Avr 30, 2019 | Non classifié(e)
Une boutique où l’argent ne circule pas, mais où les biens sont donnés gratuitement et réutilisés par ceux qui en ont besoin. C’est un des fruits les plus récents de l’expérience du Mouvement Diocésain à Ascoli Piceno, au centre de l’Italie.
On l’appelle la « boutique du don et du réemploi ». On ne paye pas avec des billets de banque ou des cartes de crédit mais avec un sourire et une poignée de main. Cette boutique est située dans le centre historique d’Ascoli Piceno, une ville du centre de l’Italie dominée de tours médiévales et de clochers en pierre de travertin. « De main en main » (« passamano ») est le nom de la boutique, un des derniers fruits par ordre chronologique de l’expérience du Mouvement Diocésain à Ascoli Piceno. Branche du Mouvement des Focolari, profondément enracinée dans six diocèses du centre de l’Italie, le Mouvement Diocésain travaille au service de l’Église locale en favorisant une intense vie de communion dans la réalité ecclésiale. Alessia Giammarini, jeune mère de deux enfants de 9 et 6 ans, en fait partie depuis l’école primaire : « J’ai commencé à participer aux réunions paroissiales dès la troisième élémentaire, tous les samedis après-midi. Plus tard, j’ai découvert qu’il y avait une communauté autour de notre groupe, composée de jeunes et d’adultes qui s’occupaient des petits. Je me souviens encore du premier camp scolaire, un moment de croissance fondamentale, où j’ai compris que Dieu m’appelait à m’engager personnellement. Pendant de nombreuses années, en plus d’animer le groupe des jeunes de la paroisse, je me suis engagée dans le catéchisme et la chorale. C’est encore un chemin de croissance pour moi, comme pour beaucoup d’autres. Nous vivons la paroisse non seulement comme un lieu de service, mais surtout de communion ». L’histoire personnelle d’Alessia s’est encore enrichie lorsque cet engagement s’est étendu au niveau diocésain. « Certains d’entre nous, explique-t-elle, se sont mis au service de l’Eucharistie en tant que diacres ou ministres de l’Eucharistie. D’autres, comme moi, ont proposé une émission à la radio diocésaine pour parler de la
communauté chrétienne locale. Dans chaque émission, nous avons invité des personnes de différents mouvements et associations, communautés religieuses, organismes diocésains ou l’évêque, à présenter des initiatives et des événements. Notre présence en tant que Mouvement Diocésain a commencé à être visible aux niveaux politique et institutionnel. Par exemple, la première édition du Prix International « Ville pour la Fraternité » a été décerné à Ascoli, en la personne du Maire, pour une initiative que nous avons lancée en impliquant toute la ville. Ces dernières années, nous avons créé des événements dédiés à la citoyenneté, comme la « Fête de la Fantaisie », dans le cadre du carnaval d’Ascoli, ou le « Nouvel An pour tous » avec la participation des personnes les plus défavorisées ». Comment êtes-vous arrivé à l’ouverture du « passamano »? « Nous avions fait la proposition au diocèse et à Caritas de répondre aux nombreuses situations de pauvreté causées par le récent tremblement de terre dans le centre de l’Italie. “De main en main” est devenu dans la ville une réalité visible, un outil pour promouvoir la culture du don, l’émancipation de la logique de la consommation et la pratique de la réutilisation ».
