Mouvement des Focolari

Créer la famille pour être famille

Mar 5, 2021

L'histoire d'une famille « élargie » qui s'ouvre à un amour qui n'est pas évident

L’histoire d’une famille « élargie » qui s’ouvre à un amour qui n’est pas évident Accueillir un enfant, un jeune ou un adulte dans la famille est toujours un défi. C’est complexe et pas du tout évident. Autant dans sa composition que dans ses résultats jamais atteints. En regardant ces « familles élargies” de l’extérieur, on ressent un sentiment mitigé d’estime et d’étonnement, presque comme si la sérénité qu’elles manifestent était le résultat d’une indéchiffrable alchimie de l’amour. Une vision presque romantique. On s’imagine difficilement combien il est complexe de réunir différentes sensibilités, cultures et habitudes, et concrètement des besoins, des horaires et des langages, dans un amalgame où les nombreux « Moi » se fondent en un « Nous fluide ». Sans friction ou, mieux, avec des engrenages bien huilés. Le sentiment d’être une famille est une conquête qui ne protège pas des peines, des doutes et des déceptions. « Accueillir Thérèse dans notre famille, racontent Sergio et Susanna de la communauté focolare de Vinovo, près de Turin (Italie), n’a pas été facile ». Leur histoire est simple, pas du tout édulcorée, et pour cette raison authentique. Ce qui les a soutenus dans ce choix, c’est leur volonté de vivre leur vie de famille comme un don pour les autres, et de ressentir la présence spirituelle de Jésus comme le fruit d’un amour mutuel. La décision d’ouvrir la porte et le cœur, à une jeune mère africaine, venue en Italie comme réfugiée, a été prise en accord avec leurs filles, Aurora et Beatrice, âgées de 20 et 17 ans. Et c’est dans la combinaison des exigences mutuelles que les premières difficultés sont apparues. « Béatrice aime tout planifier – dit Susanna. Le matin, son temps est compté, mais parfois, Thérèse se levait plus tôt et occupait la salle de bain. Cela lui posait un problème, mais peu à peu, elle a appris à « créer la famille » avec elle, en lui disant simplement de se mettre d’accord sur l’utilisation de la salle de bains. Aurora, par contre, a immédiatement décidé de partager son placard avec Thérèse et l’a aidée dans ses études ». Le défi est avant tout de surmonter l’opposition silencieuse et corrosive entre le « nous » et « l’autre ». C’est accueillir l’autre dans notre dimension intime, prolonger le « nous ». Dans « créer la famille », il y a la volonté de travailler pour « devenir une famille » : en fait, l’amour est avant tout un choix. Pour les adultes, ce n’est pas moins exigeant. « Dans mon désir d’être accueillante envers Thérèse, je me suis retrouvée de nombreuses soirées à lui parler jusque tard dans la nuit », se souvient Susanna, « mais ensuite j’ai commencé à souffrir de la situation car je n’arrivais pas lui expliquer que je devais me lever tôt le matin et j’avais peur de la blesser. Sergio m’a aidé à y faire face avec gentillesse et fermeté ». Pour Sergio, les difficultés sont apparues lorsque le soir, plutôt que de rentrer du travail, il devait aller chercher Thérèse qui étudiait dans une ville voisine : « les cours se terminaient tard, Thérèse ne savait pas utiliser les transports publics et je me suis retrouvé à dîner après 21 heures ». Ici aussi, choisir d’aimer, c’est accepter les besoins de Thérèse mais aussi veiller au bien-être de la famille : « Nous avons essayé de lui apprendre à être autonome, comme nous le faisons avec nos filles, afin que la disponibilité ne devienne pas un trop grand fardeau pour nous et un obstacle à sa croissance. Peu à peu, elle a appris à utiliser les transports publics ». Le fait d’être une famille – ont-ils découvert – définit également la façon dont nous nous présentons à l’extérieur : « Dans les premiers mois où Thérèse était avec nous – explique Sergio – j’avais mis sur mon profil whatsapp une photo de moi avec Susanna et mes filles. Thérèse m’a dit que ce n’était pas une photo de famille parce qu’il manquait Thérèse! Et c’est ce que nous découvrons chaque jour : nous sommes une seule famille parce que nous sommes les enfants d’un même Père, nous nous soucions les uns des autres et nous nous réjouissons de nos réalisations respectives ». C’est ce « nous » qui se prolonge par l’amour et qui s’enrichit.

Claudia Di Lorenzi

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