Mouvement des Focolari
Évangile vécu: Dieu avant tout

Évangile vécu: Dieu avant tout

20151205DioPrimaQu’est-ce qui t’a poussé à devenir prêtre? C’est la question d’une adolescente de 13 ans au Père Marco, durant une interview informelle sur les nombreux “fioretti” qui ont constellé ses années de vie et de sacerdoce. “Je ne voulais pas vraiment devenir prêtre. J’ai seulement demandé conseil à des personnes qui connaissaient le monde plus que moi, qui étaient plus adultes, pour comprendre ce qui était le plus nécessaire, à cette époque, dans l’humanité. Je pouvais être enseignant, ingénieur, j’aurais aussi aimé être architecte, ou voyager. Beaucoup de choses m’intéressaient. Et je travaillais bien à l’école. C’était les années du boom économique et j’avais toutes les possibilités. J’étais indécis, parce que j’avais une bourse d’étude à l’université, mais je voulais être utile. J’ai donc pris rendez-vous avec l’évêque. Je voulais lui demander ce qu’il en pensait, qu’est-ce qui servait le plus à l’humanité. Il était si occupé qu’il n’a pas eu le temps de parler avec moi. Je suis resté seul pendant des heures, alors j’ai pensé: ‘l’humanité n’a sûrement pas besoin de moi, mais peut-être que l’église a besoin de moi. Mais qui t’a dit que tu es aussi important? Peut-être que je ne vaux rien… Mais j’aime Jésus, je l’aimerai toujours, même si je me sens inutile’. Lorsque finalement l’évêque a trouvé le temps de parler avec moi et m’a demandé ce que je voulais, je ne voulais plus rien! Alors je lui ai confié que je pouvais peut-être collaborer… Il était surpris, indécis, mais à la fin il a déclaré: ‘Hier, j’ai posé la première pierre d’une église. Lorsque cette église sera terminée, dans six ans, il n’y aura aucun prêtre. Veux-tu être le prêtre de cette église?’ Mais mon expérience avait été celle d’un choix de Dieu avant tout, c’est-à-dire de ne pas être prêtre, mais de suivre Dieu et d’aimer Jésus. Même si tu te sens inutile, Jésus a certainement quelque chose à te faire faire.” (Père Marco – Italie)    

Le commandement de l’unité

Le commandement de l’unité

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Le Patriarche Bartolomé I avec le card. Kurt Koch – (C) CSC Audiovisivi

