Mai 11, 2019 | Non classifié(e)
La communauté du mouvement, présente dans le pays depuis les années ‘70, a activement collaboré à cette visite papale par différents engagements : dans la chorale, en faisant du volontariat pendant les événements, dans la liturgie, en répondant à des interviews. Les deux jours de la visite du Pape François en Bulgarie sont passés à la vitesse de l’éclair et ont suscité un très grand intérêt non seulement parmi les catholiques, qui représentent seulement les 0,6 % de la population bulgare, mais dans toutes les composantes de la société. Les mass médias ont donné un grand écho à l’événement, en créant ainsi dans l’opinion publique, déjà pendant la préparation, une grande attente. Les principales télévisions du pays ont suivi la visite de ces jours-là, moment après moment. La rencontre fut très cordiale avec Sa Sainteté : le patriarche de l’Église Orthodoxe Bulgare, Neofit, a accueilli le Pape chaleureusement.
La participation des gens fut également impressionnante. Lors de la liturgie, sur la place où il fut un temps, se déroulaient les manifestations d’un régime qui a durement persécuté l’Église – la sacristie était dans l’ex Maison du Parti – , étaient présents plus de 15 mille personnes, alors que dans d’autres parties de la ville, les gens suivaient la liturgie à travers des écrans géants, fait insolite en Bulgarie, pays à majorité orthodoxe. Le pape a réussi à parler au cœur des bulgares, malgré la difficulté de la langue, avec des gestes, de tout son être, avec l’incroyable capacité qui le caractérise, à communiquer avec tout un chacun. Comme lorsque, le jour suivant, à Rakovski, ville à majorité catholique, durant la messe, le pape, avec un surprenant changement de programme, a donné la Première Communion à tous les 245 enfants qui devaient la recevoir, alors que seulement 10 enfants étaient prévus pour recevoir la Communion des mains du Saint Père, et il a entretenu avec eux, un dialogue spontané, en soulignant les principaux points de la foi et de la sacralité de ce qui était en train de se passer. Durant l’après-midi, ensuite, rencontre avec la communauté catholique, constellée de gestes spontanés et de salutations qui ont réjouit les 700 personnes présentes (la rencontre avait lieu dans une église, le nombre de participants était donc limité). Après les témoignages d’ une religieuse, d’un prêtre et d’une famille, tous jeunes, le pape a donné son discours, en l’interrompant plusieurs fois en improvisant, suscitant ainsi immédiatement une vive réaction de la part des participants.
Le Focolare a donné sa contribution en différents lieux, où c’était demandé : dans la chorale, lors de la diffusion des invitations dans des milieux différents, dans le volontariat pendant les événements, dans la liturgie, en donnant des interviews, etc. Pour soutenir le Pape dans la fatigue de ces jours-là, nous lui avons offert aussi un paquet de maté ! Le Mouvement est arrivé en Bulgarie dans les années ‘70, unique réalité laïque présente dans les années du communisme et la plus enracinée dans l’Église locale. Depuis 1991, il y a un focolare féminin à Sofia et les communautés du Mouvement existent dans 9 villes du pays, composées de Catholiques, d’Orthodoxes, et de personnes ne possédant pas une référence religieuse particulière. Nous avons de forts liens d’amitié avec des membres représentants de l’Église Orthodoxe à différents niveaux. Cette visite, entre autre, nous a donné l’occasion d’approfondir des rapports construits dans le temps, de créer des liens avec de nouvelles personnes, et de renouer des liens précédents.
