Avr 29, 2017 | Focolare Worldwide
La colline du Pincio est un balcon privilégié qui donne sur la ville de Rome. De sa célèbre terrasse on jouit d’une vue imprenable. Mais du 21 au 25 avril une foule en fête a pris la place du panorama pour en devenir l’acteur indiscutable : les participants au « Village de la Terre », manifestation organisée par Earth Day et le mouvement des Focolari dans le cadre de la Villa Borghese, véritable centre et poumon vert de la capitale. 130 000 visiteurs, familles, enfants, jeunes, citoyens de passage, mais aussi des ministres, des personnalités connues de la vie économique et culturelle, des cardinaux et divers responsables de différentes religions. Cinq jours d’événements, de rencontres institutionnelles, de forum à thèmes, de cours, de spectacles (même des big de la musique), un village des enfants – dans le contexte des célébrations mondiales sur le thème de l’écologie et le respect de l’environnement – qui ont attiré même des touristes qui par bandes se promenaient, sous un soleil complice des jours de fête. Dans le Village de la Terre, le mouvement des Focolari a trouvé, déjà l’an dernier, l’endroit idéal où réaliser une de ses manifestations les plus significatives, la Mariapolis : une ville temporaire mais effective, où les habitants reprennent la décision de vivre la Règle d’or qui invite à « faire aux autres ce que tu voudrais qu’on te fasse à toi-même ». « Cette règle est pour nous le cœur vivant de l’écologie intégrale », expliquent les organisateurs de la manifestation, qui ont eu l’an dernier la visite inattendue du pape François. Concept repris par le Cardinal Parolin, Secrétaire d’Etat du Vatican, pendant la messe célébrée au Village : « La flamme qui pousse vers Dieu » équivalant à une « flamme qui se tourne vers nous-mêmes, dans sa partie la plus vraie, la plus profonde, la plus essentielle (…). Une attitude nouvelle vis-à-vis de la création, le développement d’une écologie intégrale vécue avec joie et authenticité à l’exemple de St François d’Assise ».
Nombreux ont été les sujets abordés. Un thème particulier a été celui de l’Économie de Communion. Il se base sur un concept de marché qui dépasse les logiques du capitalisme sauvage, préférant penser l’économie comme instrument d’humanisation des rapports. L’Économie du Village. La Communauté et les Entreprises, animée par l’économiste Stefano Zamagni. Etape d’un parcours de formation qui a proposé aux participants – citoyens et opérateurs économiques et culturels – un espace de partage d’idées, d’expériences et de projets basés sur paix et économie. Binôme qui aujourd’hui semble irréalisable, vu que derrière chaque conflit, et même derrière les migrations de milliers d’exilés, se cachent d’énormes intérêts financiers. Il existe pourtant – et au Village nous les avons vus – des économistes et des entrepreneurs qui ont fait le choix, à contrecourant, de construire des entreprises qui produisent des bénéfices qu’ils destinent, en partie, à alléger des situations de pauvreté. Dans le panorama actuel, on trouve des réponses concrètes qui donnent espoir. Autre thème central, le dialogue interculturel et interreligieux. Le témoignage provenant de Fontem par Maria Bencivenni et Martin Nkafu a été significatif. Dans le petit village du Nord-Ouest du Cameroun, au fin fond de la forêt équatoriale humide, se trouve l’hôpital Mary Health of Africa, fondé par les focolarini en 1966. En raison d’une haute mortalité infantile, le roi du village avait demandé de l’aide. En réponse, les Focolarini avaient envoyé des médecins, des infirmières, des ingénieurs civils, et des techniciens, ouvrant ainsi une histoire extraordinaire d’amitié et de vie harmonieuse entre chrétiens et fidèles de religions traditionnelles, européens et africains.
