Mouvement des Focolari

Giordani : Marie, la Mère

Mai 14, 2017

Pour la fête des mères, de toutes les mères, Giordani nous propose Marie comme modèle et maîtresse : mère d’un amour plus fort que la mort, mère de tout le monde, mère de la miséricorde.

MariaModelloPerfetto_b« En tant que mère, Marie fut une mère exemplaire ; pour cette raison, elle devint et reste modèle de la maternité. Non seulement elle fut digne de la divinité de son Fils, dont le cœur lui servit de temple, mais elle fut aussi digne de son humanité : de sorte que, s’ Il fut non seulement homme, mais l’Homme dans sa perfection, elle fut, non seulement une femme, mais la Femme qui vécut en elle-même de manière unitaire une double dimension, c’est-à-dire une vie tout à la fois humaine et divine : toute entière vouée à Dieu et à son Fils et, à travers Lui, toute entière donnée à l’humanité. Elle enseigna ainsi et continue d’enseigner comment vivre de manière harmonieuse la vie de l’esprit et la vie de la chair, dans la sainteté et la chasteté, en faisant de celle-ci un calice pour celle-là. Le double registre de sa vie contenait surtout les joies de la divinité – l’amour de l’Époux, l’Esprit Saint – mais aussi les souffrances de l’humanité – les privations, les médisances, les persécutions et à la fin l’assassinat sur la croix. A partir de Marie, les mères en particulier, et les femmes en général, ou même tous les êtres doués de raison, ont à apprendre cette plénitude, grâce à laquelle l’existence est comblée : parce que si l’on néglige l’élément spirituel ou l’élément matériel, c’est la divinité ou l’humanité qui en pâtissent. Marie prit et harmonisa, en respectant la juste hiérarchie de chaque chose, à la ressemblance de l’homme-Dieu, la double réalité : elle fut vierge et elle fut mère ; et transforma toujours la douleur en amour. Elle fut la femme forte : parce que Dieu était avec elle. Divinement forte. Sur un tel modèle des millions de mères se sont formées, surtout des mères qui, parce qu’avec Marie elles se fortifient en Dieu en se faisant servantes de sa volonté, ne se mettent pas dans tous leurs états au moindre bruissement de feuilles, comme des femmes vides : vides d’Esprit Saint. « Si Dieu est avec nous, qui sera contre nous ? ». Cette devise plaisait beaucoup à sainte Cabrini, modelée sur Marie Vierge Mère, comme elle a plu à des milliers de martyrs célèbres et à des milliers de victimes inconnues, fruits de la misère, de la persécution, de la guerre, de la disgrâce : des femmes et hommes humbles qui se sont enfermés et s’enferment vigoureusement dans le cœur de leur peine, en regardant Marie. Elle qui fut et reste source d’énergie : mère d’un amour plus fort que la mort. Mère de Jésus et mère de tout le monde : et maîtresse. Saint Bernard nous enseigne que Dieu a voulu que nous obtenions toute chose par les mains de Marie : Marie, mère des grâces et de la miséricorde. On dira : mais le médiateur des grâces est Jésus. C’est vrai, mais Jésus est notre frère, de notre chair, fait chair par Marie : et se tourner vers lui par l’intermédiaire de Marie c’est interposer entre lui, l’offensé, et nous, les offenseurs, la mère. Ainsi se crée une chaîne où Marie écoute le pécheur. Jésus écoute Marie, le Père écoute Jésus : et entre eux circule l’Esprit Saint. Jésus est venu à nous par l’intermédiaire de Marie et nous allons à Jésus par le même intermédiaire : canal, pour ainsi dire, dans lequel la vie transite de Dieu vers les hommes et retourne des hommes à Dieu. Le chrétien fait valoir, par les lèvres de la Mère, sa relation de fraternité avec le Christ : sa parenté avec Dieu. Mère de Dieu et ma mère, était l’invocation ingénue de la piété médiévale ; c’est-à-dire : Mère de Dieu et ma mère à moi ! Pensée que même Silvio Pellico (1) traduisit par ces vers : Vierge Consolatrice, Notre Espérance dans les tribulations, Tu es notre mère et en même temps Tu es la mère du Sauveur ! Et donc, grâce à Marie, la vie sociale devient un espace familier où circule la vie de Dieu ».   Extrait de Igino Giordani, Marie modèle de perfection, Città Nuova, Rome (1967) 2012, pp. 81-85, 108-109.

  • Écrivain, poète et patriote italien, né en 1789 et mort en 1854, connu surtout pour être l’auteur de « Mes prisons ».

 

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