Les deux dernières journées de la rencontre œcuménique des évêques, amis des Focolari, a eu comme centre le Patriarcat grec-orthodoxe, siège du Patriarche Bartolomé I, pour participer à la fête de Saint André. Depuis 1700 ans, le Patriarcat est le point de référence pour les orthodoxes qui aujourd’hui sont environ au nombre de 300 mille personnes du monde entier. Nous sommes le 29 novembre après-midi, les gens arrivent au compte-gouttes, quelques femmes avec le voile pour se couvrir la tête. Ils ne sont pas seulement des orthodoxes d’Istanbul mais aussi des grecs, des russes. C’est impressionnant de voir rassemblés 35 évêques de 16 églises différentes à l’intérieur de l’église Saint Georges. C’est la première fois que je participe à une liturgie orthodoxe. La participation se fait avec tous les sens. Les yeux sont extasiés par les couleurs vives des icônes. C’est un fleuve de lumière. L’ouïe est stimulée par les cantilènes en grec ancien, par les chants qui conduisent au mystère de la prière. L’odorat est provoqué par l’encens qui parfume l’âme. Le goût est appréhendé par l’Eucharistie et par le pain ‘antidoro’. C’est un morceau de pain béni qui est distribué à la fin de la célébration. Le but, aussi bien pour les vêpres du dimanche après-midi que pour la longue liturgie du lundi 30 novembre, fête de Saint André, n’est pas de réciter des prières, mais de devenir prière, comme le disait Origène : « Toute notre vie devrait être une prière étendue et ininterrompue ». Tout en prenant la parole, le Patriarche Bartolomé met en parallèle André, frère de Pierre, le ”premier appelé” et Chiara Lubich, la ”première appelée” au charisme de l’unité. « Nous n’avons pas le droit de nous décourager – a-t-il conclu – face au vacarme de tant d’horreurs qui sont perpétrées le long des routes du monde, nous avons au contraire le devoir d’annoncer à tous que seul, le dialogue, la compréhension, l’attitude positive qui vient de notre foi dans le Christ, peut vaincre. Le saint apôtre André n’a pas eu de doutes en rencontrant le Maître, et Chiara non plus, n’a pas eu de doutes en se fiant à lui. Il en est ainsi pour nous, tous conscients de nos responsabilités, nous n’avons pas de doutes quant à la voie sur laquelle nous nous sommes acheminés, dans la rencontre entre nos Églises,  dans la rencontre avec les fois, dans la rencontre avec l’humanité qui souffre, car seul l’Amour peut vaincre et les portes des Enfers ne prévaudront pas sur lui ». C’est une reconnaissance publique du rôle joué par Chiara dans le cheminement œcuménique. Un charisme qui a aussi stimulé Bartolomé I, très actif dans le domaine de l’œcuménisme avec ses récents voyages en Italie, Angleterre, Belgique, Bulgarie. Nous lui demandons la raison de son incessant travail pour l’unité. « Parce que c’est la volonté du Seigneur – répond Bartolomé I -, Jésus lui-même a prié le Père pour l’unité de tous les croyants. Sa prière, sa volonté, est un commandement pour nous. Nous devons prier et travailler pour la réalisation de cette divine volonté. L’unité serait ainsi également une contribution pour la paix dans le monde, pour la fraternité entre les nations. Et aujourd’hui, le monde en a besoin, plus que jamais ».   De l’envoyé spécial Aurelio Molè

Le cheminement de l’unité selon le pape François

Le cheminement de l’unité selon le pape François

