« Si chacun d’entre nous s’engageait à communiquer à au moins cinq jeunes ce que nous avons vécu ces jours-ci à Budapest, alors peut-être que nous pourrions vraiment changer le monde. » C’est ce qu’a déclaré avec courage et détermination un jeune musulman palestinien de Jérusalem, qui a conclu : « N’oubliez pas de prier pour la situation en Palestine ». Un Algérien, lui aussi musulman, lui a fait écho : « S’il a été possible de vivre ces jours avec des jeunes d’ethnies, de cultures, de langues et de religions différentes, alors cela peut aussi être possible là où nous vivons ». Ce sont quelques-unes des réactions à chaud, lors de la conclusion de la dernière matinée du Genfest, consacrée au monde du dialogue interreligieux.
Parmi les protagonistes de l’événement Genfest qui s’est déroulé à la SportArena, étaient en effet présents des jeunes musulmans, bouddhistes et hindous qui se sont engagés, personnellement, dans le déroulement de la manifestation.
Dimanche matin, alors que les jeunes catholiques participaient à la messe sur la grande Place Saint-Etienne, les jeunes d’autres dénominations chrétiennes ont pu participer à différents services selon l’Église à laquelle ils appartiennent : orthodoxes – de 8 Patriarcats et Églises – coptes-orthodoxes, anglicans, méthodistes, baptistes et pentecôtistes. La sainte-cène, que luthériens et réformés ont souhaité célébrer ensemble, était présidée par le secrétaire général du synode de l’Église réformée hongroise, le pasteur Zoltan Tarr.
Pour les fidèles d’autres religions, un programme alternatif, qui leur permettait de se rencontrer pour échanger des expériences de vie vécue et d’engagement dans le dialogue, leur a été proposé.
Cette rencontre interreligieuse a pris le cœur et l’esprit de toutes les personnes présentes. Un moment spécial qui a renforcé les ponts entre les diversités religieuses et culturelles. Les modérateurs étaient un musulman algérien, un bouddhiste japonais et une chrétienne jordanienne.
La salle était un kaléidoscope vivant : les participants provenaient des États-Unis, Uruguay, Japon, Thaïlande, Inde, Algérie, Liban, Israël et Territoires palestiniens, Macédoine, Bosnie, Bulgarie, France, Italie et d’autres pays encore. Parmi eux, il y avait des juifs, musulmans, bouddhistes mahayana et theravada, hindous, une jaïniste et des représentants de Tenrikyo, une des religions nées dans le Japon du XIXe siècle. Quelques jeunes catholiques souhaitant partager ce moment avec leurs amis étaient aussi présents.
Les représentants des différentes traditions religieuses racontent ce qu’ils font déjà pour construire la paix et la fraternité universelle : le travail pour les droits humains d’organisations juives de jeunes en Uruguay laïc, l’engagement de jeunes musulmans algériens et macédoniens qui vivent la fraternité au quotidien au travail et à l’université ; des actions sociales avec les organisations gandhienne dans le sud de l’Inde. Il y a les jeunes de Tenrikyo, qui expliquent comment ils essayent d’apporter la joie dans le monde, les bouddhistes Myochikai, avec une proposition pour l’éducation étique des jeunes à travers un réseau interreligieux, et les jeunes de la Rissho Kosei-Kai, avec leurs activités pour la paix, dont la campagne « offre un repas ».
Après presque deux heures, le programme s’est conclu par une minute de profond silence durant laquelle chacun a prié au fond de son cœur avec les mots et la sensibilité de sa foi pour la paix dans le monde et l’engagement en faveur de la fraternité, pour vraiment être des constructeurs de ponts. En sortant, deux jeunes juifs de l’Uruguay ont commenté : « Une expérience incroyable ! Nous devons travailler ensemble pour amener cet esprit où nous nous trouvons ». Deux jeunes hindous ont expliqué : « Il n’existe pas de mots pour exprimer ce que nous avons vécu ces derniers jours ». Une bouddhiste japonaise a confié : « J’ai trouvé la force d’affronter les situations difficiles avec amour ». Et elle a crié avec les autres : “Let’s bridge !”
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