Mouvement des Focolari
Reconnaître la beauté : Giulio Ciarrocchi et son héritage

Reconnaître la beauté : Giulio Ciarrocchi et son héritage

Un homme, un époux, un père ; un professionnel infatigable, un chrétien : ce ne sont là que quelques-unes des qualités qui décrivent Giulio Ciarrocchi, focolarino marié qui, il y a quelques jours, après des années de maladie, est monté au Ciel. Un exemple de grande confiance dans le dessein que Dieu avait imaginé pour lui.

Giulio naît à Brooklyn (USA), d’Andrea et Romilda. Sa sœur Maria Teresa l’attend déjà. Après un an, la famille retourne à Petritoli, un charmant village des Marches, région du centre de l’Italie. Giulio poursuit ensuite ses études à Fermo, une ville voisine. Son père lui transmet sa passion pour le chant, ce qui l’amènera à composer des chansons dans sa jeunesse. Il est actif dans la chorale et d’autres activités locales, entouré de nombreux amis. C’est l’époque de 1968-69, en pleine contestation étudiante. Giulio raconte :
« Tout était remis en question en moi. Je contestais ouvertement tout et tout le monde, rien ne me satisfaisait. »
À 22 ans, il découvre la spiritualité de l’unité de Chiara Lubich : « Une lumière très forte m’a ouvert les yeux à l’amour évangélique », disait-il. « J’ai commencé par les choses simples, comme saluer les gens : l’autre n’était plus un inconnu, Jésus vivait en lui. Avant, je fréquentais seulement des personnes ayant les mêmes intérêts que moi. À présent, je voyais aussi les pauvres, les marginalisés. Je me souviens d’une vieille femme très pauvre, évitée par tous car elle répétait toujours les mêmes choses et ne se lavait jamais. Maintenant, je la saluais, je la prenais en voiture pour l’amener où elle devait aller. Quand elle est tombée malade, j’allais la voir chaque jour à l’hôpital jusqu’à sa mort. »
Ou ce jeune homme handicapé, rejeté par sa famille et hospitalisé après une tentative de suicide. « Je lui ai montré de l’amitié, l’ai aidé peu à peu à retrouver confiance en la vie, à renouer avec sa famille, à trouver un emploi. Je ressentais une telle joie, une telle liberté, que tout le reste passait au second plan. »

Giulio vit ensuite des années d’engagement intense au sein du Mouvement Gen, les jeunes des Focolari, où il fait de l’Évangile son style de vie. Il est fasciné par les valeurs auxquelles il croit et pour lesquelles il s’engage aux côtés des autres jeunes : la justice, l’égalité, l’amitié.

Diplômé en économie, il rencontre Pina à 26 ans. Ils se marient et s’installent à Ancône (région des Marches). Trois ans plus tard, on leur propose de déménager à Grottaferrata (près de Rome) pour soutenir le Secrétariat international de Familles Nouvelles. Giulio passe un concours pour une banque à Rome, et dès qu’il le réussit, il part avec Pina et leurs filles Francesca et Chiara (Sara naîtra plus tard) pour Grottaferrata. C’est en 1979.

Tandis que Pina, également focolarine mariée, travaille à plein temps au Secrétariat de Familles Nouvelles, Giulio, en parallèle de son travail, s’implique dans de nombreuses activités : aide lors de rencontres internationales, témoignage de leur vie conjugale et spirituelle avec Pina auprès de fiancés, jeunes couples, enfants, jeunes ou lors de conférences œcuméniques. Leur maison est souvent ouverte pour accueillir des familles venues du monde entier de passage au centre international des Focolari — une expérience enrichissante pour toute la famille.

En 1993, l’ensemble du Secrétariat FN lui demande unanimement de présenter le Familyfest, grand événement mondial organisé au Palaeur de Rome, grâce à son empathie chaleureuse et sa prestance.