20151202-01Œcuménisme de la charité, de la vérité, pratique et spirituel sont les quatre dimensions du cheminement œcuménique selon le pape François. Le cardinal Kurt Koch, président du Conseil pontifical pour la promotion de l’unité des chrétiens, avec une intervention profonde, trace l’objectif de la pleine unité des Églises comme perspective du dialogue œcuménique. Selon le pape François, en phase avec ses prédécesseurs, “les divisions sont un scandale, l’engagement œcuménique doit enfin viser à la célébration commune de l’Eucharistie et l’unité se réalise toujours dans la diversité réconciliée”. L’unité est un cheminement, sa profonde conviction se base sur le fait que: “L’unité ne viendra pas comme un miracle: elle vient dans le cheminement, c’est l’Esprit Saint qui la fait dans le cheminement”. Le pape met le dialogue fraternel en priorité dans les paroles et dans les gestes, pleins de charité: la rencontre de chrétiens de différentes Églises, parce que “la vérité est une rencontre entre personnes. La vérité ne s’élabore dans un laboratoire, mais dans la vie, en cherchant Jésus pour le trouver”. Le dialogue théologique est important, mais il l’interprète comme un “échange de dons”, qui n’est pas “un simple exercice théorique”, mais il permet “de très bien connaître les traditions réciproques pour les comprendre et, parfois, aussi pour apprendre de ces traditions”. On peut surtout collaborer de manière pratique: prier ensemble, travailler ensemble, chercher la paix, protéger la création, aider les pauvres, défendre la liberté religieuse, le mariage et la famille. Mais l’unité “est premièrement un don de Dieu pour lequel nous devons sans cesse prier”. Les chrétiens persécutés sont aujourd’hui nombreux. Pourquoi le pape met-il beaucoup en évidence l’importance de l’œcuménisme du sang? “Nous devons être conscients que 80% des hommes persécutés au nom de la foi dans le monde sont chrétiens. Il y a plus de persécutions aujourd’hui que durant les premiers siècles du christianisme. C’est un fait qui doit provoquer une grande solidarité entre toutes les Églises, car les martyrs ne sont pas persécutés parce qu’ils sont catholiques, arméniens, orthodoxes, anglicans, pentecôtistes, luthériens, mais parce qu’ils sont chrétiens. Leur sang ne divise pas, mais unit. Les martyrs vivent déjà la première communion au ciel, que nous devons retrouver sur terre. Ils nous aideront pour le cheminement de l’unité.” Après 50 ans de préparation, le Synode panorthodoxe aura lieu en 2016. Quelle influence pourra-t-il avoir sur le mouvement œcuménique? “Si les églises orthodoxes retrouveront un peu plus d’unité entre elles, ce sera une grande aide pour l’œcuménisme et aussi dans le cheminement pour pouvoir célébrer l’Eucharistie ensemble, catholiques et orthodoxes. Je suis convaincu que le Patriarche œcuménique Bartholomée donne tout son cœur pour ce Synode panorthodoxe. Comme Église catholique, nous voulons aider autant possible et nous prions intensément.” La 34e rencontre des évêques œcuméniques des Focolari est terminée. Quelle contribution ce type de rencontres peut-elle apporter à l’unité entre les Églises? “Le ministère de l’évêque est un ministère d’unité dans sa propre Église et l’unité entre les Églises est, en même temps, une grande obligation pour tous les chrétiens parce que c’est la volonté de notre Seigneur. Et tous les évêques veulent obéir à la volonté de Dieu. De telles rencontres peuvent aider à retrouver l’unité dont de nombreux concepts sont présents dans les différentes Églises. Chercher un consensus, dialoguer est l’engagement le plus important dans cette époque de l’œcuménisme. Et je suis très reconnaissant envers les Focolari pour cet engagement dans l’œcuménisme.”   Par Aurelio Molè  

