6 Oct 2011 | Non classifié(e)

Au Paradis terrestre, Dieu conversait avec l’homme : Père qui dialogue avec son fils. Le péché rompt le dialogue. Pour le rétablir, la parole (le Verbe) est venue sur terre et s’est faite chair: le Verbe devient Médiateur entre les hommes et Dieu et, par Lui, le dialogue se rétablit..
Il suscite un ordre nouveau, dont la loi est l’amour. Et l’amour s’exprime en premier lieu par la parole : l’amour n’est pas monologue, il est dialogue, il ne se referme pas sur lui-même, mais recherche l’autre et le sert.
(…) Le Christ rompt toutes les barrières et rétablit le contact avec tous. Il parle avec des femmes perdues, comme aussi avec des bandits, il pardonne, y compris aux crucifiés (…) .Il est venu pour les pécheurs et non pour les justes, qui n’existent pas.
Saint Paul, pharisien devenu chrétien, risque de se faire tuer par ses anciens compagnons de faction, parce qu’il rencontre des impurs, des païens, ces païens avec lesquels les Juifs zélotes ne parlaient pas et dont il tirera la grande Église. Pour lui, il n’y avait ni Juifs ni Grecs, ni esclaves ni maîtres, ni hommes ni femmes, mais des âmes toutes filles de Dieu.
(…) Une impulsion puissante a été donnée à l’évangélisation du monde, et donc au développement de la civilisation chrétienne, dès le deuxième siècle, par le dialogue des apologistes grecs – Justin en tête – avec des penseurs païens quand ceux-ci recherchent dans la sagesse de Socrate et Platon et des sages romains et d’autres races les germes de la Raison divine et, dès lors, les valeurs de la solidarité, de la communion, de l’égalité. C’est ainsi qu’un terrain d’entente fut trouvé et que s’engagea un dialogue, qui a rapproché gentils et chrétiens, après que des persécutions des empereur et des controverses théologiques les avaient davantage séparés.
Les malheurs de la division et du silence sont survenus quand la religion a été remuée – et mêlée aux intrigues de la politique et alors, au lieu de s’entretenir avec les musulmans, à l’exemple de François d’Assise, elle s’est battue contre eux, perdant temps, argent et âmes pour des générations (…) Face à toutes ces formes de régression, ce fut le groupe des saints qui fit vivre le dialogue.
(…) Et c’est le dialogue qui, sous l’impulsion des papes Jean XXIII et Paul VI, a rapproché orthodoxes, protestants et catholiques en quelques années, ce que n’avaient pas réussi les controverses et subtilités, oublis et silences de nombreux siècles.
(…) La religion ne connaît pas d’autre obstacle que la haine, car elle est l’amour. Elle cherche l’unité et la paix.
Igino Giordani – Extrait de “Ut unum sint”, 1967, n.7, pp.28-30.
6 Oct 2011 | Focolare Worldwide

Germán M. Jorge
«Le téléphone sonne ; c’est le principal concurrent de notre pays, responsable d’une usine de fabrication de ciment. Il me demande si nous pouvons lui vendre une certaine quantité de ciment parce que les autres fournisseurs ne lui font plus crédit. Il traverse un moment particulièrement difficile sur le plan financier en raison de la dissolution de la société de sa famille, avec toutes ses conséquences. Je savais que la situation était grave et je sentais au-dedans de moi qu’était arrivé le moment tant attendu : j’avais l’occasion de changer le cours de l’histoire ; sur le marché ce concurrent risquait gros avec moi et il avait dit aux autres collègues que son erreur avait été de me laisser relever la tête. Après sa demande, la conversation s’est poursuivie à peu près comme cela :
– Ne te préoccupe pas, lundi tu auras le ciment.
– Mais je ne sais pas si les chèques pourront être prêts pour lundi; cela fait deux mois que je ne reçois pas mon salaire.
– Il n’y a pas de problème; appelle-moi quand ils seront prêts.
– Quel sera le prix?
– Le prix que je paye. Ce sera ce que tu me dois. – Mais tu ne gagnes rien de cette façon. – çà ne sert à rien que je gagne dans cette affaire; vous ne serez jamais mes clients et maintenant vous avez besoin d’un coup de main.
