Mai 19, 2023 | Non classifié(e)
Nous sommes arrivés à l’étape australienne du voyage de Margaret Karram et Jesús Morán, Présidente et Coprésident du Mouvement des Focolari, un continent aux richesses culturelles extraordinaires et une famille des Focolari diversifiée et multiculturelle.
Depuis Suva jusqu’à Sydney
Au cours de ce voyage, Margaret Karram et Jesús Morán ont fait des sauts spectaculaires : il suffit de penser au “saut” entre le Japon et les îles Fidji. Il en a été de même avec le vol du 9 mai vers l’Australie, où les villages de pêcheurs de la côte sud des îles Fidji ont soudainement cédé la place au joyau scintillant qu’est la ville de Sydney. Les lumières de son port emblématique brillaient tandis que notre avion survolait la ville, qui affichait fièrement sa beauté.
Dans cette métropole multiculturelle, la communauté locale des Focolari (elle aussi) très diversifiée, nous a accueillis dans de nombreuses langues. Ils viennent de Corée du Sud, des Philippines, de Chine, de Hong Kong, du Liban, du Soudan, d’Irak, de Syrie, du Bangladesh, du Brésil et, bien sûr, d’Australie. Ils sont catholiques, melkites, chaldéens, anglicans ; les Focolari de Sydney suivent également les villes de Brisbane, Canberra, la capitale australienne, et les régions environnantes.
Rencontre avec l’archevêque de Canberra
À chaque étape, le contact avec l’Église locale est toujours une priorité. Au cours d’une rencontre profonde et pleine d’humour, Mgr Christopher Prowse, actuel archevêque de Canberra, a évoqué la vie de Mary MacKillop, la première sainte d’Australie. « Si Mary Mackillop vivait aujourd’hui, elle se sentirait très à l’aise avec les Focolari », a déclaré l’archevêque, soulignant ses efforts en faveur du dialogue entre les religions. Il nous a conduits sur sa tombe et a prié pour que, comme elle, le charisme de l’unité fleurisse comme une rose et diffuse son parfum dans toute l’Australie.
L’art, porte ouverte sur la culture aborigène
L’art ouvre toujours une fenêtre importante sur une culture indigène, mais pour comprendre ce que l’on regarde, la présence d’un guide est essentielle. Alexandra Gaffikin, une volontaire anglaise qui vit à Sydney et possède une grande expérience des musées et du patrimoine, nous a accompagné à une exposition d’art aborigène contemporain à la galerie d’art de New South Wales (Nouvelle-Galles du Sud).
Les peintures sur écorce sont bien plus qu’une peinture, par exemple, elles représentent des histoires, mais aussi des cartes, des titres de propriété et même des règlements. Elles peuvent être tridimensionnelles, avec en dessous des strates qui peuvent même révéler des sources d’eau souterraines. Dans la culture aborigène, ces œuvres d’art, peintes à l’origine sur le corps humain, sont des collections vivantes qui se transmettent depuis des millénaires.
Une visite à Sydney
Malgré leur emploi du temps chargé, Margaret Karram et Jesús Morán ont réussi à trouver le temps de visiter Sydney, en embarquant à bord de l’un des nombreux ferries à destination de Circular Quay et de l’emblématique Opéra. La vue est spectaculaire !
Des cultures différentes, la nouveauté de cheminer ensemble
Cette visite a été l’occasion pour les focolarini de toute la Zone – y compris de Perth, de Wellington en Nouvelle-Zélande et des îles Fiji – de se réunir pour quelques sessions significatives. C’est une période de réorganisation pour le Mouvement et, par voie de conséquence, des cultures très différentes (pensez à la Corée, au Japon et à la zone de langue chinoise, par exemple) se retrouvent à travailler directement ensemble.
« Je pense que jusqu’à présent, nous n’avons pas compris les aspects positifs de tout cela, même si ce processus n’a pas été facile. Je pense que nous en verrons les conséquences dans quelques années, car cela nous aide à faire tomber vraiment toutes les barrières… avant tout dans nos cœurs, et les barrières entre les nations… »
« Si nous voulons la paix, nous devons d’abord la vivre entre nous, focolarini, et entre les communautés. Nous devons regarder les autres pays comme s’ils étaient les nôtres et découvrir que nous pouvons être cette ‘’famille interconnectée’’ (…). »
« Nous ne devons pas donner aux autres notre richesse, mais les aider à découvrir la leur. »
Margaret Karram
Une présence spéciale, malgré les défis de santé
Un moment particulièrement significatif a été celui où trois focolarines mariées, gravement malades, ont pu à distance saluer tout le monde
« Je veux tout simplement vous assurer de mon unité , a dit l’une d’elles. Je m’étais inscrite et j’étais prête à venir, mais j’ai dû changer mes plans, parce que Dieu m’avait réservé quelque chose de différent. »
« Je sens que je suis là où Dieu veut que je sois, même si ce n’est pas là où je voudrais être », a déclaré une autre.
