Jan 27, 2013 | Focolare Worldwide

«Je m’appelle don Carlo et suis depuis 22 ans prêtre du diocèse de Milan. Depuis quelque temps, j’ai quitté cette communauté pastorale et je m’apprête à rejoindre l’école sacerdotale internationale des Focolari dont le siège est établi à Loppiano, où je séjournerai environ trois ans. A Milan, j’ai eu des contacts avec beaucoup de personnes, surtout avec les enfants, car j’avais pour mission de suivre les groupes qui se préparaient à la Première Confession et à la Première Communion.
J’ai compris que toute action pastorale doit avoir pour fondement vivre l’amour du frère, cherchant à voir Jésus en tous, du curé à l’enfant musulman qui vient jouer dans l’oratoire. Je pourrais raconter nombre de petits épisodes qui montrent à quel point cette attention portée à chacun a créé un réseau serré de rapports très beaux qui a favorisé, pour beaucoup, l’approche de la foi et a rendu la communauté attrayante, y compris pour ceux qui n’étaient pas croyants. Je choisirai, parmi beaucoup, deux récits simples.
Emilio, je l’ai connu au cours d’un atelier consacré au jeu d’échecs. De tempérament réservé, il n’était pas très bien inséré dans son groupe de copains. A ma grande surprise, à la fin de l’atelier, il a demandé à participer, avec nous, à des vacances à la montagne. Il s’est intégré toujours davantage dans le groupe d’enfants, jusqu’à faire preuve de courage en traversant le “pont tibétain”: ils devaient marcher sur une corde, encordés, suspendus à six mètres de hauteur. Ses compagnons l’ont encouragé, répétant tous en coeur son nom et, à la fin, il a réussi à faire tout le parcours, au milieu des applaudissements de tous, qui lui ont donné confiance. Après qu’il fut revenu du camp école, les parents m’ont écrit pour me dire qu’ils avaient laissé un petit enfant et retrouvé un grand garçon.
Je pense ensuite à Eleonora. Elle n’était pas baptisée. Ses parents avaient préféré la laisser choisir, quand elle serait grande. Elle a été invitée au catéchisme grâce à l’enthousiasme de Maria, une compagne de classe très décidée qui, à l’époque, avait 10 ans. C’est ainsi qu’Eleonora est arrivée, accompagnée de sa maman, qui demande au curé que sa fille puisse fréquenter le catéchisme. Après environ deux ans, le curé, voyant la fidélité du parcours d’Eleonora, a décidé qu’était arrivé pour elle le moment de recevoir le baptême et la première communion et il m’a confié le soin de la préparer aux sacrements et de rencontrer les parents, qui m’ont ouvert leur coeur, en toute loyauté et franchise.
Enfin, le grand jour est arrivé, Eleonora est rayonnante, accompagnée de sa famille et de ses parents. Nous faisons tout pour leur offrir l’accueil le plus beau. La célébration est simple et très intense. Aux côtés de la marraine et de la catéchiste, il y a aussi les amis, qui ont été si importants dans son chemin de foi. Quand, il y a quelques mois, j’ai quitté la paroisse, ses parents m’ont écrit une lettre rappelant “ce dimanche d’avril qui est inoubliable. La joie et le sourire radieux d’Eleonora, qui nous a illuminés, tous, croyants ou pas, réunis pour fêter son entrée dans la communauté chrétienne, sont pour nous l’image indélébile de la foi, qui va directement au coeur”.
Aimer le frère est toujours une grande aventure, tu sais comment cela commence, mais tu ne sais pas où cela te conduit.
Jan 26, 2013 | Focolare Worldwide

Après la visite aux communautés d’Indonésie de Singapour et de Malaisie, le voyage de Maria Voce et Giancarlo Faletti se poursuit en Océanie.
Pour leur première étape, qui court du 22 au 31 janvier, plusieurs rendez-vous sont prévus à Melbourne : avec les focolarini et focolarines pour leur retraite annuelle ; avec toutes les personnes proches des Focolari habitant l’Australie et les îles, dont beaucoup de jeunes particulièrement dynamiques et pleins d’initiatives (26-27 janvier) ; avec un groupe d’évêques et de prêtres australiens (30 janvier).
Jan 25, 2013 | Focolare Worldwide

