Mouvement des Focolari

Paris : troisième journée de l’interdépendance

Sep 15, 2005

Art

 

 Présentation du mouvement des Focolari
Son rôle dans le monde de l’art

Bonjour à tous !
C’est un grand honneur ainsi qu’une joie d’être aujourd’hui parmi vous et de représenter Chiara Lubich, fondatrice du mouvement des Focolari.
Ce n’est pas simplement une profonde amitié qui lie Chiara Lubich à M. Barber, c’est un partage réciproque autour d’objectifs communs.
Dès la première journée de l’interdépendance qui s’est tenue à Philadelphie, il apparut clairement que le but général du mouvement des Focolari, l’unité de la famille humaine, pouvait constituer un solide appui aux idéaux de l’interdépendance.
L’interdépendance fraternelle souhaitée par Chiara Lubich est, dans le contexte des événements tragiques récemment vécus, un choix incontournable. Il n’y a que cela qui puisse garantir un avenir de paix. Pourtant, cette interdépendance fraternelle a besoin de l’apport de toutes les forces politiques mais aussi spirituelles et culturelles. Le titre de cette troisième journée de l’interdépendance « L’art et la culture au cœur de l’interdépendance » a été très apprécié et est la raison de ma présence parmi vous.
Dès les débuts du mouvement des Focolari (on était en pleine seconde guerre mondiale), Chiara a compris que, pour la réalisation de son grand rêve, la fraternité universelle, un rôle important revenait au monde de l’art et de la culture. En 1955 elle affirmait : « Cela a toujours été la passion de notre Mouvement dès ses débuts : crier par la vie, par les paroles et par les arts que Dieu est beauté et pas seulement vérité et bonté. »
Nous étions dans les années soixante lorsque, ballerine de la Scala de Milan, alors que je m’apprêtais à partir pour l’École du Bolchoï de Moscou, je rencontrai ce Mouvement. Un mot de Chiara m’ouvrit alors des horizons inédits : « L’artiste – disait-elle – est peut-être celui qui est le plus proche des saints. Car si les saints sont de tels prodiges qu’ils savent donner Dieu au monde, l’artiste donne, d’une certaine manière, la créature la plus belle de la terre : l’âme humaine ».
J’ai pu, au cours de ma longue carrière internationale, me rendre compte que le monde de la culture et de l’art a besoin d’une injection nouvelle de pureté. Car l’urgence de faire face aux situations internationales et la marchandisation de tout ce qui existe ont, dans bien des cas, porté atteinte à l’authentique vocation des artistes.
Je ne puis oublier ma joie en apprenant le mot de Stanislavski, le grand maître d’art dramatique russe : « L’art sert à élever l’esprit humain ». Oui, pour réaliser cela, il valait la peine de consacrer sa vie.
Dans le domaine de l’art, le mouvement des Focolari promeut des initiatives et des rencontres entre artistes de toutes tendances et cultures. Chiara reconnaît à l’artiste un « talent spirituel », une authentique vocation, mais elle lui demande de dilater son âme pour y laisser pénétrer l’amour.
Ces dernières années, nous nous occupons particulièrement des jeunes : lorsqu’ils se meuvent avec l’intention de faire passer avant leur art l’authentique amour réciproque vécu entre eux, on obtient des résultats inattendus. Cela les encourage à faire des expériences souvent à contre-courant et à construire des projets, dont certains d’envergure internationale.
La vocation artistique implique, comme l’affirma Jean-Paul II, une « responsabilité sociale » et aujourd’hui cette responsabilité doit se traduire en projets et en œuvres à même de redonner au monde l’espérance.
Au fond de son âme dilatée par l’amour pour ses frères, l’artiste doit puiser un art nouveau qui soit à même de parler à l’humanité de ses aspirations les plus profondes, pour donner au monde un « supplément d’âme » et ainsi contribuer à reporter l’homme à sa pureté, à la nostalgie d’infini et de beauté, qui est Dieu.

Liliana Cosi
Première ballerine étoile du théâtre de la Scala
Présidente de l’Associazione Balletto Classico

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