Nov 22, 2013 | Focolare Worldwide

Gabri Fallacara et Severin Schmid ont été accueillis au nom des Focolari, par Cyrille Sollogoub au siège
du Mouvement Acer-Mjo
Confiance spirituelle, profondeur de l’échange, découverte d’une amitié réelle dans le Christ en tant que semence d’une conscience européenne chrétienne ; voilà seulement quelques-uns des fruits de la visite que des représentants des Focolari ont rendue le 6 novembre au siège du Mouvement Acer-Mjo (Action Chrétienne des Étudiants Russes – Mouvement de Jeunesse Orthodoxe) à Paris.
Dans le cadre de la rencontre annuelle des “Amis d’Ensemble pour l’Europe”, qui a eu lieu les 7-9 Novembre dans la capitale française, Gabri Fallacara, Severin Schmid et Maria Wienken ont été accueillis au nom des Focolari, par Cyrille Sollogoub, le Président de l’association orthodoxe.
Le Mouvement Acer est né en 1923 grâce à quelques russes expulsés de leur pays pendant les années tourmentées de la Révolution. Elle compte parmi ses fondateurs, des personnalités importantes comme le père Sergio Boulgakov, le père Giorgio Florovsky et Nicolas Berdiaev.
Le Président, accompagné de son frère Igos, chargé du groupe des jeunes, a conduit ses invités dans l’Église-chapelle, arrangée dans la cour d’un ancien dépôt, couvert de vitres. Là, des prêtres et des théologiens orthodoxes comme Florovsky, Boulgakov et aussi Alexander Men ont célébré la Divine Liturgie.
“L’icône qui exprime le mieux le charisme du Mouvement Acer – explique Cyrille Sollogoub – est la présentation de Marie au Temple : elle contient Jésus et, ainsi, elle contient l’Église. Pendant qu’en Russie, les Églises étaient détruites et que les émigrés russes n’avaient pas les moyens d’en construire d’autres, une nouvelle compréhension sur ce qu’est l’Église est née : non pas construite avec des briques mais avec des personnes vivantes, porteuses du Christ et de son Église”.
C’est donc l’intention de sensibiliser les laïcs à “être Église” qui est à l’origine de la naissance du Mouvement Acer et qui fut approuvé par le Patriarche de la Russie, Tikon, qui fut ensuite assassiné, et qui dépend juridiquement du Patriarche de Constantinople.
“Pendant le régime – rappelle encore le Président – l’une des tâches de l’Acer était d’imprimer la Bible, littérature spirituelle et culturelle, et de faire en sorte qu’elle arrive en Russie ; en outre, nous soutenions les familles des dissidents et d’autres indigents”. L’imprimerie est encore une activité importante.
Le groupe des jeunes, très vivant, comprend 200 adolescents. Malgré la difficulté des distances, sont organisés, pour eux, des camps d’été à la montagne, en tant qu’opportunité de se reévangéliser ; de cette façon, leur sens de la foi et de l’appartenance à l’Église croît. Après avoir été formés, les jeunes s’orientent à l’engagement dans leur paroisse.
Cette belle occasion de rencontre et de connaissance réciproque laisse dans le cœur de tous la gratitude à Dieu qui permet qu’on se rencontre sur les chemins d’aujourd’hui avec des yeux pleins d’espérance, ouverts à un futur de communion.
