Mouvement des Focolari
Australie, le sport pour unir

Australie, le sport pour unir

20160502-01Melbourne, Australie Latitude : 37°52’S Longitude : 145°08’E  Tom, un homme sympathique de grande taille aux dires de ses amis, en 2005 a dû déménager avec sa famille dans un tout nouveau quartier de Melbourne, là où manquent des structures et des programmes de divertissements. Il pouvait décider de partir mais il a essayé de faire quelque chose pour sa communauté afin que dans le quartier il soit possible de se rencontrer, de partager, de se rencontrer.  « Et qu’y a-t-il de mieux que le sport pour réunir les gens et les différentes générations ? Dans ce nouveau quartier – raconte-t-il – il y avait un terrain vague. J’ai alors commencé à répandre l’idée qui m’était venue à l’esprit : créer un espace pour jouer au foot. Je ne savais pas qui serait venu et il y a forte chance que je me sois retrouvé tout seul. Mais beaucoup de familles partageaient le même désir et le même enthousiasme. Très vite donc, les participants ont été tellement nombreux que nous avons pu former une équipe et ensuite même un club d’associés ! Nous sommes maintenant 38 équipes avec plus de 400 enfants et 40 adultes. Toutes les semaines nous nous rencontrons pour jouer. L’endroit a été restructuré et maintenant plusieurs terrains ont vu le jour avec leur propre éclairage. Mais tout ne finit pas là, parce que nous avons ajouté même des vestiaires, une cuisine et une cantine. En somme, c’est devenu un véritable point de rassemblement. » Source :Unitedworldproject

Giordani : quelle dignité pour le travail ?

Giordani : quelle dignité pour le travail ?

20160501-01« Le travail fut infligé à l’homme comme punition ; mais en même temps comme rédemption. Alors qu’il a comme but immédiat l’acquisition du pain quotidien, il concourt aussi au bien ultime qu’est l’acquisition du Royaume éternel. Cela touche donc autant l’économie que la théologie ; et de fait l’homme est enfant de Dieu, destiné à Dieu, même lorsqu’il travaille. Si le problème se réduisait à la seule économie, le travailleur serait réduit à une machine : sa dignité d’homme se réduirait à celle d’un instrument. De nos jours, on parle beaucoup de dignité du travail. C’est devenu un lieu commun. Mais il n’est pas dit que la mentalité esclavagiste soit éteinte, ni que manquent des entrepreneurs, même peut-être baptisés, qui, parce qu’ils paient un salaire, n’ont pas conscience de s’octroyer le droit d’humilier celui qui vit de ce salaire en le traitant avec dédain et méfiance, qu’il travaille dans le domaine intellectuel ou que ce soit une employée de maison à moitié analphabète. Mais le travail ne sert pas uniquement à rapporter un salaire pécuniaire. Le travail accompli dans le désir d’une rédemption morale, pour participer aux souffrances du Christ, produit la sainteté : il entre dans l’économie des affaires éternelles, dont il sort une dignité qui transforme des constructeurs de machines, des agriculteurs, des étudiants, des travailleurs, des employés, des domestiques, en autant de bâtisseurs du Christ intégral. “ Tout bon ouvrier – écrit St Ambroise – est une main du Christ”. C’est-à-dire le Christ qui travaille dans la société avec les mains de ses ouvriers. En d’autres termes, celui qui œuvre bien édifie sur terre une construction céleste : c’est l’artifice humain d’une architecture divine. C’est cela qui élève à une dignité sans limite celui qui fait et ce qu’il fait, s’il le fait avec l’esprit et au sein de la loi du Christ. On se rend compte ainsi que le divin œuvre dans la société par l’intermédiaire de l’homme, associé à participer au prodige vivant de l’Incarnation, qui porte avec elle, s’il y eut bien miracle de l’humanisation du fils de Dieu, aussi le miracle quotidien d’une divinisation de tous les enfants de l’homme et donc des enfants de Dieu : un mouvement qui part de la terre pour aller à la rencontre du Christ qui vient du ciel. Alors la vie sur les routes tourmentées de la planète, oui, toute humaine, mais aussi, si elle est vécue dans l’esprit de la Rédemption, toute insérée dans le divin : toute divine. Cette dignité n’est pas limitée aux seules œuvres de l’esprit, mais investit la personne humaine tout entière, corps et esprit, en tout ce qu’elle fait. Le métier, la profession, le bureau… : ces choses mélancoliques, parfois tragiques et souvent ennuyeuses se transfigurent, d’un seul coup, en Valeurs insoupçonnées, en éléments de notre destin : elles deviennent les moyens de notre rédemption. Le travail était notre châtiment ; et, par l’humanité du Christ, il se fait rachat. C’est notre contribution à la Rédemption. On grimpe au ciel avec les matériaux de la terre. Rien ne se perd : ni une journée mal payée, ni une parole dite, ni un verre d’eau donné pour le Christ. A partir de ces choses simples, la plus grande partie des gens construit le Royaume de Dieu. Parce que la plupart des gens ne part pas en mission, ni ne s’enferme dans des ermitages, ni n’écrit des traités de théologie : mais tous travaillent, tous servent. Alors en servant les hommes, si l’on agit dans l’esprit du Christ, on sert Dieu. Et Lui ne se montre pas encore à la lumière, nous serions éblouis, mais à travers son effigie que sont les hommes, sa représentation et sa marque de fabrication ». Igino Giordani, La société chrétienne, Città Nuova, Rome (1942) 2010, p. 72-82  

