Mai 19, 2023 | Non classifié(e)
Nous sommes arrivés à l’étape australienne du voyage de Margaret Karram et Jesús Morán, Présidente et Coprésident du Mouvement des Focolari, un continent aux richesses culturelles extraordinaires et une famille des Focolari diversifiée et multiculturelle.
Depuis Suva jusqu’à Sydney
Au cours de ce voyage, Margaret Karram et Jesús Morán ont fait des sauts spectaculaires : il suffit de penser au “saut” entre le Japon et les îles Fidji. Il en a été de même avec le vol du 9 mai vers l’Australie, où les villages de pêcheurs de la côte sud des îles Fidji ont soudainement cédé la place au joyau scintillant qu’est la ville de Sydney. Les lumières de son port emblématique brillaient tandis que notre avion survolait la ville, qui affichait fièrement sa beauté.
Dans cette métropole multiculturelle, la communauté locale des Focolari (elle aussi) très diversifiée, nous a accueillis dans de nombreuses langues. Ils viennent de Corée du Sud, des Philippines, de Chine, de Hong Kong, du Liban, du Soudan, d’Irak, de Syrie, du Bangladesh, du Brésil et, bien sûr, d’Australie. Ils sont catholiques, melkites, chaldéens, anglicans ; les Focolari de Sydney suivent également les villes de Brisbane, Canberra, la capitale australienne, et les régions environnantes.
Rencontre avec l’archevêque de Canberra
À chaque étape, le contact avec l’Église locale est toujours une priorité. Au cours d’une rencontre profonde et pleine d’humour, Mgr Christopher Prowse, actuel archevêque de Canberra, a évoqué la vie de Mary MacKillop, la première sainte d’Australie. « Si Mary Mackillop vivait aujourd’hui, elle se sentirait très à l’aise avec les Focolari », a déclaré l’archevêque, soulignant ses efforts en faveur du dialogue entre les religions. Il nous a conduits sur sa tombe et a prié pour que, comme elle, le charisme de l’unité fleurisse comme une rose et diffuse son parfum dans toute l’Australie.
L’art, porte ouverte sur la culture aborigène
L’art ouvre toujours une fenêtre importante sur une culture indigène, mais pour comprendre ce que l’on regarde, la présence d’un guide est essentielle. Alexandra Gaffikin, une volontaire anglaise qui vit à Sydney et possède une grande expérience des musées et du patrimoine, nous a accompagné à une exposition d’art aborigène contemporain à la galerie d’art de New South Wales (Nouvelle-Galles du Sud).
Les peintures sur écorce sont bien plus qu’une peinture, par exemple, elles représentent des histoires, mais aussi des cartes, des titres de propriété et même des règlements. Elles peuvent être tridimensionnelles, avec en dessous des strates qui peuvent même révéler des sources d’eau souterraines. Dans la culture aborigène, ces œuvres d’art, peintes à l’origine sur le corps humain, sont des collections vivantes qui se transmettent depuis des millénaires.
Une visite à Sydney
Malgré leur emploi du temps chargé, Margaret Karram et Jesús Morán ont réussi à trouver le temps de visiter Sydney, en embarquant à bord de l’un des nombreux ferries à destination de Circular Quay et de l’emblématique Opéra. La vue est spectaculaire !
Des cultures différentes, la nouveauté de cheminer ensemble
Cette visite a été l’occasion pour les focolarini de toute la Zone – y compris de Perth, de Wellington en Nouvelle-Zélande et des îles Fiji – de se réunir pour quelques sessions significatives. C’est une période de réorganisation pour le Mouvement et, par voie de conséquence, des cultures très différentes (pensez à la Corée, au Japon et à la zone de langue chinoise, par exemple) se retrouvent à travailler directement ensemble.
« Je pense que jusqu’à présent, nous n’avons pas compris les aspects positifs de tout cela, même si ce processus n’a pas été facile. Je pense que nous en verrons les conséquences dans quelques années, car cela nous aide à faire tomber vraiment toutes les barrières… avant tout dans nos cœurs, et les barrières entre les nations… »
« Si nous voulons la paix, nous devons d’abord la vivre entre nous, focolarini, et entre les communautés. Nous devons regarder les autres pays comme s’ils étaient les nôtres et découvrir que nous pouvons être cette ‘’famille interconnectée’’ (…). »
« Nous ne devons pas donner aux autres notre richesse, mais les aider à découvrir la leur. »
Margaret Karram
Une présence spéciale, malgré les défis de santé
Un moment particulièrement significatif a été celui où trois focolarines mariées, gravement malades, ont pu à distance saluer tout le monde
« Je veux tout simplement vous assurer de mon unité , a dit l’une d’elles. Je m’étais inscrite et j’étais prête à venir, mais j’ai dû changer mes plans, parce que Dieu m’avait réservé quelque chose de différent. »
« Je sens que je suis là où Dieu veut que je sois, même si ce n’est pas là où je voudrais être », a déclaré une autre.