Nov 22, 2013 | Focolare Worldwide
125 responsables de 46 Mouvements et Communautés d’Églises diverses et 13 Pays européens – de la Russie au Portugal, de la Danemark à la Slovénie – étaient présents à la rencontre, dans le cadre historique de Montmartre. Le thème choisi : le “Oui” aux pauvres et aux marginaux – exprimé dans le message de Stuttgart 2007. Les nombreuses contributions ont permis de découvrir combien les Communautés et les Mouvements sont liés à l’engagement envers les plus nécessiteux, et avec eux. Il ne s’agit pas uniquement d’actes de solidarité, mais d’amitié et de fraternité. Une heure intense fut celle avec Jean Vanier, le fondateur de la Communauté de l’Arche. Faisant don de son expérience, il commence par ces mots : « Jésus dit : : “Le royaume de Dieu est comme un repas de noce” – mais tout le monde est trop occupé – alors le roi qui avait appelé les invités envoie ses serviteurs chercher les estropiés et les boiteux le long des haies et au croisement des rues – c’est ce que j’ai essayé de vivre dans ma vie ». Jean Vanier se consacre tout particulièrement aux personnes avec un handicap mental, «le peuple le plus oppressé». «Ils m’ont changé, j’ai vu que le Royaume de Dieu est à eux». Aujourd’hui, les communautés, œcuméniques et interreligieuses, dans lesquelles «les fragiles et les forts» vivent ensemble, sont 140. Les prières des catholiques et des évangéliques, qui ont ouvert les travaux les deux premiers jours, ont été suivies de la prière des russes orthodoxes accompagnée du chœur. Lors de ces journées d’échanges, pleines de vie, sur les chemins parcourus jusqu’à maintenant par Ensemble pour l’Europe, avec les grands événements de Stuttgart 2004, 2007 et Bruxelles 2012, nous nous demandons quelle est le premier pas à faire. En rappelant l’expression de Chiara Lubich «la partition est écrite dans le ciel», nous percevons dans l’écoute réciproque que l’expérience la plus précieuse de ce chemin ensemble est la communion profonde qui s’est créée entre les Mouvements d’Églises diverses. Et c’est justement ce «témoignage commun des chrétiens», qui a mené à des initiatives dans le domaine politique et social, dont l’Europe a besoin aujourd’hui «afin que le monde croie».
Et, d’un commun accord, nous avons prévu de donner notre propre contribution en 2016, sous forme de congrès, qui se déroulera probablement dans une ville en Allemagne, pour rendre visible le chemin de communion parcouru jusqu’à aujourd’hui. Il y a une atmosphère solennelle quand nous confions à Dieu, dans la prière, notre nouvelle étape et nous renouvelons l’engagement d’amour réciproque. En mai 2014, le Comité d’Orientation se retrouvera en Allemagne, à Dillingen, pour recevoir le prestigieux “Prix Européen S. Ulrich édition 2014”, conféré cette fois à “Ensemble pour l’Europe”. À Paris, nous avons aussi vécu la “culture de se visiter” : nous nous rendons à la Chapelle de la station de métro de Montmartre, confiée à la Communauté de Sant’Egidio, pour prier ensemble et connaître leur activité au cœur de Paris. Et, même avant que cette rencontre ait lieu, certains sont allés connaître la Communauté Emmaüs, et certains le siège Acer-Mjo (Action chrétienne étudiants russes – Mouvement de Jeunesse Orthodoxe). Gabri Fallacara
Nov 21, 2013 | Focolare Worldwide
IX° Assemblée générale des Religions pour la paix (RFP), Vienne du 20 au 22 novembre. Environ six cents délégués de tous les coins du monde, représentant des cultures religieuses qui expriment de manière différente leur grand désir pour l’Absolu: bahaï, bouddhistes, chrétiens, giaistes, hindous, religions aborigènes et traditionnelles, musulmans, sikh, shintoïstes et zoroastriens. L’Assemblée a été précédée par une conférence promue par King Abdullah Bin Abdulaziz International Centre for Interreligious and Intercultural Dialogue (KAICIID). Il s’agit du Centre international pour le dialogue interreligieux et culturel, fondé sur initiative de l’Arabie Saoudite, l’Espagne et l’Autriche qui voit aussi le rôle important du Saint Siège comme organisme fondateur, même s’il reste au niveau d’observateur. “Welcoming the other” (accueillir l’autre), le titre de la IX° Assemblée, se place aujourd’hui comme un défi dans un monde où, à cause des processus migratoires et de la mondialisation, on se trouve face à face avec des peuples différents, de même que pour les cultures, les modes de croyance, les coutumes sociales. Elle se propose, en effet, de renverser la tendance grandissante de considérer le différent avec hostilité, par la tolérance et l’accueil de l’autre, en faisant progresser ainsi la dignité humaine. Maria Voce, actuelle présidente des Focolari, est depuis cette année Co-Présidente du Conseil Mondial de RfP, avec 49 autres représentants de diverses religions et cultures, parmi lesquels le Rev. Nichiko Niwano (bouddhiste, Président de la Rissho Kosei-kai, Japon), le Rabin David Rosen, (juif, Président du Comité Hébraïque International de Consultation Interreligieuse), Mme. Cissé Hadja Mariama Sow (musulmane, Présidente des femmes Musulmanes de Guinée), Dr. Agnès R. Abuom, (anglicane, Comité Exécutif du Conseil Mondial des Eglises, Kenya).