Chiara Favotti
Avr 28, 2019 | Non classifié(e)
Dans chaque situation, même dans les plus complexes et tragiques, il y a quelque chose que nous devons et pouvons faire pour contribuer au ‘’bien commun’’. Fermer l’entreprise ? Nous étions sur le point de devoir fermer l’entreprise, dans la mesure où la forte crise économique que traversait notre pays, semblait ne pas nous offrir de voie d’issue. En considérant cependant que six familles de nos employés avaient comme unique source financière, le travail qu’ils effectuaient chez nous, avec nos enfants, nous avons demandé l’aide de Dieu et nous nous sommes lancés en cherchant d’autres possibilités afin de résoudre la situation difficile, même si cela signifiait qu’il fallait risquer. Malgré le fait qu’il avait peu d’espoir, Raul s’est rendu dans le plus grand magasin de la ville pour proposer la vente de nos briques. A sa grande surprise, les gestionnaires du magasin les ont commandées, mais en plus, ils lui ont demandé de travailler avec nous en exclusivité. Le travail a augmenté et nous avons dû engager d’autres personnes. Cette affaire a renforcé le lien familial et dans l’entreprise. (R.F. – Brésil) Réfugiés Deux semaines avant Pâques sont arrivés dans ma caserne, 180 réfugiés d’Érythrée, d’Éthiopie, de Somalie et du Soudan, surtout des jeunes chrétiens parmi lesquels aussi des enfants. Arrêtés à la frontière de l’Égypte sans documents valables, ils étaient réduits à l’état de détention. Bouleversé par les conditions inhumaines dans lesquelles ils étaient obligés de vivre, en mangeant seulement un morceau de pain par jour avec de temps en temps un peu de riz – et malgré cela, étant en période de Carême ils jeûnaient ! – j’ai senti que Jésus m’appelait à l’aimer concrètement, présent dans ces frères. J’ai impliqué mes amis en ville, afin de récolter de l’argent, des médicaments, de la nourriture et pour la préparation d’une réelle fête de Pâques pour eux. En peu de temps, nous avons préparé un repas avec de la viande, des fruits et des légumes : toutes des choses qu’ils ne mangeaient plus depuis longtemps. Mon père m’a aidé avec son auto à transporter ce que nous avions préparé. Je n’arrive pas à décrire leur joie. Une fête de Pâques que je n’oublierai jamais. (M.A. – Égypte) Les ordures Chaque fois que je rencontrais notre voisine, nous finissions par nous disputer, parce qu’elle laissait souvent ses ordures en tas devant notre porte. Cela a continué pendant des années, jusqu’à ce que le témoignage de quelques amis chrétiens m’a convaincue que je devais aimer en premier. Un jour, la scène habituelle s’est répétée et j’ai tout de suite pensé que c’était là, ‘mon‘ occasion. Je suis sortie avec mon balai et j’ai ramassé les détritus. Elle était là, attendant ma réaction. Cette fois-là, je l’ai regardée, je lui ai souri, et lui ai demandé comment elle allait. Surprise, elle m’a répondu à son tour avec gentillesse. Depuis lors, chaque fois qu’elle nettoie devant chez elle, elle le fait aussi devant ma maison et nous sommes devenues amies. (R.C. – Colombie)
Chiara Favotti
Avr 27, 2019 | Non classifié(e)
A Rome, la quatrième édition Prendre soin de la terre et de l’homme, en identifiant des parcours et des objectifs communs. C’est avec cette intention que des associations, des professionnels, des institutions civiles et ecclésiales se retrouvent ces jours-ci (25-29 avril 2019) à Villa Borghese (Rome, Italie), pour la quatrième édition du ‘’Village pour la Terre’’. Organisé par Earth Day Italie et par le Mouvement des Focolari, l’événement se veut être une contribution à la réalisation des 17 objectifs pour le Développement Durable fixés par l’agenda ONU pour 2030 et à la réalisation des principes exprimés par le Pape François dans l’Encyclique ‘’Laudato si’’. Antonia Testa, coresponsable du Mouvement des Focolari de Rome, raconte comment est née l’amitié entre le Mouvement et Earth Day Italie : ‘’Nous nous sommes connus en novembre 2015 à l’occasion de la marche pour ‘’Laudato si’’ que le Vicariat de Rome avait demandé à Earth Day d’organiser. Ensuite, ayant entendu que nous désirions apporter au cœur de Rome, la Mariapolis, rencontre annuelle des Focolari – selon le désir de la fondatrice du Mouvement, Chiara Lubich – Earth Day nous a offert de nous accueillir dans les espaces où depuis des années ils célèbrent la Journée Mondiale de la Terre. Cela a été une rencontre providentielle : eux, une entreprise de promotion sociale, en vue d’essayer d’avancer à propos des thèmes environnementaux et nous, un peuple engagé avec passion sur différents fronts et avec le désir de montrer tout ce que Rome peut donner de beau et de bien’’. Le Pape a visité ‘’ Le Village’’ en 2016, en encourageant les personnes présentes à continuer dans cet engagement à ‘’transformer le désert en forêt’’. Il ne faisait pas seulement référence au milieu du point de vue physique, mais aussi aux endroits humains où manque la vie… ‘’Le Pape nous parla d’amitié sociale. Il vit devant lui ce peuple, constitué aussi d’immigrés, d’imams, d’ex-détenus, de jeunes dépendants du hasard – une forêt désordonnée mais pleine de vie. La phrase ‘’transformer les déserts en forêt’’ est devenue notre mission’’.