Livia Turco, plusieurs fois députée et Ministre de la Santé, ainsi que Béatrice Lorenzin, actuelle Ministre italienne de la Santé, avec Vittorio Pelligra, professeur en Économie, ont présenté le volume “Fidélité créatrice. Les défis de l’actualisation d’un charisme” de Jesús Morán, actuel coprésident du mouvement des Focolari. Un échange sur politique et charismes, deux sujets apparemment éloignés, au point que Chiara Lubich elle-même avait défini la politique, instrument par excellence apte à répondre aux besoins et aux défis d’aujourd’hui, l’ « amour des amours ». Fidélité créatrice : idéalité et concret, nouveauté et fidélité. Un défi identitaire, dans tous les milieux. « Fidélité créatrice signifie ne pas avoir peur de regarder en face les changements, mais en même temps rester solidement ancré dans ses propres principes et valeurs. Ce n’est pas facile sur cette terre mondialisée de construire un monde d’équité et de justice sociale – a affirmé L. Turco – C’est un défi énorme et difficile ». Un message de paix a été lancé le dernier jour. Alors que les enfants participaient au laboratoire Jouons ensemble pour la paix afin d’apprendre les différences que l’on rencontre entre les religions chrétienne, juive, musulmane et bouddhiste ainsi que les différents lieux de culte, et une mosaïque faite de mots à peine appris, sept femmes de cinq religions différentes ont donné vie à un panneau « Mère de la Terre », table ronde de dialogue interreligieux sur la protection de l’environnement vue par les religions. « Les femmes – a déclaré Franca Cohen, présidente de la communauté juive Beth Hillel – de par leur nature savent ce que veut dire s’occuper et protéger une graine pour qu’elle puisse devenir un être sain et harmonieux. Par le dialogue entre les différentes cultures et croyances religieuses elles peuvent surmonter la peur de la différence et œuvrer en synergie pour honorer l’œuvre de l’unique créateur ». « Selon notre tradition – a ajouté Lilamaya Devi, de l’Union Hindouiste italienne – Dieu se repose sur les pierres, respire avec les arbres, dort avec les animaux et se réveille en l’homme. Les religions ont une fonction très importante, celle de rappeler à tout le monde le lien profond avec la Terre ». « La nature – Mervat Kelli, syrienne, syro-orthodoxe – est un sanctuaire qui nous enseigne le rapport réciprocité que nous devons entretenir et comment vivre en profonde harmonie ». Le Village pour la Terre a fermé ses portes et ouvert de nombreux cœurs. Les participants sont rentrés en s’immergeant dans la réalité métropolitaine, décidés à vivre pleinement en communion avec leur environnement et l’humanité qui se trouve autour d’eux.
Avr 27, 2017 | Focolare Worldwide
En 2010, j’ai été envoyé dans la paroisse de Sainte Marie, dans les environs de Man, capitale de la Côte d’Ivoire. A ce moment-là, je ne connaissais pas les traditions et la culture africaines. J’ai tout de suite été touché par la force et la vitalité de ces personnes, malgré la grande pauvreté et les conséquences désastreuses de la guerre. Avec le temps, j’ai appris à reconnaître la peur ancestrale par rapport aux blancs. Pour moi, prêtre d’origine suisse, il ne s’agissait pas de distribuer des aides économiques, mais de me mettre profondément à l’écoute. Ce que je pouvais offrir, c’était moi-même, mon entière disponibilité, l’absence de prétentions. J’habitais dans la Mariapolis Victoria, citadelle du Mouvement des Focolari, près de Man. Je partais de là chaque matin à vélo, vers mon quartier, j’allais à la rencontre des personnes dans les magasins, les bureaux, les rues. Je saluais tout le monde, en passant dans les ruelles, et m’arrêtant pour parler, en essayant parfois d’apporter la paix au milieu d’une bagarre. Je portais une attention particulière aux enfants : je parlais et je jouais avec eux et si quelqu’un n’était pas bien, je l’emmenais au dispensaire de la citadelle. Je faisais aussi la même chose avec les parents et la famille. Pour cette raison, presque tous les enfants de la paroisse ont appris à me connaître et à me présenter à leur tour aux adultes. A l’occasion des fêtes, je traversais avec eux le quartier pour souhaiter les vœux aux familles chrétiennes et musulmanes. J’ai ainsi pu faire amitié aussi avec l’Imam et avec les pasteurs d’Églises évangéliques. Un jour, un jeune de la paroisse m’a accosté, il voulait faire quelque chose pour les jeunes des villages, qui à cause d’un malentendu avaient décidé de ne plus fréquenter l’Église. Dans le but de les soutenir pour leurs voyages, je les ai encouragés à faire de petites activités : un geste d’auto-financement très apprécié également par l’évêque. Dans les onze villages dans lesquels nous nous sommes rendus, les jeunes du lieu, après avoir été sensibilisés, se sont mis à visiter les malades et les personnes âgées. Au cours de l’Année de la Miséricorde, avec les habitants de la Mariapolis Victoria, nous avons soutenu l’évêque dans les projets du diocèse, en accueillant une rencontre avec les chefs selon la tradition, les pasteurs des églises évangéliques et les Imam. La marche pour la fraternité entre les peuples, qui a traversé toute la ville, s’est terminée dans la citadelle. J’ai également remplacé pour une période, l’aumônier de la prison civile. Pendant les célébrations, j’essayais de souligner l’importance de mettre en pratique l’Évangile. Parfois, d’autres personnes m’accompagnaient afin de donner leur témoignage. Ces célébrations se déroulaient sous un préau, dans une cour, au milieu d’une grande confusion. J’ai donc apporté un haut-parleur, en les invitant à l’utiliser aussi lorsqu’ils faisaient d’autres activités. J’ai su par la suite qu’ils l’avaient prêté aux musulmans, et que l’Imam avait été touché par cet acte de générosité, qu’il avait qualifié de ‘’typiquement chrétien’’. Avant mon départ, ils ont voulu organiser une fête pour me saluer, la direction de la prison était aussi présente. Et ils m’ont dit :’’Tu as mis en pratique ce que tu as prêché’’.
Avr 25, 2017 | Focolare Worldwide
L’amitié des Focolari avec “Fazenda da Esperanca” remonte à plusieurs années, lorsque la première « Fazenda » voit le jour. On est en 1983 : Nelson Giovanelli, un jeune brésilien de la ville de Guaratinguetà (dans l’arrière-pays de Sao Paulo), rentre en contact avec un groupe de jeunes toxicomanes, poussé par les paroles de l’apôtre Paul : « Je me suis fait faible avec les faibles… ». Un des jeunes se sent concerné et demande de l’aide pour sortir de son addiction à la drogue. Beaucoup d’autres le suivent. Nelson connaît et vit la spiritualité de l’unité de Chiara Lubich. A ses côtés Hans Spatel, un franciscain allemand, soutient son initiative dès le début. L’œuvre naissante va donc se développer et repose sur ces « deux charismes », comme l’a souligné le pape émérite Benoit XVI lors de sa visite à la communauté de Pedrinhas au cours de son voyage apostolique au Brésil en 2007 : le charisme de l’unité de Chiara Lubich et celui de la pauvreté de St François d’Assise. Dimanche 23 avril 2017: un groupe de 60 personnes, des jeunes et des adultes, visite le Centre international du Mouvement des Focolari, à Rocca di Papa (Italie). Ils viennent pour la plupart du Brésil, mais il y a aussi des représentants d’autres pays latino-américains comme l’Uruguay, l’Argentine, le Paraguay et le Mexique ; l’Allemagne et la Suisse ; l’Angola et le Mozambique, et les Philippines. Leurs quatre fondateurs sont avec eux : Frère Hans Stapel, Nelson Giovanelli Rosendo dos Santos, Lucilene Rosendo, Iraci Leit, ainsi que leur conseil général pour l’Europe.