En décembre la présidente du Mouvement des Focolari, Maria Voce, a lancé une campagne internationale pour arrêter le conflit syrien et demander que les tentatives de paix reprennent, pour le bien des millions de citadins désarmés et sans défense : le Time out. Une minute de silence et de prière pour la paix, dans le monde entier à midi (heure locale), maintenant adressée en particulier pour la paix en Syrie.
Quelques amis de la communauté des Focolari nous ont écrit de Damas et d’Alep : « Vingt-deux mois constellés de douleurs indicibles et innombrables qui laissent des traces. C’est ainsi nous avons retrouvé notre Syrie et notre peuple. Nous avons franchi la frontière libanaise, après un voyage facile le long des routes de montagne, pas très praticables à cause de la neige tombée en abondance ces derniers jours. On respire un air de profonde inquiétude, malgré le ciel bleu rassurant.
Les contrôles aux barrages de police sont pointilleux, méticuleux, compliqués ; on en rencontre plus d’un entre la frontière et la périphérie de la capitale avant d’arriver dans le quartier où habite une famille qui nous accueillera durant les jours prochains, jusqu’à ce que le petit logement que l’Eglise locale a mis à notre disposition soit prêt. Nous ne sommes pas encore arrivés que déjà les portables commencent à sonner ou reçoivent des sms ; ce sont nos amis, qui d’Alep ou de Damas veulent nous souhaiter un ‘’ bon retour’’ ! La joie est profonde, mais contenue, à cause de l’inquiétude pour un avenir incertain. A la périphérie les tirs de mortier et de canons sont rares.

Les nouvelles à la TV ne sont pas très encourageantes ; en parlant avec un de nos amis, nous comprenons mieux l’ampleur de ce qui se joue sur le dos des gens. Un jeu préparé depuis des années, qui entend bouleverser l’équilibre du Moyen Orient et en face duquel on se sent petits et impuissants. Les politiques internationale et régionale paraissent à mille lieues de la souffrance du peuple, comme si celle-ci n’était pas prise en considération. Et les gens sont fatigués. D’Alep on nous raconte en peu de phrases au téléphone (qui miraculeusement fonctionne !), les continuelles privations, le froid piquant, le manque d’eau et d’électricité, le pain rare ou à des prix exorbitants, les chantages et les rapts à fin de lucre, dans une ville qui était le centre industriel et commercial du pays. Ils parlent de la mort toujours aux portes et de l’aide providentielle de Dieu. Ils sont épuisés. »
Et encore : « Nous rentrions de la messe lorsque nous arrive la nouvelle terrible du massacre à l’université d’architecture d’Alep, à cause de deux missiles tombés sur elle et sur les lieux voisins où se trouvaient de nombreux réfugiés. Nous cherchons tout de suite à contacter nos amis qui se trouvent là-bas : un enseignant et deux étudiants. Leurs voix sont pleines d’émotion. Ils parlent de scènes indicibles. Un des leurs s’est jeté derrière une voiture, il a vu voler des corps au-dessus de lui, il a entendu les hurlements des mères cherchant leurs enfants. L’enseignante nous raconte : « Aujourd’hui était le premier jour des examens, la cloche avait sonné et nous étions en train de ramasser les textes. Un élève nous a suppliés de lui donner encore quelques minutes, il était arrivé en retard à cause du trafic interrompu. Les collègues n’ont pas voulu, mais j’ai réussi à les convaincre. Au bout de cinq minutes, l’élève rend son examen, nous descendons dans la cour pour nous diriger vers la sortie. Je vois passer sur ma tête une fusée, puis l’autre ! J’aurais été exactement sur le lieu où elles sont tombées. Je retrouve la voiture avec le toit défoncé, les vitres en miettes. Mais nous avons été sauvés pour un acte d’amour envers un étudiant.
Source : Citta Nuova – Journal de la Syrie/1 – Journal de la Syrie/2 – Journal de la Syrie/3
Jan 21, 2013 | Focolare Worldwide

Pour aller de l’aéroport de Singapour à la ville de Johor, une petite heure de route, il faut franchir une frontière, à Woodlands, un fleuve qui est en réalité un bras de mer séparant Singapour de la Malaisie. Dans le véhicule, nous sommes en très bonne et jeune compagnie. Il y a Sophie, qui arrive de Jakarta, la capitale de l’Indonésie. Elle a 43 ans, 2 enfants de 11 et 14 ans et travaille dans une compagnie aérienne arabe. Elle nous parle de sa décision de vivre en chrétienne dans un milieu professionnel pas toujours facile, pas seulement pour des motifs religieux, mais surtout en raison de la qualité du travail : « Je suis souvent obligée de refuser les cadeaux et pots-de-vin que l’on voudrait me donner, parce que la corruption est malheureusement très forte en Indonésie ».
A côté d’elle, c’est un autre monde avec le beau sourire de Heyliy. Elle vient de Bombay, en Inde et vit depuis sept ans à Singapour où elle travaille comme hôtesse dans une autre compagnie aérienne. Elle fait partie d’un groupe de jeunes du mouvement des Focolari : dans ce groupe, avec elle qui est Indienne, une vient du Brésil, deux de Singapour, une de l’île Maurice, une de Malaisie, une de Macao et une de Corée !

