Jan 8, 2018 | Focolare Worldwide
Ce fut une “photo de Groupe” très particulière qui a été prise à l’occasion de la présentation publique, en présence des autorités et des protagonistes, du bilan social du Groupe Tassano, qui au fil des années est passé du statut de coopérative à celui d’un consortium, pour devenir enfin un groupe de consortiums. Un ensemble composite, actuellement formé de 33 coopératives offrant des services diversifiés. Ceux-ci concernent directement un total 4700 usagers et de 100 000 indirectement, dans une région du Nord-Ouest de l’Italie qu’on peut traverser rapidement depuis le bord de mer, marqué par la végétation méditerranéenne, jusqu’aux montagnes qui, en hiver, sont toujours enneigées. Presque 700 employés, formés avant tout à l’esprit de l’Économie de Communion. « C’est une loi de l’économie qu’on n’utilise pas – a expliqué à cette occasion Luigino Bruni – mais qui existe. Les entreprises qui adhèrent à ce projet s’engagent à affecter leurs bénéfices dans trois secteurs : une partie est destinée à la création d’emplois, une autre à aider les pauvres et une autre enfin à diffuser cette culture. Un travail authentique, qui confère dignité : l’histoire de Tassano est une histoire d’amour, faite de travail et de travailleurs, qui a produit de la valeur et des valeurs ».
Une histoire qui remonte à des années, lorsque, en 1989, deux amis, petits entrepreneurs locaux, Giacomo Linaro et Piero Cattani, avec 24 autres associés volontaires, liés au Mouvement des Focolari, donnent vie à une coopérative pour répondre aux nombreuses situations de malaise social présentes sur le territoire. La coopérative se développe et gagne progressivement la confiance de ses divers interlocuteurs, y compris du secteur public, en offrant de nouveaux services. Au bout de deux ans, les associés de la Tassano constatent que leurs objectifs coïncident pleinement avec le projet de “l’Économie de Communion”, lancé au Brésil par Chiara Lubich, afin d’étendre la solidarité à l’échelle mondiale: ils décident aussitôt d’y participer. Peu à peu, la croissance diversifiée des différentes activités, suivie de la naissance de nouvelles coopératives spécialisées, donne vie à un Consortium de réalités qui demeurent autonomes dans leur gestion, mais qui sont unies dans l’expérience. Elles agissent en effet toutes avec le même esprit dans le domaine social, éducatif, caritatif, au service des catégories sociales les plus fragiles, comme les personnes âgées seules, les handicapés, les malades mentaux, les chômeurs, mais aussi des familles, des enfants et des jeunes, ainsi que de l’entretien et la mise en valeur du territoire. En 1997, Tassano devient « Groupe d’Entreprises Coopératives », dans le but d’unifier les diverses expériences entrepreneuriales et sociales déjà existantes, mais aussi de fonctionner comme “incubateur” d’entreprises en vue d’innover. Dans l’avenir, tous les secteurs stratégiques convergeront dans des consortiums qui pourront consolider la croissance et favoriser un développement ultérieur.
Maurizio Cantamessa, président du Groupe, explique: « Nous vivons une réalité très cohérente, avec un partage complet des valeurs et aussi une approche commune du travail quotidien : c’était le moment de nous regrouper, de nous consolider et de repartir. Le fait d’être concentrés sur le territoire est très important, parce que cela favorise les relations. Avec les institutions nous travaillons chaque jour au coude à coude. Ayant à faire avec les services à la personne il est important d’être là en personne ». Malgré toutes ces transformations, la “mission” du Groupe demeure inchangée : favoriser une conception de l’agir économique orienté à la promotion intégrale et solidaire de l’homme et de la société, sans pour autant renoncer à un fort ancrage dans le marché, en précisant des objectifs et des projets de développement d’entreprise qui puissent conduire à la création de nouvelles entreprises et donc à celle de nouveaux emplois. Pour démontrer que les idées, les principes et les valeurs de la coopération peuvent se traduire efficacement dans des actions concrètes bénéficiant au travail, au territoire et à ses habitants. Entreprise et solidarité peuvent aller de pair.