« Physiquement, je ne peux pas courir, a déclaré la troisième, mais j’ai en moi un grand désir de le faire, je suis tellement émue. L’enthousiasme n’a pas d’âge. »
La bienvenue en Australie
La culture aborigène en Australie est la plus ancienne au monde, sans interruption ; elle remonte à au moins 60 000 ans. Le protocole approprié pour tout événement ou rassemblement en Australie prévoit de commencer par un « Bienvenue dans le pays » de la part d’un ‘’ancien’’, un aborigène, ce qui constitue une reconnaissance formelle des gardiens traditionnels de cette terre.
Lorsque la communauté des Focolari s’est réunie de toute l’Australie, nous avons eu le privilège de compter parmi nous Ali Golding, connue sous le nom de “Tante Ali“, qui a donné la bienvenue à tous. C’est une ‘’ancienne’’ du peuple Biripi, qui a grandi dans une mission aborigène. Pendant plus de 20 ans, elle a ensuite vécu dans une banlieue de Sydney et, dans les années 1980, Ali a été l’une des premières assistantes d’éducation aborigène. En 2004, elle a obtenu un diplôme en théologie.
Elle a participé à différents forums locaux, nationaux et internationaux, dont le New South WalesReconciliation Council et Australians for Native Title and Reconciliation. Une grande contribution pour la compréhension et l’approfondissement de la culture et de l’histoire indigènes.
La présence d’Ali à notre événement a certainement renforcé l’appréciation de ce “trésor national” et du riche patrimoine aborigène. « C’est l’un des accueils les plus chaleureux qu’il m’ait été donné de vivre », a déclaré Ali Golding, « Ici, j’ai ressenti l’esprit du Créateur. »
La meilleure rencontre de tout le voyage (jusqu’à présent)
Margaret Karram et Jesús Morán ont eu une rencontre dynamique et profonde avec une trentaine de 30 jeunes. Lorsqu’on leur a demandé de parler des défis qu’ils ont à relever, ils n’ont pas hésité à parler ouvertement de l’indifférence à laquelle ils sont confrontés chaque jour avec les jeunes de leur âge. Ils ne sont pas nombreux et les distances sont énormes.
Margaret Karram a raconté ses premières années de vie Gen à Haïfa avec sa sœur et comment ils ont commencé à quelques-uns, recevant le ‘’journal Gen’’ par la poste. Elle était fière de leurs débuts et a déclaré qu’elle était tout aussi fière d’eux qui étaient là et avaient persévéré dans leur vie Gen.
Jesús Morán a également encouragé les jeunes, les rassurant sur le fait qu’il est positif de partager ses difficultés. « Cette rencontre a été la meilleure de tout le voyage – a-t-il déclaré à la fin -, je l’ai beaucoup appréciée. »
Une riche expérience
Interrogés sur la manière dont ils vivent le dialogue et la fraternité dans des situations de conflit, Rita Moussallem et Antonio Salimbeni, Conseillers au Centre International pour l’Asie et l’Océanie, se sont appuyés sur leur expérience personnelle.
« Dans mon expérience de dialogue avec des personnes d’autres religions, a raconté Antonio, j’ai compris que nous allons ensemble vers Dieu. » Et Rita : « Le dialogue est une rencontre. Ce qui est vraiment important, c’est de rencontrer l’autre et de découvrir que l’amour chasse la crainte. »
Apprendre le “bodysurf” (spirituel)
Le surf est l’un des sports nationaux en Australie et il est très pratiqué aussi sur la côte de Sydney, où jeunes et moins jeunes enfilent des combinaisons, prennent leur planche et s’élancent à l’assaut des vagues. Le “bodysurfing” est également très populaire : les personnes surfent sur les vagues de l’océan, mais sans planche. Un spectacle extraordinaire !
Mais pour arriver là où se trouvent les meilleures vagues, il faut d’abord affronter les vagues puissantes qui se dressent contre nous : celles que nous voudrions éviter, celles pour lesquelles nous ne sommes pas prêts.
« Quelqu’un m’a expliqué la dynamique de ce sport et cela m’a tout de suite rappelé notre amour pour Jésus abandonné », a déclaré Margaret.
Ceux qui pratiquent le bodysurf plongent en profondeur sous les vagues déferlantes qu’ils ne veulent pas chevaucher, si profond qu’ils arrivent à toucher le sable sur le fond. Ils évitent ainsi d’être emportés par la puissance de l’océan. Une fois la vague passée, ils remontent à la surface pour trouver une autre vague sur laquelle s’élancer.
« De même qu’ils ne luttent pas contre les vagues, de la même manière on ne “combat pas les épreuves”, mais on va au fond de son cœur, reconnaissant Jésus dans chaque souffrance ; et, continuant à L’aimer, on remonte, trouvant à travers l’amour, la lumière. »
T. M. Hartmann
Mai 12, 2023 | Non classifié(e)
Les îles Fidji ont été la troisième étape du voyage en Asie et en Océanie de Margaret Karram et Jesús Morán, Présidente et Coprésident des Focolari. Dans cette région du Pacifique, la spiritualité de l’unité s’est diffusée à partir de la fin des années 1960.
Bien qu’ils soient arrivés aux îles Fidji le 3 mai 2023 nous devons dire que l’étape en Océanie du voyage de Margaret Karram et Jesús Morán n’a officiellement commencé que deux jours plus tard, avec la cérémonie du “Sevusevu“, qui a rassemblé plus de 200 personnes, y compris les représentants de l’Église locale. Cette cérémonie a marqué leur entrée et celle de la délégation du Centre qui les accompagne, dans la communauté ecclésiale et sociale fidjienne.
