Mouvement des Focolari

Igino Giordani: Semaine pour l’Unité des Chrétiens

Jan 17, 2015

La “Semaine pour l’Unité des chrétiens” coïncide cette année avec le centenaire de la naissance de la Bienheureuse Maria Gabriella de l’unité, moniale trappiste qui a offert sa vie pour l’unité des chrétiens. Une réflexion de Giordani.

20150117-01Au cours de l’automne 1967 Giordani présida une rencontre d’œcuménistes au siège du mouvement des Focolari, à Rocca di Papa. Y participait aussi l’archimandrite Mgr Euleterio Fortino, qui a donné par la suite ce témoignage : « Giordani, au cours de cette rencontre avait réussi, grâce à sa sérénité intérieure, à apaiser les accents enflammés du débat ; et il avait clarifié les aspects théologiques et pastoraux du décret du Concile Vatican II Unitatis redintegratio (1964), en faisant tomber les dernières résistances des opposants italiens à la prière commune entre tous les chrétiens au cours de la Semaine pour l’unité des Eglises »

Pour sa part Giordani suivait déjà depuis 1940 cette Semaine, qui dure précisément huit jours : du 18 au 25 janvier. Il nous l’explique lui-même dans un écrit datant de la même année, où il précise, entre autres, le sens de ces deux dates : la première fête la chaire de St Pierre à Rome, la seconde la conversion de Saint Paul.

“La pratique de cette Octave pour l’unité, du fait qu’elle rassemble des millions de chrétiens aux pieds de l’unique Père demandant ensemble qu’ils redeviennent tous un, est déjà en soi un début d’unité, en plus du fait qu’elle nous oriente dans la bonne direction.

Au cours de la préparation de cette Semaine, la nouvelle s’est répandue, d’abord de façon vague, que dans un monastère de trappistines situé près de Rome, on priait avec une ferveur particulière afin que cessent les divisions entre chrétiens, une réalité qui nous renvoie au Christ souffrant et qui ne devrait pas nous laisser tranquilles.

SrMariaGabriella

Sr Maria Gabriella Sagheddu

J’ai été amené à savoir que, dans cette Trappe, une humble moniale, Maria Gabriella, s’était offerte en victime pour l’unité de l’Eglise et que de ce fait elle avait profondément frappé une communauté de nos frères séparés en Angleterre.

Cette nouvelle, même si elle restait imprécise, élargissait immensément – à mes yeux du moins – l’horizon du mouvement unitaire et ouvrait de nouvelles perspectives laissant entrevoir, à travers les lambeaux du ciel bleu fissuré par la tempête, l’azur au-dessus de notre humanité bagarreuse.

Mais ces moniales ne savaient probablement rien de tous ces débats, ni rien de ces commissions et comités : et de toutes façons, – quels que fussent les mérites de ces colloques internationaux – ce n’était pas leur affaire. Confrontées au problème de la division, elles l’avaient contemplé avec simplicité, à la lumière de leur Règle, qui ne dévie jamais : autrement dit, elles avaient vu que l’unité doit être cherchée là où elle est : à la source, à la matrice : elle devait, en d’autres termes, être demandée au Père : c’est en Lui, et seulement en Lui– comme nous l’enseigne la Parabole de l’Enfant prodigue – que les frères que nous sommes peuvent s’unir.

Ce qui veut dire que ces humbles créatures, que nous ne rencontrerons dans aucun congrès, ont tout de suite vu ce qu’il y avait à faire et ont justement orienté le mouvement pour l’unité sur cette voie directe […]

L’unité n’est pas l’Œuvre des hommes mais de Dieu : elle est fruit de la grâce et non de la réflexion. Accepte, Père, ces offrandes, avant tout pour ton Eglise, daigne la purifier, la protéger et l’unifier… »

Extrait de “Parcours œcuménique de Igino Giordani” (Tommaso Sorgi) – publié dans la revue Nuova Umanità, n°199 – janv. /fév. 2012.

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