Dans quelle manière ‘’Le Village pour la Terre’’ veut-il être une réponse à la sollicitation du Pape ? ‘’ ‘Le Village ‘’ veut être un modèle, un lieu où chacun puisse se sentir à part entière, membre d’une communauté, et où l’on peut expérimenter que des relations fraternelles – qui sont à la racine de l’écologie intégrale – sont possibles, que la part que chacun peut faire, n’est pas petite si elle est partagée, que l’engagement pour rejoindre les objectifs de la durabilité dans le développement économique, en vaut la peine’’. L’offre des contenus bouge, grâce à ‘’Laudato si’’ et à l’Agenda ONU 2030. Comment se fait-il qu’il y ait eu le choix de consacrer une attention particulière à l’Amazonie ? ‘’L’Amazonie est le symbole de la biodiversité environnementale mais aussi ethnique et culturel. Dans le sillage du Synode des Évêques, qui affrontera le thème en automne, ‘Le Village’ veut mettre en lumière ces aspects et porter une attention particulière à l’engagement de l’Église en Amazonie. Au Village sont présents les Franciscains Capucins, qui ont une Mission en Amazonie depuis plus de cent ans, Survival International, qui célèbre les 50 ans d’activités en faveur des peuples indigènes et le Parvis des Gentils du Conseil Pontifical pour la Culture’’. Rejoindre l’homme dans ses milieux de vie les plus divers, c’est une autre voie d’évangélisation…
‘’Comment ne pas se souvenir des paroles de Chiara Lubich :’’se perdre dans la foule afin de l’imprégner de divin’’. Dans le ‘Village’ en effet, tu te trouves entouré par 200 associations et des dizaines d’intervenants, de sportifs, d’artistes et de personnes de passage. Tu as un seul instrument, ton cœur, et l’engagement partagé est celui d’aimer chacun. Souvent nous voyons réellement des déserts se transformer en forêts et nous ne pouvons pas ne pas reconnaître l’intervention de Dieu. Les rapports personnels mûrissent et on sème les perles de l’Évangile : l’amour vécu, l’engagement social, l’attention aux plus vulnérables, la réciprocité. Parmi les lieux à rejoindre, il y a l’univers des jeunes, qui en ce qui concerne le thème de la protection de l’environnement, veulent en être les protagonistes. Quels espaces ont-ils dans le Village pour la Terre ? ‘’Le 29 avril au ‘Village’, il y a les jeunes avec leurs écoles et les universitaires qui, par le biais du ‘service learning’ aident à approfondir les 17 objectifs de l’Agenda ONU. Un service volontaire commencé l’année passée avec l’Université Catholique du Sacré Cœur, et qui cette année, englobe des étudiants des universités pontificales et des jeunes arrivés d’autres pays à travers la Fondation Scholas Occurrentes.
Claudia Di Lorenzi
Avr 26, 2019 | Non classifié(e)
Dans le nord et le centre du Mali, il y a eu des tensions et des affrontements. Il y a deux groupes ethniques impliqués: les Dogon et les Peulhs. Le massacre récent de 160 Peulhs n’était qu’un des nombreux épisodes d’une violence continue. Dans l’intervalle, les Nations Unies appellent également à une action urgente en faveur de la paix. Dans le pays, il y a une communauté de Focolari, dont le Père E.M.S. est aussi membre, que nous avons interviewée.