“Accueillir l’autre – une vision multi religieuse de paix – est un sujet de grande actualité dans le monde d’aujourd’hui”, a dit dans son intervention Maria Voce; mais elle a souligné qu’il “faut la conversion du cœur … Et c’est là où se situe le rôle crucial des religions. Elles doivent offrir du plus profond d’elles-mêmes la force spirituelle pour conduire l’humanité vers la solidarité et la paix: elles doivent réaliser des initiatives capables de renouveler les relations non seulement au niveau individuel mais aussi entre les personnes de différentes races, nations, culture”. “Chiara Lubich, que je représente aujourd’hui – a continué la présidente – et qui a beaucoup soutenu Religions pour la Paix, a donné toute sa vie pour construire l’unité de la famille humaine. Elle puisait cette inspiration de la prière de Jésus: “Que tous soient un” (Jn 17,21). À partir de l’enseignement et de l’exemple de Chiara, dès les débuts du mouvement, nous voyons en toute personne, dans l’autre différent de moi, un compagnon de voyage, un frère, sans lequel nous ne pouvons pas nous présenter devant Dieu. Chiara nous invite à : “toujours diriger le regard sur s’unique Père de tant de fils. Puis, à regarder toutes les créatures, comme enfants de l’unique Père. (…) Tendre constamment (…) à la fraternité universelle en un seul Père: Dieu’”. Et, avant d’offrir deux témoignages efficaces qui confirment la conviction de Chiara Lubich, elle conclut: “L’amour envers le prochain enfonce donc ses racines non pas dans une philanthropie quelconque, mais dans le fait que nous sommes tous enfants d’un unique Père. Et, si nous sommes enfants du même Père, nous sommes frères entre nous”. “Chiara Lubich et les religions” sera, en plus, le thème du congrès prévu en mars 2014 auprès de l’Université Urbanienne de Rome, à l’occasion du 6° anniversaire de sa naissance au ciel. Religions pour la Paix, né en tant que Conférence mondiale des religions pour la paix, œuvre depuis 1970 à favoriser les processus de paix et de trouver des réponses aux questions chaudes de l’humanité.
Zone presse : “Accueillir l’autre” pour construire la paix
Nov 20, 2013 | Focolare Worldwide
«Je dois raconter un fait parmi tant d’autres. Les jeunes sont dans le couloir et se promènent. L’un des nôtres voit un nouvel arrivé. Il a les yeux épouvantés, immobile. Le nôtre s’approche et lui demande: “Qu’est-ce qu’il y a?” L’autre reste muet. Il le comprend très bien: c’était aussi son expérience. Il lui: “allez, viens dans ma cellule que je t’offre un bon café!”. Pendant qu’il le lui prépare, il continue: “regarde! Ici on est bien, aujourd’hui il y a du soleil et puis tu as trouvé un ami, que veux-tu de plus dans la vie?”. Le jour des visites ils sont, par hasard, tous les deux dans la même chambre. Le fils et la femme du nouvel arrivé se lèvent et vont le remercier pour le bien qu’il a fait à leur parent”.
