Mouvement des Focolari
Spiritualité de l’unité : Marie

Spiritualité de l’unité : Marie

Marie, la mère de Dieu, est présente dans la vie du Mouvement depuis ses débuts. Chiara Lubich se souvient avoir eu personnellement une intuition nouvelle concernant Marie : « Couverte de la poussière qui avait envahi l’abri, je me suis relevée, comme par miracle. Au milieu des cris qui s’élevaient autour de nous, j’ai dit à mes compagnes : “Au moment où nous étions en danger, j’ai éprouvé au fond de mon cœur une douleur aiguë : j’ai pensé que plus jamais je ne pourrais dire le ‘Je vous salue Marie’ sur cette terre.” J’étais alors incapable de saisir la signification de mes paroles et de la douleur que j’avais ressentie. Mais peut-être exprimaient-elles inconsciemment l’idée que, si nous restions en vie, nous pourrions, avec la grâce de Dieu, rendre gloire à Marie à travers l’Œuvre qui était sur le point de naître ». Que le Mouvement des Focolari ait comme nom officiel « Œuvre de Marie » ne surprend donc pas. Pas plus qu’il ait appelé « Mariapolis » ses rencontres principales, tout comme chaque cité-pilote permanente. Ou encore que chaque centre de congrès est aujourd’hui défini comme un « Centre Mariapolis ». Chiara écrit en 2000 : « Marie a usé avec notre Mouvement de la même attitude dont elle a usé à l’égard de l’Église. Elle s’est tenue dans l’ombre afin de donner toute la place à celui qui seul en était digne : son Fils, qui est Dieu. Mais quant advint le moment de son entrée – pour ainsi dire officielle – dans notre Mouvement, voici qu’elle se montra, ou mieux Dieu nous la révéla, dans toute sa grandeur, à la mesure de l’effacement dont elle avait fait preuve à notre égard. C’est en 1949 que Marie nous révéla vraiment quelque chose d’elle. Ce fut une année de grâces particulières, une sorte de “période d’illumination” dans notre histoire. Nous avons compris que Marie, insérée dans la Trinité comme une créature rare et choisie entre toutes, était entièrement revêtue de la parole de Dieu (cf. Lc 2,19 ; 51). Si le Verbe, la Parole, est la splendeur du Père, Marie, toute pétrie de la parole de Dieu, brillait, elle aussi, d’un éclat incomparable. Cette découverte fit sur nous une impression très profonde qu’aujourd’hui encore il nous est impossible d’oublier. Bien plus : nous comprenons pourquoi nous avions alors le sentiment que seuls les anges auraient pu balbutier quelque éloge à son sujet. L’avoir ainsi contemplée a exercé un profond attrait sur nos âmes et a fait naître en nous un amour tout nouveau pour elle. À cet amour, elle a répondu à la manière de l’Évangile, en manifestant plus clairement à nos âmes ce qui la rendait éminemment sublime : elle est la mère de Dieu, la théotokos. Marie n’était donc pas seulement, comme nous l’avions toujours cru, la jeune fille de Nazareth, la plus belle créature au monde, le cœur qui contient et surpasse l’amour de toutes les mères du monde. Elle était la mère de Dieu. Elle nous apparaissait dans une dimension qui jusqu’alors nous était restée totalement inconnue. Pour prendre une image, auparavant nous voyions Marie, face au Christ et aux saints, comme la lune (Marie) face au soleil (le Christ) et aux étoiles (les saints). Mais non : la mère de Dieu, comme un immense ciel bleu, contenait le soleil lui-même, Dieu lui-même. « Mais cette nouvelle, lumineuse compréhension de Marie, ne restait pas pure contemplation […].Marie, en effet, représentait pour nous le modèle, celle que nous devions être, et nous nous voyions chacun comme « pouvant être » Marie.