“Le but de ce voyage – explique Frère Hans – est de faire connaître en Europe l’expérience de la Fazenda. Offrir cette possibilité d’aide aux jeunes qui aujourd’hui souffrent de l’esclavage des addictions. Nous irons en Italie, mais aussi en Suisse, en Allemagne, en France, en Pologne et au Portugal, c’est-à-dire dans les Pays où des Fazendas sont présentes et où ces 60 personnes donneront leur témoignage. Chez nous elles ont découvert une vie nouvelle et c’est pourquoi elles ont décidé d’entreprendre, pendant trois mois, une expérience missionnaire et d’évangélisation en Europe. Elles ont fait un gros effort pour payer leur billet d’avion, un signe concret de leur témoignage vécu dans la gratuité ». Pourquoi vous rendre au Centre du Mouvement des Focolari? « Parce que c’est notre grand désir – répond Nelson Giovanelli – de leur donner l’occasion de connaître les origines du charisme dans lequel s’enracinent les Fazendas ». Et de rappeler ensuite sa lettre écrite à Chiara Lubich en 1990, où il lui fait part de son appel à aimer « Jésus abandonné dans les personnes victimes de la drogue ». Chiara l’encouragea à suivre cet appel de l’Esprit. Aujourd’hui on compte 124 Communautés de Vie réparties dans diverses régions du monde. Elles accueillent plus de 3000 jeunes décidés à se libérer de l’addiction à la drogue, à travers une redécouverte personnelle de la dignité et des valeurs de la vie. En Europe il y a 14 Fazendas et au cours de ces mois quatre autres seront inaugurées (en France, Pologne et Italie).
Dans les “Fazendas de l’Espérance”, des personnes se dédient volontairement et s’engagent gratuitement au service des jeunes. Elles forment ainsi la communauté de la « Famille de l’Espérance ». « Mon père était alcoolique, il ne croyait pas en l’amour… – raconte Priscilla, une jeune argentine -. Quand j’ai découvert la Fazenda et que je m’y suis engagée comme bénévole, j’ai retrouvé la relation avec lui, après quinze ans d’éloignement. Je lui ai pardonné et petit à petit il a cessé de boire. Le pardon pour moi c’est tout, il résume ma vie : Dieu, je le trouve dans l’amour que je donne ». Jesús Morán, coprésident des Focolari, leur a transmis les salutations de Maria Voce et les a remerciés pour leur témoignage de vie évangélique. Il leur a souhaité à tous « d’être toujours proches des personnes qui souffrent, de Jésus abandonné, afin que “tous soient un”, en commençant par les plus délaissés ». Leur séjour en Italie prévoit la visite de la ville de St François et de la Cité pilote internationale de Loppiano, où ils participeront au Meeting « Pulse » ainsi qu’au rendez-vous festif des jeunes le 1er mai.
Avr 21, 2017 | Focolare Worldwide
Chaque année, le printemps commence avec quelques jours d’avance par rapport au calendrier, pour qui se souvient de Chiara Lubich. Le 14 mars est un bouquet complet d’initiatives et rendez-vous, partout dans le monde, avec des caractéristiques et tonalités diverses, pour rappeler la fondatrice des Focolari, le jour de sa mort, ou mieux, de sa naissance au ciel, survenue en 2008. En 2017, cette récurrence particulière et sincère s’est croisée avec une autre, le 50ème anniversaire de la fondation de Familles Nouvelles, la branche du mouvement qui comprend 800 000 familles de tous les continents qui se proposent de vivre la spiritualité de l’unité et irradier, dans leur environnement, les valeurs de la fraternité universelle. Chiara Lubich et la famille, un binôme puissant. Mis en évidence par l’attention particulière et par l’accent juste donné par la fondatrice à un “dessein audacieux, magnifique, exigent”, dont “les valeurs immenses et très précieuses, projetées et appliquées à l’humanité, peuvent la transformer en une grande famille”. “Là, devant vous, il me semble voir Jésus qui regarde le monde, regarde les foules, et en a pitié – avait déclaré Chiara Lubich durant l’historique discours de fondation de Familles Nouvelles, le 19 juillet 1967 – parce que de toute cette partie du monde, j’ai mis sur vos épaules celle qui est la plus abîmée, la plus semblable à Jésus dans son abandon. (…) Cette pitié n’est pas restée dans le plan sentimental, mais s’est transformé en œuvres.”