République Centrafricaine: Experts de la miséricorde

République Centrafricaine: Experts de la miséricorde

20151201-03« Aujourd’hui, Bangui devient la capitale spirituelle du monde. L’Année Sainte de la Miséricorde vient anticipativement dans cette terre. Une terre qui souffre depuis plusieurs années, la guerre et la haine, l’incompréhension, le manque de paix. Mais dans cette terre souffrante il y a aussi tous les pays qui sont en train de passer à travers la croix de la guerre. Bangui devient la capitale spirituelle de la prière pour la miséricorde du Père. Nous tous demandons la paix, la miséricorde, la réconciliation, le pardon, l’amour. Pour Bangui, pour toute la République Centrafricaine, pour le monde entier, pour les pays qui souffrent de la guerre, demandons la paix ! ». Ce sont les paroles avec lesquelles le Pape François a précédé l’ouverture de la Porte Sainte de la cathédrale de Bangui, le 29 novembre, en la traversant, tout de suite après, seul, d’un geste intense et chargé de significations. Alors que le Pape est encore sur son vol de retour, nous avons rejoint téléphoniquement à Bangui, Geneviève Sanzé, originaire de la République Centrafricaine, membre du Conseil Pontifical pour les laïcs, et qui prête actuellement ses services auprès du centre international des Focolari, en Italie . « Personne ne pouvait imaginer ce qui est arrivé à ce peuple, il nous a redonné la joie, la paix ! », dit-elle avec enthousiasme. Et pourtant, les attentes étaient d’un haut niveau, aussi bien du côté chrétien que musulman : « On disait :’ maintenant, l’homme de Dieu arrive’. C’est la chance suprême que Dieu nous envoie ». Un voyage risqué, pour des raisons de sécurité, mais « malgré le fait que tout le monde était préoccupé et qu’il ait été découragé de toutes les façons possible, le Pape a vraiment voulu venir ». « Et le peuple sent qu’il est venu pour eux, non pour un devoir ou un événement spécial, mais comme un père qui veut encourager – explique Geneviève -. Il a été chez les chrétiens, catholiques et protestants, mais aussi chez les musulmans. Nous avons tous préparé sa venue avec enthousiasme, même si les chrétiens d’un côté et les musulmans de l’autre, et le Pape s’est rendu chez tout le monde. Beaucoup ont pensé qu’il valait mieux annuler la visite à la mosquée, dans le quartier où aucun chrétien ne peut entrer. Au contraire, il y est allé. Et là aussi ça a été extraordinaire ». Le Pape François, pendant la messe au stade, a invité les « chers centrafricains » à « regarder vers le futur et, forts du chemin déjà parcouru, décider résolument à accomplir une nouvelle étape dans l’histoire chrétienne de votre pays » et exhortant chacun à être « artisan du renouvellement humain et spirituel ». 20151201-02Le jour précédent, il avait rappelé « l’amour pour les ennemis, qui prémunit contre la tentation de la vengeance et contre la spirale des représailles sans fin », et encore que « partout, aussi et surtout, là où règnent la violence, la haine, l’injustice et la persécution, les chrétiens sont appelés à témoigner ce Dieu qui est amour ». Avec ces paroles dans le cœur, Geneviève raconte un épisode auquel elle a assisté de ses propres yeux : « Pendant la messe, un musulman est entré, clairement reconnaissable, avec un panneau sur lequel était écrit : ”Dieu est grand”. Les chrétiens l’ont applaudi et, allant vers lui, ils l’ont embrassé. Ils veulent vivre ce que le Pape demande, cette responsabilité dans l’amour et dans la miséricorde ; cette porte ouverte nous ramène tous dans cette grâce. Et ils l’ont montré avec ce geste ». « Lorsque je suis arrivée, j’ai trouvé des cœurs durs. Voir en deux jours, le changement qui s’est opéré dans le peuple, c’est extraordinaire. Le geste du pape, ensuite, de l’ouverture de la Porte Sainte, cela n’a pas seulement été un acte, mais une vie que lui-même a témoignée, par la miséricorde avec laquelle il est allé à la rencontre de tous : il a apporté cet amour de Dieu à tous ». 20151130PapaRCA« Le discours du maire de Bangui (et présidente de l’état de transition) – explique encore Geneviève – a mis devant le Pape tous les péchés de notre pays, elle n’a pas retiré sa responsabilité ; elle a demandé pardon à Dieu, demandant au pape, qu’avec sa bénédiction, il invoque la grâce du pardon sur la nation. Se retrouver dans la cathédrale en sachant tout ce qui s’est passé, et voir que justement ici, le Pape François ouvre la porte de la miséricorde, cela a été pour moi vraiment exceptionnel. Il n’a pas tellement parlé, mais il a su mettre le doigt à l ‘endroit le plus faible, en lançant là, un appel à toutes les nations qui fabriquent les armes. Et il a appelé Bangui la capitale spirituelle du monde. Entendre qu’un pays qui a versé tant de sang innocent soit appelé capitale spirituelle, ça a été voir Dieu qui vient à la rencontre ».