Il me remercie et la conversation s’arrête là. Mais je vous assure que la plénitude et la joie que j’éprouve à ce moment valent beaucoup plus que le ciment. Ce fait a étonné mes employés. Au début ils ne comprenaient pas et j’ai dû leur expliquer que le plus important n’était pas le fait en soi, mais ce que cela peut provoquer à l’intérieur et à l’extérieur de notre entreprise. Ce mois-là, nous avons battu le record des ventes et en plein dans la crise, nous réussissons maintenant à vendre 30% de plus par rapport à l’an passé à la même période. Cette façon de se comporter, en se mettant au service des autres, a renforcé notre réputation et nous permet de nouvelles opportunités de business chaque jour, sans qu’il soit pratiquement nécessaire de les chercher. Je crois que si les entreprises découvraient l’utilité, même économique, que les principes de l’Economie de Communion, vécus avec radicalité, engendrent, ils n’hésiteraient pas à les mettre en pratique». de Germán M. Jorge Source: « Economia di Comunione – una cultura nuova » n.30
2 Oct 2011 | Non classifié(e)
2 Oct 2011 | Non classifié(e)
Elles mettaient en pratique une phrase de l’Évangile, et – ce qui était une nouveauté pour l’époque – Chiara et ses premières compagnes, pour s’encourager mutuellement et pour progresser ensemble, se racontaient les fruits que la Parole, vécue, avait produit dans leur vie. Chiara raconte : « Nous sommes toujours en temps de guerre. Chaque fois que la sirène sonne l’alerte aérienne, dans l’abri nous ne pouvons emporter qu’un petit livre : l’Évangile. Nous l’ouvrons, et ces paroles, que nous connaissons pourtant par cœur, deviennent lumineuses sous l’effet du nouveau charisme, comme si une lumière les éclairait de l’intérieur. Elles enflamment nos cœurs et nous poussent à les mettre aussitôt en pratique. Elles nous attirent toutes, et nous nous efforçons de les vivre une par une. Par exemple, je lis à voix haute, pour mes compagnes : “Tu aimeras ton prochain comme toi-même” (Mt 19,19). Ton prochain. Où était notre prochain ? Il était là, tout près de nous, dans toutes ces personnes que la guerre frappait, qui étaient blessés, qui n’avaient plus ni vêtements ni maison et qui souffraient de la faim et de la soif. Alors, aussitôt, nous leur portions secours par tous les moyens. « L’Évangile nous l’assure : “Demandez, on vous donnera” (Mt 7,7). Nous demandons, pour les pauvres, et – chose extraordinaire en ces temps de guerre – chaque fois, Dieu nous comble de toutes sortes de biens ! Un jour, c’est un des premiers épisodes et nous le racontons souvent, un pauvre m’a demandé une paire de chaussures pointure 42. Sachant que Jésus s’était identifié aux pauvres, je suis allée à l’église Sainte-Claire et j’ai adressé au Seigneur cette prière : “Donne-moi une paire de chaussures pointure 42, pour toi dans ce pauvre”. À peine sortie, je rencontre une jeune fille qui me tend un paquet. Je l’ouvre : il contenait une paire de chaussures pointure 42. « Nous lisons dans l’Évangile : “Donnez et on vous donnera” (Lc 6,38). Nous donnons, nous donnons et chaque fois nous recevons en retour. Ce jour-là, il ne nous reste qu’une seule pomme à la maison. Nous la donnons à un pauvre qui vient demander. Dans la matinée, nous voyons arriver une douzaine de pommes, peut-être d’une parente de l’une d’entre nous. Ces pommes-là aussi, nous les donnons à d’autres personnes qui frappent à la porte et, dans la soirée, c’est une valise pleine de pommes qui arrive. C’est toujours la même expérience qui se répète. « Autant d’épisodes qui, l’un après l’autre, nous étonnent et nous émerveillent. Notre joie est immense et contagieuse. Jésus avait promis et, aujourd’hui encore, il tient sa promesse. Jésus n’est donc pas une figure du passé ; il appartient au présent. Et l’Évangile est vrai. Cette constatation nous donne des ailes sur le chemin que nous venons d’entreprendre. Et quand les gens nous interrogent sur les raisons de notre joie en ces temps de si grande tristesse, nous leur disons ce que nous sommes en train de vivre. Ce qu’ils retiennent, ce n’est pas leur rencontre avec un petit groupe de jeunes filles ou un mouvement naissant, mais plutôt le sentiment d’avoir rencontré Jésus vivant ».
