Ce soir sur scène les barrières s’effondrent. Cela aurait pu être l’affiche du spectacle du samedi 18 mars au « Mandela Forum » de Florence (Italie), qui a accueilli « Campus – the musical », un événement unique en son genre, où des personnes avec divers handicaps, pour la plupart des jeunes, se sont réunies autour de vrais professionnels, les membres du groupe musical international Gen Rosso, né en 1966 d’une idée et du charisme de Chiara Lubich. Le choix de l’endroit ne pouvait pas être mieux indiqué : le palais des sports en plein centre de Florence (Italie), destiné aux manifestations publiques, compétitions, concerts, débats, qui en 2004 a pris le nom de « Nelson Mandela Forum »: une façon de mettre au cœur d’une communauté qui vit des événements culturels de très haut niveau, le sens de l’ouverture, de l’échange, de la rencontre joyeuse entre les « diversités », quelles qu’elles soient.
“ Le but de la liberté – disait Mandela – est de la créer pour les autres ». Et si la liberté de danser et de chanter au rythme des sonorités afro-ethniques, de la samba, du jazz,du rock, de la pop ou du rap peut paraître évidente à certains, pour celui qui doit gérer son quotidien difficile sur un fauteuil roulant, se préoccuper pour un trottoir infranchissable ou pour les limites que lui impose son handicap psychique, cela peut représenter un rêve. Un rêve que l’association « Unis sans barrières », qui œuvre sur place dans le monde du handicap, a voulu transformer en réalité, grâce à la rencontre avec le Gen Rosso et avec d’autres associations, organismes et groupes engagés dans le social. “Campus – the musical” est un spectacle inspiré de faits réels, qui déploie toutes les couleurs et les décibels dont l’orchestre est capable pour donner une voix et une âme à l’arme pacifique du dialogue (si chère à Mandela). Le cadre est celui d’un Campus universitaire où s’entrecroisent les histoires de neuf jeunes de nationalités différentes, tous à la recherche de leur chemin. Ils ont derrière eux un passé lourd et leur avenir incertain est tout à inventer. C’est un music-hall au rythme de la respiration du monde, soutenu par un texte qui va au cœur des défis contemporains, grâce au langage universel d’une colonne sonore vraiment live. Le projet arrive sur scène après une longue réflexion sur les grandes questions d’actualité: rencontre entre cultures, lutte contre les terrorismes de tout genre, intégration. Des propositions plus que des réponses. Mais concrètes, comme le projet « Italie pour », que développe le groupe international sous forme de workshop et spectacles chaque fois dédiés à une problématique spécifique.
Au “Nelson Mandela”, après plusieurs heures de répétitions, les jeunes et les enfants handicapés, avec quatre petits enfants et leur mère, ont ouvert la danse et leur chant par un rêve d’unité et de fraternité, fiers d’en être devenus les acteurs. Leurs voix et leurs visages laissaient transparaître beaucoup d’émotion, en particulier lorsque les artistes professionnels reculaient d’un pas pour leur laisser toute la scène et l’honneur des applaudissements (un millier de personnes en salle). « Campus » a sûrement atteint un objectif : renverser l’image du handicap que renvoient généralement les canons traditionnels et montrer les véritables limites de notre existence lorsque nous construisons des barrières matérielles et culturelles qui divisent, lorsque nous nous rapportons aux autres en croyant avoir quelque chose de plus à enseigner ou à montrer. « Cela semblait impossible jusqu’au jour on l’a réalisé » aurait répété Mandela.
Etre confiants
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