L’Évangile est la Parole de Dieu en paroles humaines et c’est pour cette raison qu’il est une source de vie toujours nouvelle, même en ces temps de pandémie. Mais pour qu’elles soient libérées, les paroles de Jésus doivent être mises en pratique, traduites en actes concrets de foi, d’amour et d’espérance.

(…) « Sur ta Parole, je jetterai les filets. » (Lc 5,5)

Afin que Pierre puisse expérimenter la puissance de Dieu, Jésus lui a demandé la foi : de croire en lui et même de croire sur-le-champ à quelque chose d’humainement impossible, quelque chose d’absurde : pêcher le jour alors que la nuit avait été aussi infructueuse…

Nous aussi, si nous désirons que la vie revienne, si nous désirons une pêche miraculeuse de bonheur, nous devons croire et affronter, au besoin, le risque de l’absurde que sa Parole comporte parfois.

Nous le savons, la Parole de Dieu est Vie, mais cette vie on l’obtient en passant par la mort. Elle est gain, mais on l’obtient en perdant tout. Elle est croissance que l’on atteint en diminuant.

Alors, comment dépasser cet état de fatigue spirituelle dans lequel nous pouvons nous trouver ? En affrontant le risque de sa Parole.

Souvent influencés par la mentalité de ce monde dans lequel nous vivons, nous croyons que le bonheur consiste à posséder, à se faire valoir, à se plonger dans les distractions, à dominer les autres ou à satisfaire nos appétits en mangeant, buvant… Mais il n’en est pas ainsi.

Essayons d’affronter le risque de rompre avec tout cela. Laissons notre moi courir le risque de la mort complète. Risquons, une fois, deux fois, dix fois par jour… Et le soir nous sentirons renaître avec douceur l’amour dans nos cœurs. Nous retrouverons cette union à Dieu que nous n’espérions plus, la lumière de ses inspirations que l’on ne peut confondre avec rien d’autre resplendira ; sa consolation, sa paix nous envahiront. Nous nous sentirons sous son regard de Père. Placés ainsi sous sa protection, la force, l’espérance et la confiance renaîtront en nous, avec la certitude que le « Saint Voyage » est possible ; (…) nous expérimenterons l’assurance que le monde peut vraiment être sien.

Mais il faut risquer la mort, le néant, le détachement. C’est le prix à payer ! (…)

Chiara Lubich

(D’une conférence téléphonique, Rocca di Papa, 17 février 1983)

Extrait de : “Rischiare sulla sua parola”, in Chiara Lubich, Conversazioni in collegamento telefonico, p. 108. Città Nuova Ed. 2019.

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