Les médias parlent de violence d’origine inter-ethnique. Pensez-vous que c’est la cause des affrontements ? La violence existe au nord du Mali depuis 2012. Cette violence s’est propagée actuellement au centre du Mali et surtout aux pays habités par la population dogon, la Région de Mopti. Je la connais bien. Il y a des groupes armés, des groupes de terroristes qui se sont implantés dans cette partie du Pays et qui ont été accueillis par des Dogons et par des communautés Peulhs. Petit à petit, ces terroristes qui parlent peulh se sont mis à attaquer des villages dogons. Puisque l’armée n’est pas présente dans cette zone, les villages dogons se sont organisés pour se défendre. Vu la complicité de certains peulhs, les dogons leur ont demandé de quitter les lieux. En réalité ce n’est pas un conflit entre ethnies, mais les terroristes font croire à une guerre inter-ethnique pour mieux gagner du terrain. Les massacres de ces derniers jours ont incité les Églises catholique et évangélique à envoyer un message commun de condoléances à la nation diffusé lors des services religieux festifs il y a quelques dimanches. Comment ce geste a-t-il été reçu ? Tout peuple en difficulté trouve la consolation lorsque les gens compatissent à leur difficulté. Les messages et prières organisés non seulement par les Églises catholique et protestante, mais aussi par la communauté musulmane, ont été un signe bien reçu par tout le monde. Cela est l’expression de l’aspiration de tout le monde à la paix. La population malienne veut la fin de la violence. Voilà pourquoi aujourd’hui, il y a au Mali beaucoup de rencontres, de concertations pour calmer les uns et les autres et s’unir pour vaincre la violence ensemble. La population malienne est consciente que ce n’est pas un conflit entre Peulhs et Dogon, mais un problème qui concerne tout le Pays.
Comment la communauté des Focolari au Mali vit-elle ce moment ? Au Mali, il y a une belle communauté du Mouvement. Nous sommes présents dans différents diocèses. Et les activités qui ont lieu sont coordonnées par la communauté de Bamako. Au Mali, il n’y a pas de focolares, mais nous sommes en contact étroit avec les deux qui sont à Bobo-Dioulasso au Burkina Faso. Ce qui nous aide dans cette situation, c’est que, comme Chiara Lubich l’a découvert pendant le conflit qu’elle a vécu, Dieu est le seul idéal qui ne passe pas. De nombreux groupes s’organisent et travaillent pour le retour de la paix. Dans mon diocèse avec les membres du Mouvement nous cherchons par tous les moyens à nous aider à vivre l’amour fraternel entre nous et avec tous ceux qui nous entourent. Et nous prions pour la paix en demandant à chacun d’implorer ce don de Dieu. Et nous croyons qu’il entendra notre cri. Mais j’aimerais inviter tout le monde à porter le Mali dans leur prière. Aux maliens, qu’ils soient chrétiens (catholiques et évangéliques), musulmans ou incroyants, j’aimerais dire que nous devons travailler pour faire passer notre pays et la fraternité humaine avant nos différences. Ce que nous avons en commun l’emporte sur ce qui nous divise, nous ne devons pas l’oublier.