Majda Šušteršič
Mai 10, 2019 | Non classifié(e)
Le Pape établit les nouvelles normes pour l’ensemble de la communauté ecclésiale contre ceux qui commettent des abus et ceux qui les couvrent. Les mesures et l’orientation des Focolari dans le sillage de l’Église. L’intervention du coprésident Jesús Morán et le service pour la connexion CH. Il est daté du 7 mai et s’intitule Vos estis lux mundi. Ce document sous forme de motu proprio – c’est-à-dire un instrument que le Pontife utilise lorsqu’il veut personnellement introduire des innovations ou donner des indications aux fidèles – est le dernier acte du Pape François dans la lutte contre les abus sur les mineurs et sur les personnes vulnérables dans l’Église. Une étape de première importance qui fait partie d’un parcours. A l’issue de la réunion sur la protection des mineurs au Vatican en février dernier, des mesures législatives pour la Curie romaine et l’État du Vatican ont été annoncées. Ce dernier document normatif s’adresse à toute l’Église : il établit de nouvelles procédures pour dénoncer le harcèlement et la violence et s’assurer que les évêques et les supérieurs religieux sont responsables de leurs actes. Elle introduit l’obligation pour les religieux et les religieux de signaler les abus ; une mesure qui encourage également les laïcs à signaler les abus et le harcèlement à l’autorité ecclésiastique compétente. Elle demande également aux diocèses d’établir un système de réception des rapports qui soit facilement accessible au public. Un geste qui dépasse les frontières de l’Église elle-même et qui est un stimulant pour la société civile, parce que, comme nous le savons, le scandale des abus a ses racines – historiques et récentes – dans les différents domaines de la famille, à l’école, dans le sport, etc. Malgré le thème grave et dévastateur qu’il traite, le Pape ouvre le document par une citation évangélique qui rappelle l’espérance et la lumière : “Notre Seigneur Jésus Christ appelle chaque croyant à être un exemple lumineux de vertu, d’intégrité et de sainteté. » (1) Ce sont ces vertus qui engagent toutes les personnes, en particulier les personnes consacrées, qui – par choix de vie – ne devraient jamais trahir la confiance de quiconque, de la famille ou des mineurs. Comme nous l’avons déjà dit, le mouvement des Focolari n’est pas à l’abri de ce scandale. Le 26 mars, la présidente Maria Voce et le coprésident Jesús Morán ont envoyé une lettre à tous les membres du Mouvement des Focolari dans le monde au sujet de l’engagement du Mouvement des Focolari dans ce domaine. Ils communiquent que c’est avec une profonde souffrance qu’il faut reconnaître ” que dans notre grande famille des Focolari il y a eu aussi des cas d’abus contre des mineurs (une vingtaine), causés par des personnes du Mouvement ou par des personnes qui ont assisté à des manifestations organisées par nous. Il s’agit pour la plupart d’épisodes qui se sont produits dans un passé lointain (même plus de 20 ans), mais malheureusement certains d’entre eux se sont produits dans un passé récent. Des membres consacrés y ont été aussi impliqués ».
Ils réaffirment la « tolérance zéro” du Mouvement à l’égard de toute forme de violence ou d’abus et le devoir de chaque membre des Focolari d’être à l’avant-garde de la défense des plus faibles contre toute forme de mauvais traitements ou d’intimidations, que ce soit directement ou par Internet, avec une attention particulière aux mineurs et adultes vulnérables. Ils exhortent ouvertement la Commission centrale pour la protection et le bien-être des mineurs, créée en 2014 au Centre international des Focolari et dans les commissions locales, à signaler toute suspicion d’abus ou de violence et à considérer comme « une réelle tentation de ne pas signaler des cas pour le bien de notre Mouvement, pour éviter un scandale, pour protéger la bonne réputation d’une personne. » Dans un récent entretien accordé lors de la téléréunion CH, le coprésident a réaffirmé avec force son adhésion totale à la ligne actuelle de l’Église. Morán explique que « nous avons voulu reconnaître publiquement que ce drame nous a aussi touchés et qu’il nous conduit à des actions concrètes pour rendre justice aux victimes en mettant aussi en route un processus d’accompagnement sur un plan général, concret “. Il a reconnu qu’il s’agit d’une grande purification pour le Mouvement et a finalement réitéré que l’engagement pour la protection des mineurs ne peut se réduire à la sphère des Focolari. « Par cette lettre, nous avons voulu dire à tous nos membres qu’il est important de s’engager à tous les niveaux pour que ce drame, cette immense douleur, qui est un drame social et moral, prenne fin le plus tôt possible et pour que ces cas d’abus ne se produisent plus ». L’engagement du Mouvement est maintenant centré sur la prévention de ces abus et la formation de tous ses membres, en particulier ceux qui travaillent avec les mineurs ; pour cette raison, il est important de collaborer avec les autres instances du Mouvement qui travaillent avec les mineurs : les centres Gen 3 et Gen 4, le Mouvement Familles Nouvelles. Voir le service de la téléréunion CH : Protection des mineurs : Transparence, Prévention, Formation https://vimeo.com/333331494
Mai 9, 2019 | Non classifié(e)
Le fondateur de L’Arche et apôtre des « plus petits » nous a quittés. Il était sur la place Saint-Pierre lors de la rencontre historique de la Pentecôte de 1998 avec Chiara Lubich et d’autres fondateurs de mouvements et nouvelles communautés. Reconnaissance et mémoire des membres des Focolari envers lui. Le 30 mai 1998 restera dans la mémoire de beaucoup comme la “rencontre de la Pentecôte”. C’est alors que le Pape Jean-Paul II réunit pour la première fois dans l’histoire tous les mouvements ecclésiaux et les nouvelles communautés sur la place Saint-Pierre. Des fondateurs ont pris la parole devant le Pape, parmi lesquels Chiara Lubich, Kiko Arguello et don Luigi Giussani, mais aussi Jean Vanier, fondateur de la communauté de L’Arche qui nous a quittés dans la nuit du 7 mai à l’âge de 90 ans.