“Sevusevu” : le don de l’accueil
Avec la cérémonie du “Sevusevu” – qui signifie “don” – celui qui arrive dans l’archipel est accueilli et, à partir de ce moment, il n’est plus visiteur mais fait partie de la communauté et en est membre, il peut alors fouler le sol fidjien avec tous les droits et privilèges. La Présidente et le Coprésident des Focolari ont reçu de précieuses guirlandes et la racine de Kava, un dérivé de la plante du poivre, à la signification ancestrale. Les deux “candidats” ont été présentés à la communauté par les “hérauts“, qui ont parlé en leur nom. Ils ont ensuite bu d’un seul trait la coupe de Kava et reçu le “Tabua”, une dent de cachalot ayant une signification sacrée : c’est l’objet le plus précieux de la culture fidjienne, qui leur a été offert en signe de la plus haute estime et honneur.
Les traditions dans le Pacifique : racines du présent et de l’avenir des peuples
D’emblée, on perçoit que les traditions dans le Pacifique sont des réalités vitales et actuelles ; elles ne sont pas reléguées à un passé qui n’a rien à voir avec la vie quotidienne des personnes, mais elles constituent le fondement de leur style de vie. Respect, accueil, réciprocité, solidarité sociale, un lien très profond et millénaire avec la nature, sont les valeurs que les traditions perpétuent.
« Margaret Karram, Jesús Morán et la délégation des Focolari sont arrivés à un moment particulier de la vie des îles Fidji – explique Peter Emberson, fidjien, consultant et analyste politique pour le gouvernement des îles Fidji et les Nations Unies, qui a grandi au sein du Mouvement depuis son plus jeune âge. Le gouvernement actuel est plus ouvert et plus démocratique et je vois la visite de Margaret et Jesús dans le cadre de ce processus de renouveau social et politique. Il y a deux questions qu’ici, dans le Pacifique, nous posons toujours à une délégation officielle qui débarque sur les côtes de nos îles : “D’où viens-tu ?” et “Pourquoi es-tu venu ?” Au “Sevusevu”, Margaret Karram a pris la parole devant le peuple fidjien et a offert son engagement et celui du Mouvement des Focolari pour construire, ici aussi, l’unité. C’est une réponse identitaire, qui en dit long sur la contribution que le Mouvement peut apporter à notre pays. Et cela construit la confiance. »
Une région encore trop peu connue
L’Océanie est un continent peu connu et, bien qu’il soit le plus grand du globe d’un point de vue territorial, c’est le plus petit en termes de masse terrestre. Outre l’Australie et la Nouvelle-Zélande, elle comprend la région du Pacifique, composée de 26 États nationaux et territoires. Les principaux groupes ethniques sont les Mélanésiens, les Micronésiens et les Polynésiens. Au total, la région du Pacifique compte 16 millions d’habitants et, ces 100 dernières années, les îles Fidji (près d’un million d’habitants) sont devenues le cœur politique et économique de la région, avec un contexte religieux diversifié. Le christianisme est la religion la plus représentée, suivi par l’hindouisme et l’islam. Le catholicisme est arrivé au XIXe siècle et on compte aujourd’hui un peu plus de 82 000 fidèles.
Le Père Soane Fotutata, Secrétaire de la Conférence Épiscopale du Pacifique (CEPAC), lors d’un dîner au focolare, a clarifié les défis sociaux mais aussi ecclésiaux de ce vaste territoire où l’Église catholique est présente avec 14 diocèses. Il a expliqué que la crise écologique est une menace existentielle pour les personnes et les communautés. Elle se manifeste par l’élévation du niveau de la mer, l’acidification des océans, la sécheresse, les inondations et les phénomènes météorologiques extrêmes devenus plus fréquents. Il y a également des fléaux sociaux tels que l’émigration économique et climatique, qui est en train de dépeupler de nombreuses îles ; la prostitution, l’alcoolisme, la pauvreté, auxquels l’Église locale tente elle aussi de répondre.
