Mouvement des Focolari
Le Kenya, première étape du voyage du pape François en Afrique

Le Kenya, première étape du voyage du pape François en Afrique

20151129-06 “Karibu Kenya Papa” (Bienvenu au Kenya, pape François). Accueilli par des chants et des danses festives, le Pape arrive à Nairobi dans l’après-midi du 25 novembre. C’est la première étape de son voyage en terre africaine. De l’aéroport à la ville, de chaque côté de la route, la foule accompagne la voiture papale : une simple auto grise. Dès ses premières salutations le Pape exprime son amour pour cette “Nation jeune et vigoureuse, une communauté aux riches diversités”. « Le Kenya est une terre bénie non seulement en raison de l’exceptionnelle beauté de ses montagnes, de ses lacs et de ses fleuves, de ses forêts, de sa savane et de ses régions semi-désertiques, mais en raison aussi de l’abondance des ses ressources naturelles ». Et il poursuit : « Dans un monde qui continue à exploiter plutôt qu’à protéger la maison commune » je souhaite que vos valeurs inspirent « les efforts des gouvernants en vue de promouvoir des modèles de développement économique responsables ». L’agenda du pape est très serré: rencontre avec le clergé à qui il offre trois mots: pleurer, prier, servir; avec les représentants de l’ONU de Nairobi auxquels il demande un « changement de cap”, pour que l’économie et la politique se mettent au service de la personne, de manière à éradiquer la malaria et la    tuberculose, à lutter contre la déforestation, à promouvoir un commerce équitable et un développement qui tienne compte des pauvres. 20151129-04Significative sa rencontre avec les leaders des diverses Eglises, des Communautés musulmanes et animistes où il affirme que le dialogue œcuménique et interreligieux ne sont ni un luxe ni une option… pour ensuite prononcer avec force cette phrase qui a trouvé un écho dans le monde entier : « Que le Saint Nom de Dieu ne soit jamais utilisé pour justifier la haine et la violence ». Le 27, lors de sa dernière journée à Nairobi, il se rend à Kangemi, un bidonville très pauvre où se trouve un concentré de dégradation humaine et environnementale, ce qui l’a poussé à intervenir auprès de l’ONU en sa faveur. 100 000 personnes l’attendent, là aussi en train de chanter et de danser. Et François ne les déçoit pas : « Je me sens chez moi » leur dit-il. « Je partage ce moment avec vous, frères et sœurs, qui avez une place particulière dans ma vie et dans mes choix. Vos douleurs ne me sont pas indifférentes. Je connais les souffrances que vous rencontrez. Comment pouvons-nous ne pas dénoncer les injustices que vous subissez ? » Avant de partir pour l’Ouganda, il rencontre les jeunes au stade Kasarani pour répondre à leurs questions, parmi lesquelles : comment vaincre le tribalisme, la corruption, l’enrôlement des jeunes. « Vaincre le tribalisme – répond le pape – est un travail de chaque jour, il s’agit de faire travailler son oreille en écoutant les autres, son cœur en l’ouvrant aux autres, sa main en la tendant les uns aux autres ». « La corruption est quelque chose qui s’insinue en nous, elle est comme le sucre, douce, agréable, facile et puis cela finit mal ». Et comment vaincre la radicalisation ? « La première chose à faire pour éviter à un jeune de se faire enrôler, c’est de lui donner une éducation et du travail ». Chacune de ses rencontres est empreinte d’affection, de proximité, d’amour. Et le peuple répond en lui exprimant sa gratitude, sa joie, son espérance. La question de l’inculturation de l’Evangile est l’un des défis les plus caractéristiques de ces terres, où il faut tenir compte d’aspects perçus comme des valeurs qui existaient avant l’arrivée du christianisme : la vision de la famille, le rôle de la tribu, la polygamie traditionnelle et celle de l’Islam… Un défi que les Focolari aussi ont accueilli dès leur arrivée en Afrique au cours des années 60 et qui continue à les engager dans une recherche sincère auprès des populations locales, dans un esprit de réciprocité. Un parcours qui a conduit Chiara Lubich à fonder, en 1992, précisément ici à Nairobi, une Cité Pilote qui témoigne de cette inculturation et où se tiennent des sessions de formation pour la mettre en œuvre. La prochaine aura lieu en mai 2016, avec la participation de Maria Voce et Jesús Morán, respectivement présidente et coprésident des Focolari.

