Avr 9, 2016 | Focolare Worldwide
Quito, capitale de l’Equateur, sera le point de focalisation de toutes les manifestations de la Semaine Monde Uni 2016, qui se dérouleront simultanément dans le monde. Le titre de l’événement est LINK CULTURES – Un Camino para la Paz. Avec la participation de jeunes provenant de divers pays sud -américains et européens, l’interculturalité sera le fil conducteur de la Semaine Monde Uni 2016: une invitation à entrer en dialogue avec les différentes cultures et reconnaître en toutes cette même dignité qui nous rend égaux. L’Equateur est un pays d’Amérique du Sud symboliquement situé aux confins des deux hémisphères. Peuplé d’environ 15 millions d’habitants, il se divise en quatre grandes régions: la Côte, la Sierra, l’Est et les îles Galapagos. Le pays jouit d’une reconnaissance internationale en raison de l’énorme biodiversité de sa faune et de sa flore, à laquelle s’ajoute une population multiculturelle. Depuis 2008, l’Equateur a introduit dans sa Constitution les concepts d’ “interculturalité” et de “plurinationalité” considérés comme des aspects caractéristiques du Pays, tout comme la défense et la promotion des droits de la nature et du “Sumak kawsay”, expression qui, en kichwa, la langue indigène, désigne la “qualité de vie”, c’est à dire l’équilibre de l’être humain avec la nature. Pour toutes ces raisons, la Semaine Monde Uni se déroulera essentiellement en deux temps qui mettront en valeur la fraternité à travers l’interculturalité. Elle débutera avec l’Ecole itinérante (1-6 mai), au cours de laquelle les jeunes visiteront quelques régions de l’Equateur pour pouvoir vivre une expérience d’interculturalité grâce au contact direct avec diverses communautés équatoriennes, travailler et vivre avec les personnes du lieu et connaître en profondeur la réalité du Pays. Les participants auront le choix entre deux propositions différentes: la Côte et la Sierra ou l’Est et la Sierra. La première comprend les provinces de Esmeraldas et Imbabura où les jeunes entreront en contact avec les communautés de Gualapuro, Agato et Peguche; la seconde comprend les provinces de Pastaza, Tungurahua et Bolívar pour rencontrer les communautés de Shiwacocha, Kisapincha, Salasaka e Bolívar.Chaque parcours propose de construire des relations à différents niveaux: avec la nature, avec les autres et aussi avec soi-même. De cette façon les jeunes, ainsi que les personnes du lieu, seront les protagonistes de véritables laboratoires de la convivialité où l’on pourra partager, apprendre, faire des expériences. Ils seront témoins du travail de ces communautés et d’un authentique échange de dons entre cultures.
Dans un deuxième temps, le 7 mai, aura lieu un Festival pour la Paix sur le site de la “Midad del Mundo” (le Milieu du Monde), une destination touristique de l’Equateur reconnue au niveau international: ce sera un grand événement qui verra la participation de jeunes de diverses cultures, religions, milieux sociaux, avec l’objectif de lettre en valeur la fraternité dans un contexte interculturel et de s’engager à vivre la paix et l’unité dans le respect des différences, en mettant en pratique la Règle d’Or qui invite à “agir envers les autres comme on voudrait qu’ils agissent envers nous ”. Les Jeunes pour un Monde Uni de l’Equateur ont par ailleurs lancé deux concours, l’un de musique, l’autre de photos, et leur rêve vise très haut: faire naître “Une Ecole pour la Paix” qui soit permanente. Au même moment la Semaine Monde Uni 2016 se déroulera dans de nombreuses autres villes du monde, sous des formes variées, mais partout les jeunes y seront protagonistes et constructeurs de paix. Informations: info@mundounido2016.com Site officiel: www.mundounido2016.com
Avr 8, 2016 | Focolare Worldwide, Senza categoria
https://www.youtube.com/watch?v=fmnzghp0ghg&feature=youtu.be Le rendez-vous annuel organisé par les jeunes des Focolari, qui visent à impliquer le plus grand nombre de personnes et d’institutions quant au parcours vers la fraternité, aura son centre cette année à Quito, en Équateur. Le thème est celui de l’interculturalité, avec une manifestation des jeunes sur la ”Moitié du monde”, là où on peut mettre un pied sur l’hémisphère boréal et l’autre sur l’hémisphère austral. Journées de dialogue entre des jeunes de différentes cultures, par le biais du travail, du partage, et du tourisme communautaire , tout cela dans une nature exubérante. Sur le site www.mundounido2016.com il y a toutes les informations du programme équatorien. ”Link Cultures – un camino para la paz” c’est le titre qui rassemble les plus diverses initiatives de fraternité qui se dérouleront contemporainement dans le monde entier, unissant générations et cultures dans un unique laboratoire et que l’on peut retrouver à travers le hashtag #4peace.