Avec Pina, ils sont cofondateurs de l’AMU (Action Monde Uni) et d’AFN (Action pour Familles Nouvelles). Ils participent également, pendant deux ans, au Bureau national pour la pastorale familiale de la Conférence épiscopale italienne (CEI).

En mai 1995, tout bascule. Giulio est victime d’un AVC. Il s’en sort grâce à des soins rapides et à une force d’âme remarquable pour supporter les longues hospitalisations et séances de rééducation. Quelques mois plus tard, il écrit à des amis:

« Le jour où je suis entré dans cette clinique, la lecture de la messe parlait d’Abraham, invité par Dieu à quitter sa terre pour aller là où Il le conduirait. J’ai ressenti que cet appel m’était adressé. Pendant toutes ces années, j’avais réussi, non sans peine, à trouver un équilibre. Cette maladie l’a détruit. Je dois en trouver un nouveau, et j’ai demandé à Dieu où Il voulait me mener. Recommencer à zéro m’effrayait un peu. Mais Jésus m’a donné la réponse et la force d’avancer. »

L’expérience de la maladie devient une redécouverte de la relation avec le Père :
« Je vis une magnifique expérience de relation avec Dieu et avec la communauté, même dans la douleur physique, qui, je t’assure, est vraiment secondaire par rapport aux immenses dons que j’ai reçus. »

Giulio ne s’est jamais remis. Ses conditions se sont détériorées jour après jour. Sa vie, ainsi que celle de sa famille, a été mise à rude épreuve, mais leur unité, en particulier celle du couple, est restée si réelle et inébranlable, si joyeuse et féconde, que Chiara Lubich elle-même l’a scellée par ces paroles du Psaume: « En Lui nos coeurs trouvent leur joie» (Ps 33,21).

Pendant sept ans, Giulio continue à travailler à la banque malgré les difficultés, jusqu’à la retraite, soutenu par ses collègues. Mais son engagement pour les familles ne s’arrête pas : il continue, avec Pina, à œuvrer, prier et offrir jusqu’au bout, convaincu que Pina est expression de la réalité d’unité entre eux.

« L’analyse a révélé un cancer à traiter par radiothérapie. Je redis mon “oui” à Jésus. Certains diront que Dieu s’acharne sur moi, étant donné que cela fait déjà 12 ans que je vis une période difficile de l’après AVC. Je pense au contraire qu’Il m’aime beaucoup et je Le remercie pour le privilège de participer à son mystère d’amour pour le bien de l’humanité. »

En mai 2025, Giulio et Pina célèbrent 30 ans de maladie. Oui, célèbrent — non parce que tout serait surmonté, mais parce que, selon les mots de Giulio, « ce furent des années de grâces ». Sa mémoire commence à décliner, mais sa vie spirituelle reste intense :
« Je vis dans le présent, disait-il le 2 février 2025, et je regarde vers le haut. Jésus me dit : “Ne t’inquiète pas, je suis là, derrière toi.” »
Et le 25 juin, jour d’anniversaire de Pina, dans un moment de lucidité, il lui dit : « Tu as toujours tout fait très bien, je te souhaite de faire encore mieux ! »
Le dernier jour, alors qu’ils attendent l’ambulance, après avoir récité trois Ave Maria ensemble, Giulio conclut : « Marie très pure, toi, aide-nous. »

Giulio a été un cadeau pour tous ceux qui l’ont rencontré, de très nombreux messages de gratitude sont arrivés de parents, collègues, amis de plusieurs coins du monde.