2022 : l’arrivée des focolares à Suva
C’est dans ce contexte ecclésial qu’il y a un an ont été ouverts à Suva, la capitale des îles Fidji, les focolares féminin et masculin. Leur présence, en effet, est aussi liée à un projet soutenu par Missio Écosse et MissioAustralie, pour collaborer à la pastorale diocésaine des jeunes confirmands et post-confirmands avec un programme visant à soutenir la transmission des richesses culturelles entre les générations. « À notre arrivée, racontent Lourdes Rank, du Brésil, et Stephen Hall, de Nouvelle-Zélande, l’archevêque nous a demandé d’être avant tout au service de l’Église et de nous insérer dans ses activités et ses projets. Nous nous sommes lancés dans la catéchèse, auprès des jeunes et dans la vie de nos paroisses. Une approche qui a été très positive : nous faisons à présent vraiment partie de la vie de l’Église et nous avons commencé à nouer des relations avec différents prêtres, religieux et laïcs. »
À cet égard, le vicaire général de l’Archidiocèse de Suva, Mgr Sulio Turagakacivi, a exprimé sa gratitude pour le service que les focolares rendent à l’Église locale. En le remerciant, Margaret Karram a déclaré : « Nous pouvons apprendre de l’Église d’ici comment vivre le processus synodal et comment maintenir la fraîcheur de la rencontre de l’Évangile avec la culture et la société locales. »
À Futuna, la première semence de la spiritualité de l’unité
Mais la première semence de la spiritualité de l’unité dans le Pacifique a été plantée à la fin des années 60 par sœur Anna Scarpone, missionnaire mariste, sur l’île de Futuna. Le premier focolare du Pacifique s’est ensuite ouvert à Nouméa (Nouvelle-Calédonie) de 1992 à 2008, accompagnant la naissance et la croissance d’une communauté locale dynamique. Aujourd’hui, les focolares des îles Fidji sont “la maison” pour toutes les communautés du Mouvement de la région Pacifique, présentes – en plus de la Nouvelle-Calédonie et des îles Fidji – à Kiribati et Wallis et Futuna, avec quelques personnes qui connaissent la spiritualité aussi en Papouasie-Nouvelle-Guinée, à Samoa et à Vanuatu.
Pour la première fois ensemble
À l’occasion de la visite de Margaret Karram et Jesús Morán, les communautés se sont rencontrées à Suva pendant quelques jours ; cela a été leur première rencontre dans l’un des pays du Pacifique et de nombreux gestes, comme l’accueil et le fait de se mettre en valeur réciproquement, ont montré que tous étaient conscients du caractère précieux de ces journées. Pour ces peuples, se retrouver comme famille des Focolari ne signifie pas seulement vivre une communion spirituelle, mais également contribuer à la vie quotidienne – qui inclut la cuisine, la préparation de la liturgie de la Messe, les chants et les danses – en offrant chacun son propre “don” humain et culturel, qui rencontre celui de l’autre.
Ici aussi, Margaret Karram et Jesús Morán ont rencontré les focolarini et les focolarines durant une matinée de communion profonde et ont pu vivre différents moments avec la communauté, comme les repas, la Messe et de nombreux moments de dialogue en toute simplicité. Le partage des expériences leur a permis ensuite de connaître les défis et l’engagement du Mouvement dans le Pacifique. En Nouvelle-Calédonie, la communauté est engagée au service de l’Église et, au niveau social, à créer des espaces d’unité entre les différentes entités ethniques dont le peuple est composé. À Futuna et Kiribati, la Parole de Vie est centrale, générant des expériences de pardon et de réconciliation dans les familles et des projets sociaux au service des femmes et des plus démunis. À Fidji, la communauté se développe et partage avec les focolarini l’engagement au service de l’Église.
Run4Unity aux îles Fidji : cheminer ensemble
Le 6 mai était la journée du Run4Unity et Margaret Karram a donné le coup d’envoi du relais mondial depuis le Pacifique, le premier lieu du monde à voir le soleil se lever. Avec les Juniors pour un Monde Uni présents, elle a planté avec Jesús deux arbres caractéristiques des îles Fidji : « l’arbre à bois de santal et l’arbre à agrumes, qui ont besoin l’un de l’autre pour grandir », a-t-elle expliqué.
« Le bois de santal possède le parfum et le citrus, qui est un agrume, lui fournit tous les nutriments dont il a besoin. C’est un merveilleux exemple de soin réciproque qui existe dans la nature. C’est ce que les habitants des îles du Pacifique veulent nous dire à tous : la seule façon d’offrir notre précieux don, l’unité, est de cheminer ensemble, en prenant soin les uns des autres. C’est ainsi que nous pourrons transformer notre monde. »
Un message qui rappelle ce qui est peut-être la principale caractéristique de ces îles : la vie communautaire, telle qu’elle est apparue lors de la rencontre de Margaret Karram et Jesús Morán avec la communauté du Mouvement des Focolari, l’après-midi et la soirée du 7 mai. « Je suis venue ici pour être proche de vous et partager votre vie, au moins pour quelques jours », a confié à tous Margaret. « Ce que j’ai trouvé ici est très proche de mon cœur et de la culture dont je suis issue, qui encourage le respect des personnes, de leur langue et le sens de la famille. Vous aussi, vous êtes peu nombreux, mais ne vous inquiétez pas : ce qui compte, c’est de vivre l’Évangile et d’apporter l’unité à ceux que nous rencontrons. Ce que vous avez partagé ces jours-ci m’a beaucoup touchée : vous nous avez donné Jésus par votre amour, votre hospitalité et votre accueil. Mais, en vous écoutant, j’ai compris que la perle la plus précieuse que nous possédons est Jésus abandonné, pour qui nous avons tout quitté et qui est le secret pour aimer tout le monde. »
« Les expériences de pardon que vous avez racontées m’ont profondément touché », a poursuivi Jesús, « et elles témoignent du fait que vous vivez l’Évangile, car le pardon est la plus grande nouveauté qu’il contient. Le pardon n’est pas humain, seul Jésus en nous peut pardonner, et vous l’avez raconté avec une pureté unique. »
À la question de savoir ce qu’elle espère pour l’avenir du Mouvement en Océanie, Margaret a répondu en disant ce qu’elle souhaite pour le Mouvement dans le monde entier : qu’il devienne toujours plus une famille non pas repliée sur elle-même, mais ouverte, qui dialogue pour réaliser la prière de Jésus au Père, comme l’a rêvé Chiara Lubich.