Un peu d’histoire. Mai 1995, le Genfest – grand rendez-vous mondial des Jeunes pour un Monde Uni – se termine avec le lancement de la Semaine Monde Uni (SMU) : une semaine pour contribuer à créer des rapports de cohabitation pacifique entre cultures et peuples différents, dans le respect de l’identité de chaque communauté et de chaque peuple. Une proposition aux institutions nationales et internationales, publiques et privées, de mettre en évidence et de valoriser les initiatives qui promeuvent l’unité à tous les niveaux. La SMU fait partie intégrante du United World Project. A distance de vingt années de cet événement historique : de multiples initiatives de jeunes, de juniors et d’adultes lors de ces éditions de la SMU qu’ils ont vu se répandre toujours plus dans l’opinion public, dans les médias, parmi les institutions. Sur tous les points de la terre, une forte idéalité la rend fascinante : convaincre le monde que c’est ”l’ère de la fraternité”. En 2010, une liaison mondiale en direct à partir de la Hongrie, donne le via à la SMU ; dans l’édition 2011, la liaison mondiale part au contraire d’une petite ville, Sassello (Italie), où est née et a vécu Chiara Luce Badano, jeune des Focolari, décédée en 1990 et béatifiée en 2010. La SMU de 2012 précède le Genfest qui se déroule à Budapest ( 12 mille jeunes dans l’Arène des Sports et 500 mille reliés par les réseaux sociaux). En 2013, la liaison mondiale en direct est transmise de Jérusalem : 120 jeunes de 25 pays, musulmans, chrétiens et juifs, vivent une forte expérience de fraternité : un programme de vie pour un futur de paix. Le ”focus” de la Semaine Monde Uni 2014 est à Nairobi, avec le chantier de réciprocité ”Sharing with Africa”. ”Fabric, Flavour, Festival – discovering fraternity”, est le titre de la SMU 2015 qui développe le thème du dialogue à 360°. L’événement central est animé par les Jeunes pour un Monde Uni de l’Inde, à Mumbay, avec des jeunes du mouvement hindou du Shanti Ashram, signe ultérieur de comment ces jours-là unissent peuples et religions différents.
Run4Unity – Autre nouveauté de cette année, c’est l’implication des juniors : l’événement sportif mondial Run4Unity, course de relais mondiale pour la paix qui, lors des précédentes éditions, a touché des milliers de juniors, aura désormais une cadence annuelle, et sera insérée pendant la Semaine Monde Uni. La Run4Unity 2016 se courra le 8 mai prochain. Les Jeunes pour un Monde Uni espèrent que cette expo internationale et itinérante, qui existe désormais depuis vingt ans, sera reconnue aussi par l’ONU. Les initiatives qui continuent à se dérouler pendant l’année, et sur lesquelles, la Semaine Monde Uni allume les projecteurs, sont recueillies sur la plate-forme du United World Project.