Ses filles, après les funérailles, témoignent des nombreux dons grâce auxquels, Giulio, de par son existence, a comblé les autres:

« Ce que nous aimerions partager, c’est sa capacité à reconnaître la beauté. Pas la beauté esthétique ou superficielle, mais celle qu’on découvre en profondeur, quand on dépasse la peur d’accueillir la vie avec le cœur. Cette beauté invisible mais puissante, qui se cache dans les mailles de l’existence, qui est lumière dans la douleur, joie dans la maladie.
C’est cette beauté que papa nous a fait expérimenter à travers ses nombreuses passions — l’art, la photographie, la musique, le théâtre, les voyages, la mer… Des passions qui sont aujourd’hui les nôtres, et qui nous permettent de regarder le monde avec ouverture et confiance, comme il l’a fait jusqu’au bout.
Cher papa, souvent nous avons pensé que la vie n’a pas été gentille avec toi, mais cette gentillesse que tu n’as pas reçue, c’est toi qui l’as donnée à ta vie et à la nôtre.

Dans ces dernières années, ton monde physique s’est rétréci, mais ton monde intérieur s’est dilaté, nous apprenant la gratitude pour chaque jour vécu. »

La redazione con la collaborazione di Anna e Alberto Friso

Nous partageons ci-dessous une vidéo-interview réalisée par le Centre audiovisuel Santa Chiara de Giulio et Pina : « Retomber amoureux jour après jour »

Up2Me Enfants : une nouvelle opportunité de formation

Up2Me Enfants : une nouvelle opportunité de formation

Up2Me est un programme de formation et d’éducation à l’affectivité et à la sexualité proposé par le mouvement des Focolari. Il est né en 2015 pour répondre aux défis éducatifs des jeunes générations du troisième millénaire. Aujourd’hui, il est présent dans 35 pays du monde et propose des cours spécifiquement destinés à chaque groupe d’âge : les enfants et leurs familles, les préadolescents et les adolescents (avec un cours parallèle pour leurs parents) et les jeunes.

Nous nous penchons sur le parcours adapté aux enfants de 4 à 8 ans, en compagnie de Paolo et Teresa Radere, qui s’occupent de formation depuis des années, en particulier pour les nouvelles générations de membres des Focolari.

Paolo, Teresa, en quoi consiste Up2Me Enfants ?

Il s’agit d’une expérience que les enfants vivent avec leurs parents, un itinéraire de formation intégrale qui part du développement des dimensions de l’affectivité, de l’émotivité et de la sexualité, en sollicitant également la sphère spirituelle et l’intelligence existentielle, afin de porter un regard ouvert et profond sur le monde et les personnes dès l’enfance. Le cours vise une relation positive, créativement ouverte au dialogue, à l’acceptation, au respect des dimensions d’unicité et d’irrépétabilité de la personne humaine, pour générer le berceau nécessaire à une expérience de croissance personnelle et communautaire, et d’ouverture à l’autre de notre part.

À qui s’adresse-t-il ?

Il s’adresse à toutes les familles ayant des enfants, de préférence dans la tranche d’âge 4-8 ans. Si, comme c’est le cas dans toutes les familles, il y a des enfants plus âgés ou plus jeunes, la participation à Up2Me n’est pas un problème mais une opportunité, car c’est toute la famille qui fait l’expérience. Le parcours peut également être proposé aux enfants de familles d’accueil, séparées ou monoparentales. Dans ce cas, les enfants seront accompagnés dans le cours par la figure adulte que l’enfant vit comme référence (l’un des deux parents naturels ou adoptifs ou les deux, un oncle, un grand-parent, etc.)

Le projet peut également être proposé et réalisé dans des groupes familiaux, dans la paroisse ou dans le milieu scolaire.

Quels sont les objectifs ?

Pour les enfants, le but final est de vivre des expériences partagées avec leurs parents et d’autres figures de référence, nécessaires au développement de leur identité et à une croissance intégrale et harmonieuse. Reconnaître, accueillir et exprimer les émotions primaires de manière appropriée au contexte avec une valence positive ; expérimenter une communication bonne et efficace avec les parents ; développer l’intériorité, la connaissance de soi, grandir dans la dimension spirituelle – entendue comme la capacité de contempler et de transcender, apprendre à prendre soin de son corps, des autres, de la nature.