Reprenant la parole, elle a ajouté : « Je voudrais encore dire que pour contribuer à réaliser l’unité, chaque pays, culture ou continent ne doit pas perdre son identité propre. Nous devons rester nous-mêmes. Cela pourrait être un grand don pour tout le Mouvement et aussi pour le monde : être nous-mêmes, avec nos richesses et nos contradictions, et vivre le charisme de l’unité sans éliminer ce que nous sommes. » Les applaudissements qui ont suivi ont exprimé la gratitude des participants pour s’être sentis compris.
Commencée par la cérémonie du “Sevusevu“, cette visite ne pouvait que se conclure avec la même solennité. La cérémonie d’adieu, “I-Tatau”, semblait donc boucler la boucle : en fidjien, les “hérauts” parlant au nom de Margaret et Jesús ont remercié la communauté et ont demandé, en leur nom, l’autorisation de prendre congé ; tandis que l’orateur parlant au nom de la communauté fidjienne le leur accordait et leur souhaitait un bon voyage avec l’espoir de se revoir encore.
La soirée-concert préparée par les communautés du Pacifique a été une extraordinaire “expo” des expressions artistiques des peuples présents, où les danses et les chants disent leur lien profond avec la terre et la nature, la fierté de leurs traditions et leur désir de les partager.
Mais ce qui restera gravé dans les mémoires, nous le croyons, c’est les salutations que les communautés de Nouvelle-Calédonie et des îles Fidji se sont échangées : assis les uns en face des autres, ils ont entonné chacun leur chant d’adieu, ils se sont salués de la main, en se regardant dans les yeux, comme on quitte un frère de sang.
« Nous t’assurons que nous serons une seule famille – ont-ils dit à Margaret Karram -, et malgré nos faiblesses, nous ferons tout pour garder Jésus au milieu de nous en Océanie. »
Stefania Tanesini
Mar 30, 2022 | Centro internazionale, Non classifié(e), Tutela minori
Margaret Karram : « Je m’engage au nom du Mouvement des Focolari à répondre par des actions, des mesures d’écoute, d’accueil et de prévention, aux recommandations finales formulées par l’enquête indépendante. » Le Mouvement des Focolari publie les conclusions de l’enquête menée par un organisme externe et indépendant sur les cas d’abus sexuels concernant JMM, ancien membre consacré du Mouvement des Focolari en France. L’enquête a été confiée le 23 décembre 2020 par les Focolari à la société britannique GCPS Consulting, un organisme indépendant dont la mission est d’aider les institutions à améliorer leurs systèmes de prévention et de signalement des abus. Afin de garantir l’intégrité, la qualité et la fiabilité du processus d’enquête et de ses résultats, le Mouvement des Focolari a également nommé Alain Christnacht, ancien haut fonctionnaire français, en tant que superviseur indépendant, sans aucun lien avec le Mouvement. Le Mouvement des Focolari a confié l’enquête à une Commission indépendante à la demande des victimes, dans le même esprit que la Conférence des évêques de France qui, en février 2019, avait chargé la CIASE de mener une enquête sur l’ensemble de l’Église catholique en France, avec l’objectif de placer les victimes au cœur des priorités et des travaux de l’enquête. L’organisme indépendant a reçu des témoignages couvrant la période allant de 1958 à 2020, qui montrent clairement que JMM a commis des agressions sexuelles sur au moins 26 victimes. GCPS Consulting résume comme suit le travail effectué pour l’enquête: « Écouter les victimes était l’une des principales tâches de l’Enquête. Ce fut une part ardue du processus, pour les victimes comme pour l’équipe d’enquête, mais c’est l’élément le plus important de l’enquête. Le rapport décrit les événements survenus pendant cinq décennies au cours desquelles JMM a abusé ou tenté d’abuser sexuellement de ses victimes, principalement de jeunes garçons. Il décrit son modus operandi ainsi que le contexte dans lequel les abus ont été commis. L’enquête a permis d’entendre un nombre significatif de victimes et de témoins d’autres abus, sexuels ou d’autre nature. Le fait que les abus aient été répandus et n’aient pas été traités, même lorsqu’ils ont été signalés à des personnes en charge et en position de responsabilité, est également un sujet du rapport. Il a été demandé à l’équipe d’enquête d’examiner le degré de connaissance de ces événements par les personnes responsables, à l’époque des faits et par la suite, et d’évaluer la façon dont elles ont géré cela. Le rapport décrit en détails comment des signalements n’ont pas reçu de réponse adéquate, des victimes n’ont pas été entendues et n’ont pas été traitées de manière appropriée, et comment des occasions ont été manquées de réagir aux abus commis par JMM et de prévenir des incidents ultérieurs. Enfin, le rapport détaille la manière dont le Mouvement des Focolari a plus récemment développé des mesures de protection. Il formule un certain nombre de recommandations visant à renforcer la sécurité de l’environnement, ainsi que des recommandations au niveau de la culture et du leadership » Après avoir examiné le rapport, Margaret Karram, Présidente du Mouvement des Focolari, a déclaré : « Il n’y a pas de mots adéquats pour exprimer le choc et la douleur que je ressens face au mal qui a été infligé à des enfants et à des adolescents par JMM et – je dois le dire avec une immense souffrance – non seulement par lui, ainsi