« Physiquement, je ne peux pas courir, a déclaré la troisième, mais j’ai en moi un grand désir de le faire, je suis tellement émue. L’enthousiasme n’a pas d’âge. »
La bienvenue en Australie
La culture aborigène en Australie est la plus ancienne au monde, sans interruption ; elle remonte à au moins 60 000 ans. Le protocole approprié pour tout événement ou rassemblement en Australie prévoit de commencer par un « Bienvenue dans le pays » de la part d’un ‘’ancien’’, un aborigène, ce qui constitue une reconnaissance formelle des gardiens traditionnels de cette terre.
Lorsque la communauté des Focolari s’est réunie de toute l’Australie, nous avons eu le privilège de compter parmi nous Ali Golding, connue sous le nom de “Tante Ali“, qui a donné la bienvenue à tous. C’est une ‘’ancienne’’ du peuple Biripi, qui a grandi dans une mission aborigène. Pendant plus de 20 ans, elle a ensuite vécu dans une banlieue de Sydney et, dans les années 1980, Ali a été l’une des premières assistantes d’éducation aborigène. En 2004, elle a obtenu un diplôme en théologie.
Elle a participé à différents forums locaux, nationaux et internationaux, dont le New South WalesReconciliation Council et Australians for Native Title and Reconciliation. Une grande contribution pour la compréhension et l’approfondissement de la culture et de l’histoire indigènes.
La présence d’Ali à notre événement a certainement renforcé l’appréciation de ce “trésor national” et du riche patrimoine aborigène. « C’est l’un des accueils les plus chaleureux qu’il m’ait été donné de vivre », a déclaré Ali Golding, « Ici, j’ai ressenti l’esprit du Créateur. »
La meilleure rencontre de tout le voyage (jusqu’à présent)
Margaret Karram et Jesús Morán ont eu une rencontre dynamique et profonde avec une trentaine de 30 jeunes. Lorsqu’on leur a demandé de parler des défis qu’ils ont à relever, ils n’ont pas hésité à parler ouvertement de l’indifférence à laquelle ils sont confrontés chaque jour avec les jeunes de leur âge. Ils ne sont pas nombreux et les distances sont énormes.
Margaret Karram a raconté ses premières années de vie Gen à Haïfa avec sa sœur et comment ils ont commencé à quelques-uns, recevant le ‘’journal Gen’’ par la poste. Elle était fière de leurs débuts et a déclaré qu’elle était tout aussi fière d’eux qui étaient là et avaient persévéré dans leur vie Gen.
Jesús Morán a également encouragé les jeunes, les rassurant sur le fait qu’il est positif de partager ses difficultés. « Cette rencontre a été la meilleure de tout le voyage – a-t-il déclaré à la fin -, je l’ai beaucoup appréciée. »
Une riche expérience
Interrogés sur la manière dont ils vivent le dialogue et la fraternité dans des situations de conflit, Rita Moussallem et Antonio Salimbeni, Conseillers au Centre International pour l’Asie et l’Océanie, se sont appuyés sur leur expérience personnelle.
« Dans mon expérience de dialogue avec des personnes d’autres religions, a raconté Antonio, j’ai compris que nous allons ensemble vers Dieu. » Et Rita : « Le dialogue est une rencontre. Ce qui est vraiment important, c’est de rencontrer l’autre et de découvrir que l’amour chasse la crainte. »
Apprendre le “bodysurf” (spirituel)
Le surf est l’un des sports nationaux en Australie et il est très pratiqué aussi sur la côte de Sydney, où jeunes et moins jeunes enfilent des combinaisons, prennent leur planche et s’élancent à l’assaut des vagues. Le “bodysurfing” est également très populaire : les personnes surfent sur les vagues de l’océan, mais sans planche. Un spectacle extraordinaire !
Mais pour arriver là où se trouvent les meilleures vagues, il faut d’abord affronter les vagues puissantes qui se dressent contre nous : celles que nous voudrions éviter, celles pour lesquelles nous ne sommes pas prêts.
« Quelqu’un m’a expliqué la dynamique de ce sport et cela m’a tout de suite rappelé notre amour pour Jésus abandonné », a déclaré Margaret.