C’est ce que raconte P.B. qui œuvre en tant que volontaire dans la prison de Padoue, témoignage d’une dignité que diverses histoires mettent en valeur et qui naît de petits gestes quotidiens. Elle a été recueillie au cours d’un laboratoire, le premier, pour les opérateurs des prisons en Italie organisé par le Mouvement Humanité Nouvelle (Focolari) avec le réseau internationale Communion et Droit (C et D). La rencontre s’est tenue les 9 et 10 novembre dernier à Castelgandolfo (RM).
Cinquante personnes, parmi eux des volontaires carcéraux, des enseignants, un assistant social, une ex prisonnière, un magistrat de surveillance, un ex président du tribunal maintenant à la retraite. Il y a aussi un prêtre anglican avec sa femme, qui, avec d’autres veut approfondir le thème. Ce sont eux les acteurs de ce premier séminaire: laboratoire oh combien actuel vue la situation carcérale que vit l’Italie, et que le Président de la République Giorgio Napolitano a récemment dénoncée.
Quelques chiffres : 45.647 places dans les prisons pour 65.831 prisonniers, plus de 20.000 personnes en excès qui doivent purger leur peine dans des situations humainement invivables à cause du manque d’espace et des normes hygiéniques élémentaires: sans parler des violences et des abus qu’ils subissent ouvertement dans ces milieux. Comment répondre à cet état de choses?
“Nous avons essayé d’entrer dans la souffrance et, quelquefois, l’impuissance humaine face à ces situations” – raconte Francesco Giubilato, assistant social – “nous avons misé sur l’essentiel: la personne et la relation. La personne avec ses souffrances, ses besoins et les attentes du prisonnier, du geôlier, de l’opérateur carcéral jusqu’à leur famille et la communauté. La relation, la vraie, celle qui allège la solitude et la souffrance et qui quelquefois guérit. Relation attentive au besoin et créative de solutions tout en respectant la norme”.
Le programme du laboratoire a mis en évidence les différentes expériences qui existent en Italie pour répondre à cette situation. Comme G.D. qui a vécu un an de service civil avec l’association “La fraternité” à l’intérieur de la prison de Montorso à Véronne et maintenant il continue à se mettre à la disposition de l’Association dans le Centre d’écoute pour les familles des prisonniers et pour les nécessités des ex prisonniers. Ou comme Alfonse Di Nicola, qui travaille dans les prisons romaines. Ces expériences ont mis en évidence la réalité critique, liée aussi à la difficulté de relations entre tous les sujets en présence, et en même temps qui démontre comment l’interaction, si elle est vécue dans la dimension de la fraternité, peut changer radicalement les personnes et le milieu.
Gianni Caso, Président Adjoint Honoraire émérite de la Cour de Cassation, a ouvert un autre front : celui de l’information. Information véritable, honnête qui fait grandir la conscience des citoyens et qui la remue jusqu’à faire ou modifier la loi et son application pour une meilleure justice, équitable et respectueuse de la dignité humaine.