Pour les parents, en revanche, le cours est utile pour favoriser le développement de la capacité de dialogue entre les générations au sein du noyau familial, entre les familles et avec la culture contemporaine afin de valoriser son potentiel latent ; pour approfondir la connaissance du développement sociocognitif et psychologique de l’enfant et du type de relations qui le favorisent ; pour comprendre comment les modes d’action et de relation des parents avec leurs enfants affectent leur croissance et apprendre de bonnes pratiques éducatives pour la régulation émotionnelle ; pour connaître l’influence des nouvelles technologies dans l’éducation des enfants et le rôle des parents à cet égard.

Quel est le contenu du cours ?

A partir de l’expérience et de l’étude de ces années et pour donner de l’organicité au parcours, nous avons choisi la métaphore du « voyage ensemble vers le bonheur ». Nous avons choisi de travailler sur l’éducation émotionnelle et relationnelle des enfants parce qu’elle constitue la base de leur relation affective et sexuelle ; les émotions permettent ensuite au corps et à l’esprit de s’articuler et favorisent ainsi la croissance personnelle intégrale. La méthode d’éducation expérientielle permet aux parents et aux enfants de partager leurs expériences quotidiennes lors de réunions communautaires, de dialoguer, d’approfondir et d’éclairer, construisant ainsi un nouveau savoir issu de leur propre sagesse et de celle des autres.

Les contenus sont présentés à travers une pluralité de langages : le jeu, le mouvement, la sensorialité, la représentation iconique, la narration, les images et la danse sont les caractéristiques de l’approche des différents thèmes.

L’idée est celle d’un voyage en avion qui donne à l’enfant l’image de la continuité du voyage, le sens de l’attente et de la découverte, la nécessité du travail pour se préparer au voyage. Après chaque étape, l’expérience se poursuit à la maison, car chaque famille reçoit une proposition qui l’aide à poursuivre le dialogue et le climat créés dans le but de rechercher des espaces de croissance en famille.

Pour plus d’informations, cliquer ici ou envoyez un e-mail à teresa.radere@focolare.org

Lorenzo Russo
Photo: © Archivio Up2Me

Famille : pardonner et être pardonné

Famille : pardonner et être pardonné

Nous sommes Aureliana et Julián du Paraguay, mariés depuis 36 ans et nous avons cinq enfants et six petits-enfants.

JULIAN : Aureliana avait 18 ans et moi 19 lorsque nous nous sommes mariés. Nous étions très amoureux et enthousiastes à l’idée de construire notre vie ensemble. Les cinq premières années ont été très bonnes, nous étions de bons compagnons, nous travaillions ensemble, nous nous aidions et nous nous complétions bien. Après sept ans de mariage, nous sommes entrés dans une crise très forte qui a failli déboucher sur une séparation. La communication est devenue difficile : nous ne pouvions pas parler de nous-mêmes, de notre relation, ce qui nous a progressivement éloignés l’un de l’autre. Cependant, nous avions tous les deux le désir de faire au mieux pour nos filles et de progresser économiquement. Nous vivions chacun de notre côté, nous nous disputions beaucoup, mais nous arrivions à nous en sortir.

AURELIANA : Lorsque nos filles ont atteint l’adolescence, l’une d’entre elles a eu des attitudes rebelles et, à 17 ans, elle est tombée enceinte et s’en est allée vivre avec son ami. C’est à ce moment -là que nous avons commencé à demander de l’aide pour nous renforcer spirituellement en tant que parents. Nous avons assisté à des réunions entre familles et à des retraites spirituelles. C’est ainsi que nous avons réussi à surmonter des défis difficiles, chacun y mettant beaucoup de bonne volonté.