Ceux qui pratiquent le bodysurf plongent en profondeur sous les vagues déferlantes qu’ils ne veulent pas chevaucher, si profond qu’ils arrivent à toucher le sable sur le fond. Ils évitent ainsi d’être emportés par la puissance de l’océan. Une fois la vague passée, ils remontent à la surface pour trouver une autre vague sur laquelle s’élancer.
« De même qu’ils ne luttent pas contre les vagues, de la même manière on ne “combat pas les épreuves”, mais on va au fond de son cœur, reconnaissant Jésus dans chaque souffrance ; et, continuant à L’aimer, on remonte, trouvant à travers l’amour, la lumière. »
T. M. Hartmann
Mai 19, 2023 | Non classifié(e)
Dans ces paroles de saint Paul, la fraternité est un appel au bien, à vivre la grâce de notre baptême, et cet ADN d’amour divin nous permet de regarder l’existence de l’autre comme un don précieux pour nous. La bonne note J’étais en troisième année de lycée et une interrogation importante m’attendait en cours de physique. J’ai commencé à réviser avec acharnement, certaine d’être interrogée le lendemain (j’étais la seule de toute la classe à ne pas avoir de note en fin de trimestre). Peu après, ma petite sœur est venue me demander de l’aide pour ses leçons. J’ai d’abord résisté, mais peu de temps après, je me suis souvenue de ce que saint Paul recommande : réjouissez-vous avec ceux qui se réjouissent, pleurez avec ceux qui pleurent. J’ai donc commencé à étudier avec elle. Il lui a fallu tout l’après-midi pour se sentir prête, et j’ai à peine pu ouvrir mon livre de physique. Le lendemain, je suis allée à l’école avec appréhension, mais convaincue que Dieu interviendrait d’une manière ou d’une autre. Le professeur entre et commence à interroger d’autres camarades de classe. À la fin du cours, je lui demande pourquoi il ne m’a pas appelée. Il regarde le registre et me dit : « Mais tu as déjà ta note et c’est une bonne note. » Je savais très bien que je n’avais jamais été interrogée, il l’avait donc peut-être inscrite lors d’une intervention que j’avais faite. (S.T. – Italie) Comment aborder la journée Un homme en fauteuil roulant mendiait devant les chariots du supermarché. En sortant, je me suis approchée de lui et, après avoir échangé quelques mots avec lui, je l’ai invité à choisir parmi mes achats ce dont il avait besoin. Heureux, il a pris quelque chose et s’est immédiatement mis à manger. En le saluant, j’ai ressenti en moi une joie qui m’a aidée à relever les défis d’une journée qui avait péniblement commencé. À partir de ce simple fait, j’ai compris que débuter la journée par un acte d’amour concret est une bonne chose. Je m’y suis engagée en surmontant de nombreuses habitudes et en surprenant non seulement mon mari, mais surtout nos enfants qui ne tiennent pas compte de ce qu’ils reçoivent parce qu’ils pensent que tout leur est dû. Un soir, grand silence dans la famille après avoir appris qu’un oncle était atteint d’une grave maladie. Notre fils aîné, qui étudie à l’université, demande ce que nous pourrions faire pour lui. Et notre petite dernière de lui répondre : « Il faut faire comme maman qui met de l’amour dans tout ce qu’elle fait. C’est ainsi que nous découvrirons ce dont il a besoin. » (L. D. F. – Hongrie) Adèle Bipolarité… Je n’aurais jamais imaginé qu’Adèle, ma chère camarade de classe, était atteinte d’une maladie aussi grave. C’est sa mère qui me l’avait expliqué. Après un séjour à l’hôpital, certains jours où son équilibre semblait instable, elle ne comprenait pas elle-même ce qui lui arrivait. Les médicaments devaient trouver leur juste dosage et cela prenait du temps. Mais mon affection et mon estime pour elle sont restées les mêmes. J’ai été surprise le jour où elle m’a demandé de prier le chapelet. Il semblait qu’en priant elle était parfaitement concentrée. À partir de ce jour, nous avons commencé à lire des livres de spiritualité ou des histoires au contenu positif. J’avais l’impression que mon amie comprenait tout plus profondément que moi. Lorsque nous abordions certains sujets, je voyais en elle un altruisme sans limite. Ensemble, nous avons rejoint un groupe de bénévoles au service des pauvres. Adèle a retrouvé sa forme, son équilibre, son courage. Plus que quiconque, elle savait être proche de ceux qui étaient dans le besoin. L’expérience vécue avec elle m’a clairement montré que le véritable épanouissement de la personne se réalise dans la fraternité en acte. (P.A.M. – Italie)
Propos recueillis par Maria Grazia Berretta
(Extrait de Il Vangelo del Giorno, Città Nuova, année IX – n° 1 mai-juin 2023)