Spiritualité de l’unité : l’Esprit Saint

Chiara écrit : « Jour après jour, nous avons assisté, dans toute notre nouvelle vie, à son action, parfois douce, parfois forte, parfois même violente, et nous ne l’avons presque pas remarqué. Mais du premier choix de Dieu amour à la lumière qui éclairait les paroles de l’Évangile, de la révélation de Jésus abandonné à la joie, la paix et la lumière que nous sentions se répandre en nos cœurs en vivant le commandement nouveau, ce n’était autre que l’Esprit Saint à l’œuvre. On peut vraiment dire que l’on pourrait réécrire l’histoire du Mouvement, en l’attribuant entièrement à l’Esprit Saint. Nous voyons seulement maintenant comment il a été le grand protagoniste de notre aventure, celui qui a mis en mouvement toute chose. « Mais maintenant qu’il s’est révélé pour ce qu’il a vraiment été pour nous, nous pouvons en retracer les empreintes lumineuses, dans d’innombrables signes de son action constante et imprévisible. Cette voix intérieure qui nous guidait sur le nouveau chemin, cette atmosphère particulière qui régnait dans nos rencontres, cette puissante libération d’énergies latentes, qui purifie et renouvelle, cette alchimie divine qui transforme la douleur en amour, ces expériences de mort et de résurrection : tout cela, et bien d’autres phénomènes surprenants qui nous ont accompagnés sur le chemin de la vie, ont un seul nom, que nous avons appris à reconnaître, pour lui manifester notre gratitude et demander son intervention dans toutes nos affaires quotidiennes, des plus simples aux plus exigeantes. C’est lui qui nous a donné le courage d’affronter les foules, de laisser notre pays, d’affronter les désagréments et les contrariétés, souvent avec joie. Mais son effet le plus profond, le plus radical, le plus caractéristique est celui d’être entre nous lien d’unité. « Notre mystique, en effet, suppose au moins deux personnes faites Dieu par participation, entre lesquelles circule vraiment l’Esprit Saint, c’est-à-dire un troisième, Dieu, qui les consume en un, en un seul Dieu : « Comme toi et moi » (cf. Jn 17,21), dit Jésus au Père. L’Esprit Saint est le don que Jésus nous a fait pour que nous soyons un comme le Père et lui. Sans aucun doute l’Esprit Saint était aussi en nous auparavant, parce que nous étions chrétiens, mais il y a eu là une nouvelle illumination, une nouvelle manifestation de sa présence en nous, qui nous rend participants et acteurs d’une nouvelle Pentecôte, avec tous les mouvements ecclésiaux qui renouvellent le visage de l’Église ».

Spiritualité de l’unité : Marie

Le fruit de la Rédemption

Jésus, ressuscitant de la mort, apparaît aux femmes venues au sépulcre et leur dit : « Soyez sans crainte, allez annoncer à mes frères… » (Mt 28,10). Avant de mourir, il donna à ses disciples le nom de frères. Comme alors, il se présente de la même façon encore aujourd’hui : comme un frère aîné.

En ressuscitant, il avait vaincu la mort et restauré la fraternité. Il était venu sur terre pour rétablir la paternité du Père; il était descendu aux enfers pour vaincre l’ennemi des hommes. Désormais il annonçait la fraternité reconstituée des enfants, au sein de la famille de Dieu.

Le monde d’aujourd’hui est dominé par la peur et l’égoïsme. Quel en est le résultat ? […] L’humanité souffre parce qu’entre un peuple et un autre, une classe et une autre, un individu et un autre individu, la vie ne circule pas ou circule à peine : la vie, ce sont les richesses et la religion, la science et la technique, la philosophie et l’art… A l’inverse, la philosophie et l’art, la technique, la science et les biens économiques ne circulent pas si l’amour ne donne leur pas l’impulsion, s’il n’ouvre pas les routes et ne permet pas d’aller au-delà des divisions. Mais la religion, elle-même, doit être libérée à chaque instant des scories, des limites et des fractures laissées par les fautes des rachetés. La circulation des biens ne se produit pas autant qu’elle le devrait, ni comme elle le devrait, parce que les hommes ne se reconnaissent plus frères et donc, ne s’aiment pas comme tels.