qu’il résulte des conclusions de l’enquête. » S’adressant aux victimes, elle a ajouté : « En ce moment, chacune de mes pensées et de mes paroles va vers vous qui avez subi un crime gravissime qui, dans de nombreux cas, a détruit votre vie ». « À CHACUNE ET CHACUN D’ENTRE VOUS PERSONNELLEMENT, AVEC LE COPRÉSIDENT JESÚS MORÁN, ET AU NOM DU MOUVEMENT DES FOCOLARI, JE DEMANDE HUMBLEMENT PARDON. Nous devons reconnaître que, malgré le bien que le Mouvement a accompli au long de son histoire, dans ce domaine nous avons échoué dans la vigilance, dans l’écoute et dans l’accueil de l’appel à l’aide de beaucoup. Cela ne peut plus se produire, c’est en totale contradiction avec les valeurs que le Mouvement des Focolari, avec sa spiritualité chrétienne, est appelé à vivre. Je m’engage au nom du Mouvement des Focolari à répondre par des actions, des mesures d’écoute, d’accueil et de prévention, aux recommandations finales formulées par l’enquête indépendante ». Le Mouvement des Focolari est plus que jamais déterminé à faire en sorte que ses communautés dans le monde soient des lieux sûrs qui permettent l’enrichissement mutuel. Comme le souligne l’enquête de GCPS, le Mouvement a entamé en 2011 une évaluation approfondie des mesures visant à prévenir les abus et à protéger les personnes. Mesures qui ont été revues en 2014 et en 2020 et qui seront ultérieurement mises à jour après l’étude approfondie des résultats de cette enquête. Le Mouvement des Focolari a informé la Conférence des Evêques de France et le Dicastère pour les Laïcs, la Famille et la Vie de la publication de ce rapport. La principale préoccupation du Mouvement est de contribuer autant que possible au processus de reconstruction des victimes, y compris par une compensation financière, si nécessaire et demandé. C’est pourquoi, selon la recommandation de l’Eglise en France, le Mouvement des Focolari a demandé à la “Commission indépendante de reconnaissance et de réparation” (CRR) – organe pluridisciplinaire composé d’experts de la société civile et institué par la CORREF (Conférence des Religieux et Religieuses de France) – d’accompagner les victimes qui le souhaitent dans leur processus de réparation. Dès à présent, les victimes peuvent contacter cet organisme. Email : victimes@crr.contact –Tél : 09 73 88 25 71 Site Internet : https://www.reconnaissancereparation.org Afin de respecter son engagement envers les victimes de JMM, le Mouvement avait précédemment mis en place une procédure de soutien psychologique coordonnée par le Dr Alexis Vancappel. Cette procédure sera maintenue pour les victimes qui ont déjà eu recours à ce service. Le Mouvement des Focolari informe qu’il fera connaître dans les prochaines semaines les actions et les mesures qu’il entend mettre en œuvre pour répondre aux recommandations exprimées dans le rapport. Les résultats de l’enquête sont publiés dans leur intégralité et accessibles à tous sur le site de GCPS Consulting et sur les pages française et internationale du Mouvement des Focolari. Le rapport d’enquête est actuellement disponible en anglais, français et italien. L’allemand, l’espagnol et le portugais seront ajoutés prochainement. Stefania Tanesini
Enquête indépendante (texte intégral) Sommaire rapport d’enquête Rapport du Superviseur Alain Christnacht Lettre del la Présidente e du Coprésident à tous les membres du Mouvement des Focolari en France
Mar 18, 2022 | Senza categoria
La prière pour la paix universelle» prononcée aujourd’hui par la Présidente des Focolari à Assise, sur la tombe de saint François, fait écho aux propos du pape François. En annexe, la version intégrale. «Nous te demandons, avec la foi qui déplace les montagnes, que “cesse le feu” de la guerre et que triomphe le dialogue dans “la recherche de voies de paix” entre la Russie et l’Ukraine. Nous demandons la grâce que cessent tous les conflits en cours, en particulier les plus oubliés».
Cette invocation poignante est au cœur de la «prière pour la paix universelle”», prononcée ce matin à Assise par Margaret Karram, Présidente du Mouvement des Focolari. Dans la crypte de Saint François, à la basilique inférieure, était présent avec elle le Conseil Général du Mouvement, réuni dans la « ville de la paix » pour quelques jours de retraite. «Nous sommes ici au nom de tous les membres du Mouvement : chrétiens de différentes Églises, fidèles de diverses religions, personnes qui se reconnaissent frères et sœurs de l’unique famille humaine. Nous faisons nôtres le cri et le désespoir des peuples qui, en ce moment, souffrent à cause de la violence, des conflits et des guerres», a poursuivi Margaret Karram. “Donne-nous la grâce de nous accueillir les uns les autres, de nous pardonner, de vivre comme une unique famille humaine. Donne-nous d’aimer la patrie de l’autre comme la nôtre ! Dieu de miséricorde, de concorde, fais de nous ‘’des instruments de Ta paix’’» A une semaine (le 25 mars 2022) de la consécration par le pape François de la Russie et de l’Ukraine au Cœur Immaculé de Marie, cette supplique s’insère dans le chœur de prières pour la paix qui s’élève dans le monde et accompagne le grand réseau de solidarité auquel s’associent également les membres du Mouvement. Les communautés des Focolari sont présentes dans plus de 180 pays, y compris dans de nombreux endroits où sont encore en cours des conflits et des guerres.