Éduquer sur le net pour changer le monde

Éduquer sur le net pour changer le monde

EdU_PartecipantiEdU (EducationUnité), groupe interdisciplinaire et international d’étude dans le domaine pédagogique et éducatif, s’est retrouvé en Espagne (Centre Mariapolis Luminosa, à Madrid) pour un séminaire ayant pour thème central l’inclusion. Educateurs du Brésil, de la Croatie, de l’Italie, du Kenya, du Burundi, de la Slovénie, de la Corée, de la Pologne, du Portugal et bien évidemment de l’Espagne, ont travaillé sur trois grands thèmes : les relations, la communauté, l’art et le sport. Le Séminaire, grâce à la transmission en direct sur le net, a été suivi par plusieurs pays dans le monde, notamment par le Bénin, avec des contributions données par l ‘ Argentine, le Mexique, et les USA. Intéressantes et stimulantes, les contributions qui ont donné un contexte aux expériences de milieux très différents : le ”dé de l’art d’aimer”, mis en pratique au Burundi ; les rapports construits dans l’École ‘Raggio di Sole ‘(Croatie), l’Asociación Autismo Sevilla (Espagne)…ou les effets de l’éducation dans la communauté et de la communauté dans l’éducation. En Argentine, par exemple, on porte de l’avant une école dans une communauté aborigène. Résultat : c’est l’école qui récupère les traditions de ces cultures séculaires qui risquent de disparaître, à travers des ateliers pour les orfèvres, par la construction de métiers à tisser et d’instruments de musique. EdU_KoreaLa variété des expériences présentées a été un des points forts d’un séminaire pensé comme laboratoire : ‘‘ici, je vois qu’il y a beaucoup de personnes qui travaillent pour les mêmes objectifs”, a dit une des participants qui ne s’est plus sentie seule à lutter. On a créé en effet, un réseau encore plus ample et, en même temps, plus serré parmi les participants, dans la certitude que ”le vrai travail commence maintenant”. Cela fut aussi une occasion pour connaître quelques projets internationaux comme Living Peace, Scholas Occurrentes et Sportmeet. Comme contribution du monde de l’art à l’éducation, la photographe et éducatrice Concha Casajús a montré quelques-unes de ses œuvres dans un DVD qui dénonce les abus sexuels au Congo. Pour conclure, les participants sont partis encore plus convaincus que l’inclusion est un style de vie, une nécessité dans un monde aussi complexe et diversifié comme il l’est actuellement ; et en particulier que l’éducation inclusive est une priorité dans tous les milieux. Le Séminaire a été précédé par un Symposium, le 22 avril, et s’est déroulé au sein de l‘Université Complutense de Madrid. Celui-ci également dédié à l’éducation inclusive, a été introduit par le Recteur de l’Université Nationale de l’Éducation à distance, Alejandro Tiana. Kishore Singh, Rapporteur Spécial des Nations Unies sur le Droit à l’Éducation, s’est rendu présent par un message de soutien à l’événement. Prochain rendez-vous de l’EdU, prévu pour les 3 et 4 juin en Pologne, durant la Conférence interdisciplinaire internationale à l’occasion du 20 ème anniversaire de la remise du doctorat h.c. à Chiara Lubich, en Sciences Sociales de l’Université Catholique de Lublin ”Jean-Paul II”.