Anna Lisa Innocenti
Avr 24, 2019 | Non classifié(e)
Valoriser le potentiel éducatif du réseau : le travail de Daniela Baudino Le phénomène n’est pas nouveau, mais nous ne sommes pas encore suffisamment équipés pour y faire face. Depuis des années, nos relations amicales, familiales, professionnelles et émotionnelles se tissent non seulement dans les milieux de vie communs mais aussi sur le web. Grâce aux réseaux sociaux, aux chats et aux communautés, nous sommes en relation avec tout un chacun, qu’il s’agisse de connaissances ou d’inconnus. Ce n’est pas une banalité, car tout en surfant sur le web nous n’avons pas encore appris à nager efficacement. Nous ne connaissons pas les règles qui nous permettent de nous maintenir à flot, pour éviter les « pièges » que cache le Net et pour profiter des opportunités qu’il nous offre. Cela s’applique aux adultes mais encore plus aux jeunes, moins conscients des conséquences de leurs actes, des jeunes qui doivent gérer leurs sentiments et émotions, leur personnalité en formation qui a besoin de guide et d’orientations précises, aussi pour éviter le risque réel d’abus et de brimades. Éduquer les jeunes à l’affectivité aujourd’hui, c’est aussi explorer l’univers des relations numériques, qui ne sont pas virtuelles mais réelles, quoique limitées dans le temps et l’espace. Il ne fait aucun doute qu’Internet a changé la nature des relations sociales. Nous en avons parlé avec Daniela Baudino, experte en éducation numérique, tutrice dans le projet Up2Me de l’éducation de l’affectivité des enfants, projet promu par le Mouvement des Focolari sur différents continents : Le plus évident, c’est qu’avec l’environnement numérique, nous sommes tous devenus « voisins » et qu’il est donc plus facile d’entrer en relation, ne serait-ce qu’une seule fois, avec des personnes avec lesquelles nous n’aurions peut-être jamais noué une relation d’une autre manière. Toutefois, cela signifie que les relations risquent souvent d’être consommées plus rapidement et donc d’être plus fragmentées. Le risque existe que cela se traduise par de la superficialité et cette attitude implique également des relations nées en dehors de l’environnement numérique. Quelles sont les illusions que donne cet environnement ? Tout d’abord, l’idée que c’est la quantité, c’est-à-dire le nombre d’amis, de « likes » qui expriment ce que nous apprécions. Ensuite, la conviction que le maintien d’une relation ne nécessite pas d’effort, ni d’implication complète. Croire aussi qu’à travers un réseau social nous pouvons connaître et avoir une idée exacte d’une autre personne.
Comment vivre cette dimension relationnelle de manière consciente et positive ? Nous devons prendre conscience de ce qu’implique chacune de nos actions numériques, par exemple en termes de protection de la vie privée, de réputation et au niveau relationnel, et comprendre que l’environnement numérique n’est qu’une des dimensions relationnelles qui peut enrichir les autres mais ne doit pas les remplacer. Les adolescents en particulier sont exposés aux dangers du Web, victimes d’harcèlement, de vengeance pornographique ou de sollicitation d’adultes. Comment se conjugue ici l’éducation des jeunes aux médias? Je crois que nous devons reproposer des modèles que nous connaissons déjà dans d’autres dimensions plus « réelles », en aidant les jeunes à comprendre que tous ceux que nous rencontrons ne veulent pas nécessairement notre bien et que des dangers existent donc et que tout ce que nous faisons dans l’environnement digital est imprimé à jamais et donc nous devons réfléchir attentivement avant de cliquer. Le sexting est une pratique répandue chez les jeunes ; il consiste à se prendre en vidéos ou photos sexy et à les envoyer à son fiancé ou à des amis. Un jeu qui devient dangereux si le destinataire, par vengeance ou par plaisir, partage ces images sur des plateformes publiques, en exposant ainsi son ami à la risée : c’est la vengeance pornographique. Ces phénomènes les exposent à l’attention de personnes malveillantes, souvent des adultes. Mais pourquoi les jeunes négligent-ils ces dangers et comment les éduquer avant tout à respecter leur propre personne ? Ils négligent les dangers parce qu’il leur manque la perception de la matérialité de ces lieux et la conscience que nos actions sur le web ont des conséquences. Nous devons faire comprendre aux jeunes que l’interaction nous concerne entièrement en tant que personnes et que, par conséquent, les conséquences des actes que nous posons sont bien réelles et durables. Avec eux, nous devons beaucoup travailler sur le sens des actions. Vous participez à des activités d’éducation aux médias, dont le projet Up2Me promu par le Mouvement des Focolari. D’après votre expérience, vivre online a un potentiel éducatif ou n’est qu’un éventuel piège? Je crois que la dimension numérique est un terrain fertile dans le domaine de l’éducation parce que c’est un lieu de rencontre où nous pouvons trouver des personnes différentes avec des idées différentes, et cela nous donne la possibilité de grandir en humanité. Par exemple, en développant une approche critique ou la capacité de remettre en question son propre point de vue, ou en choisissant les mots justes pour ne pas blesser l’autre qui ne peut entendre notre voix. Ce sont des choses que les adultes ne savent souvent pas faire et les jeunes peuvent donc devenir des spécialistes en la matière.
Claudia Di Lorenzi