Stefania Tanesini
Le texte intégral de la «prière universelle pour la paix».
Mar 12, 2022 | Non classifié(e)
Après une première journée à la Faculté de théologie d’Italie Centrale, la conférence « Le concile Vatican II et le charisme de l’unité de Chiara Lubich » s’est achevée à Florence, dans le cadre splendide du ‘Palazzo Vecchio’. Un événement qui, de la synodalité à l’engagement pour la paix et le dialogue entre les hommes et les peuples, s’inscrit dans un débat d’une extraordinaire actualité. La grande saison des nouveaux mouvements ecclésiaux, qui a connu son apogée sous le pontificat de Jean-Paul II, trouve certainement son origine dans la période préconciliaire. Elle a ensuite trouvé sa raison d’être dans le Concile du Vatican, notamment dans la valorisation du laïcat catholique et la redéfinition de la présence de l’Église dans le monde (Lumen Gentium), ainsi que dans la centralité de la Parole partagée en communion (Dei Verbum). La période post-conciliaire a ensuite permis l’explosion numérique et qualitative de ces mouvements, valorisés dans leur naissance et développés par Paul VI, puis applaudis et soutenus avec son magistère par le pape polonais. Une histoire d’unité et de distinction, en particulier dans l’Église de la seconde moitié du XXe siècle, qui a trouvé son expression la plus mûre dans le charisme de Chiara Lubich, un charisme au service de l’unité de l’Église et de l’humanité. Comme témoignage de la pertinence du charisme au service de l’unité, dans la situation actuelle complexe et parfois convulsive, la conférence s’est inscrite dans le grand mouvement de solidarité avec les victimes de la guerre en Ukraine et avec tous les hommes et femmes de paix qui travaillent en Ukraine et en Russie, en Europe et en Asie, partout. Le conseiller Alessandro Martini nous l’a rappelé le jour où la ville de Florence a accueilli une manifestation internationale pour la paix. Pour ces raisons, étant donné que le Mouvement des Focolari apparaît comme le premier et le plus répandu des mouvements ecclésiaux de la période conciliaire, à l’occasion du centenaire de la naissance de sa fondatrice – reporté ensuite deux fois à cause de la pandémie – une conférence internationale a été organisée par l’Institut universitaire Sophia et le Centre Chiara Lubich avec le titre explicatif : « Le Concile Vatican II et le charisme de l’unité de Chiara Lubich : Dei Verbum et Lumen Gentium ». Lieu : Florence. Date : 11 mars 2022 à la Faculté de théologie d’Italie centrale et 12 mars au ‘Palazzo Vecchio’, dans le ‘Salone dei Cinquecento’. La conférence était parrainée par la ville de Florence, avec la participation de l’Association théologique italienne, de la Faculté de théologie d’Italie centrale, de l’Institut Paul VI, du Centre international d’étudiants Giorgio La Pira, de Città Nuova, de l’École Abbà et évidemment du Mouvement des Focolari. Le comité scientifique était composé d’Alessandro Clemenzia (FTIC), Piero Coda (IUS), et, pour le Centre Chiara Lubich, de Florence Gillet, João Manoel Motta et Alba Sgariglia. Lors de la clôture de l’assemblée vaticane, en novembre 1965, Chiara Lubich résume dans une prière pleine de sens ce qui est peut-être le résumé le plus évident du Concile, l’Église qui naît de la présence de Jésus parmi les siens : « Ô Esprit Saint, fais-nous devenir, par ce que tu as déjà suggéré dans le Concile, une Église vivante : c’est notre seul désir et tout le reste converge à cela ». C’est dans cet esprit que la conférence s’est fixé pour objectif de lancer une enquête approfondie visant à saisir, d’une part, si et comment le message du Concile a trouvé un lieu d’interprétation et de développement fécond dans l’expérience suscitée par le charisme au service de l’unité ; et, d’autre part, si et comment la floraison de la vie ecclésiale promue par le charisme de l’unité a été rendue possible et propice par l’horizon ouvert par Vatican II. Dans cette première étape, l’attention s’est concentrée sur Dei Verbum et Lumen Gentium, afin de mettre en évidence les profils de convergence et les apports de la doctrine conciliaire et de l’inspiration du charisme de l’unité autour du lien crucial par lequel l’Église naît et grandit en tant qu’incarnation historique, dans le souffle de l’Esprit, du Verbe qui « s’est fait chair »(Jn 1,14). Le programme de la conférence était particulièrement dense, comme cela arrive souvent lorsqu’il est le résultat d’un sérieux travail de conception et de préparation. Un flot de paroles qui, peu à peu, a pris tout son sens, grâce à l’apport pluriel des universitaires. Le premier jour, Piero Coda, ancien doyen de l’Institut