Mouvement des Focolari

Syrie: Dieu peut vaincre le Mal.

Mar 12, 2016

Les continuelles violations de la trêve menacent la paix en Syrie. Une réflexion de Pascal Bedros, focolarino d’Alep, sur l’engagement pour la paix, éclairée par l’invitation de Chiara Lubich, en 2002, à vaincre le Mal par le Bien.

20160312-04Alep, 8 mars 2016 – Je me suis réveillé à quatre heures du matin à cause du bruit des bombardements et je n’ai plus réussi à dormir. Je cherchais à n’en pas croire mes oreilles. Non, ce n’est pas vrai Seigneur! Encore à nouveau des bombardements! Juste au moment où l’on espérait que la situation allait s’améliorer, alors que l’électricité venait d’être rétablie après cinq mois et l’eau après 45 jours! Pourquoi ? Cette trêve devait durer et devenir définitive! C’est la supplication qui montait du plus profond de mon cœur vers le Seigneur de l’Histoire, en lui demandant son aide pour que se consolide le cessez-le-feu proclamé il y a à peine une semaine dans toute la Syrie. . Mais le bruit des combats sur la ligne de front qui divise la ville d’Alep en deux s’intensifiait avec de fortes explosions qu’on entend très bien de nuit. En attendant l’aube et le retour du calme, tandis que je cherchais à prier, je pensais : certes nous voulons tous la Paix, mais y croyons-nous vraiment ou pensons-nous peut-être qu’on la gagne à bon prix ? Il y a des gens convaincus que la guerre est le chemin à parcourir ! Ils sont prêts à sacrifier non seulement leur propre vie mais aussi celle des autres parce qu’ils y croient, et il y a des puissants qui tirent profit de tout ce qui arrive : ils ne veulent pas que la guerre s’arrête, bien plus ils mettent de l’huile sur le feu. 20160312-02Et nous qui croyons en de grands idéaux, à la paix civile fondée sur le respect des cultures entre elles et sur la solidarité, y croyons-nous vraiment? Et quel prix sommes-nous disposés à payer ? La guerre en Syrie n’est vraiment pas anodine. Qui est-ce qui a la force de détruire un Pays qui, il y a six ans, se développait, plein de vie et d’espérances, où musulmans et chrétiens de diverses confessions, ainsi que beaucoup d’autres minorités, vivaient ensemble, dans la paix et le respect mutuel ? Ce ne sont certainement pas de simples individus. M’est alors revenue à l’esprit une réponse que Chiara Lubich avait faite en 2002 à l’un de nos amis musulmans qui lui demandait si l’on peut espérer que l’amour et la paix l’emportent un jour sur la guerre. Elle lui répondit – en rappelant les attentats du 11 septembre 2001 – que « le terrorisme est le fruit des forces du Mal avec un grand M , contre lequel les forces humaines ne suffisent pas (…) Il faut les forces du Bien, avec un grand B (…) celles de ceux qui aiment Dieu. Et alors que faut-il faire ? La prière ! Nous devons nous mettre ensemble, nous tous qui vivons pour la fraternité universelle, être unis dans la prière pour que le terrorisme soit vraiment vaincu. Nous pourrions le faire, Jésus dit que là ou deux ou trois sont unis en son nom, dans son amour, quelle que soit la chose demandée, ils l’obtiendront. Et nous sommes beaucoup plus que deux ou trois (…), partir d’ici avec une idée : nous unir tous ensemble dans la prière. Mais cela ne suffit pas. La cause principale du terrorisme est cette indifférence en face d’un monde dont une moitié est riche et l’autre pauvre. Ils voudraient – et ils n’ont pas tort – qu’il y ait un peu plus de communion des biens (…), un peu plus de solidarité. Nous devons changer les cœurs. C’est seulement si nous mettons en œuvre la fraternité universelle que nous réussirons à nous convaincre et à convaincre qu’il faut mettre aussi les biens en commun, en commencer d’abord par la base, en tant que citoyens, ensuite les idées font leur chemin, remontent vers le haut, jusqu’aux chefs d’Etat. Avoir cette certitude : qu’avec Dieu les choses impossibles sont possibles, qu’avec Dieu – en commençant à vivre la fraternité entre nous – nous parviendrons aussi à cet objectif sublime : faire que toute l’humanité soit vraiment une seule famille (…) C’est cela notre objectif ». . 20160312-03Ne nous faisons pas d’illusions: la Paix dépend de nous. Nous ne pouvons pas attendre que les autres fassent quelque chose. Nous aussi nous sommes responsables ! Si nous croyons que Dieu peut vaincre le Mal et qu’Il nous écoute, nous devons prier incessamment le Père avec foi pour qu’Il nous vienne en aide, sans quoi nous péchons par omission. Tous nous nous rappelons, il y a deux ans, les bombardements qui se sont arrêtés en Syrie grâce au jeûne et à la prière du pape et de nombreuses autres personnalités. Et Dieu nous a exaucés ! Il peut le faire encore. Alors continuons toujours en ce sens, afin qu’arrive le règne de la Paix, non seulement en Syrie, mais sur toute la Terre. CRF : Chiara Lubich, Castel Gandolfo, 3 novembre 2002, réponses aux amis musulmans des Focolari.      

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