Nous voudrions nous souvenir de lui, non seulement pour son grand travail en faveur des plus petits et des handicapés – depuis 1964, il a donné naissance à plus de 150 centres dans le monde entier -, mais aussi pour les liens d’amitié entre le fondateur de L’Arche et les Focolari, et pour le soutien qu’il a apporté par sa présence aux rendez-vous ” Ensemble pour l’Europe ” . Les paroles qu’il a prononcées sur la place Saint-Pierre montrent clairement qu’il partageait une passion commune pour la parole évangélique de l’unité : « En accueillant des personnes handicapées de différentes confessions chrétiennes et en accueillant des musulmans, des juifs et des hindous, nous avons découvert combien les pauvres peuvent nous unir. Des hommes et des femmes appartenant à des Églises et des religions différentes nous font découvrir le mystère de notre humanité commune. (…) Nous découvrons que si nous accueillons un pauvre, il nous conduit au Dieu d’amour, il nous conduit à Jésus. » En novembre 2013, à Montmartre, en France, Jean Vanier a pris la parole lors d’une rencontre des amis de « Ensemble pour l’Europe », dont le thème était précisément la pauvreté et la contribution que les communautés et mouvements chrétiens pouvaient apporter à la lutte contre la pauvreté et la marginalisation en Europe. L’histoire de son expérience commence par ces mots : « Jésus dit : le royaume de Dieu est comme un repas de noces » – mais tout le monde est trop occupé – et le roi qui a invité ses serviteurs à chercher des estropiés et des infirmes sur les sentiers et au carrefour des rues –, c’est ce que j’ai essayé de vivre dans ma vie. » Jean Vanier s’est particulièrement consacré aux handicapés mentaux, qu’il appelait « les plus opprimés ». « Ils m’ont changé, j’ai vu que le Royaume de Dieu leur appartient. » Nous sommes proches de sa famille spirituelle à travers le monde, certains que Dieu et la foule de ces derniers à qui il a donné une maison et offert son amour, l’ont accueilli au Ciel.
Stefania Tanesini
Mai 8, 2019 | Non classifié(e)
Dans la petite république des Balkans, où le Pape François s’est rendu du 5 au 7 mai, vit également une communauté des Focolari qui a intensément travaillé à et événement. Mato Mikulec nous en a parlé.
‘’Depuis toujours, la principale caractéristique de cette terre est celle du dialogue et ici aussi, la communauté des Focolari est composée de chrétiens (catholiques et orthodoxes) et de musulmans’’. Mato Mikulec est un pionnier du mouvement à Skopje, est d’origine croate et il y a de cela 30 ans, il s’est transféré en Macédoine pour son travail. Il vit avec trépidation et grande joie, le venue du Pape : ‘’Étant donné que François a fort à cœur les périphéries, son premier objectif est de soutenir et d’encourager la petite communauté catholique, mais pas uniquement elle. Pour lui, chaque homme a une valeur immense, il vient donc en tant qu’ami de toutes les personnes de ce pays. Il est naturellement aussi encouragé par l’esprit de tolérance et de convivialité qui font partie intégrante de la nature de ce peuple’’. Mato considère désormais sienne cette terre : la majeure partie de la population est de la Macédoine (64%), puis il y a les albanais (25%), les turcs (4%), et un petit pourcentage d’autres peuples. Les deux religions principales sont le christianisme (les 99% des chrétiens appartiennent à l’Église orthodoxe) et l’Islam, alors que les catholiques des deux rites occidentaux et orientaux sont seulement 1 %. L’histoire raconte qu’en Macédoine, la tradition chrétienne remonte même au temps de l’apôtre Paul, renforcée et diffusée au cours des siècles suivants, par de grandes figures d’évangélisateurs comme les deux frères Cyrille et Méthode au IXème siècle et par de nombreux autres qui, par la suite, donnent une inestimable contribution au développement de la religiosité et de l’alphabétisation des peuples slaves. Mais la religion balkanique est également témoin de la douloureuse division des Églises, de conflits entre puissance et intérêts politiques comme l’occupation ottomane qui dura plus de 500 ans. ‘’Malgré tout – continue Mato – les personnes, ici, ont gardé de nombreuses valeurs, une profonde religiosité, une grande ouverture à la diversité et une profonde aspiration à la communion. Il n’est donc pas si étonnant qu’une fleur aussi belle que Mère Teresa, ait justement germé en ces terres’’.
