialise ton monde, c’est toi qui le contrôle

18_Fdj2017Cette année aussi la “Fête des Jeunes”, qui coïncide avec le début du printemps dans l’hémisphère Sud, a laissé son empreinte. Les 23 et 24 septembre, plus de 1000 jeunes venus de l’Uruguay, du Paraguay et de différentes régions argentines, envahissent la Cité pilote au cœur de la Pampa argentine, pour vivre une expérience de fraternité qui laisse une trace indélébile. Mais cette année on regarde pus loin : en direction de Manille, où se déroulera le Genfest 2018 avec des jeunes du monde entier. Par le biais d’un jeu vidéo, les jeunes affrontent successivement quelques thématiques qui impactent leur vie quotidienne : l’apparence, l’individualisme, les choix et la société de consommation ; ce sont les échelons que quatre acteurs, sur scène, doivent franchir pour arriver à dépasser ensemble le dernier. L’acceptation de soi,  la solidarité,  l’engagement suggéré à chacun par sa conscience, le partage, autant de clés qui permettent de franchir ces étapes. Mais, bien souvent, il faut composer avec le passé qui pousse à revenir en arrière et le futur qui paralyse. Reste donc une seule option : vivre le moment présent en « prenant le contrôle de sa propre vie et en la réinitialisant». 27_Fdj2017L’inventeur du jeu adresse aux protagonistes et aux participants à la Fête une question qui comporte un défi : Réinitialiser, oui, non ? La réponse reste ouverte. Le jeu vidéo se termine et devient une métaphore de la vie, qui incite ces jeunes à  traverser les nombreuses situations rencontrées chaque jour, pour grandir et atteindre leurs propres objectifs. Un  jeu qui rejoint la vie réelle. “Réinitialise ton monde, c’est toi qui le contrôle ». c’est le slogan de cette rencontre, qui, avec la chanson composée pour l’occasion, a été le message que la Fête des Jeunes 2017 a laissé dans le cœur des participants. Et aussi de ceux qui seront présents au Genfest des Philippines pour représenter tous ces jeunes.  

La Californie en flammes

La Californie en flammes

20171013-04Alimentés par des vents violents et des températures bien au-dessus des normes saisonnières, les incendies, qui pour l’instant ne sont pas maîtrisés,  sont en train de dévaster la Californie, causant jusqu’ici des dizaines de victimes: c’est le bilan le plus lourd jamais vérifié dans l’histoire de la Californie, sans parler des centaines de disparus. Le nombre d’hommes et de moyens mobilisés est impressionnant: environ 8000 pompiers et bénévoles, 550 engins terrestres, 73 hélicoptères et plus de 30 avions. Les images des incendies qui ravagent une surface qui s’élève à presque  80 000 hectares sont en train de faire le tour du monde. On ne compte plus les maisons brûlées. Les comtés les plus touchés sont ceux de Sonoma, de Mendocino, de Yuba, de Napa. Jusqu’ici des milliers de personnes ont été évacuées, surtout dans le comté de Napa, réputé pour sa production de vins de qualité. L’une des régions les plus touchées est le comté de Sonoma, où se trouve Santa Rosa, la capitale régionale, qui compte 200 000 habitants. Des quartiers entiers de la ville ont été réduits en cendres. Depuis Santa Rosa Cindy Fitzmaurice, de la communauté des Focolari, a réussi, grâce à Facebook, à donner de ses nouvelles. Elle parle des conditions difficiles qui ont obligé de nombreuses personnes à abandonner leur maison. « Nous sommes sur le point de nous enfuir a-t-elle écrit en postant une photo prise à 3h du matin, où l’on voit un ciel rouge orangé – j’ai le cœur brisé pour mes amis qui ont tout perdu. Nous sommes en train d’apprendre ce qui est important, et ce ne sont certainement pas les bien matériels ». Une expérience très dure, celle vécue par Cindy et ses voisins, contraints de fuir durant la nuit, en cherchant refuge chez des amis. Quelques uns, raconte-t-elle, ont dû s’enfuir en pyjama, sans pouvoir rien emporter. Heureusement, elle poursuit en écrivant:” Évacués, mais sains et saufs. Que Dieu bénisse Sainte Rose. Laisser ma maison après 25 ans, ce fut dur. Mais nous avons eu le temps de le faire et de cela nous devons être éternellement reconnaissants. D’autres ne pourront pas en dire autant. Nous verrons ce que demain nous réserve ». Après une nuit de peur et de prières, mercredi dernier Cindy a pu donner à nouveau de bonnes nouvelles à ses amis: “ Nous sommes extrêmement reconnaissants. Nous sommes rentrés à la maison ce matin. En ce moment les vents soufflent vers l’est, en direction de Napa. C’est une bonne chose pour nous, mais pas pour eux. Nous avons entendu dire qu’aujourd’hui devraient se lever des vents forts qui nous sont favorables. Mais de nombreux amis ont tout perdu. Je ne peux même pas imaginer leurs pertes.” Cindy remercie donc les amis qui ont pris soin d’eux, spécialement de sa belle-mère âgée. «Tout ce que nous pouvons faire maintenant c’est d’être reconnaissants et de voir comment venir en aide aux autres. Nous vous remercions pour vos prières ». La nièce de Cindy, 18 ans, travaille dans une maison de convalescence « Tous les malades ont été évacués dans une autre ville. Je suis fière de la façon dont elle s’est occupée de tous ».  De nombreuses autres personnes ont posté sur Facebook les photos de leurs maisons dévorées par les flammes et réduites en cendres. Mais elles remercient d’être en vie. C’est ce qui compte le plus.