Des œuvres qui sont visibles aujourd’hui: initiatives culturelles, soutien aux mineurs, séminaires pour familles, aide aux séparés, projets sociaux et éducatifs qui mettent en lumière la valeur anthropologique et universelle de la famille à l’interne de la grande “famille humaine”. La concrétisation est typique de cette “première cellule” de la société, qui a été fortement soulignée aussi dans les deux Synodes sur le thème (2014-2015) dont les contenus sont présents dans l’exhortation apostolique Amoris laetitia du pape François, qui fête ces jours son premier anniversaire de publication. “La joie de l’amour”, dont parle le pape, est bien représentée dans les mille voix et sur les visages des personnes et familles venues des cinq continents à Loppiano (Italie) en mars dernier, pour participer à l’événement (le multi événement international) “Family Highlights“, trois jours pour apprendre l’art de la réciprocité. “La vie matrimoniale est comme une barque, commentait une famille du Pérou, si on rame seul, on fait un énorme effort” et cet “art d’aimer” donne la force à la famille de se régénérer, à travers la confiance, le pardon, la responsabilité, la créativité, l’accueil, le soutien.
L’événement de Loppiano a été le pivot autour duquel, autant avant qu’après, se sont déroulées plus de cent manifestations dans le monde entier, à commencer par l’événement inaugural, le 27 janvier dernier au Caire (Egypte) et ensuite durant les mois suivants (certains sont encore en cours) à Panama, Croatie, Italie, Ouganda, Tanzanie, États-Unis, Brésil, France, Kenya, Lituanie, Australie, Belgique, Canada, Burundi, Singapour… où ont été présentées des expériences concrètes et des séminaires sur les thèmes de l’éducation, de la relation de couple, de l’accueil, des histoires du quotidien et héroïsme caché en zone de guerre, de solidarité en situations difficiles et envers les peuples défavorisés, avec des workshops, spectacles, moments de fête ou de prière commune. S’il est difficile de tous les nommer et de décrire les caractéristiques que chaque événement a eu sous les différentes latitudes, il est impossible de ne pas reconnaître, dans cet allumage joyeux de “lumières pour la famille” – presque des feux d’artifice – allumées en harmonie avec d’autres mouvements, représentants d’Églises, religions et institutions civiles diverses, ces “semences de communion pour l’humanité du Troisième millénaire” prophétisées par Chiara Lubich en 1993.
Avr 10, 2017 | Focolare Worldwide
“Un attentat non seulement contre les chrétiens mais contre le peuple, contre la religion”, c’est ainsi que les membres du Mouvement des Focolari en Égypte perçoivent les massacres survenus le Dimanche des Rameaux. Les communautés des Focolari soulignent la solidarité immédiate de nombreux musulmans qui se sont offerts pour donner du sang dans les hôpitaux. “Le peuple égyptien étant profondément religieux, musulmans et chrétiens se sont sentis appelés à fortifier leur propre foi après les attentats », a dit l’un des membres du Mouvement. Deux églises chrétiennes coptes ont été choisies comme cible par les terroristes : l’une dans la ville de Tanta, dans le Delta du Nil, et l’autre à Alexandrie, la seconde ville de ce Pays nord-africain. A Tanta c’est l’Église Saint Georges qui a été frappée, on dénombre 27 victimes. A Alexandrie l’Église prise pour cible est celle de Saint Marc, 18 personnes ont péri. Le Président égyptien, Abd al-Fattah al-Sisi a déclaré l’état d’urgence pour trois mois durant lesquels, entre autres, le droit de manifester est suspendu. Les attentats ont coïncidé avec la célébration du Dimanche des Rameaux qui marque l’entrée dans la semaine liturgique la plus importante pour les chrétiens. « C’est un véritable début de Semaine Sainte », écrivent-ils. « Nous venait particulièrement à l’esprit le passage de l’Apocalypse qui décrit une foule immense… de toutes les nations… avec des palmes à la main » et qui avait « lavé ses robes… dans le sang de l’Agneau » (Ap. 7, 9-14). Dimanche matin, le Saint Père a prié, Place St Pierre, “pour les victimes de l’attentat”, en adressant ses condoléances « A mon cher frère, le Pape Théodore II, à l’Église Copte et à toute la chère nation égyptienne ». Et il a conclu en disant : « Puisse le Seigneur convertir le cœur de ceux qui sèment la terreur, la violence et la mort ».
