Mouvement des Focolari

Famille : faire reculer l’individualisme

Fév 12, 2017

Chiara Lubich : conflits et crises familiales peuvent être dépassés, dans le sillage de Celui qui, par amour pour l’humanité, s’est fait individu dépouillé de toutes ses relations. Famille : lieu de la présence de Dieu parmi nous.

famiglia2[…] Aujourd’hui, le lien matrimonial durable semble presque une entrave à la liberté personnelle. On tend à souligner plutôt les différences et les antagonismes que les valeurs relationnelles. Au niveau politique, les institutions et les gouvernements entérinent cette situation de fait en promulguant des lois contraires au bien intégral de l’homme. Le divorce, l’avortement, l’euthanasie et les expérimentations biogénétiques entrent ainsi dans les consciences comme des possibilités et deviennent donc licites. La baisse de la natalité, la cohabitation, l’anarchie sexuelle deviennent une mode et une habitude. […] Combien de conjoints abandonnés et trompés ? Combien d’enfants privés d’un de leurs parents ? Combien d’enfants toxicomanes ? Combien sont pris dans la spirale de la délinquance ou de la prostitution ? Combien de maris et de fils sont enlevés par les guerres ? Combien de personnes âgées sont abandonnées ? Combien d’enfants meurent de faim chaque jour ? […] Si nous voulions représenter la situation de la famille d’aujourd’hui, ce serait le tableau d’une mère blessée et désolée, serrant dans ses bras la souffrance de l’humanité et lançant une question vers le ciel : “Pourquoi ?” […] Cependant, si nous croyons que l’amour de Dieu est présent dans la trame de nos existences, et si, forts de cette foi, nous savons reconnaître dans nos souffrances quotidiennes ou celles d’autrui, petites ou grandes, un aspect de la souffrance du Christ crucifié et abandonné, une participation à la douleur qui a racheté le monde, alors il devient possible de comprendre le sens des situations les plus absurdes. Face à la souffrance, devant les contradictions et les problèmes souvent insolubles, après nous être recueillis, essayons de regarder en face l’absurde, l’injustice, la douleur innocente, l’humiliation, l’aliénation, le désespoir… Nous y découvrirons un des multiples visages de l’Homme des douleurs. Nous rencontrerons une “Personne divine”, qui s’est fait individu dépouillé de toutes ses relations, le Dieu de l’homme contemporain qui transforme le néant en être, la souffrance en amour. À force de l’accueillir et de l’aimer, l’individualisme qui est en nous se désagrégera et nous deviendrons des hommes nouveaux, capables d’assainir et de revitaliser par l’amour les situations les plus dramatiques. […] Ce ne sont pas des fantaisies, c’est l’expérience quotidienne de nombreuses familles qui ont appris à transformer leur souffrance en vie nouvelle, en s’unissant à l’Homme-Dieu qui est venu les rejoindre par son abandon. Parfois les traumatismes guérissent, les familles se réunissent. Parfois, rien ne change extérieurement, mais la douleur est éclairée, l’angoisse apaisée, la rupture dépassée. Parfois la souffrance physique ou spirituelle demeure, mais elle acquiert un sens dans l’union à la Passion du Christ, qui continue à racheter, à sauver les familles et toute l’humanité. Alors le fardeau devient léger. La famille peut donc retrouver toute la splendeur du dessein originel du Créateur en puisant à la source de l’amour que le Christ a apporté sur la terre. Je pense que les époux et les familles peuvent étancher à cette source leur soif d’authenticité, de communion continue, de valeurs transcendantes et durables. En outre, Dieu lui-même peut être présent dans la maison, partager avec eux sa vie, selon la parole de Jésus : “Là où deux ou trois sont réunis en mon nom (= en mon amour), je suis au milieu d’eux” (Mt 18, 20). Quelle possibilité exceptionnelle, pour les familles aussi, de pouvoir devenir le lieu de la présence de Dieu !  (Extrait de l’intervention de Chiara Lubich :“La famille est l’avenir”, à l’occasion du XIXe Congrès International pour la Famille : – Lucerne, Suisse 16/05/1999). Voir la vidéo complète.  

___

0 commentaires

Soumettre un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

S'abonner à la lettre d'information

Mot du jour

Articles connexes

Sur le même bateau : un voyage vers la paix

Sur le même bateau : un voyage vers la paix

8 mois de navigation, 30 ports et 200 jeunes. Parti en mars 2025 de Barcelone (Espagne), le bateau-école pour la paix « Bel Espoir » poursuit son voyage qui ne s’achèvera qu’en octobre, reliant les cinq rives de la Méditerranée. A bord, huit groupes de vingt-cinq jeunes de toutes nationalités, cultures et religions qui, animés par le désir commun de construire un monde meilleur, vivront ensemble en apprenant à se connaître, entre débats et expériences personnelles, en abordant de nouvelles problématiques à chaque escale. Parmi eux, une vingtaine de garçons et de filles, parmi les jeunes ambassadeurs de Living Peace et les jeunes du Mouvement des Focolari
Berhta (Liban), engagée dans le projet MediterraNEW, qui œuvre pour l’éducation des jeunes en Méditerranée, surtout des migrants, nous raconte son expérience.

Argentine : engagement pour le dialogue interculturel avec les peuples autochtones

Argentine : engagement pour le dialogue interculturel avec les peuples autochtones

Agustin, Patricia et leurs deux enfants sont une famille argentine. Après avoir suivi un cours à Sophia ALC, l’antenne latino-américaine de l’Institut universitaire situé dans la cité-pilote internationale de Loppiano (Italie), sont allés à la recherche de leurs racines parmi les peuples originaires et un fort engagement pour le dialogue interculturel est né.