Congo : l’engagement des jeunes pour la paix

Congo : l’engagement des jeunes pour la paix

Micheline Mwendike« En République Démocratique du Congocommence Micheline que nous rencontrons à Castel Gandolfo (Rome) en marge du congrès OnCity organisé par les Focolari – les différences sautent aux yeux. Il existe plus de 400 tribus et ethnies, au point que d’une ville à l’autre non seulement les habitudes alimentaires changent mais aussi les dialectes qu’on peut dénombrer à plus de 800. Et de surcroît, dans la seule ville de Goma, ma ville, il existe plus de 200 églises de confessions chrétiennes différentes, mosquées musulmanes et autres formes de culte ».  Quand la différence ethnique et religieuse a-t-elle commencé à créer des problèmes ? Durant la dictature du président Mobutu les souffrances de la population du point de vue économique, culturel et même politique étaient devenues trop grandes. La conception de « qui est l’autre », avec sa langue et sa culture, a été manipulée par les idéologies qui ont abouti à considérer la culture de l’autre comme un facteur à éliminer. C’est ainsi qu’en 1992 la guerre a commencé dans les villages contre l’ennemi qui était la tribu d’en face. Ceux qui ont aujourd’hui moins de 24 ans ne peuvent pas savoir ce qu’est la paix parce qu’ils n’ont vu que la guerre et les ravages qu’elle provoque. Nous avons tous, de fait, perdu quelqu’un de cher. Mais la guerre n’a pas détruit nos cultures. Elles existent encore dans toute leur beauté. Nous, jeunes, qui essayons de vivre la spiritualité de l’unité, nous voulons retrouver les liens qui nous unissent et qui font que nous sommes complémentaires les uns des autres ».  Tu es engagée dans un mouvement de jeunes qui veulent la paix au Congo, de quoi s’agit-il ? « C’est un mouvement d’action formé de jeunes congolais. Nous rêvons d’une société où la dignité de la personne et la justice sociale soient respectées. Notre pays est riche mais ses habitants sont pauvres. Nous voulons participer activement à la construction du Congo. Nous sommes convaincus que le changement doit partir de nous congolais sans distinction de tribu, de religion, de langue. En ce sens nous travaillons pour conscientiser la population sur son potentiel et sur ses devoirs. Moi-même, en m’engageant activement dans des actions pour favoriser le changement, je me sens plus forte, plus partie prenante. Grâce à l’accès aux informations et à l’amitié avec les gens des diverses tribus, j’ai compris que dans tous les groupes on trouve des bons et des méchants, dont certains ont pu être des leaders qui ont instrumentalisé la haine au service du pouvoir ».  Quelle est votre apport spécifique en tant que mouvement de jeunes ? « Nous essayons de faire connaître aux gens la vérité sur les faits et la vie du pays. Par exemple : nous avons dénoncé un massacre sur lequel le gouvernement n’a fait aucune enquête pour découvrir les coupables, ni essayé de protéger la population de la région qui avait été touchée. Nous organisons des discussions sur des thèmes importants comme la paix, le rôle de la communauté internationale, celui de nous jeunes, en essayant de jeter les bases pour construire ensemble notre futur. Nous voulons diffuser la conviction qu’on peut trouver les solutions en collaborant tous ensemble. Pour nous jeunes, il est difficile de comprendre les raisons de la spirale de violence qui a dévasté le pays pendant de longues années. Pour les jeunes il est plus facile de comprendre que l’appartenance tribale est un des nombreux aspects de l’identité des personnes. Le message que nous voulons faire passer est que nos diversités respectives ne doivent pas être considérées comme un motif de division mais comme un facteur positif qui enrichit l’humanité ».