Avr 8, 2017 | Focolare Worldwide
Félicité: nous avions mis toutes nos espérances dans notre fils aîné. C’était en effet le plus brillant de nos enfants : intelligent, bon collaborateur, capable. En 2008 j’ai réussi un concours d’épidémiologie qui m’a valu de devoir m’installer à Bobo-Dioulasso, au Burkina Faso, tandis que mon mari est resté au Bénin : il devait s’occuper de nos eux entreprises familiales menacées par une forte récession économique. Mais la solitude et les nombreux soucis ont eu raison de sa santé. Bousculés par les événements, nous avons décidé de fermer une des deux entreprises et de confier la gestion de l’autre – une agence de voyages – à notre fils. Isaac: pour me rétablir j’ai rejoint Félicité au Burkina, mais de temps en temps je rentrais au Bénin pour m’assurer de la bonne marche des affaires. Même si j’avais remarqué que certaines règles n’étaient plus suivies, je ne m’étais pas rendu compte de l’énorme trou financier qui, en l’espace de deux ans, avait mis l’agence en faillite. Comme les factures n’étaient pas payées, tous les biens de la société ont été confisqués et les comptes bancaires fermés. Quand je suis allé au Bénin j’ai découvert que notre fils avait été arnaqué. Ayant encore confiance en lui, je lui ai signé des chèques en blanc. Mais soudain il a disparu de la circulation : personne n’avait de ses nouvelles ; nous ne savions pas s’il était en vie ou bien mort. La dette était très élevée et, étant encore titulaire de l’agence, je risquais la prison. Félicité et moi nous nous sommes engagés à des remboursements échelonnés, en convainquant les créanciers que j’étais la victime innocente de la mauvaise gestion de notre fils. Comment pouvais-je imaginer que mon aîné aurait abusé de ma confiance et pire, qu’il serait disparu sans laisser d’adresse? Il n’était plus mon fils. Il ne me restait plus qu’à l’effacer complètement de ma mémoire. Félicité: pour moi la blessure était plus profonde. Je craignais que, de peur d’affronter notre colère, il se soit suicidé ou qu’il ait été ravi par les créanciers. J’ai vécu des mois très durs.
Grande fut ma surprise lorsque, pour mon anniversaire, j’ai reçu ses vœux par internet. Mais Isaac n’entendait pas lui pardonner et encore moins aller à sa recherche. C’est précisément à cette période que nous avons été invités à une rencontre en Côte d’Ivoire, organisée par les Focolari : dans un enregistrement vidéo, Chiara Lubich expliquait que dans les situations difficiles, il faut faire comme la poule qui, lorsque l’un de ses poussins tombe dans un ravin, descend avec tous les autres pour reprendre celui qui était tombé. Très touché par cet enseignement, nous avons partagé notre situation avec les autres familles. Toutes nous ont incités à aller à la recherche de notre fils. La miséricorde l’a emporté sur la colère. Après une messe où nous avons confié au Seigneur notre long voyage, nous sommes partis pour le Niger : un de ses amis nous avait donné son numéro de téléphone dans ce Pays. C’était le seul point de référence que nous avions. Après avoir traversé deux Pays, arrivés dans la capitale, nous l’avons appelé et il nous a tout de suite rejoints sur le parking où nous étions. Il était très heureux de nous voir et surtout de sentir notre amour malgré tout. Il avait beaucoup maigri, était plein de problèmes qu’il cherchait à résoudre tant bien que mal. Nous l’avons rassuré en lui proposant de chercher la solution ensemble. L’accueil et la paix retrouvée lui ont permis de reprendre son envol qui s’est concrétisé par d’importantes étapes, toutes positives : repentir, retour à Dieu et à la vie de prière, reprise professionnelle, fiançailles et mariage. Isaac: en conclusion, nous pouvons dire qu’on a vraiment touché du doigt que la Miséricorde et la Paix sont des armes qui nous rendent libres.