Latando, 26 ans et Oktav, 28, viennent d’atterrir en provenance de Yogyakarta, la capitale culturelle de l’Indonésie. Ils y étudient l’italien en vue d’aller faire un séjour en Italie pour une formation spirituelle et professionnelle. Ils ont un grand espoir, celui de voir leurs amis musulmans de Bantul, avec qui ils ont longtemps travaillé après le tremblement de terre de 2009, trouver un moyen de développement convenable.
Anna, 22 ans, notre chauffeur, habite Johor avec sa famille. Elle étudie le management appliqué à la santé. Positive et optimiste de nature, elle l’est aussi par volonté : « Je crois que la criminalité qui frappe ma ville doit être combattue par de bonnes mesures policières, mais encore plus par des actes de justice sociale et politique ». Notre dernier compagnon de voyage est Nicolas, 22 ans, Singapourien, le smartphone toujours à la main et continuellement en alerte. Il est contrôleur des comptes : « Mais derrière l’argent, j’essaie toujours de voir des visages, des personnes. Ce n’est pas toujours facile, ici, on a l’impression qu’on doit vivre pour l’argent. Je ne suis pas d’accord ».
Toutes ces personnes, avec 300 autres venant de Singapour, d’Indonésie et de Malaisie, se réunissent aujourd’hui 20 janvier, dans la salle de la cathédrale du Sacré Cœur, à Johor, pour rencontrer Maria Voce et Giancarlo Faletti en visite dans la région. Beaucoup d’entre eux ne se connaissaient pas car les distances sont considérables. Il leur est plus facile de se réunir entre Indonésiens, entre Singapouriens, entre Malaisiens… Les jeunes et très jeunes sont la très grande majorité, mais les « ouvriers de la première heure » sont là aussi, ceux des années quatre-vingts, quand le message de la jeune institutrice de Trente est arrivé jusqu’ici. Couleurs, pensées et attentes multiples. Émotion palpable. Des personnes si différentes qui ont en commun l’amour évangélique et celui de Chiara Lubich.

Caractères de peuples différents qui s’expriment par la danse, la musique, le théâtre, des sketches… Un festival de peuples, une vitrine de cette partie du monde variée et riche. « J’ai été frappée par la richesse de ces peuples, qui ont des milliers de possibilités d’expression différentes, y compris spirituelles », a commenté Maria Voce. Un jeune de Penang (Malaisie) avoue : « J’ignorais que les communautés des Focolari des pays voisins étaient si différentes, complémentaires, je dirais. J’ai remarqué que nous, les Malaisiens, tout seuls, nous ne saurions pas être aussi riches ».
C’est un entretien personnel qui s’instaure entre les invités venus de Rome et les nombreux participants. Questions intimes et réponses tout aussi intimes. Un appel constant à l’amour de Dieu et à la conscience personnelle. Avec l’invitation à une « année jubilaire » pour faire place au pardon, « recommencer », regarder la grâce de Dieu qui arrive… Des questions en quelque sorte universelles, mondialisées, qui auraient pu être posées à Cologne ou à Buenos Aires, mais avec un souffle local, celui de la situation sociale, religieuse et politique : la difficulté de s’engager en raison du stress de la vie quotidienne, où le travail est la valeur la plus importante ; le contexte interreligieux, en particulier musulman ; la difficulté d’un véritable altruisme ; les relations inter générationnelles ; les lois pas toujours favorables à une vie civile adéquate…

« Dieu seul reste… Dieu n’a pas besoin de défenseurs, mais de témoins », conclut Maria Voce. C’est le sens de la vie du mouvement dans ces pays : se renouveler toujours dans l’amour selon l’Évangile et le témoigner par sa vie. Pour arriver, peu à peu, à l’unité voulue par Jésus.
Sur le mur de la salle de la rencontre, cette inscription : Selamat Datang, qui signifie : Bienvenue. A peine quelques heures passées ensemble et c’est déjà une certitude.
Michele Zanzucchi, envoyé spécial
Jan 19, 2013 | Focolare Worldwide