Jan 3, 2018 | Focolare Worldwide
« Le titre de l’événement, « En construisant des ponts », choisi ensemble sans trop réfléchir, ne pouvait pas mieux tomber : la différence entre les jeunes des quartiers plus nantis et ceux des communautés plus défavorisées ne se voyait pas. Les équipes étaient composées de jeunes de dix à 18 ans, tous confondus: les plus grands s’occupaient des plus petits, les plus petits animaient les plus grands. Les communautés plus pauvres ne semblaient pas du tout assistées : tout le monde a profité de cette interaction ». Renzo Megli, qui a pris part dès le début à l’organisation des Olympiades pour les juniors, met tout de suite les choses au clair en vue de la pleine réussite du projet. Et il en décrit la préparation avec passion. « On aurait dit qu’il n’y avait que des vents contraires. L’idée de perfection et le souvenir des camps sportifs ‘’professionnels’’ ou ‘’semi-professionnels’’ des éditions précédentes conditionnaient et bloquaient les esprits, leur minaient le moral. Quant à moi j’étais heureux. Heureux de toutes les portes qui se fermaient, et du lent et laborieux changement de direction : la seule possibilité qui restait était celle de porter les Olympiades dans le CEU, le ‘’Condominio Espiritual Uirapuru. Nous commençons à travailler, décidés à réaliser l’événement. Mais manifestement les frictions persistent, les boussoles sont encore perturbées par de vieux champs magnétiques. Stop ! Il faut choisir : continuer ensemble bien soudés ou nous arrêter ? Vaut-il mieux réaliser quelque chose de moins parfait, mais unis, ou de plus parfait mais divisés ? Ce seront des Olympiades différentes, moins professionnelles, peut-être moins ‘’chic’’. Mais c’est justement peut-être le souffle de l’Esprit qui nous amène à faire quelque chose de nouveau, de différent. Nous décidons de prendre une direction commune. Ceux qui jusque là étaient contraires commencent eux aussi à ramer dans le même sens. C’est alors seulement que m’est revenue à l’esprit une conversation faite il y a longtemps avec un focolarino de quelques années mon aîné. Il m’avait donné ce conseil : ‘’Pour perdre une idée elle doit d’abord t’appartenir, comme si elle était ton enfant, chair de ta chair. Pense à une bouteille de champagne : elle doit être pleine avant qu’on la débouche et qu’on la laisse pétiller’’. Je me sentais ainsi, ‘’père ‘’ de mon idée, mais prêt à la perdre. ‘’En perdant’’ chacun la sienne, nous sommes tous ensemble devenus les ‘’parents’’ d’une idée plus belle, qui s’est affinée peu à peu ».
Renzo poursuit : « Le responsable du CEU nous avait promis l’espace et le matériel. Tout le travail réalisé jusque là était basé sur cette disponibilité. Puis survient l’annulation : on ne peut plus utiliser cet espace. La dynamique qui consiste à savoir perdre et à jeter en Dieu toute préoccupation était devenue désormais si quotidienne qu’après quelques minutes d’hésitation, nous avons pris cette adversité comme un signe clair de l’Esprit. Inviter les enfants de la communauté du CEU était la chose la plus importante, mais le temps volait et les inscriptions arrivaient lentement, de quoi avoir la gorge serrée: arriverions-nous au nombre minimum de participants ? Nous décidons alors d’ouvrir aussi les inscriptions à ceux qui ne peuvent pas participer pour des raisons économiques. Nous voulons nous fier à la Providence. Beaucoup de sponsors se manifestent et toutes les dépenses, y compris celles imprévues, sont couvertes. Les sourires des enfants du CEU, venus en grand nombre, est devenue l’icône de nos Olympiades. Animateurs, parents, joueurs, tous rayonnaient d’une joie extraordinaire. Un enfant d’une communauté du CEU a dit :’’Ici j’ai trouvé mon père’’, à propos d’un jeune plus âgé qui l’avait réellement accueilli et écouté. Parmi les participants il y avait aussi les jeunes filles de Lar Santa Mônica, une communauté qui accueille les adolescentes victimes d’abus sexuels domestiques. Elles étaient arrivées un peu contrariées et avec le seul désir de retourner tout de suite à la maison. Elles ont cependant participé jusqu’à la fin. Nous les avons vues repartir heureuses. Cette transformation a été une des plus belles victoires de nos Olympiades.