La personne qui nous bouscule dans le métro ; celle qui passe à côté de nous, hautaine, distraite ou énigmatique ; celle que nous exploitons au bureau ou aux champs et que nous privons de justice et d’argent, nous ne les voyons pas comme des frères. Celui que nous repoussons parce qu’il est d’une autre classe ou d’une autre religion, ne nous apparaît pas comme fils de notre Père : au mieux, nous le considérons comme un fils illégitime qui mérite notre pitié. L’homme sur lequel nous tirons à la guerre ou qui nous tire dessus, ne nous apparaît pas comme frère : il en résulte un engrenage meurtrier. La créature que nous vendons pour satisfaire aux besoins de la luxure, nous ne la considérons pas comme notre sœur : ce n’est que de la viande qui se vend et vaut moins que l’argent qui sert à l’acheter. Vue ainsi, la société ressemble à un mouroir ou à une prison.

Chaque division, chaque discorde est une barrière au passage de l’amour. Et l’amour est Dieu, et Dieu est la vie. Et si la vie ne passe pas, la mort s’installe.

[…] Si Dieu avait été exclusivement Force, Honneur, Crainte, il serait resté une seule personne ; il n’aurait pas engendré un Fils, ni suscité une création. Il se serait fermé sur lui-même, ne se serait pas ouvert. Mais l’amour est trinitaire : c’est une circulation entre le Père, le Fils et l’Esprit-Saint.

[…] La Trinité est à la fois Trois et Une : Trois qui s’aiment, et ne font qu’Un ; Un qui se distingue en Trois pour aimer. Jeu infini d’amour. A l’image et ressemblance de la Trinité, les créatures rationnelles découvrent aussi dans l’amour une impulsion qui engendre une autre vie. […] L’amour est l’expression de Dieu envers la création et il est, en quelque sorte, le retour du Moi à Dieu, à travers le frère. […] Ce mouvement est un aller-retour : il part de la source (de Dieu) et il y retourne (à Dieu) comme le fleuve se déverse dans la mer.

On va à Dieu s’il y a le Frère, on va au Frère s’il y a Dieu. J’existe s’il y a Dieu et le Frère ; sans eux, je n’aurais pas de raison d’être puisque ma raison d’être est d’aimer.

[…] Le Christ a remis en circulation tous les trésors de la vie, dans le creuset de l’amour, avec lequel il nous transmet la chaleur, la lumière, l’intelligence, pour nous ouvrir à nouveau le chemin qui mène à l’unité, là où se trouve Dieu.

Il a rendu cela possible en venant parmi nous, en habitant parmi nous, en se faisant l’un des nôtres, jusqu’à mourir pour notre rédemption. Cette rédemption nous a libérés des divisions et nous a ainsi réunis à Dieu. Le Christ a remis Dieu en nous et nous a remis en Dieu. Pour cela, il nous a commandé de nous aimer, parce que là où est l’amour, là est Dieu. « Dieu est amour : qui demeure dans l’amour demeure en Dieu et Dieu demeure en lui » (1 Jn 4,16).

Igino Giordani : Il Fratello, Città Nuova, 2011, pp.29-30, 34, 36, 37-38.


1er Novembre : fête de tous les saints

Projetés vers l’infini

Les saints sont des grands.

Ils ont vu leur grandeur dans le Seigneur et,

enfants de Dieu, ils jouent pour lui

tout ce qu’ils ont.

Ils donnent sans demander,

leur vie, leur âme, leur joie,

tout ce qui les lie à la terre, toute richesse.

Libres et seuls,

projetés vers l’infini,

ils attendent que l’amour les introduise

dans les royaumes éternels.

Mais, dès ici-bas,

leur cœur s’emplit d’amour,

du véritable amour, du seul amour

qui rassasie et console,

l’amour qui brise

toute résistance et fait jaillir

des larmes nouvelles.