Mirta Zanella est originaire de Mendoza, en Argentine. Elle est mariée et a trois enfants. Elle connaît depuis déjà un certain temps le charisme de l’unité et a pu expérimenter que vivre la Parole de Dieu nous transforme et change également la réalité qui nous entoure.
Un exemple. Un jour, les clefs de sa maison disparaissent, ainsi que le salaire de son mari et d’autres objets de valeur. Que s’est-il passé ? L’auteur du vol devait forcément être quelqu’un proche de la famille… Cela provoqua en elle une grande souffrance, si bien qu’elle n’arrivait même plus à prier. Puis, se souvenant que Jésus invite à pardonner, elle l’a fait, pardonnant même la personne qui l’avait volée.
Quelques jours plus tard, elle apprend qu’une femme en difficulté, qui demandait l’aumône dans le quartier et avec laquelle une relation cordiale existait depuis un certain temps, avait volé dans la maison d’une voisine : pendant qu’elle menaçait la voisine d’une arme, son mari avait emporté le butin.
Par la suite, Mirta elle-même reçut d’elle de sérieuses menaces et elle appela la police pour se défendre. La femme fut arrêtée, et après le procès, reconnue coupable de nombreux délits et condamnée à 17 ans de prison.
Au cours des mois suivants, le mari de Mirta lui suggéra d’aller la voir en prison, mais cela n’entrait pas dans ses prévisions : “Même pas en rêve !”, répondit-elle, parce qu’elle était aussi terrorisée. Quelques temps après, nouvelle demande : cette fois, c’est le prêtre de la paroisse qui lui propose d’aller avec un groupe d’autres femmes à la prison féminine où, entre autres, est enfermée la femme qui l’a volée. Un peu perdue, Mirta accepte, en se souvenant de la parole de vie : “ Allez donc apprendre ce que signifie : C’est la miséricorde que je veux, non le sacrifice ” (Mt. 9, 13).
Elle se rend donc, avec le groupe, à la prison et, à la fin de la Messe, elle voit la femme. Après un temps d’hésitation, elle décide de la saluer en l’embrassant. “Elle se met à pleurer et me demande pardon – raconte Mirta – . Je lui réponds que le Seigneur lui a déjà pardonné et moi aussi. Elle me demande de prier pour ses fils et je lui promets de le faire”.
Depuis ce jour, Mirta continue, avec le prêtre et les autres, à se rendre à la prison. Jusqu’au jour où on lui demande de coordonner le groupe de la Pastorale Pénitentiaire. Les détenues, touchées par leur amour concret, ont changé d’attitude, en se mettant à leur tour à disposition : elles ont arrangé la chapelle en restaurant le crucifix et en nettoyant les bancs, tant et si bien que maintenant la Messe peut être célébrée régulièrement. Quelques impressions des détenues confirment le climat qui s’est instauré : “Je ne savais pas dialoguer avec mes fils, maintenant j’arrive à les comprendre. “ ; “Je suis égoïste, je vois seulement ma souffrance, mais je cherche à être attentive à celle de l’autre” ; “Peu importe le lieu, ici, j’ai découvert Dieu.”
Pour la veillée de Noël, Mirta et ses amis ont organisé, toujours en prison, un réveillon et la messe sera célébrée par l’Evêque. C’est, d’un côté, le renoncement à passer la fête avec sa propre famille, mais de l’autre, une profonde conscience de construire une plus grande famille.
Jan 18, 2013 | Focolare Worldwide

L’Église au Brésil a récemment fait le choix de se configurer toujours plus comme un “réseau de communautés”. C’est dans ce contexte que s’insère la rencontre sacerdotale du Mouvement des Focolari, qui a eu lieu du 3 au 10 janvier derniers, près de São Paulo.
La cité-pilote Ginetta est le cadre qui a accueilli les 145 prêtres, diacres et séminaristes provenant des différentes régions du pays, avec des représentants de l’Argentine, de la Bolivie et du Pérou.
En toile de fond, l’appel du récent Synode des évêques à donner forme à “des expériences concrètes de communion, qui, avec la force ardente de l’amour, – “Voyez comme ils s’aiment !” – attirent le regard désenchanté de l’humanité contemporaine”, “des puits auxquels inviter les hommes et les femmes assoiffés pour les faire rencontrer Jésus” (Message au Peuple de Dieu, n°3).

Jour après jour, le programme, introduit par une phrase de l’Évangile comme proposition de vie, parcourait un itinéraire d’approfondissement de la spiritualité de l’unité. Pour donner de l’importance à la vie de communion, le dialogue plénier et le travail en groupe ont été privilégiés.
Dans le contexte de la célébration de l’Année de la Foi, un des sujets était la relation entre le Concile Vatican II et la promesse évangélique de la présence de Jésus au milieu de ceux qui sont unis en son nom.
Donner une visibilité à cette présence est perçu par tous comme une nécessité urgente. Aussi la constatation que l’Église, au lieu de se regarder elle-même ou de se présenter au monde uniquement avec un profil institutionnel, est appelée à dialoguer avec la culture, en montrant Jésus à travers l’amour mutuel vécu entre les personnes.

Dans les conclusions de la rencontre, a été exprimée la conviction que cette présence de Jésus dans la communauté permet à l’Église de renouveler ses structures et ses méthodes à travers des rapports authentiques et une vie spirituelle profonde.
En outre, la rencontre a offert la possibilité de redessiner la présence du Mouvement des Focolari dans son service spécifique aux prêtres, diacres permanents et séminaristes dans les différentes régions du Brésil, en formant de nombreux groupes de partage avec le but d’approfondir au quotidien le charisme de l’unité comme source inspiratrice de la vie et du ministère.