Il raconte ensuite que la visite du Pape François s’est faite sur invitation de l’évêque local Kiro Stojanov et des autorités de l’État. ‘’Une très belle tradition veut que chaque année, une délégation d’État se rende à Rome sur la tombe de Saint Cyrille dans la Basilique de Saint Clément. Des représentants des Églises Catholiques et Orthodoxes en font également partie. L’audience avec le Saint Père est également au programme et justement à cette occasion, une invitation lui a été adressée de notre part à venir nous rendre visite’’. Il raconte également que les premiers contacts avec les Focolari en Macédoine et au Kosovo, remontent aux années ‘70 lorsqu’un des premiers focolarini, Antonio Petrilli, alla rendre visite à l’ami prêtre don Luka Cirimotić. Par la suite, dans les années ‘80, une famille originaire de Zagreb s’établit à Skopje et la première communauté naît ainsi, composée de jeunes et d’adultes, de familles et de personnes consacrées, de personnes de différentes Églises et Religions, ou sans une orientation religieuse. Et ce fut grâce à l’engagement de l’évêque Kiro Stojanov qu’en 2006, le focolare féminin s’est ouvert à Skopje, le dernier que Chiara Lubich a personnellement approuvé avant de nous quitter. ‘’Nous voyons que la diversité n’est pas un obstacle à la communion sincère et à la fraternité – continue Mato – qui sont en train de devenir toujours plus visibles et également appréciées par les chefs des communautés religieuses. Pour nous des Focolari, cet événement est une joie spéciale, nous espérons que le Pape soit attiré par notre amour et par la communion entre nous. Nous sentons que le Pape nous apporte le nouveau visage et l’accolade de l’Église où notre communauté a aussi sa place’’.
Stefania Tanesini
Mai 8, 2019 | Non classifié(e)
Maria Voce disait à la jeunesse syrienne : « Ne vous laissez pas voler vos valeurs et unissez-vous aux jeunes qui veulent un monde meilleur. L’humanité vous attend ». « Merci pour l’espérance et la force de vie que vous nous avez apportées. Ce sont les paroles que Maria Voce a adressées aux communautés des Focolari à travers un message vidéo à la fin de son voyage en Syrie, du 1er au 8 mai. Au cours de ce séjour intense, la présidente et le coprésident des Focolari, Maria Voce et Jesús Morán, ont visité les villes de Homs, Kafarbo, Seydnaya et Damas. Ils ont rencontré les communautés, les personnes engagées dans les paroisses et dans le social, les familles, les enfants, les ados, les jeunes, les prêtres et les religieux. Ils ont été reçus par les évêques et le Nonce apostolique, le Cardinal Mario Zenari.
Ils ont vu et touché du doigt les terribles blessures que la guerre a infligées aux structures et à l’âme du peuple syrien : des traumatismes et des tragédies de toutes sortes. Ils ont connu, de l’intérieur, la situation difficile et presque désespérée d’un pays qui est devenu la marionnette de nombreux intérêts de forces extérieures ; un pays qui a subi une pesante guerre économique alors que le conflit militaire n’est pas encore terminé. Comment conclure alors le voyage et remercier pour l’espérance et la force reçues ? L’une des clés de lecture se trouve dans la dernière étape. A l’invitation du Patriarche Melkita, Monseigneur Youssef Absi, 230 jeunes catholiques et de diverses Eglises se sont réunis le lundi 6 mai dans la cathédrale gréco-catholique de Damas. A cette occasion, en réponse à quelques questions, Maria Voce a lancé un vibrant appel à la jeunesse syrienne : « Ne vous laissez pas voler vos valeurs et unissez-vous aux jeunes qui veulent un monde meilleur. L’humanité vous attend ». Jesús Morán a expliqué la motivation profonde de ces paroles : « Ces jeunes ont fait l’expérience que tout s’écroule mais ils ont gardé une soif profonde de Dieu et un véritable sens communautaire. Peut-être n’en sont-ils pas tout à fait conscients mais ils sont dans une situation spirituelle optimale d’où de grandes choses peuvent naître ». Que peut-on donc faire pour créer les conditions dans lesquelles ces semences d’espérance peuvent pousser et germer en Syrie ? Ceux qui connaissent un peu le passé et l’histoire récente de ce pays suggéreraient peut-être une double solution : laisser en paix la Syrie et les Syriens car il faut avant tout que les conflits cessent. Il appartiendrait aussi aux grandes forces du Moyen-Orient et d’autres parties du monde qui veulent exploiter la Syrie de la laisser trouver sa propre voie. Ce peuple, fort et doux à la fois, comme l’a décrit Maria Voce, est plus que capable de prendre en main son destin.
Joachim Schwind