JULIAN : Nous avions une bonne situation, une belle famille, la santé et une entreprise familiale solide – nous avions tout ! Un jour, j’ai commencé à avoir des contacts via les réseaux sociaux avec une personne, nous nous sommes rencontrés et j’ai entamé une relation extraconjugale avec elle. À l’époque, mon père malade était à la maison avec nous et il était très difficile pour notre fille de s’adapter à la maternité; par conséquent, Aureliana devait se mettre en dix pour être avec elle, travailler et s’occuper de la maison. J’étais très impliqué dans cette affaire extraconjugale et je n’ai pas du tout aidé Aureliana, au contraire, je lui ai dit que je n’avais pas de temps à lui consacrer, elle s’est plainte et je me suis mis en colère. À cette époque, nous avons voyagé ensemble en Europe et c’est là qu’Aureliana a découvert que je la trompais. Tout s’est effondré, nous étions loin de tout le monde, seuls entre les quatre murs d’une chambre d’hôtel.

AURELIANA : Le monde s’est écroulé sur moi ! Je ne savais pas quoi faire, je ne pouvais pas croire qu’une telle chose puisse arriver. Au début, je me suis tue, pensant que nous pourrions terminer le voyage, mais au bout d’un moment, j’ai explosé : j’ai brisé le silence en criant, en pleurant et en exigeant une réponse. De son côté, il s’est mis à implorer désespérément la pitié, à demander pardon à Dieu et à moi, et cela, malgré la terrible douleur que je ressentais, a touché mon cœur. Je savais que je devais faire un pas et j’ai mis toute ma confiance dans l’aide de Dieu pour y parvenir. J’ai enfin pu voir le visage de Jésus crucifié en Julián. Je lui ai tendu les bras et nous nous sommes un peu calmés. Cependant, malgré ce pas intérieur, j’étais souvent envahie par la douleur et la tristesse.


« Et c’est cela que nous voulons annoncer au monde :
nous sommes ici pour être “un” comme le Seigneur veut que nous soyons “un”,
dans nos familles et là où nous vivons,
travaillons et étudions : différents, mais un, nombreux,
mais un, toujours, en toutes circonstances
et à tous les âges de la vie. (…)
Et n’oublions pas : c’est dans les familles
que se construit l’avenir des peuples. »


Homélie du Pape Léon XIV
Jubilé des familles, des enfants, des grands-parents et des personnes âgées
1er juin 2025

JULIAN : La nuit, Aureliana ne dormait pas, elle pleurait. Le médecin a diagnostiqué une dépression. Je me sentais impuissant et coupable. J’ai beaucoup prié : je sentais que ma femme et ma famille étaient un bien très précieux, mais le mal était fait et je devais accepter mon erreur, mais je voulais aussi mettre tous mes efforts et ma confiance en Dieu.

AURELIANA : Notre famille était divisée, les enfants ne savaient pas à qui s’en prendre et se sont révoltés. Puis Julián est tombé malade : on lui a découvert une tumeur au cerveau. Ce fait m’a beaucoup ébranlée et m’a presque fait sortir de mon état dépressif. Après avoir reçu les résultats du scanner, nous nous sommes réunis avec les enfants et avons cherché la meilleure solution pour l’opération. Nous avons senti que l’unité de la famille était notre bien le plus précieux, qu’elle était au-dessus de toutes nos souffrances, et j’ai réalisé que j’étais à nouveau capable de donner ma vie pour mon mari et de vivre pleinement en confiance avec lui, « qu’il soit malade ou en bonne santé ».

JULIAN : Je me suis senti aimé et j’ai réussi à surmonter deux opérations du cerveau en un temps record. Dès ma sortie de l’hôpital, nous avons eu l’occasion de participer à une réunion pour les couples en crise, car nous avions encore besoin de panser nos plaies.

AURELIANA : Lors de cette réunion, j’ai pu dissiper de nombreux doutes. Nous avons reçu beaucoup d’affection de la part des participants, nous avons bénéficié de la présence de professionnels et de couples ayant une longue expérience, et nous avons découvert une nouvelle voie.