Déc 29, 2017 | Focolare Worldwide
Si cela n’avait pas été grâce à un groupe d’amies, institutrices pour une école de la rue, accoutumées à la misère et aux désagréments, je n’aurais jamais connu cet aspect de ma ville : les pauvres. Et bien, Saïgon, ou comme on la nomme aujourd’hui, Ho Chi Minh City, est aussi cela : pauvreté, désagréments, souffrances. A Noël et pour les grandes fêtes, on a l’habitude d’aller nous balader, près ou derrière les fameux bars à bière, et de chercher dans de véritables taudis sombres, puants et infestés de taupes, quelques familles pauvres, ou plus, excessivement pauvres. Je croyais avoir vu la pauvreté en Thaïlande, parmi les réfugiés karen et les migrants sur les montagnes du nord, et sur les canaux sales de Bangkok, mais ce que j’ai vu aujourd’hui à Saïgon, dans la ‘’Milan du Vietnam’’, je ne l’aurais pas imaginé. Petites pièces où vivent 12 personnes, et peut-être aussi trois chiens. J’en ai une telle nausée, quand j’entre dans ces endroits, mais avec beaucoup d’efforts, j’arrive à me retenir. Mais puis, les visages de ces enfants qui s’illuminent, de ces mamans qui te regardent intensément pour te dire ‘’merci’’ quand tu leur apportes un sachet de 5 kg de riz , ça te remet de ta fatigue et de tes émotions et te donne envie de vivre et la joie de te sécher, après une pluie qui t’a complètement trempé. Et puis il y a les crèches à Saïgon, et tellement d’étoiles filantes au-dessus de nombreuses maisons et même quelques sentiers tous illuminés, qui donne une couleur et une chaleur toute particulière à cette ville, qui n’est pour rien au monde ‘’froide’’, impersonnelle, détachée : et ni même athée. On y découvre les étoiles et les crèches, car tu les vois partout, et elles t’apparaissent à tous les coins de rue : tu les découvres presque à l’improviste. Parmi toutes, les crèches des marchés populaires, de nuit, presque à l’abri des déchets ménagers d’une journée entière m’ont impressionné : ou bien celles qui sont dans un sentier perdu de la périphérie mais illuminées grâce à deux grosses crèches installées justement dans la rue. Et puis, au-dessus des maisons, de nuit, les étoiles fluorescentes qui s’allument par intermittence. Revenant cette nuit à la maison, après le tour réalisé chez les pauvres, j’ai regardé ce spectacle, qui m’a rempli d’un grand sens de gratitude : même si je me trouve loin de chez moi, le sens de Noël ne me manque pas. Le Pape François, l’an passé a dit : « Noël est la fête des faibles, car on fête un enfant, signe de fragilité, petitesse, humilité et amour ». Aujourd’hui, je comprends un peu mieux ces paroles : cette nuit qui est désormais derrière les épaules car il fait bientôt jour, a été illuminée par l’amour que j’ai vu parmi les gens qui sont venus pour aider, secourir, montrer de la proximité à ceux qui souffrent. Encore une fois, la nuit culturelle que nous vivons est illuminée par ces ‘’crèches vivantes’’, par des personnes, qui ont fait de cet Enfant, la réelle raison de leur propre vie. Et j’ai compris que le vrai message de Noël n’est pas mort, mais ce message d’amour, de compréhension, de tendresse, est vivant, et je l’ai vu : il était tout-à-fait dans le geste de prendre un petit handicapé de trois ans dans les bras, et de le serrer bien fort contre soi. Et cet enfant s’est laissé soulager par ce visage inconnu. Toute la technologie des présents et futurs robots (‘’la nouvelle frontière commerciale’’ qui vient de l’Asie et dont on parle tant ici) ne réussiront jamais à faire ce miracle : l’amour. Car l’amour est gratuité. L’amour n’est pas un devoir et personne ne peut te le commander ou programmer. C’est un don qui naît de l’intérieur. J’ai vu des visages s’éclairer et croire que la vie, demain matin, ira de l’avant et qu’elle sera meilleure qu’hier. Mon Europe ne me manque pas en ce Noël. Car là où il y a l’amour, se trouve aussi ma maison. Saïgon est aussi ma maison.