Parole de vie de mai 2016

Dieu a toujours désiré demeurer avec nous, son peuple. Les premières pages de la Bible nous le présentent descendu du ciel, circulant dans le jardin, dialoguant avec Adam et Ève. Ne nous a-t-il pas créés dans ce but ? Que désire l’amant sinon demeurer avec la personne aimée ? Le livre de l’Apocalypse scrute le projet de Dieu à travers l’histoire et nous donne la certitude que son désir se réalisera pleinement. Le séjour de Dieu parmi nous commence à la naissance de Jésus, l’Emmanuel, le « Dieu avec nous ». Après la résurrection, sa présence ne se limite plus à un lieu ou une époque, mais s’étend au monde entier. Avec Jésus commence l’édification d’une nouvelle communauté humaine originale : un peuple composé de nombreux peuples. Dieu ne veut pas habiter seulement en moi, dans ma famille, dans mon peuple, mais au milieu de tous les peuples, appelés à n’en former qu’un. D’ailleurs la mobilité humaine change la notion même de peuple qui, dans bien des pays, se compose désormais de plusieurs nations. Très différents par notre couleur de peau, notre culture et notre religion, nous nous regardons souvent avec méfiance et crainte, allant même jusqu’à nous combattre. Pourtant Dieu est Père de tous et aime chacun de nous. Il ne désire pas du tout demeurer avec un seul peuple – nous aurions tendance à penser « le nôtre naturellement » – et laisser les autres seuls. Pour lui, nous sommes tous ses enfants, une unique famille. La parole de vie de ce mois nous incite à apprécier la diversité, à respecter l’autre, à le considérer comme une personne qui m’appartient : je suis l’autre,  l’autre  est  moi-même, l’autre vit en moi et je vis dans l’autre. C’est en commençant par ceux que nous côtoyons chaque jour que nous pourrons faire place à la présence de Dieu parmi nous. C’est lui qui fera notre unité, qui sauvegardera l’identité de chaque pays, de chaque peuple et  créera  une nouvelle société. Chiara Lubich l’exprimait avec beaucoup d’intuition en 1959, dans une page très actuelle et prophétique : « Si un jour les hommes apprennent, non pas en tant qu’individus mais en tant que peuples, à faire passer à la deuxième place leur pays, l’idée qu’ils ont de leur patrie […], et s’ils agissent ainsi à cause de l’amour réciproque que Dieu demande entre les États comme il le demande entre les hommes, ce jour-là marquera le début d’une ère nouvelle. Jésus sera vivant et présent entre les peuples […]. « À notre époque, chaque peuple doit dépasser ses propres frontières et regarder au- delà. Le moment est venu d’aimer le pays d’autrui comme le nôtre,  et  nos  yeux  doivent acquérir une nouvelle pureté. Il ne suffit pas que nous soyons détachés de nous-mêmes pour être chrétiens. Aujourd’hui les temps demandent au disciple du Christ quelque chose de plus : une conscience sociale du christianisme […]. « Nous espérons que le Seigneur aura pitié de ce monde divisé et en déroute, de ces peuples enfermés dans leur coquille à contempler leur propre beauté – unique à leurs yeux et pourtant limitée et insatisfaisante –, à garder avec un soin jaloux leurs trésors – y compris les biens qui pourraient servir à d’autres pays où l’on meurt de faim. Nous espérons qu’il fera tomber les barrières et couler la charité d’un pays à l’autre en un flot ininterrompu, torrent de biens spirituels et matériels. « Nous espérons que le Seigneur ordonnera le monde d’une manière nouvelle. Il est le seul à pouvoir faire de l’humanité une famille, à pouvoir faire ressortir les distinctions entre les peuples, pour que, dans la splendeur de chacun, mise au service des autres, brille l’unique lumière de la vie qui, en embellissant la patrie terrestre, en fait l’antichambre de la patrie éternelle 1. » Fabio Ciardi. 1 Chiara LUBICH, Pensée et spiritualité, Nouvelle Cité 2003, pp.305-306