Audio mp3 en italien «Mais Dieu est riche en miséricorde ; à cause du grand amour dont il nous a aimés, alors que nous étions morts à cause de nos fautes, il nous a donné la vie avec le Christ » (Eph 2,4-5). «Cette Parole de l’apôtre Paul souligne deux caractéristiques de l’amour de Dieu à notre égard. La première est que son amour a pris l’initiative et nous a aimés, nous qui étions loin d’en être dignes – « morts à cause de nos fautes ». La seconde est que Dieu, dans son amour, ne s’est pas contenté de pardonner nos péchés, mais, nous aimant d’un amour sans limites, il a été poussé à nous faire participer à sa vie même – « il nous a donné la vie avec le Christ ». Cela me rappelle les débuts de notre mouvement, lorsque Dieu a allumé en notre cœur l’étincelle de notre grand idéal. À la lumière de cette si belle Parole, je réalise combien cette étincelle ou ce feu n’étaient que participation à l’amour même qui est Dieu. Car, à cette époque, dans la désolation de la guerre et dans le désert qui nous entourait, nous n’avions pas attendu que quelqu’un d’autre prenne l’initiative de nous aimer. Grâce à un don particulier de Dieu, c’est nous qui allumions en beaucoup la flamme de l’amour, avec le désir de la voir se propager partout. Pour pouvoir les aimer, nous ne nous demandions pas si nos prochains en étaient dignes, mais nous étions plutôt attirés par les plus pauvres, qui nous rappelaient le plus le visage du Christ, ou par les pécheurs, qui avaient le plus besoin de sa miséricorde. Par un miracle divin – comme ceux qui se produisent chaque fois qu’un charisme prend naissance sur cette terre –, notre cœur, malgré son étroitesse, pouvait lui aussi s’affirmer riche en miséricorde. Pour nous, aimer le prochain signifiait l’entraîner dans notre révolution d’amour, partager avec lui notre idéal. Tous les hommes sont candidats à l’unité ; ils pouvaient donc participer, et participaient de fait, à cette dynamique de vie divine que Dieu avait fait jaillir en un point de son Église. Cela se passait ainsi. Il faut qu’il en soit de même aujourd’hui. Il est évident que les temps ont changé, mais il nous faut bien admettre que, si alors le monde semblait un désert du fait des destructions dues à la guerre, il n’en est pas moins un aujourd’hui, même si les raisons n’en sont plus les mêmes. De nombreux facteurs ont contribué à niveler notre société moderne, nous amenant à vivre dans une équivoque dangereuse. Autrefois la société, fondamentalement chrétienne, distinguait très nettement le bien du mal. Aujourd’hui c’est différent : au nom d’une liberté factice, bien et mal, observance ou manquement à la loi de Dieu sont mis sur le même plan. Nous vivons dans un nouveau désert, où ce ne sont ni les maisons, ni les églises, ni les monuments qui ont été bombardés, mais les lois morales et, de ce fait, les consciences. Alors que faire ? Nous ne sommes pas pour autant désarmés pour livrer notre bataille, pour porter aux hommes le pardon et l’amour du Christ, même s’ils tiennent si peu compte du péché. Car ce monde désacralisé a pour nous un visage : celui de Jésus abandonné en qui le sacré et le divin se sont voilés. En lui jésus abandonné – Dieu qui se sent abandonné de Dieu – se reflète toute situation négative. C’est en son nom et par amour pour lui que nous trouverons la force d’aimer ce qui est aujourd’hui difficile à aimer. Le cœur brûlant, prenant à notre tour l’initiative, comme notre Dieu, nous approcherons ceux qui se trouvent sur notre route. À travers nous, Dieu réveillera, illuminera les consciences, poussera au repentir, redonnera l’espérance, suscitera l’enthousiasme, jusqu’à mettre au cœur d’un grand nombre, alors qu’ils étaient morts, le désir de revivre avec le Christ, de vivre le Christ. Ce sont donc trois décisions que la Parole provoque en nous : maintenir en notre cœur le feu allumé ; prendre l’initiative, c’est-à-dire aimer en premier ; aimer non pas de façon limitée mais sans limites, c’est-à-dire de façon à amener tout le monde à vivre notre Idéal qui est : vivre le Christ. C’est seulement ainsi que nous pourrons être à la hauteur de ce que l’Écriture nous demande de vivre ce mois-ci». […] (Chiara Lubich Rocca di Papa, le 3 Janvier 1985) (Sur les pas du Ressuscité, Nouvelle Cité, Paris 1992, pp 59 – 61) Source: Centre Chiara Lubich
Apprendre et grandir pour dépasser les limites
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