Si depuis la capitale de l’Argentine, on prend l’autoroute en direction du sud, au bout d’une demi-heure de voyage, on arrive à Plátanos, barrio de périphérie d’environ 20.000 habitants: ges gens travailleurs qui ont construit leurs propres habitations au prix de beaucoup d’efforts et avec peu d’argent. La paroisse, dédiée à Sainte Élisabeth de Hongrie, est très dynamique. Il y a presque trente ans, Don Francesco Ballarini, italien, y a apporté l’esprit des Focolari. Aujourd’hui, ce sont les laïcs qui continuent à vivre cet esprit d’unité avec d’autres paroisses du diocèse. ”Au début de cette année – racontent-ils – nous avons organisé une fête pour les enfants du quartier le plus périphérique de Plátanos, dont les habitants ne fréquentent pas beaucoup la paroisse. Chacun était invité à mettre en commun ses propres talents : qui en enseignant à pétrir le pain, qui à travers la peinture ou un atelier de céramique… sans oublier les tours de magie d’un papa catéchiste, ni les dames du quartier préparant le mate (l’infusion typique qui se boit en Argentine)”. A cette occasion, ils font connaissance avec une fille de quinze ans arrivée au terme de sa grossesse. ”Elle avait besoin de tout. Une course à la solidarité a débuté pour répondre à ses besoins et ceux de l’enfant qui est né quelques jours après. En arrivant chez elle, nous avons été impressionnés par la précarité du lieu : petit, sol en terre battue, pas de fenêtres, porte endommagée. En plus d’elle et de son bébé, six petits frères et les parents. Une fois informée de cette situation, la communauté a fait arriver beaucoup d’aides. Nous sommes déjà presque en mesure de placer les fenêtres, une porte, un poêle et d’autres personnes se sont offerts pour lamain d’œuvre. Quelques femmes ont enseigné à M. à s’occuper le mieux possible du bébé. Elle, que nous avions connue triste et irascible, a commencé à sourire! C’est la charité vécue ensemble qui fait ces petits miracles”.
”Une autre initiative que nous portons de l’avant ensemble – poursuivent-ils – c’est le projet Sachetera : il s’agit de fabriquer des sacs de couchage avec des sachets de lait, pour les sans-abris. En tant que paroisse, nous voulons continuer à soutenir cette action et, même si nous pourrions travailler chacun chez soi, nous préférons la réaliser ensemble, juniors, jeunes et adultes. Lors d’une journée de forte pluie, nous doutions de réussir à nous réunir, mais la seule pensée des sans – abris nous a poussés à travailler encore davantage”. ”Nous nous sommes ensuite rencontrés à Bernal (autre barrio) avec des personnes d’autres paroisses et avec les jeunes des Focolari qui portent de l’avant des projets d’aide aux plus nécessiteux. Pour nous, c’est important de partager nos expériences avec les autres paroisses pour ne pas vivre repliés seulement sur ”notre” périphérie mais, au contraire, apprendre des autres”. Lorsqu’ en septembre, un incendie est srvenu dans la maison d’une famille d’un quartier proche – détruisant tout – ”nous nous sommes mis en route pour aider, en donnant des choses qui nous étaient nécessaires. Grâce à une communion des biens de tous, nous avons contribué à la construction des cloisons. Aussi ont-ils pu reconstruire leur maisonnette avec enthousiasme. C’est seulement plus tard que nous avons appris que la famille appartient à l’Eglise pentecôtiste et que le mari en est le Pasteur. Nous étions émus, car l’Amour ne regarde, une fois encore, ni la confession religieuse, ni d’autres différences”. Les jours suivants, le Pasteur, maçon de profession, s’est proposé pour cimenter le mur de l’église, destiné à la construction d’un autel à l’image de la Vierge de Luján. ”Je vous remercie pour l’amour que vous avez donné sans rien demander – a dit le Pasteur à la communauté catholique réunie pour la messe dominicale à laquelle sa famille a voulu participer – vous m’avez aidé à dépasser les préjugés que beaucoup parmi nous (pentecôtistes) ont, vis-à-vis des catholiques ; vous aussi, vous êtes mes frères”.
Me voici !
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