Nov 19, 2013 | Focolare Worldwide
Rod Gorton, focolarino marié, nous a quittés le 14 novembre, suite à un accident, alors qu’il accomplissait un acte d’amour. Né à Boston (États-Unis) en 1933, il a connu l’idéal de l’unité dans les années 60. Son enfance a été marquée par la séparation de ses parents: “À six ans, je me retrouvais sans père et, à cause du milieu familial, sans Dieu”. Durant cette période, sa passion pour la musique l’aide. À 20 ans, il entre à l’Académie navale pour devenir Officier de la Marine des États-Unis. Le règlement prévoit l’obligation de suivre les célébrations dominicales dans une église à choix et c’est ainsi que Rod entend parler de Dieu pour la première fois. Les premières questions jaillissent et il se demande: “Sont-ils tous fous? Ou est-ce moi qui suis fou?” Après une recherche pleine de doutes, il se rend compte qu’en son for intérieur quelque chose a changé: “Je croyais!” Mais il découvre vite les contradictions de sa nouvelle vie, parce qu’il ne trouve personne qui prend l’Évangile au sérieux. Devenu officier de la Marine, il commence à voyager à travers le monde. Il est attiré par les missionnaires qu’il rencontre dans différents pays et, après quatre ans, il entre au séminaire pour devenir prêtre et missionnaire. Mais il est encore en recherche…
Dans le journal Living City, trouvé par hasard, il lit un texte de Chiara Lubich: “Si tu veux conquérir une ville à l’amour du Christ… Prends avec toi des amis animés des mêmes sentiments, unissez-vous au nom du Christ… Promettez-vous un amour incessant et inébranlable…” Voilà ce qu’il avait cherché toute sa vie. Il y trouve aussi l’invitation à une Mariapolis. Là, il est fortement touché par la réalité de famille qui est expérimentée entre tous: “Blancs, noirs, jaunes, jeunes, séniors, riches, pauvres… l’Évangile était à la base de tout, pour eux tous.” En novembre 1966, il part pour la cité-pilote de Loppiano où, pendant six ans, il fait partie du groupe de musique Gen Rosso. Il sait jouer de la guitare acoustique, de la trompette et de l’harmonica. Faisant allusion aux promesses évangéliques, il écrit: “Là j’ai trouvé le centuple de pères, de frères, de maisons et, en plus, j’ai rencontré mon Dieu: Jésus dans son abandon. Lui [qui a transformé la douleur en amour] a illuminé chaque pourquoi de ma vie et, en outre, j’ai trouvé en Lui la ‘clé’ pour former une famille”. Avec simplicité et sincérité, Rod est toujours en donation, très attentif aux besoins de chacun, des caractéristiques qu’il a conservées toute sa vie.
Un jour, il rencontre Mazia, de l’Autriche. “Avec peu de mots, nous nous sommes compris; nous avions tous les deux la même flamme dans le cœur: former une famille pour Dieu.” Et il écrit à Chiara Lubich: “Parce que j’ai d’abord dit oui à Dieu, je peux dire oui à Mazia”. Rod et Mazia se marient en janvier 1972 au Centre du Mouvement, à Rocca di Papa, lors d’une rencontre de focolarini mariés. Parmi les témoins de mariage, Igino Giordani, Spartaco Lucarini et Chiara, qui donne à la nouvelle famille la Parole de Vie suivante: “Aimez-vous les uns les autres, comme je vous ai aimés” (Jn 13,34). De leur mariage naissent Cielo, Clarence, Sara, Peter, Giovanna et Pina. Toujours disponibles et généreux, ils donnent sans compter de leur temps pour les nombreuses initiatives de la cité-pilote de Loppiano, où ils résident, surtout engagés à accompagner les centaines de familles qui y séjournent temporairement. De nombreuses personnes sont touchées par leur amour et par leur témoignage. “Maintenant, pensons à Rod dans la joie infinie – écrit Maria Voce – certains que, là-haut, il continuera à accompagner Mazia et ses enfants qu’il a tant aimés.” Pensons aussi qu’il accompagnera nous tous qui sommes en chemin pour travailler, comme il l’a fait, pour la fraternité universelle.
Nov 18, 2013 | Focolare Worldwide
“Départ de Lima, avec en main un feuillet sur lequel un ami m’avait marqué les étapes principales du parcours: Trujillo, Cajamarca, Celendin et à la fin Bolívar. En tout 31 heures de voyage, les 12 dernières sur des routes de terre battue. La camionette, peine de personnes entassées sur les sacs de riz et autres, arrive à destination a 22h le soir. Pendant que nous descendons, un groupe de gens entonne des chants; cela ressemble à un commité d’accueil et je me rends compte avec grande stupeur qu’ils sont là pour moi! Les dernières heures de voyage, je les avais faites dans l’obscurité, sans me rendre compte où je me trouvais. Le matin suivant, quand je me réveille, je me trouve face à un panorama merveilleux. Je me dis à moi-même: je suis arrivé au paradis!”.