Avr 7, 2016 | Focolare Worldwide
Nasri a étudié à Milan (Italie) et s’est ensuite spécialisé en urbanisme à Venise. De retour chez lui, il a connu le Mouvement des Focolari il y a 20 ans. Cette rencontre a, selon lui, changé sa vie. Il a trois filles de 17, 15 et 13 ans. Nous le rencontrons aux abords de OnCity, rencontre internationale sur le bien commun (Castel Gandolfo 1-3 avril). Quels défis rencontres-tu chaque jour? “Je travaille dans le bâtiment. Pour des raisons politiques, nous avons des difficultés dans le renouvellement du plan régulateur, qui date des années 70. Pour ouvrir une nouvelle route ou modifier un parcours, il faut des permis, mais l’autorité militaire israélienne les refuse.” Est-il vraiment possible d’«aimer l’ennemi»? “Il n’est pas facile d’être chrétien en Palestine. Dans ce territoire, notre ennemi est l’autorité militaire israélienne, pas les juifs! Je respecte la religion juive, parce que nous sommes tous frères, enfants de Dieu. Mais comment puis-je aimer un soldat israélien qui me tue? Qui détruit nos villes? Qui occupe notre territoire? Comment faire pour vivre le christianisme? J’ai essayé d’en discuter avec d’autres chrétiens. J’ai compris que si je ne suis pas capable d’aimer, je peux au moins commencer par ne pas haïr et, petit à petit, peut-être que l’amour viendra. J’ai inscrit ces trois mots, “ne pas haïr”, dans mon esprit et dans mon cœur, et j’ai commencé à les vivre au quotidien. Ils m’ont souvent aidé, par exemple en souriant à un soldat. C’est en particulier le cas au check point, parce que malheureusement nous, Palestiniens, nous ne pouvons pas nous déplacer librement. Nous sommes encerclés, nous sommes en prison. Une fois, un capitaine m’a demandé pourquoi moi, arabe palestinien, je lui avais souri. J’ai répondu: Jésus nous a dit “Aime ton prochain”, donc je t’aime. Il était touché et ne savait pas quoi dire. Il m’a laissé passer sans me faire trop de contrôles! L’amour existe, aussi dans le cœur des occupants israéliens comme de chaque homme sur la terre. Je ne rejette par la responsabilité sur eux, parce que ce sont des soldats et ils doivent obéir aux ordres. Laissons le conflit aux gouvernements. Nous, en tant que peuples, nous pouvons vivre ensemble. Mais, pour les jeunes, c’est plus difficile à accepter, surtout que maintenant, avec internet, ils voient comment est le monde en dehors de la Palestine.” Que faites-vous avec le Mouvement des Focolari en Terre Sainte? “Je suis un “volontaire” et suis engagé dans Familles Nouvelles. Nous soutenos des actions dans les différentes Églises avec la communauté chrétienne à Bethléem. Je suis grec orthodoxe, ma femme est catholique. Nous allons chez des personnes âgées, des enfants abandonnés, ou des personnes mentalement malades qui ont besoin d’être aimées. Nous essayons de faire tout notre possible…” Y a-t-il des juifs parmi les personnes qui ont des contacts avec le Mouvement? “Beaucoup de familles juives sont nos amies. Nous faisons des rencontres ensemble. Une de mes filles joue au football. À travers le Centre Peres pour la Paix, son équipe, ainsi qu’ une équipe israélienne, ont été invitées par le Real Madrid. Pour elle, c’était une expérience nouvelle de côtoyer des juifs du même âge pour la première fois. À son retour, elle m’a confié: “Tous les joueurs juifs sont mes amis”. Nous sommes aussi en contact avec beaucoup de familles musulmanes: en Palestine, 99% de la population est musulmane et 1% est chrétienne. Comme Mouvement des Focolari, nous avons un excellent rapport avec les musulmans, et aussi avec les juifs. Cela nous prouve que vivre ensemble est possible.” Si tu pouvais transmettre un message au monde entier, qu’est-ce qui te tient le plus à cœur? “Souvenez-vous de nous. Il y a des Palestiniens chrétiens qui souffrent. Nous étions plus de 10%, mais l’émigration des familles chrétiennes a beaucoup augmenté. J’ai peur qu’un jour il n’y ait plus aucun chrétien. Aidez-vous à résoudre le problème palestinien. Si on crée la paix dans le Moyen-Orient, la paix sera pour le monde entier. La volonté de Dieu existe, mais nous avons besoin de la volonté des êtres humains. C’est lieu stratégique, riche en spiritualité. Il nous manque uniquement l’unité. Si l’unité existe entre ces trois religions, le Moyen-Orient sera en paix et sera un modèle. C’est l’unique message que je peux transmettre: vivre les paroles de Jésus, pour créer la paix et l’amour, parce nous en avons vraiment besoin.” Maria Chiara De Lorenzo
Avr 6, 2016 | Focolare Worldwide