universitaire Sophia (« Une coïncidence chronologique et kairologique : un conseil et un charisme. Pour un discernement théologique de la corrélation entre Vatican II et le charisme de l’unité »), Paolo Siniscalco de l’Université ‘La Sapienza’de Rome (« Chiara Lubich au temps de Vatican II ») et le théologien istrien-pisan Severino Dianich (« L’événement du Concile Vatican II : sacrement… de l’unité de tout le genre humain »). Coda a souligné comment le charisme au service de l’unité a apporté une contribution très décisive à l’histoire de l’Église sur le chemin de la communion fondée sur le Christ crucifié, abandonné et ressuscité. Siniscalco, pour sa part, a sagement et historiquement retracé les différents passages de l’aventure existentielle de Chiara Lubich avant, pendant et après le Concile Vatican II. Dianich, en revanche, a donné, avec la clarté et la franchise qu’on lui connaît, une interprétation de Vatican II comme berceau d’une réinterprétation plus séculaire et communautaire de l’Évangile. Le samedi 12, la conférence s’est déplacée dans un cadre civil, après la première session qui s’est déroulée dans un cadre ecclésial, comme pour réaffirmer la double valeur opérationnelle du charisme au service de l’unité. Dans le cadre prestigieux du ‘Palazzo Vecchio’, dans la ‘Sala dei Cinquecento’, où se sont tenus plusieurs congrès des Focolari depuis 1964, et où Chiara Lubich elle-même a reçu la citoyenneté d’honneur de Florence en 2000, l’actuelle Présidente des Focolari, Margaret Karram, a ouvert la réunion en soulignant l’importance du lieu florentin, en mémoire de Giorgio La Pira, le saint maire, homme de paix et de ‘’l’Église vivante’’. En son nom, déjà en 1974, avec le cardinal Benelli, Chiara Lubich avait fondé le Centre international d’étudiants Giorgio La Pira, reliant ainsi de manière indissociable son nom à la ville sur l’Arno. Florence, donc, comme ville de paix, avec des liens privilégiés avec le Moyen-Orient dont est originaire Margaret Karram, une palestinienne avec un passeport israélien. « Nous travaillons pour tisser partout des relations de paix, le bien le plus précieux que l’humanité puisse avoir », a déclaré la Présidente des Focolari. Le cardinal Giuseppe Betori, absent pour raisons de santé, a fait écho aux dires de Margaret Karram, dans son message : « L’expérience du dialogue, à tous les niveaux, qui a caractérisé la vie de Chiara Lubich, s’est appuyée sur une intuition évangélique du rapport entre intériorité et extériorité, où la relation avec l’autre est le prolongement causal et conséquent de l’union intime avec Dieu ». Alors que la conférence se poursuivait au Palazzo Vecchio, Vincenzo Di Pilato (FTP), parlant de la Dei Verbum, a abordé le thème avec un timbre éminemment théologique : « L’alphabet pour connaître le Christ . La Parole de Dieu, un événement permanent du salut dans la Dei Verbum ». Florence Gillet, du Centre Chiara Lubich, a quant à elle traité un thème à la frontière entre l’histoire et l’ecclésiologie : « La Parole de Dieu en Chiara Lubich : la présence vivante du Christ qui engendre l’Église ». Elle a été suivie d’une table ronde avec Giovanna Porrino (IUS) sur « La Parole dans la vie de l’Église », Declan O’Byrne (IUS), « La Parole et l’Esprit », Angelo Maffeis (FTIS) sur « La Parole de Dieu comme principe d’unité » et avec le théologien évangélique Stefan Tobler (USBL) sur « Une mystique de la Parole comme chemin vers l’œcuménisme ». Cette session a été suivie par la troisième et dernière session de la conférence, consacrée à Lumen Gentium, avec une intervention très attendue de Mgr Brendan Leahy (évêque de Limerick, Irlande) sur « L’Église et le principe marial ». La table ronde suivante a vu les interventions d’Alessandro Clemenzia (FTIC / IUS), « L’Église à partir de la Trinité », d’Assunta Steccanella (FTT/TV), « Le peuple messianique », d’Erio Castellucci, évêque de Modena-Nonantola et vice-président de la CEI, « Collégialité épiscopale et synodalité de l’Église » et de Cristiana Dobner (Carmélite déchaussée), « Les charismes dans la mission de l’Église ». Enfin, la théologienne Yvonne Dohna Schlobitten, de l’Université Grégorienne, est intervenue sur le thème « Une icône de l’ecclésiologie de Vatican II ». Les 11 et 12 mars, la ‘Sala dei Cinquecento’, pleine de symboles guerriers dans les grandes peintures murales, a entendu les paroles de paix de La Pira, Bargellini et de la Lubich, et a ainsi accueilli un événement qui a montré comment l’Église et la société civile peuvent témoigner de la communion et du dialogue, en stimulant la politique à prendre pour horizon la paix et sa construction.
Michele Zanzucchi