Le pape François en Ouganda

Le pape François en Ouganda

20151130-03« Trois jours en Ouganda pour célébrer le souvenir des Martyrs ougandais : le pape est arrivé le 27 novembre, a été reçu par le président de l’Ouganda Museveni et par les autorités religieuses conduites par l’archevêque de Kampala Mgr. Lwanga et l’archevêque anglican Ntagali. Etape au sanctuaire catholique de Munyonyo où les premiers martyrs chrétiens du pays sont été tués en 1886 », rapporte Simon, qui travaille dans le secteur des ventes de New Vision, groupe éditorial ougandais, et qui – une fois son tour de travail terminé – court dans la rue ou aux endroits où l’on attend le passage du pape François. Et puis Namugongo. Là le pape a visité d’abord le sanctuaire protestant et rencontré le Révérend Stanley Ntagali, et cinq cents mètres plus loin, le sanctuaire catholique. “Une foule de gens, toute joyeuse, attendait le long de la route, le cœur plein d’amour, qui entonnait des chants pour le saint père”, raconte encore Simon. « Il y avait des hurlements, les drapeaux, des bruits de trompettes. Quelques femmes dans la foule pleuraient de joie ». « Dans son allocution le pape a reconnu les martyrs anglicans et les martyrs catholiques, qui ont donné leur vie pour l’œuvre de Dieu et dont la mort pour le Christ témoigne de l’œcuménisme du sang. Ce sont des témoins de leur propre foi en Jésus, même au prix de leur vie, beaucoup de très jeunes, commente Simon. « Les martyrs de l’Ouganda sont les premiers martyrs de l’Afrique moderne et ils sont tous des témoins, tous des laïcs, d’une foi simple, mais très forte », explique le père Lombardi. A partir de leur exemple, François s’inspire pour parler aux jeunes et les invite à « transformer toutes les choses négatives de la vie en positif », « la haine en amour », « la guerre en paix ». Parmi les impressions recueillies par Simon auprès de ses copains se trouve celle de Alinda : « Avec Jésus nous pouvons dépasser tout obstacle, et transformer le négatif de notre vie, comme l’oppression ou les maladies comme le Sida. Nous ne devons pas avoir peur de demander de l’aide, même par la prière ». « Apporter notre aide aux nécessiteux, coopérer avec tout le monde au bien commun et défendre le don de Dieu qui est la vie pour construire une société plus juste » voilà quelques-uns des messages lancés par le pape. Il a souligné en plus l’importance de l’Esprit Saint et des Martyrs ougandais dans l’histoire de l’Eglise du Christ. Le Pontife a réaffirmé la nécessité d’être humbles, doux et bons pour porter la joie et la paix et ne pas se laisser prendre par les désirs mondains », écrit Simon. « Nous ne sommes pas parfaits, mais nous pouvons nous pardonner et toujours recommencer », confie Tony, particulièrement touché par les paroles du pape sur la famille. 20151130-05Après la messe célébrée à Namugongo, le pape a rencontré les jeunes à Kololo. Son discours improvisé était précédé de deux témoignages émouvants de jeunes : une fille malade de Sida depuis la naissance et un jeune qui a été enrôlé enfant comme soldat. La souffrance transformée en espérance de la foi en Jésus est le cœur du message de François. “Le même jour le pape a visité la maison pour personnes défavorisées à Nalukolongo, où sont accueillis des nécessiteux, des enfants, des jeunes et des personnes âgées. Il y a des gens qui souffrent d’un handicap ou de complications de différents genres, et qui n’ont pas la possibilité de se faire soigner. Ils étaient heureux de recevoir le pape, qui a souligné l’importance de prendre soin de qui est dans le besoin parce qu’ils ont besoin de notre amour. Personne ne peut les aimer à notre place, a dit le pape ». Aux prêtres et aux religieux il lance un défi : continuer à faire de l’Ouganda la « perle de l’Afrique », en suivant l’exemple des martyrs. A la fin, conclut Simon, « le pape est reparti dimanche 29, pour aller en République Centrafricaine, laissant un message d’amour, d’unité et surtout de pardon, à vivre dans nos familles, nos communautés, nos lieux de travail, avec les voisins, partout ».

Du Monastère de Halki, en Turquie, un appel pour la paix

Du Monastère de Halki, en Turquie, un appel pour la paix

20151128MonasteroHalkiLe 27 novembre s’est conclue la première partie du Congrès œcuménique des évêques amis des Focolari, dans le Monastère de la Très Sainte Trinité, sur l’île de Halki. Le card. Francis Kriengsak a mis en évidence combien l’unité entre les différentes églises est au service de l’entière famille humaine. « La diversité est un don et un enrichissement réciproque,  – ce sont les paroles du cardinal – mais cela est possible seulement avec une écoute sans jugement, avec le dialogue de la vie, avec le partage des expériences, avec un accueil qui harmonise les différents charismes ». Dans la connaissance réciproque ont émergé les défis et les particularités de chaque église sur des problématiques brûlantes. 