Déc 20, 2017 | Focolare Worldwide
Vers Noël “Je savais que l’entreprise où je travaillais allait fermer et que je serais bientôt sans emploi. Malgré cela, Noël approchant, avec des collègues nous avons pensé mettre de côté une partie de notre salaire pour les plus démunis. Nous sommes donc allés rendre visite à une famille qui vit dans une baraque, privée de tout. En plus de l’enveloppe contenant l’argent, nous avons aussi apporté des jouets pour les enfants. Nous en sommes repartis heureux : cela nous semblait la meilleure façon de nous préparer à la naissance du Seigneur. Mais avant la fin de cette journée, une bonne nouvelle nous est arrivée : notre emploi était assuré pour les cinq mois à venir ». (J.L.V. – Mexique) “Un jour, à l’école, j’ai vu une petite fille qui restait toute seule à l’écart. Je suis allée tout de suite lui demander : « Pourquoi pleures-tu ? ». Elle m’a répondu qu’elle avait mal au ventre parce qu’elle n’avait pas pris son petit déjeuner et qu’elle n’avait rien pour son repas de midi. J’ai pensé : « C’est Jésus qui a faim » et je lui ai donné mon sanwich. Peu après la petite fille m’a dit : « Maintenant je n’ai plus mal au ventre ». J’étais très heureuse ». (S.S – Philippines) Je pardonne ! « J’étais en train de jouer avec un ami lorsqu’un garçon est arrivé et m’a frappé à la tête sans aucune raison. J’ai dû être soigné à l’hôpital. En rentrant chez moi je n’avais qu’une pensée : me venger. Le lendemain le père de ce garçon est venu s’excuser. Et il a ajouté : « Je t’autorise à faire à mon fils ce qu’il t’a fait. Peut-être comprendra-t-il ainsi à quel point il s’est mal comporté ! ». Je me suis alors souvenu de l’invitation de Jésus à aimer nos ennemis et je lui ai répondu que désormais je lui avais pardonné. Surpris, le papa a appelé son fils, nous nous sommes réconciliés et désormais nous vivons en paix ». (Dionisio – Angola) Perceuses volées J’étais en train de travailler au bureau avec mon collègue Benda, qui est musulman, lorsque nous avons entendu un coup à l’extérieur. Nous sommes allés voir : quelqu’un avait cassé la vitre de notre fourgon et volé trois perceuses. C’était la première fois qu’une affaire de ce genre nous arrivait, nous étions démoralisés. Puis j’ai eu une idée, celle de pardonner à l’auteur de ce geste qui avait probablement agi poussé par la nécessité. Benda, en se souvenant d’une phrase du Coran, a ajouté : « Quand on pardonne, ce qui nous a été volé nous revient à travers quelqu’un d’autre ». Le soir, à la maison, tandis que je racontais cette histoire, une personne de ma famille m’a offert des perceuses qu’il n’utilisait plus. Le lendemain il nous les a apportées : l’une des trois était du même type que la plus chère qu’on nous avait volée ». (A.G. – Italie)
Déc 15, 2017 | Focolare Worldwide
« Même si l’Afrique est riche, d’autres semblent plus profiter qu’elle de ses richesses. Lorsque l’on cède des contrats d’extraction de minerai aux multinationales par exemple, trop d’intérêts sont en jeu, où ‘compensations’ et ‘compromis’, ‘arrangements’ et ‘remerciements’ ont comme conséquence de tirer profit du pays producteur, sans une véritable augmentation du niveau de vie des populations ». Raphaël Takougang, avocat camerounais de Communion et Droit, fait un tableau cuisant de la réalité que l’on vit aujourd’hui en Afrique : « La corruption en Afrique est non seulement le fait de citoyens individuellement pris, mais surtout un moyen solide pour les puissances économiques de « créer » et de soutenir des despotes qui sont prêts à protéger leurs intérêts, avec la complicité silencieuse de la communauté internationale ». Ceux qui paient ce sont toujours les plus pauvres. Takougang ne se limite pas à uniquement dénoncer, il va même jusqu’à se montrer optimiste malgré tout « parce qu’est en train de naître une nouvelle génération de leaders politiques en Afrique qui a compris que… ce sera surtout le citoyen qui devra contrôler l’action de celui qui le gouverne … afin