Elle débutera avec l’Ecole itinérante (1-6 mai), au cours de laquelle les jeunes visiteront quelques régions de l’Equateur pour pouvoir vivre une expérience d’interculturalité grâce au contact direct avec diverses communautés équatoriennes, travailler et vivre avec les personnes du lieu et connaître en profondeur la réalité du Pays. Les participants auront le choix entre deux propositions différentes: la Côte et la Sierra ou l’Est et la Sierra. La première comprend les provinces de Esmeraldas et Imbabura où les jeunes entreront en contact avec les communautés de Gualapuro, Agato et Peguche; la seconde comprend les provinces de Pastaza, Tungurahua et Bolívar pour rencontrer les communautés de Shiwacocha, Kisapincha, Salasaka e Bolívar.Chaque parcours propose de construire des relations à différents niveaux: avec la nature, avec les autres et aussi avec soi-même. De cette façon les jeunes, ainsi que les personnes du lieu, seront les protagonistes de véritables laboratoires de la convivialité où l’on pourra partager, apprendre, faire des expériences. Ils seront témoins du travail de ces communautés et d’un authentique échange de dons entre cultures. Quito sera le point de focalisation de toutes les manifestations de la Semaine Monde Uni 2016, Le 7 mai, aura lieu un Festival pour la Paix sur le site de la “Midad del Mundo” (le Milieu du Monde), une destination touristique de l’Equateur reconnue au niveau international: ce sera un grand événement qui verra la participation de jeunes de diverses cultures, religions, milieux sociaux, avec l’objectif de lettre en valeur la fraternité dans un contexte interculturel et de s’engager à vivre la paix et l’unité dans le respect des différences, en mettant en pratique la Règle d’Or qui invite à “agir envers les autres comme on voudrait qu’ils agissent envers nous ”. Les Jeunes pour un Monde Uni de l’Equateur ont par ailleurs lancé deux concours, l’un de musique, l’autre de photos, et leur rêve vise très haut: faire naître “Une Ecole pour la Paix” qui soit permanente. Informations: info@mundounido2016.com Site officiel: www.mundounido2016.com
Avr 6, 2016 | Focolare Worldwide

Photo: Shutterstock
« La violence a touché de près également ma propre vie. Dans un contexte aussi difficile, le désir de travailler à la reconstruction de ma terre est une passion qui grandit de jour en jour. C’est ce désir qui m’a conduit en Italie pour étudier à l’Université Sophia (IUS) , dont j’avais entendu parler dans mon pays. La façon d’affronter les différences à Sophia me servira à affronter celles du Burundi et ici, j ‘ai compris que je ne devais pas attendre la fin de mes études pour donner ma contribution ». C’est ainsi que le jeune homme s’engage à travailler pour la paix. « J’ai la possibilité de me retrouver avec beaucoup de concitoyens en Italie et chaque fois, j’essaie d’exprimer mes convictions, dans un esprit de fraternité, avec l’aide des instruments que j’ai acquis en étudiant mais aussi la vie, qui me permettent de dialoguer en valorisant le positif qu’il y a chez l’autre . Mon attitude a ainsi attiré l’attention de la part de personnes ayant des opinions différentes sur la réalité du Burundi : ce sont des membres de l’opposition, des membres du parti au pouvoir, et aussi des personnes de la société civile. Lorsque c’est à moi d’intervenir, je ne parle pas de mon appartenance politique, mais j’exprime ce que je sens à l’intérieur de moi, en faisant référence au pape lorsqu’il affirme : « La violence n’est jamais une voie qui conduit à la paix ». « J’ai justement mis une fois en évidence que parmi nous il y avait des représentants du gouvernement, de l’opposition, de la société civile, du parti au pouvoir, etc. Et que le programme, ce jour-là, prévoyait de terminer la réunion en prenant une bière ensemble, en signe de réconciliation, conformément à notre culture. J’ai ajouté qu’ici, loin des conflits, nous sommes assis l’un à côté de l’autre, et que, même si nous discutons avec passion, nous nous saluons aussi bien quand on arrive que lorsqu’on se quitte, tandis qu’à Bujumbura, ils s’entre-tuent… Alors j’ai fait ma proposition : Pourquoi ne pas faire arriver à tous notre témoignage ? Pourquoi ne pas dire aussi à nos concitoyens qui sont dans notre patrie, qu’on peut dialoguer et discuter sans s’entre-tuer ? Ici, nous avons démontré que le dialogue est possible, ai-je ajouté ». « Après cette intervention, j’ai pensé que je n’aurais pas été compris ou qu’on m’aurait pris pour un doux rêveur qui vit dans l’utopie ». Au contraire, à sa surprise, il est pris très au sérieux. « Nous nous sommes encore retrouvés avec une vingtaine d’experts sur la situation du Burundi. Nous étions représentants de diverses tendances sur cette question et l’objectif était de discuter sur les modalités pour amorcer un dialogue inclusif entre gouvernement, opposition, société civile, groupes armés, etc., en vue de la pacification du pays. Cela fut une occasion importante d’écoute, utile, afin d’exprimer ensemble et avec sérénité, quelques propositions à transmettre au gouvernement ». « J’ai pu constater que l’expérience de Sophia porte des fruits qui nous dépassent – conclut-il – . Plus que jamais, je suis convaincu que nous pouvons apporter la lumière qui vient de l’Évangile, dans les différentes situations difficiles que vivent nos pays. J’espère apporter ma petite contribution à la construction de la paix, pas seulement au Burundi, mais dans le monde ».