1 Oct 2011 | Non classifié(e), Parole di vie
« Suis-moi »
Ces mots, Jésus les avait déjà adressés à André, Pierre, Jacques et Jean sur les rives du lac. Dans un contexte différent, Paul recevra le même appel sur la route de Damas. Mais Jésus ne s’est pas arrêté là. Au cours des siècles, il a continué à appeler à lui des hommes et des femmes de tous peuples et de toutes nations. Il le fait encore aujourd’hui : il passe dans notre vie, il nous rencontre en des lieux différents, de manières différentes et il fait de nouveau résonner en nous son invitation à le suivre. Souhaitant établir avec nous un rapport personnel, il nous appelle à demeurer avec lui et il nous invite en même temps à collaborer avec lui au grand dessein d’une humanité nouvelle. Malgré nos faiblesses, nos péchés, nos misères, il nous aime et nous choisit tels que nous sommes. Son amour nous transformera et nous donnera la force et le courage de le suivre comme l’a fait Matthieu. Il a pour chacun un amour, un projet de vie, un appel particuliers. On les perçoit en nous dans une inspiration de l’Esprit-Saint, en certaines circonstances ou encore dans un conseil, une indication de quelqu’un qui nous aime… Malgré la diversité de ses manifestations, il fait toujours résonner la même parole :
« Suis-moi »
Un jour, j’ai, moi aussi, ressenti cet appel de Dieu. C’était en un froid matin d’hiver, à Trente. Maman avait demandé à ma plus jeune sœur d’aller chercher le lait à deux kilomètres de chez nous, mais il faisait trop froid et elle n’en avait pas envie. Mon autre sœur avait refusé, elle aussi. Alors je me suis proposée : « J’y vais, maman », et j’ai pris la bouteille. Je suis sortie de la maison et à mi-chemin, il s’est passé quelque chose d’un peu particulier : c’était comme si le ciel s’ouvrait et que Dieu m’invitait à le suivre. Ces mots ont résonné dans mon cœur : « Donne-toi toute à moi ! » C’était un appel explicite auquel j’ai tout de suite voulu répondre. J’en ai parlé à mon confesseur qui m’a permis de me donner à Dieu pour toujours. C’était le 7 décembre 1943. Il ne me sera jamais possible de décrire ce qui s’est passé en moi ce jour-là : j’avais épousé Dieu. Je pouvais tout attendre de lui.
« Suis-moi »
Ces mots ne concernent pas seulement le moment déterminant où nous choisissons l’orientation de notre vie, Jésus continue à nous les adresser chaque jour. “Suis-moi”, semble-t-il nous dire devant les devoirs quotidiens les plus simples ; “Suis-moi” dans cette épreuve à étreindre, dans cette tentation à surmonter, dans ce service à accomplir… Comment lui répondre concrètement ? En faisant ce que Dieu veut dans le moment présent, toujours porteur d’une grâce particulière. Nous nous efforcerons donc ce mois-ci de nous engager résolument à vivre la volonté de Dieu ; de nous consacrer aux frères et aux sœurs que nous avons à aimer, à notre travail, à nos études, à notre vie de prière, à notre repos, aux activités que nous devons accomplir. Apprenons à écouter en nous la voix de Dieu qui nous parle aussi à travers celle de la conscience : elle nous dira ce qu’il veut de nous à chaque instant, soyons prêts à tout sacrifier pour le réaliser. « Donne-nous de T’aimer, ô Seigneur, chaque jour davantage. Mais cela ne suffit pas, car les jours qui nous restent sont peut-être trop peu nombreux. Donne-nous alors de T’aimer à chaque instant présent, de tout notre cœur, de tout notre esprit et de toutes nos forces, en ce qui est Ta volonté ». C’est la meilleure façon de suivre Jésus.
Chiara Lubich
* Parole de vie publiée en juin 2005