Syrie, le drame continue

Syrie, le drame continue

Photo: REUTERS/Murad Sezer

Alors que les coups de mortiers tombent près de nous, la peur nous assaille, nous sommes préoccupés autant pour notre vie que pour celle de tous ceux que nous connaissons, chrétiens ou musulmans, syriens ou étrangers: l’appartenance à l’humanité et le fait d’être tous frères et sœurs nous rapprochent. Dans les rues de Damas, on vit et on meurt ensemble, sans distinction aucune. Le bilan du bombardement est tragique: 9 morts et 52 blessés. Personne n’en parle. Paris retient actuellement toute l’attention. Mais ce sont les chiffres de la guerre qui sévit de  l’autre côté de la Méditerranée, ce sont les chiffres de cette journée. Je ne veux pas faire d’additions qui rendent encore plus horrible ce qui est ici  la réalité quotidienne de tout un chacun. Dès que le vacarme cesse, parce que le bruit des bombes est assourdissant, je prends le téléphone et j’appelle parents et amis: ‘Tu vas bien? Où es-tu? Ne bouge pas! Attends…’ Ce sont ces questions qui reviennent après chaque bombardement ou après les tirs dans les quartiers. Nous nous conseillons à tour de rôle de ne pas bouger de l’endroit qui, dans l’instant, est sûr et nous protège, et on y reste parce qu’on ne sait pas où aller. Le bureau, la cuisine, l’entrée deviennent des refuges ou des tombes, selon que les bombes nous ont épargnés ou atteints. Au fond de moi, les questions persistent, répétées comme un mantra: ‘Mais est-ce normal de vivre avec cette agitation? Est-ce normal que les personnes doivent toujours vivre dans la peur? Pourquoi est-ce que l’autre partie du monde se tait? Jusqu’à quand cette absurdité devra-t-elle durer? Comment se fait-il que le pouvoir, l’argent, les intérêts puissent l’emporter contre la volonté de paix des peuples et des gens simples?’ Début novembre, Alep est restée pendant quinze jours sans vivres et les routes d’accès étaient fermées. Les mines sont l’un des héritages de cette guerre. Avant de rouvrir chaque route, il faut toujours la déminer. Un village proche de Homs a été pris pour cible par Daesh et il y a environ trois mille déplacés. La population souhaite que la guerre finisse et beaucoup de questions se posent: ‘Qui procure les armes à ces cruelles milices? Pourquoi la nourriture n’arrive-t-elle pas, alors que les munitions et engins de guerre oui?’ Ces questions nous déchirent, alors que la prière devient notre baume, notre roc. La communauté chrétienne essaye de vivre dans la normalité, se rencontre aux célébrations, travaille pour beaucoup de projets de solidarité, mais nous sommes peu. On part inexorablement, on quitte une terre aimée, parce qu’on ne voit pas de perspectives et que tout est très cher, des médicaments aux aliments. Quant à  celui qui part, il désire revenir: sa vie est sauve, mais ce n’est pas la vie en Syrie, ce ne sont pas  les mêmes relations, ni les mêmes goûts, ni la même complicité. Et malgré tout cela nous ne sommes pas divisés . Nous sommes dispersés, mais nous continuons à vivre tous ensemble pour la même paix.” SourceCittà Nuova