d’assurer la défense des droits fondamentaux des peuples africains à la vie, à l’éducation, à la santé, au bien spirituel et matériel ». Patience Lobé, ingénieure – responsable mondiale des volontaires/femmes, qui avec les volontaire/hommes, animent Humanité Nouvelle – a reçu de grosses menaces pendant tout son mandat à la direction du Ministère des Travaux publics au Cameroun: « Dans la conception africaine de la solidarité, tout le monde veut obtenir satisfaction : pour cette raison les gens défilaient dans mon bureau, qui pour demander un travail, qui pour une aide. Durant ma permanence, en tant que responsable de bureau, pas un jour sans que je sois tentée ou menacée. La corruption est un virus très répandu, contagieux, difficile à déloger. Comme tous les virus, un vaccin est nécessaire pour l’éradiquer. Le vaccin pourrait être représenté par un véritable changement de mentalité : l’éducation à une culture différente de celle de la consommation, qui trouve dans la possession des biens et l’avoir, la seule route du bonheur ».
Dans le même ordre d’idée, il n’est pas facile de lancer des parcours et de bonnes habitudes dans la lutte contre l’illégalité dans la gestion des finances publiques. Françoise, fonctionnaire française auprès du ministère des Finances, raconte : « En raison de situations très variées, des services publics et des questions que je dois traiter, il n’est pas toujours facile d’avoir le bon discernement, de défendre la légalité, de soutenir les bonnes manières de gérer ou simplement d’être cohérente avec mes principes d’honnêteté (même intellectuelle), de rectitude, de coopération et de solidarité avec les collègues. Mais l’expérience de travail au cours de ces années m’a confirmé que chaque fois que j’ai été fidèle à ces valeurs, j’ai découvert de nouveaux horizons, de nouvelles manières de faire, et les situations se sont résolues, l’unité entre institutions et personnes a été possible ». Paolo, qui occupe un poste de responsabilité dans la commune d’une grande ville italienne, ajoute : « Nous ne devons pas oublier qu’en tant qu’employés de l’administration, notre premier rôle est de nous dédier au bien de la collectivité dans tous ses domaines, en prenant sur nous le poids des responsabilités qui en dérivent. Toute action doit se conformer à des principes et des valeurs sans lesquels on ne peut pas vivre ensemble, en vue du bien-être et du progrès humain de tous les citoyens ». Lutte contre la corruption, donc, mais pas uniquement. Diffusion des bonnes pratiques, respect des droits des citoyens et de leurs besoins, mais aussi accueil, capacité de se mettre en réseau avec d’autres institutions : voilà les grands défis à relever pour celui qui travaille dans le secteur de l’administration publique. Les participants du congrès en sont convaincus, eux qui ont décidé de les mettre en application dans leur quotidien. Semences d’une culture de la légalité qui portera ses fruits, sans bruit, chacun dans son pays.
Déc 14, 2017 | Focolare Worldwide
Je suis née à Bergame (Italie), aînée de quatre enfants d’une belle famille avec de solides racines chrétiennes. À 17 ans, je fréquentais les écoles supérieures et j’étais engagée en paroisse. Étudier, me consacrer aux autres et me balader en montagne étaient mes passions. J’avais beaucoup d’amis et une expérience de foi riche. J’étais, comme on le disait alors, “une brave fille”, et pourtant… il me manquait toujours quelque chose. Je cherchais quelque chose de plus grand, beau, vrai. L’Italie traversait des années difficiles, marquées par les attentats des Brigades rouges et la crise du travail. Mon père, métallurgiste, avait été au chômage technique et, par la suite, avait perdu son travail. Je ressentais fortement la douleur des injustices, des oppositions sociales, l’engagement politique pour une société à renouveler. Je passais des heures à parler avec les amis, à débattre sur divers sujets qui, cependant, me laissaient vide à l’intérieur.