JULIAN : J’ai réalisé que la volonté de pardonner est une chose, mais que la guérison du traumatisme nécessite un processus ; la blessure que je lui ai causée était très profonde et elle avait besoin de temps, de patience et d’amour de ma part. J’ai reçu le plus grand cadeau de Dieu, à savoir le pardon. Nous avons renouvelé notre mariage, Aureliana m’a redit son OUI pour toujours et nous avons recommencé.

AURELIANA : Notre vie a complètement changé, après 35 ans de mariage, nous avons cessé de nous disputer. Nous vivons pleinement notre vie de couple et pouvons nous regarder dans les yeux
et nous aimer comme jamais auparavant.

Photo © pexels-scottwebb

Que la famille de Nazareth soit source d’inspiration et d’espérance

Que la famille de Nazareth soit source d’inspiration et d’espérance

« S’il vous plaît, semez avant tout l’Évangile qui est Bonne Nouvelle, afin d’être crédibles en un temps déchiré par les discordes et les conflits, où la paix semble devenue désormais un rêve inaccessible. » Une forte invitation que le pape François lançait aux familles-focolare dans une longue lettre. Le 27 octobre 2024, au Centre Mariapolis de Castel Gandolfo (Italie), Margaret Karram, Présidente du Mouvement des Focolari, a rencontré les jeunes familles-focolare et leur a lu ce message reçu du Pape : une belle surprise qui leur était spécialement destinée.

La rencontre d’octobre à Castel Gandolfo était le dernier rendez-vous du parcours de formation en six étapes qui s’est déroulé dans différentes régions du monde : Pologne, Philippines, Liban, Guatemala, Portugal. 55 familles de différents pays ont participé à cette étape conclusive en Italie.

Dans sa lettre, le Pape expliquait qu’il avait été informé « du travail important réalisé au sein du Mouvement en faveur de noyaux familiaux qui ont entrepris un parcours de formation inédit ». Et il remerciait la Présidente « de me faire participer à cette expérience de foi passionnante, vécue par de nombreux couples de différentes nationalités et expressions religieuses. Je suis particulièrement heureux de savoir que vous poursuivez avec joie votre apostolat dans différents contextes humains et sociaux, et qu’avec une grande passion vous vous efforcez de susciter harmonie et concorde. »

Le pape François demandait ensuite à Margaret Karram de transmettre sa proximité spirituelle aux familles, exhortant chacun à devenir un instrument d’amour, manifestant ainsi la richesse d’une fraternité sincère et aimante. Il adressait une pensée spéciale aux familles en crise « qui ont perdu le courage de préserver la beauté du Sacrement reçu », et aux jeunes, les invitant « à ne pas avoir peur du mariage et de ses fragilités ».

La date à laquelle le Pape a écrit cette lettre est elle aussi significative : le 26 juillet 2024, mémoire des saints Joachim et Anne, les parents de la Vierge Marie. Un geste qui, pour les familles destinataires de la lettre n’est certainement pas un hasard.

« Chères familles, de retour dans vos foyers – poursuivait le Saint Père -, ravivez votre “focolare domestique” par la prière constante, prêtez l’oreille à la voix de l’Esprit Saint qui guide, éclaire et soutient le chemin de la vie, ouvrez à ceux qui frappent à votre porte pour être écoutés et consolés. Offrez toujours le vin de la joie et partagez le bon pain de la communion. Que la Sainte Famille de Nazareth soit pour vous source d’inspiration et d’espérance dans les moments d’épreuve, afin que vous puissiez être partout des artisans d’unité au service de l’Église et de l’humanité. »

Au terme de la lecture, Margaret Karram leur a dit : « Je l’ai relue plusieurs fois et vraiment, comme vous, je me suis émue. J’ai pensé que c’était un signe de l’amour personnel du Pape pour vous, spécialement pour vous. »

Un don précieux destiné à toutes les familles du monde, comme une comète sur le parcours de chacune d’elles.

Vous pouvez lire ici l’intégralité de la lettre du Pape.

Lorenzo Russo

Photo: © natik_1123 en Pixabay