Après le concile Vatican II, les rapports œcuméniques entre communautés de différentes Eglises se sont multipliés aussi dans les paroisses. Nous reproduisons l’expérience de la paroisse Sainte Elisabeth de Hongrie à Platanos, une localité de 10 000 habitants au sud de la ville de Buenos Aires (Argentine)
Une communauté vivante – Pendant les années 70, la population de Platonos a augmenté rapidement en raison d’un grand flux migratoire entre les provinces à l’intérieur de l’Argentine. La paroisse Sainte Elisabeth est une mosaïque de personnes de diverses origines : Italiens, Espagnols, Hollandais, Yougoslaves et Hongrois, et une communauté vivante s’y est constituée, ouverte au dialogue, au partage, à la communion avec tous.
Autour du curé, un prêtre italien relié au Mouvement des Focolari, naît bien vite un groupe de personnes animées par la spiritualité de l’unité, qui s’engagent à vivre l’Evangile. Elles se rencontrent périodiquement pour se communiquer la “Parole de vie” et se racontent leurs expériences vécues pour s’aider mutuellement dans leur cheminement spirituel.
Il se crée ainsi une famille, avec un style de vie nouveau qui, petit à petit, se répand dans toute la paroisse et le quartier. Il implique les réalités ecclésiales présentes telles que le Chemin Néocatéchuménal, le Collège des Sœurs Hongroises, et ouvre le dialogue avec des chrétiens de différentes Eglises.
Des rapports œcuméniques toujours plus profonds – A l’origine de la naissance de rapports fraternels entre membres de différentes Eglises, il y a eu aussi le contact avec des personnes de l’Eglise réformée. Le curé ressent la nécessité de contacter le pasteur réformé et commence entre les deux communautés un rapport qui devient toujours plus profond.
En même temps sont nées diverses activités œcuméniques menées en accord avec les responsables des Eglises respectives : des cours bibliques auxquels participent des chrétiens de diverses dénominations, un chœur œcuménique de cinquante personnes pour des occasions particulières, des moments vécus ensemble pendant les répétitions et les fêtes les plus importantes.
Chaque année, par exemple, quelques jours avant Noël, pour faire percevoir à tous ceux qui ne fréquentent pas l’église l’atmosphère de la naissance de Jésus, on a pensé organiser ensemble, catholiques et membres de l’Eglise réformée, une procession le long des rues du quartier, avec des chants et de la musique exécutés principalement par des jeunes et des enfants, en partant de la paroisse catholique pour se retrouver à la fin dans le temple de l’Eglise réformée.
Le Chemin de Croix du Vendredi Saint se déroule le long des rues de la petite ville et quelques familles préparent les stations dans leur maison. Une année, on a proposé de s’arrêter pour une station chez une famille de l’Eglise Pentecôtiste, qui a accueilli ce privilège avec une joyeuse surprise. Le jour de Pâques, une jeune femme s’est approchée du curé pour le remercier du fond du cœur. Sa mère avait rompu tout rapport avec elle et son mari depuis qu’elle s’était convertie à l’Eglise Pentecôtiste. Après le Chemin de Croix du Vendredi Saint, elle les a invités à déjeuner et s’est excusée en disant qu’elle s’était rendu compte que les catholiques n’étaient pas ce qu’elle croyait.
Informé des rapports cordiaux qui étaient nés dans cette paroisse, l’évêque catholique du diocèse est allé rendre visite à la communauté réformée. Cela a été un jour vraiment important : “C’est la première fois –a relevé une femme tout heureuse- qu’un évêque catholique entre dans un temple réformé.”
Et quelle n’a pas été la surprise des médecins de l’endroit de se trouver en face d’un pasteur protestant qui avait besoin de soins, accompagné d’un prêtre catholique, et de constater ensuite que ce pasteur était l’objet de nombreuses attentions de la part des catholiques.
En réponse aux urgences sociales de la zone, la communauté paroissiale se sent interpellée, de même que par la situation sociale difficile de tout le territoire. Pour faire face aux nécessités les plus urgentes elle a fondé, il y a quelques années, la “Casa del Niño Lourdes”. Tous les jours, environ quatre-vingts enfants de trois à quinze ans, provenant pour moitié de familles de diverses Eglises, reçoivent des repas et exercent des activités éducatives, sportives, récréatives. Les enfants et les éducateurs de la Casa vivent ensemble une parole de l’Evangile et prient ensemble. L’unité qui se crée va au delà des différences ecclésiales, culturelles et historiques.
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