Un jour, Anita, une jeune de la paroisse, m’a invitée, ainsi que ma sœur, au Genfest qui allait avoir lieu à Rome. Elle nous a dit que nous allions rencontrer des milliers de jeunes d’autres pays, et aussi le pape. Anita avait quelque chose de spécial, une joie sincère qui brillait dans ses yeux et, comme elle, d’autres personnes de la paroisse – le prêtre, deux catéchistes, un séminariste – semblaient avoir un secret: ils étaient toujours ouverts à tous, disponibles, capables d’écoute sincère. Avec une bonne dose d’inconscience, ma sœur et moi sommes parties en bus avec une centaine de jeunes de la paroisse, à destination de Rome et du Genfest. À cause d’un accident, nous sommes arrivés tard au Stade Flaminio et nous avons dû aller tout en haut, sur les gradins découverts, et loin de la scène où une banderole annonçait: “Pour un monde uni”. Il pleuvait à verse et j’étais trempée. J’ai commencé à me demander pourquoi je m’étais décidée à participer à une telle aventure. Mais, ensuite, des jeunes suisses assis juste en dessous de nous nous ont passé des bâches en plastique pour nous abriter, nous ont offert à manger et des jumelles pour pouvoir mieux suivre le programme. Nous parlions des langues différentes, mais nous nous sommes immédiatement compris: j’ai expérimenté la gratuité de l’amour et un grand accueil. Au centre du stade, malgré la pluie, des chorégraphies très colorées se succédaient: j’avais l’impression d’être entrée dans une autre dimension. 40 000 jeunes pleins d’enthousiasme qui arrivaient de tous les coins du monde, qui témoignaient l’Évangile vécu réellement.
Ensuite, une petite femme aux cheveux blancs est montée sur scène. C’était Chiara Lubich. Je la voyais avec les jumelles. Dès qu’elle a commencé à parler, le stade est devenu complètement silencieux. J’écoutais, captivée surtout par ce qu’elle disait, le ton de sa voix, la conviction qui émanait de ses paroles, la puissance qui contrastait avec sa figure fragile. Elle parlait d’un “moment de Dieu”, et bien qu’énumérant divisions, clivages, désunion de l’humanité, elle annonçait un grand idéal: celui d’un monde uni, l’idéal de Jésus. Elle nous invitait à apporter le divin dans la société, dans le monde, à travers l’amour. Le discours a duré quelques minutes et je me suis retrouvée comme accablée par une émotion jamais éprouvée, le visage lacéré de larmes libératrices. Je suis sortie de ce stade en marchant au milieu d’un fleuve de jeunes, avec la conviction profonde que – par la suite – aucun événement douloureux ou difficile n’a jamais pu ébranler: le monde uni est possible et j’ai la merveilleuse possibilité de le construire avec ma vie!
J’avais trouvé! Je voulais vivre comme Chiara, comme ces jeunes parmi lesquels j’avais été cet après-midi, avoir leur foi, leur élan, leur joie. Le matin suivant, sur la place St-Pierre, la rencontre enthousiasmante avec Jean-Paul II. Durant le voyage du retour, pourtant très timide, j’ai assailli les Gen de questions: je voulais tout savoir sur elles! J’ai commencé à participer aux rencontres dans ma ville, et les Gen m’ont parlé de leur secret: un amour inconditionnel envers Jésus abandonné dans chaque douleur, petite ou grande, en nous ou autour de nous. J’ai compris qu’il s’agissait d’une expérience de Dieu, radicale, sans demi-mesure; Il m’appelait à tout Lui donner, à Le suivre. Une immense peur m’a submergée: il s’agissait pour moi de TOUT ou RIEN. Après le Genfest, les souffrances et les douleurs fortes n’ont pas manqué. Mais la vie que j’avais entreprise avec les Gen, le fait de pouvoir donner un sens à la douleur, l’unité entre nous faite d’amour concret, de partage, m’a aidée à aller de l’avant, au-delà de tout obstacle, dans une aventure extraordinaire qui a dilaté mon cœur. J’ai expérimenté que, avec Dieu parmi nous, tout est possible, et la réalité de l’unité de la famille humaine que j’avais rêvée, réalisable. Patrizia Bertoncello