Avr 5, 2016 | Focolare Worldwide
“Le 22 mars restera pour toujours une date marquée par les actes barbares vécus à l’aéroport et dans la ville de Bruxelles. Accomplis par des individus qui n’ont pas réussi à considérer l’amour du prochain comme une priorité dans leur vie, et cela juste quelques jours avant Pâques, la fête qui nous enseigne que l’Amour est vainqueur de tout. Ce fut une semaine où des sentiments de haine profonde se croisaient avec la sensation que Dieu nous demande d’aimer l’autre. Ce n’est assurément pas facile dans des moments comme ceux-ci. Nous sommes naturellement portés à trouver un coupable. Et c’est ce qui est en train d’arriver ici en Belgique. On se demande en quoi on s’est trompé, et qui est responsable de la radicalisation de ces personnes. Pour moi aussi cette semaine a suscité de nombreuses questions nouvelles. C’est comme écrire continuellement des lettres à Dieu et courir chaque jour à la boîte aux lettres pour voir si Sa réponse est déjà arrivée. C’est encore plus dur lorsque tes amis les plus proches te demandent pourquoi tu défends encore les musulmans: “C’est de leur faute”, disent-ils. “Renvoyons-les chez eux”.”Pourquoi offrir aux réfugiés des possibilités, si c’est pour qu’ensuite ils viennent nous tuer?”. Je me suis rendu compte que c’est un exercice qu’il faut refaire chaque fois. Il s’agit pour moi de me mettre dans la peau de mes amis, qui n’ont pas la chance d’expérimenter que Dieu est à leurs côtés et qu’Il est le seul à pouvoir donner une réponse. Une réponse d’amour. Ils ressentent une peur qui les pousse à donner la priorité à leur propre sécurité et à leur avenir. Au cours de cette semaine je me suis efforcé de leur faire voir l’autre côté des choses: “Ces personnes (les terroristes) ne sont pas musulmans. L’Islam incarne des valeurs porteuses d’Amour”. Mais en se lançant dans cet exercice, on rencontre vite beaucoup de résistance. Les plaies ne sont pas encore refermées. J’espérais être en mesure de soigner convenablement ces blessures, mais la guérison est un processus qui demande du temps. Ce Vendredi Saint, en rentrant chez moi, j’étais fatigué et j’en avais presque assez de soigner “les blessés”. Aussi j’imagine à quel point la semaine a été dure pour les personnes engagées en première ligne pour pour porter secours. On dit que les jeunes d’aujourd’hui n’osent pas manifester leur foi.Nous n’osons plus parler des réalités auxquelles nous croyons par crainte d’être écartés de la société. Nous n’osons plus accomplir ce que nous sentons qu’il est bien de faire.Ce n’est peut-être pas la peur de s’exprimer mais une certaine lassitude, résultant du fait que croire en l’idéal chrétien est une aventure fatigante. En Belgique la foi fait désormais figure d’exception, et il faut se faire violence pour défendre ses valeurs. Les jeunes choisissent de ne plus croire pour éviter les critiques. Du coup j’ai à nouveau saisi la force de l’idéal de paix et d’unité que Chiara Lubich nous a enseigné. C’est un comme un “café” qui permet de surmonter la fatigue. Il nous aide à sourire lorsque quelqu’un nous pose une question critique, nous donnant ainsi l’occasion de partager notre message. C’est pour cela que je marche à la suite de Jésus. Je voudrais demander à Dieu un feu plus grand qu’avant, qui puisse enflammer le coeur des jeunes. Qui nous rende capables de nous regarder avec bienveillance plutôt que de nous critiquer les uns les autres. De sorte que la trappe qui ouvre vers le bas se transforme en une ouverture vers le haut, et que la foi devienne une fête plutôt qu’une source de tracas. Où chacun puisse trouver la clé pour construire un monde où des attentats comme ceux du 22 mars n’arrivent plus”.