C’est Walter Cerchiaro, italien, qui raconte ça, il est au Pérou depuis 6 ans. Depuis son premier voyage il s’est rendu d’autres fois à Bolivar pour rencontrer la communauté du mouvement des Focolari. Maintenant ils ont arrangé certaines route et le voyage ne dure que 25 heures!
Dans ce village à 3.200 mètres d’altitude un nouveau projet de l’AMU (Action pour un Monde Uni sans but lucratif). Les habitants de Bolivar sont sur les 2.500, et le même nombre réparti dans les 30 communautés sur un territoire très étendu. Le curé de Bolivar, Don Emétério, prêtre “de frontière” et auteur du projet, va leur rendre visite une ou deux fois par an. Quelquefois il a besoin de 2 jours de mulet, ici l’équivalent de la voiture (à Bolivar les voitures se comptent sur les doigts d’une main).
“Certaines personnes vivent d’agriculture, raconte Walter. Ils cultivent des pommes de terre, du foin pour les animaux; on trouve quelques vaches à lait. Il y en a qui trouvent des postes de travail dans la fonction publique(école, mairie) mais la majeur partie des adultes va chercher du travail sur la côte: les hommes comme paysans, les femmes au service de certaines familles. La conséquence de cette situation saute aux yeux: à Bolivar il n’y a que des enfants et des personnes âgées.”
“Don Emétério connaît tout le monde et s’est rendu compte que beaucoup d’enfants n’allaient pas à l’école publique. La raison est évidente: les parents vivent dans des chacras (petits lopins de terre) et on a besoin de force pour le travail, même les bras des enfants. Il y a deux ans le curé a lancé une école dans les locaux de la paroisse. Il a fait un travail minutieux, famille par famille, assurant qu’il aurait même donné un repas aux enfants. Par la suite il a loué une maison parce qu’il n’y avait pas assez de place; en peu de temps les enfants sont passés à 80! Certains font chaque jour des heures et des heures de route à pied pour venir.
Au Pérou le gouvernement se charge du salaire des enseignants même dans les écoles privées, si l’on donne des garanties adéquates; l’école reçoit donc ces subsides. Il faut cependant stabiliser et assurer le bon déroulement des activités scolaires, et le fait d’avoir des locaux en location ne facilite pas les choses. Par exemple, après les 3 premiers mois d’activité, il a fallu changer de maison, parce que le propriétaire en avait besoin. Le projet a comme but de garantir la continuité des activités scolastiques; voilà pourquoi une nouvelle école sera construite, où il y aura 11 salles plus le secrétariat. Environ 250 enfants et ados pourront la fréquenter, elle comprendra école primaire et secondaire. Le terrain pour la construction existe déjà, c’est celui de la paroisse. Il est assez grand et s’y prête très bien”.
“Elle ne fait pas concurrence à l’école publique parce qu’on est bien conscient de ne pas réussir à prendre tout le monde. Le personnel disponible n’est pas suffisant pour pouvoir aller de famille en famille et faire le travail de sensibilisation qu’a fait don Emérério”.
“Ensuite – conclut Walter – on entrevoit déjà un autre but. Il y a une bande de territoire plus ample et éloignée, d’où les enfants ne peuvent pas aller à l’école même s’ils marchent de longues heures. Pour eux il serait nécessaire d’avoir un endroit protégé, une maison-famille qui les abrite, avec du personnel qualifié. Un rêve? Peut-être, ou, plus simplement, une seconde phase du projet. Nous verrons!”
Source: AMU nouvelle n. 4/2013
Info: www.amu-it.eu