20151128JesusMoran

Jesús Morán

Pendant la matinée, Jesús Morán, , coprésident des Focolari, a identifié quelques grands défis de l’humanité d’aujourd’hui, parmi lesquels : la globalisation, l’ultra- contemporanéité, l’arrivée d’une troisième guerre mondiale par morceaux ; et a mis en évidence les réponses qu’offre la culture de l’unité. Tout en citant l’évêque Klaus Hemmerle, pionnier de ces congrès, il a montré la nécessité d’une attitude d’écoute du monde, « Enseigne-moi ta manière de penser – disait Hemmerle – afin que je puisse réapprendre ma manière d’annoncer », c’est seulement de cette façon, – continue Morán – qu’il est possible d’accomplir une « inexcusable opération de purification de nos  ”incrustations religieuses” présentes dans nos églises. Ce sont elles qui nous divisent, le monde ne nous permet plus non seulement d’être désunis mais non plus d’annoncer le message du Christ comme nous l’avons fait jusqu’à présent. Du reste, les premiers chrétiens n’ont pas annoncé une nouvelle religion mais une vie pleine, la vie qu’ils avaient trouvée en Jésus ».  Lors du dialogue successif, il a été mis en évidence combien ces paroles sont entrées en profondeur et on a vivement ressenti le désir d’aplanir la route vers la pleine et visible communion.  Même si le panorama mondial semble indiquer le contraire, le coprésident invite à l’espérance : « Ce monde tel qu’il est aujourd’hui – conclut Jesús Morán, – me porte à être davantage chrétien, par cette identification avec Jésus Crucifié qui me permet de vivre avec les autres frères, la communion trinitaire plus profonde ».  Les évêques ont pu connaître l’histoire du Monastère de la Sainte Trinité, durant une brève visite. Le séminaire pour la formation du clergé grec-orthodoxe, fonctionnait ici depuis 1844 jusqu’à ce qu’en 1971, la Cours constitutionnelle turque ait décidé que toutes les institutions privées de formation supérieure soit englobées dans l’université publique offerte. Le Conseil du séminaire s’y était opposé et par conséquent, la fermeture de la célèbre École théologique fut ordonnée, là où avaient étudié des théologiens issus du monde entier et également d’autres églises. En 127 années d’activité, 950 étudiants se sont diplômés dans cette école, 330 sont devenus évêques, 12 ont été choisis comme Patriarches œcuméniques, 2 élus Patriarches d’Alexandrie, 3 d’Antioche, 1 Exarque de Bulgarie, 4 archevêques d’Athènes, 1 archevêque de l’Albanie et 318 ont été ordonnés prêtres.  L’actuel Père Abbé du Monastère, le métropolite Elpidophoros Lambriniadis, a tenu une relation intitulée ”L’amour de miséricorde et la communion entre les chrétiens” ; une lecture historique  intéressante sur le cheminement du dialogue réalisé entre l’Église d’Orient et celle d’Occident, avec un accent particulier donné au rôle joué par Chiara Lubich, fondatrice des Focolari, dans le rapprochement des deux églises. 20151128TurchiaVescoviA la conclusion de cette première partie du congrès, les évêques ont fait leur, l’appel du Patriarche Bartolomé I, de prier afin que le séminaire théologique soit à nouveau ouvert. Ils ont de plus évoqué la libération des deux évêques kidnappés en Syrie en avril 2013 : l’archevêque grec- orthodoxe d’Alep, Paul Yazigi, et l’archevêque Syro Orthodoxe Gregorios Yohanna Ibrahim, évêque ami des Focolari et participant assidu à leurs rendez-vous.  Le soir est maintenant venu et la pluie tombe suavement sur l’île. Les voitures descendent de la colline en portant une charge beaucoup plus légère : des évêques frères engagés à vivre l’amour réciproque pour que Jésus ressuscité puisse redonner une nouvelle lumière au monde.  Depuis l’envoyée spéciale Adriana Avellaneda