Ah ! Aucun homme ne sait ce qu’est un saint.

Il a donné, maintenant il reçoit,

et un flot incessant

passe entre ciel et terre,

lie la terre au ciel,

coule des abîmes,

ivresse rare, source céleste

qui ne s’arrête pas au saint,

mais déborde sur ceux qui sont fatigués, mortels,

aveugles et paralysés

et pénètre, irrigue,

soulage, attire et sauve.

Si tu veux connaître l’amour, demande-le aux saints.

 

dans Pensée et Spiritualité, Nouvelle Cité, 2003, p.168

Spiritualité de l’unité : Marie

Chiara luce Badano : une sainteté 2.0

Cela fait un an qu’a eu lieu sa  béatification, vécue par plus de vingt mille jeunes présents à Rome à cette occasion, et de beaucoup d’autres qui ont suivi l’évènement en direct, dans toutes les parties du monde. Aujourd’hui, ils sont nombreux à vouloir la connaître et l’imiter. Ce super  témoignage   de Chiara Luce Badano, la gen de Gênes (Italie) que l’Eglise a béatifiée, semble avoir remis en vogue la saintetéSes « dix-neuf ans remplis de vie, d’amour, de foi » (Benoît XVI), réveillent chez tant de jeunes et pas uniquement chez eux, le désir de consacrer leur vie à faire de grandes choses. Ils découvrent que la sainteté peut être vécue dans le quotidien. « Chiara Luce nous a appris que nous aussi nous pouvons aimer toujours et inconditionnellement ». C’est une des impressions recueillies au Brésil, dans l’une des très nombreuses soirées qui, à travers le spectacle « Life Love Light », se sont multipliées dans le monde : De l’Italie à l’Espagne, -durant les JMJ- et dans d’autres pays d’Europe ; du moyen orient à l’Asie ; elles se sont développées dans les Amériques, en Australie et en diverses nations d’Afrique. Les demandes qui ont été faites aux parents, Maria Teresa et Ruggero  Badano, de raconter son histoire  ne se comptent plus. Chacun  la sent vivante, c’est une personne avec laquelle on peut établir une relation. Mais, comme l’a si bien exprimé une jeune : «Chiara Luce m’a enseigné une chose très forte : je ne peux me faire sainte toute seule, nous devons être saints ensemble ». Chiara Lubich, la fondatrice des Focolari, s’est exprimée ainsi en présentant la splendide figure  de cette jeune fille béatifiée : « La finalité du Mouvement des focolari est de coopérer avec l’Eglise afin de réaliser le testament de Jésus « Que tous soient un ». Chiara Luce avait découvert déjà toute petite que les souffrances  étaient des perles précieuses qu’on pouvait  cueillir à longueur de  journée …  pour cela elle a vécu avec  le Christ, avec Lui elle a transformé sa passion en un chant nuptial. Oui, Chiara Luce est une gen réalisée, témoin cohérent de notre idéal déjà arrivé à maturité en elle à 18 ans. Son histoire se répand par tous les media : Plus de 30000 tirages du livre “Io ho tutto” et 15000 “Dai tetti in giù éditées en différentes langues. Des milliers de copies de DVD et de CD musicaux sur sa vie et sur la fête de sa béatification. Mais c’est surtout sur internet que se manifestent beaucoup de ceux qui la connaissent, ou bien ils la découvrent dans des circonstances inopinées, et veulent vivre comme elle. Sa page sur face book compte de nombreux amis qui inter agissent en insérant des messages, des commentaires, des photos. Le site “Life Love Light” est devenu un point de référence pour tous ceux qui veulent communiquer leur propre découverte du pourquoi de la vie de Chiara Luce et de son bonheur comme elle-même l’a exprimé par ses dernières paroles : ” Maman, au revoir. Sois heureuse parce que je le suis “. Canal officiel sur You Tube : http://www.youtube.com/user/ChannelChiaraLuce