Evêques de différentes Eglises : l’unité, un engagement de tout un chacun

Evêques de différentes Eglises : l’unité, un engagement de tout un chacun

20151127-02Dans le contexte actuel parler d’unité peut sembler absurde, anachronique. Et pourtant l’élan qui anime les évêques présents au congrès œcuménique dans l’île de Heybeliada (Halki) est tout autre qu’une utopie. L’engagement à vivre l’amour réciproque entre eux et avec leurs Eglises est déjà un témoignage vital pour qui a perdu l’espoir dans le dialogue et la paix. Le 25 novembre Maria Voce, dans son discours programmatique, a parlé aux évêques d’unité. Une réalité qui, en plus d’être un don d’en haut, devient aussi un engagement pressant qui – assure-t-elle – nous permet de « nous insérer dans cette histoire sacrée de l’humanité ». Une histoire sacrée dans laquelle les chrétiens ont un rôle incontournable. L’unité devient une réponse aux défis d’aujourd’hui. « Face à l’impuissance qui parfois nous assaille aussi aujourd’hui – continue Maria Voce – nous devons peut-être faire un unique premier pas : nous offrir de nouveau à Dieu comme instruments entre Ses mains, pour que Lui, sur notre rien, réalise l’unité. Voilà notre premier engagement, le premier pas à faire individuellement et ensemble ». Dans une situation sociale si dramatique comme celle d’aujourd’hui, un grand nombre de gens, surtout parmi les jeunes, se sentent poussés à être présents et visibles aux flans de celui qui souffre. Mais le rôle des Focolari ne se limite pas là. Il est nécessaire de comprendre que l’unité est but vers le monde uni, donc « nous sommes appelés à l’unité avec tout le monde – souligne Maria Voce – sans exception ». Et elle cite des passages de Chiara Lubich, pour dévoiler aux évêques la route que la fondatrice des Focolari a découverte. « La porte qui nous ouvre à l’unité est pour nous Jésus crucifié et abandonné » qui « a entraîné la réunification du genre humain avec le Père et des hommes entre eux et c’est Lui crucifié et abandonné la cause, la clé de l’unité, qui l’engendrera aussi aujourd’hui ». 20151127-03Porter la richesse de l’unité sur tous les points de la terre, voilà la tâche que s’est proposée le mouvement des Focolari, susciter des cellules vivantes partout. « Dans les camps de réfugiés – continue Maria Voce – dans les hôpitaux où se trouvent les blessés de guerre, dans les manifestations de rue, dans les files de ceux qui cherchent du travail et n’en trouvent pas, dans les ports bondés de migrants… partout, partout, Dieu nous demande d’allumer des feux toujours plus étendus ». Au cours du dialogue qui suit, quelques évêques racontent des actions qu’ils ont faites dans des contextes difficiles, le rapprochement avec des fidèles de diverses Eglises là où se trouvent la guerre et la souffrance. En eux est forte la certitude que c’est la croix qui rapproche tout le monde et fait fleurir des communautés vivantes à des endroits les plus imprévus. Le programme porte un coup d’œil particulier sur la réalité que vivent les Eglises locales du Moyen Orient, le rôle des chrétiens et leurs difficultés. L’évêque Sahak Masalyan transmet son optimisme malgré la situation complexe de l’Eglise arménienne en Turquie, et affirme : « Lorsque les chrétiens perdent le sens de l’optimisme, à la fin ils émigrent quelque part ». Un appel arrive aussi de la bouche de l’évêque Simon Atallah de l’Eglise maronite du Liban. Il demande de prier avec ferveur pour vaincre la guerre, et faire en sorte que les chrétiens n’abandonnent pas leur terre et puissent y retourner vivre en paix et en harmonie. En conclusion de la journée, Angela Caliaro et Carmine Donnici, représentants du mouvement, racontent le développement et l’influence des Focolari sur toute la zone du Moyen Orient ; une graine d’espoir qui implique chrétiens, musulmans et juifs à continuer sur le chemin de la réconciliation et de la paix. De notre envoyée Adriana Avellaneda

Pape François « Pélérinage de paix en Afrique »

Pape François « Pélérinage de paix en Afrique »

nuovositoMariapoliVictoriaFAujourd’hui commence le voyage du Pape François en Afrique : son premier voyage sur ce continent. Il visitera le Kenya, l’Ouganda et la République Centrafricaine : deux pays anglophone et un pays francophone. L’Etape la plus significative et délicate est celle au Centre Afrique en raison de la sécurité, dans un pays de guerre. Le nouveau site de la mariapolis permanente Victoria, souhaite de tout cœur la pleine réussite de ce voyage : en effet ce site a voulu commencer sa « vie publique », justement aujourd’hui, jour qui coïncide avec ce voyage si significatif du Pape en Afrique. Même si l’Afrique de l’Ouest est loin du passage du Pape François, nous nous sentons impliqué par son message de paix et de fraternité. L’Afrique de l’Ouest a été récemment et à plusieurs reprises touché par le terrorisme, au Mali, au Niger et Nigéria : Nous espérons ardemment que la présence du Pape François, une présence de dialogue, aussi interreligieuse, puisse ouvrir des chemins de fraternité en Afrique : « Bonne route » Pape François ! Source : www.focolare.org/mariapolivictoria

Afrique du Sud : un anniversaire important

Afrique du Sud : un anniversaire important

20151124-aTaung forme un unique diocèse avec Kimberley, célèbre pour son antique mine de diamants mais qui n’est plus active. Des visiteurs du monde entier choisissent Kimberley afin d’admirer son Big Hole, l’énorme ‘trou’ resté après les fouilles dans lesquelles, en vainquant les escarpements abrupts, les plus courageux s’immergent pour un bain d’exception. Mais Taung vante également sa primauté. En 1924, justement là, on a retrouvé un fossile d’ un crâne d’enfant qui remonte à 2,3 millions d’années, une découverte très importante pour les savants et les chercheurs, connue sous le nom de ‘ l’Enfant de Taung’. Le 24 octobre, la fête n’était ni d’ordre géologique, ni culturel. Pas moins de 4000 personnes se sont rejointes à Taung, provenant de plusieurs villes et de villages, pour fêter le 120ème anniversaire de l’arrivée de l’Église catholique parmi le peuple Tswana de l‘Afrique du Sud. Le supérieur des Oblats et l’évêque local ont fait les honneurs de la maison. Il y avait aussi l’évêque de Klerksdorp et une cinquantaine de prêtres et religieux. Le ministre de la culture de la province est intervenu en représentation du gouvernement. Le Kgosi, chef traditionnel qui représente le peuple tswana – environ 300 mille personnes – qui vit dans les villages de Taung, était aussi présent. 20151125-06Au cours de la célébration, on a donné beaucoup d’importance aux activités de la mission, spécialement celles portées de l’avant par les trois membres qui vivent dans la communauté du Focolare : le camerounais Dominic, Chris qui est allemand et Moris venu du Kenya. Chacun d’eux a un rôle clé dans la mission. Dominic qui est prêtre, assume la fonction de vicaire. N’étant là que depuis peu, la langue Tswana est encore un défi à relever pour lui, ainsi, au moment de l’homélie, il se fait aider par Rapelang, un père de famille qui a fait sienne la spiritualité du focolare et se prête bien volontiers à exprimer sa pensée en complétant ensuite avec ses propres expériences d’évangile vécu. On a confié à Chris, l’école professionnelle qui dure une période de deux ans et qui forme petit à petit une trentaine de braves et prometteurs menuisiers. Il s’agit de jeunes qui pour différentes raisons, ont dû quitter l’école publique et auxquels on offre une seconde chance avec une profession. Moris est directeur de l’école primaire qui compte 550 élèves. 20151125-05C’est impressionnant de voir le matin, cette multitude d’enfants et d’adolescents se mettre en file pour l’inspection, aux bons soins des mêmes élèves préposés, d’une fois à l’autre, pour en vérifier l’hygiène et l’ uniforme. C’est une école qui, en plus de former professionnellement, offre une préparation spirituelle et morale pour la vie. Pour ses programmes innovants et pour le style d’enseignement centré sur les valeurs, elle est considérée comme une école d’excellence, fréquentée non seulement par les enfants des catholiques, mais aussi par ceux des familles protestantes (qui représentent environ les 30 % de la population sud-africaine), avec lesquelles le dialogue œcuménique est toujours ouvert et constructif. Issus des écoles catholiques de la Mission, en 100 années d’activité, des femmes et des hommes de haute stature humaine et professionnelle se sont engagés dans des postes-clé de la société.